WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site:
1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
Dogecoin (tips/pourboires):
DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp
Rechercher sur le site:
Home
|
Publier un mémoire
|
Une page au hasard
Memoire Online
>
Biologie et Médecine
>
Psychologie et neuropsychologie
L'alcoolique et son fétiche
( Télécharger le fichier original )
par
Sandra SOUILLAT
Université de Provence - Master 1 pro psychologie clinique et psychopathologie 2006
Disponible en
une seule page
suivant
L'ALCOOLIQUE ET SON FETICHE
.1.1.1 Année académique 2005/2006
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
1.1. PROBLEMATIQUE :
L'alcoolique et son fétiche
1.2. HYPOTHESES
1.2.1. Hypothèse 1 : L'alcoolique et la hantise du manque
Le fétichiste s'identifierait de façon primaire à ses objets d'amour : les limites des autres et les siennes propres ne feraient plus qu'une seule et même limite, comme si l'Autre et le Soi ne faisait qu'une seule personne. La capacité de deuil et de séparation est donc source d'angoisse puisque accepter la perte de l'autre reviendrait à renoncer à une partie de Soi. Si je me base sur le fait que l'alcoolique et le fétichiste sont ancrés dans le même processus psychique, je peux donc émettre l'hypothèse que :
L'alcoolique est dans l'incapacité d'élaborer la perte d'un objet car celle-ci vient créer une frustration insupportable
1.2.2. Hypothèse 2 : L'alcoolique et l'angoisse de castration phallique
La capacité de deuil et de séparation serait source d'angoisse pour le fétichiste puisque accepter la perte de cet objet reviendrait à renoncer à une partie de lui-même (position mélancolique). De ce fait, ce serait contre une menace de castration (manque) phallique (narcissique) que le fétichiste lutterait à l'aide de son objet d'addiction : le fétiche permettrait de créer l'illusion que l'objet perdu existe toujours, de façon à préserver l'intégrité narcissique de son adepte. Si je pars du principe que l'alcoolique et le fétichiste poursuivent les mêmes buts, je peux émettre l'hypothèse que :
L'alcoolique cherche à dénier la réalité d'une perte pour se protéger d'une angoisse de castration phallique.
CHAPITRE 2 : APPORTS THEORIQUES
2.1. L'ALCOOLISME
2.1.1. APPROCHE SÉMIOLOGIQUE
2.1.1.1. Formes cliniques
On distingue deux formes d'alcoolisme. L'alcoolisme transitoire, caractérisé par une conduite occasionnelle et épisodique, et l'alcoolisme chronique, défini comme une conduite déviante permanente. De Mijolla A. et Shentoub S.A. (1981) différencient de façon radicale « d'un point de vue qualitatif et quantitatif les rencontres transitoires que peuvent s'aménager tous les hommes avec une boisson alcoolisée de celle qui, dans une inscription définitive (...), fera qu'après coup, nous nous trouvons en droit de parler, à propos de certains sujets, d'alcoolisme chronique ». Descombey J.-P. distingue diverses catégories de patients : les « alcoolites » des « alcoolotites » et des « somalcoolites ». Par consommation "pathologique", il entend l'incapacité dans laquelle se trouve le patient à diminuer ou à arrêter la consommation, des épisodes d'amnésie, la poursuite de la consommation malgré les perturbations, etc..
2.1.1.1.1. Les alcooloses
Les « alcoolites » sont des patients présentant un alcoolisme d'entraînement, d'habitude, d'imitation, datant de l'adolescence. On peut parler également ici d'alcoolisme primaire. Il s'agit de patients, au moment de la consultation, âgés d'une quarantaine d'années. Ce sont au départ des consommateurs occasionnels qui deviennent, au fur et à mesure, des consommateurs réguliers. Ce sont des personnes qui boivent du vin ou de la bière à table, au départ, mais ensuite tout deviendrait prétexte pour boire. Cependant, l'aspect convivial est recherché : la consommation ne se fait qu'en présence d'amis et n'évolue que très peu, mais elle est quotidienne et continue. L'ivresse est rare et la tolérance augmente progressivement : peu à peu la dépendance s'installe à l'insu du sujet. Aucun sentiment de culpabilité lié à la consommation n'est présent chez cette catégorie de patients. La prise de conscience de l'alcoolo dépendance est réalisée en général lors de complications organiques, d'un sevrage involontaire ou encore lors de problèmes sociaux ou familiaux. Souvent, le cercle familial présente un alcoolisme identique, surtout au niveau du père du sujet concerné. La sexualité des sujets est longtemps normale, mais lorsqu'elle se détériore, cela provoque une jalousie pathologique chez le patient à l'égard de sa femme. Cette forme d'alcoolisme représenterait 40 à 50 % de l'alcoolisme masculin et 1 à 5 % de l'alcoolisme féminin.
2.1.1.1.2. Les alcoolotoses
Les « alcoolotites » sont des patients présentant un alcoolisme décrit comme psychique et secondaire : on parle d'alcoolisme névrotique et de décompensation. Il s'agit de sujets, au moment de la consultation, âgés entre 20 et 45 ans. Ce sont des sujets jeunes avec des difficultés relationnelles et existentielles. Les motifs des consultations sont souvent des troubles du comportement (ivresse), des tentatives de suicide, des échecs socioprofessionnels. Les problèmes conjugaux et les troubles sexuels sont fréquents et précoces. L'alcool est alors utilisé pour des fins psychotropes. L'alcoolisation est souvent solitaire et dissimulée. L'attrait pour l'alcool, notamment son goût, n'est pas très intense, ce qui explique une consommation irrégulière et paroxystique : l'abstinence peut être maintenue pendant plusieurs mois. Cependant, les arrêts seront de plus en plus courts. Progressivement, la dépendance psychique s'installe, puis la dépendance physique. Le sentiment de culpabilité vis-à-vis de l'alcool est très intense, d'où une lutte, chez ce type de patients, contre leur propre alcoolisme. Il n'est pas rare de diagnostiquer une pathologie névrotique ou psychotique au niveau des membres de la famille. Cette forme d'alcoolisme représenterait 40 à 50 % de l'alcoolisme masculin et 60 à 80 % de l'alcoolisme féminin.
2.1.1.1.3. Les somalcooloses
Les « somalcoolites » sont des patients concernés par un alcoolisme dit symptomatique et de perversion. Les patients, au moment de la consultation, sont âgés entre 30 et 60 ans. Les troubles de la sexualité sont très fréquents et le passage vers l'alcoolose est possible. La consommation est strictement clandestine et solitaire. Aucun choix d'alcool particulier n'est fait : le sujet absorbe tout type de liquide et ce, en petite quantité, mais suffisante pour une ivresse immédiate. Il s'agit donc de crises de consommation impulsives et excessives pouvant durer de quelques heures à quelques jours. Hors de ces crises, un sentiment intense de culpabilité envahit le sujet et le dégoût de l'alcool augmente On parle de cette catégorie d'alcoolisme comme étant caractérisée par une conduite irrationnelle de l'ordre de la perversion. Cette pathologie alcoolique concernerait 1 à 10 % des hommes et 15 % des femmes.
2.1.1.2. Critères diagnostiques
L'alcoolisme est classé dans la catégorie des « troubles liés à une substance » (Mini DSM-IV-TR, 2004, p. 15). Les critères diagnostiques se basent uniquement sur l'objet de dépendance concerné. C'est donc le produit qui est identifié comme une étiologie. Christoforov B. (2005, pp. 18/19) parle « d'une approche exclusive à partir de produits. Elle insiste sur ce qui différencie les produits les uns des autres. (...) Le produit est à l'origine de tout, c'est une intoxication qui disparaît quand le sevrage est réalisé et quand l'abstinence est obtenue. Les produits doivent être différenciés en classes distinctes et relever des pratiques et de dispositifs différents ». Ainsi, la définition de l'alcoolisme se base sur des normes pharmacologiques et socioculturelles. On parle de « Troubles liés à l'alcool », qui sont présentés selon quatre axes : « Les troubles liés à une substance sont divisés en deux groupes : Troubles liés à l'utilisation d'une substance (dépendance à une substance, Abus d'une substance) et les Troubles induits par une substance (...) » (Mini DSM-IV-TR, 2004, pp. 105/120). Dans ce sens, il y a une distinction à faire entre les troubles liés à la prise du toxique (la dépendance physique et psychique) et ceux induit par cette prise, tels l'intoxication, le sevrage, le delirium, la démence, les troubles psychiatriques, etc.
2.1.1.2.1. Troubles liés à l'utilisation d'alcool
La dépendance
Dans la catégorie des Troubles liés à la prise de la substance, on distingue la dépendance et de l'abus de l'utilisation (Mini DSM-IV-TR, 2004, pp. 107/117). La dépendance est définie comme un « mode d'utilisation inadapté d'une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance cliniquement significative, caractérisée par la présence de trois (ou plus) des manifestations suivantes, à un moment quelconque d'une période continue de 12 mois :
(1) tolérance, définie par l'un des symptômes suivants :
(a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou l'effet désiré
(b) effet notablement diminué en cas d'utilisation continue d'une même quantité de la substance
(2) sevrage, caractérisé par l'une ou par l'autre des manifestations suivantes :
(a) syndrome de sevrage caractéristique de la substance (...)
(b) la même substance (ou une substance très proche) est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
(3) la substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévue
(4) il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler l'utilisation de la substance
(5) beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir la substance (...), à utiliser le produit (...), ou à récupérer de ses effets
(6) des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importants sont abandonnés ou réduites à cause de l'utilisation de la substance
(7) l'utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d'avoir été causé ou exacerbé par la substance (...) ».
Il reste ensuite encore à spécifier s'il s'agit d'une dépendance physique avec une « présence d'une tolérance ou d'un sevrage » ou s'il s'agit d'une consommation sans dépendance physique. Il est également nécessaire de spécifier l'évolution de la dépendance (précoce, prolongée / complète, partielle) et si le traitement a lieu avec une « médication agoniste » et/ou en « environnement protégé ».
L'abus
Les symptômes d'abus ne peuvent jamais avoir été atteints par les critères de dépendance (Mini DSM-IV-TR, 2004, p. 113/114) car la notion de l'abus désigne un « mode d'utilisation inadéquat conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance cliniquement significative, caractérisée par la présence d'au moins une des manifestations suivantes au cours d'une période de 12 mois :
(1) utilisation répétée d'une substance conduisant à l'incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l'école, ou à la maison (...)
(2) utilisation répétée d'une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux (...)
(3) problèmes judiciaires répétés liés à l'utilisation d'une substance (...)
(4) utilisation de la substance malgré les problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance (...) ».
2.1.1.2.2. Troubles induits par la consommation d'alcool
Intoxication alcoolique : (pp. 118/119)
A. Ingestion récente d'alcool.
B. Changements inadaptés, comportementaux ou psychologiques, cliniquement significatifs, (par exemple : comportement sexuel ou agressif inapproprié, labilité de l'humeur, altération du jugement, altération du fonctionnement social ou professionnel) qui se sont développés pendant ou après l'ingestion d'alcool.
C. Au moins un des signes suivants, se développant pendant ou peu après la consommation d'alcool :
(1) discours bredouillant
(2) incoordination motrice
(3) démarche ébrieuse
(4) nystagmus
(5) altération de l'attention ou de la mémoire
(6) stupeur ou coma
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.
Sevrage alcoolique : (pp. 119/120)
A. Arrêt (ou réduction) d'une utilisation d'alcool qui a été massive et prolongée.
B. Au moins deux des manifestations suivantes se développent de quelques heures à quelques jours après le critère A :
(1) hyperactivité neurovégétative (par exemple, transpiration ou fréquence cardiaque supérieure à 100)
(2) augmentation du tremblement des mains
(3) insomnie
(4) nausées ou vomissements
(5) hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives
(6) agitation psychomotrice
(7) anxiété
(8) crises convulsives de type grand mal
C. Les symptômes du critère B causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d'autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental. (...)
Les troubles psychiatriques induits (énumérés) (p. 105) :
- « Delirium induit par l'alcool (...) : (pp. 84/85)
- Delirium du au sevrage alcoolique (pp. 85/86)
- Démence persistante induite par l'alcool (...) (pp. 93/94)
- Trouble amnésique persistant induit par l'alcool (...) (pp. 96/97
- Trouble psychotique induit par l'alcool (...) (pp. 159/160
- Trouble de l'humeur induit par l'alcool (...) (pp. 188/189
- Trouble anxieux induit par l'alcool (...) (pp. 222/223
- Dysfonction sexuelle induite par l'alcool (...) (pp. 249/250
- Trouble du sommeil induit par l'alcool (...) (pp. 274/275
- Trouble lié à l'utilisation d'alcool non spécifié (...) (p. 118) ».
2.1.2. ALCOOLISME ET PSYCHANALYSE
2.1.2.1. Les liens précoces : la prégénitalité
2.1.2.1.1. La succion, activité du stade oral
Freud S. (1856-1939) ne s'est pas centré sur l'alcoolisme à proprement parler. Etant confronté à l'époque (1890-1895) à des patients injustement qualifiés de simulateurs ou de nerveux, il s'est intéressé à la délicate question de l'hystérie. Il se penche sur diverses pathologies, telles les névroses, les psychoses ou encore les perversions, mais l'alcoolisme fait peu un objet d'étude. Au sein de ses doctrines, nous pouvons néanmoins trouver quelques pistes en mesure de nous aiguiller sur le thème. Freud S. (1905) théorise la sexualité. Celle-ci désigne des activités et des états de plaisirs dépendant non seulement de la génitalité mais aussi de toute une série d'activités et de plaisirs existant dès la petite enfance. Cette théorisation se réalise sur la base du concept central de la pulsion. A ce propos, Weil-Barais A. et Cupa D. (1999, p. 78) retiennent que « l'origine de la pulsion est l'excitation d'une zone corporelle, son but est la satisfaction qui doit résoudre cette excitation à l'aide de différents objets. La libido est l'énergie de la pulsion. Le plaisir qui est découvert, lors de la satisfaction, dans la rencontre avec l'objet, constitue au niveau corporel ce que Freud appelle les zones érogènes. La recherche du plaisir amoureux est déterminée par des représentations d'objets susceptibles de satisfaire la pulsion, ces représentations structurant ainsi toute une part de l'activité fantasmatique ».
Freud S. (1905) structure sa théorisation de la sexualité infantile autour du concept de stades du développement psycho-sexuel ; stades étant sous l'emprise de la conflictualité. Le stade du développement psycho-sexuel sur lequel nous porterons notre attention est celui que Freud S. (1905) qualifie de stade oral. Weil-Barais A et Cupa D. (1999, p. 78) disent « qu'au stade oral dominent la satisfaction des besoins oro-digestifs et les plaisirs de la bouche, d'être rempli ». La théorisation de Freud S. (1905) concernant ce stade nous intéresse tout particulièrement dans la mesure où nous trouvons une première piste concernant l'alcoolisme : il serait la dérivation d'une fixation libidinale au stade oral. En effet, Freud S. (1905) nous explique que l'acte de succion, qui visait au départ la satisfaction d'un besoin physiologique, se déplace rapidement vers la quête de la satisfaction d'une zone labiale et buccale devenue érogène. Cette zone corporelle s'est trouvée chargée libidinalement au fur et à mesure de la rencontre régulière avec le sein maternel. Le sein maternel devient alors un objet dont la tâche est de résoudre l'excitation de cette zone corporelle devenue érogène. Le besoin de répétition de la satisfaction libidinale se trouve déterminée, plus tard, par des représentations d'objets susceptibles de satisfaire cette pulsion : l'objet alcool. Citons Freud S. (1905, pp.102/106) : « Le suçotement (...) consiste en une répétition rythmique avec la bouche (les lèvres) d'un contact de succion, dont la finalité alimentaire est exclue. (...) Tous les enfants ne suçotent pas. On peut supposer que les enfants qui le font sont ceux chez lesquels la signification érogène de la zone labiale est constitutionnellement renforcée. Que cette signification subsiste, et les enfants, une fois adultes, deviendront de friands amateurs de baisers, développeront un penchant pour les baisers pervers, ou, si ce sont des hommes, auront un sérieux motif pour boire et pour fumer ». On peut alors émettre l'hypothèse que l'alcoolisme découlerait d'une fixation libidinale au stade oral, période durant laquelle l'enfant se complait dans ce complexe sein-bouche.
2.1.2.1.2. Le stade oral et les liens précoces à l'environnement
Descombey JP (2005, pp. 94/97) situe lui aussi les racines de l'addiction dans les premières relations mère/enfant. Il explique que l'enfant, avant même d'acquérir ses premiers mots, est un petit être se situant dans l'incapacité de ressentir ce qui se déroule dans son propre corps. Il parle donc d'alexithymie « normale ». « L'infans, avant le langage, (...) n'a que des réponses somatiques. (...) Et le corps propre de l'enfant est d'abord vécu par lui comme un objet extérieur (1982, Mc Dougall J.) ». C'est ainsi la mère qui permettrait à l'enfant de mettre en sens ses états affectifs. « Le rôle de la mère (primaire) est de recevoir, interpréter (sans trop de violence) les affects infraverbaux, cris et gestes, y répondre, identifier, nommer, contenir, apaiser ». Nous reconnaissons ici la théorie de Bion W.R. (années 1960) avec son concept de « capacité de rêverie » : où la mère permet de contenir l'enfant de par cette capacité à mettre en sens ses états internes en les rendant moins angoissants par le mécanisme d'identification projective. Mais nous retrouvons aussi les spéculations de Winnicott D.W. (1958/1971) avec son concept de « mère suffisamment bonne », celle étant apte à identifier ce qui se joue chez son enfant, et celle qui est en mesure de répondre à son nourrisson de façon adaptée et dans un laps de temps supportable pour lui. Ces concepts sont repris par Descombey JP. (2005, pp. 94/97) pour montrer qu'une faille dans ces « communications primitives » aura pour conséquence « une sexualité déviante, une angoisse diffuse voire psychotique, des désordres somatiques, des addictions ».
2.1.2.2. Le sevrage alimentaire : la séparation
2.1.2.2.1. Alcoolisme et sevrage alimentaire
De Mijolla A. et Shentoub S.A. (1973) avancent l'hypothèse que les patients alcooliques cherchent à répondre à un évènement de vie vécu de façon insupportable. En effet, l'alcool semble détenir la fonction suivante : atténuer une angoisse en procurant un sentiment de triomphe sur celle-ci et de protection contre celle-ci. L'angoisse que tentent de maîtriser les patients alcooliques semble être une angoisse liée à la perte d'un objet et, donc plus généralement, à la séparation. Le caractère maturant de cette frustration ne semble pas avoir été intériorisée chez les patients. Au contraire, ils resteraient axés sur cette absence angoissante car, comme le soutiennent De Mijolla A. et Shentoub S.A. (1973), « les malades alcooliques vivent sans cesse dans la hantise du manque ». L'objet alcool possède alors une fonction de substitut, tout comme le fétiche. Freud S. (1927) soutient que le fétiche est un objet dont la fonction est de résoudre cette situation intolérable que représente cette découverte de l'absence.
2.1.2.2.2. Alcoolisme et capacité de séparation
Il semble que chez l'alcoolique la perte d'un objet soit inacceptable car s'installerait alors un vide intérieur devant sans cesse être rempli. C'est ce que Freud S. (1917) nomme « la position mélancolique ». L'objet a été au départ investi, mais d'une façon toute particulière : le Moi, instance de l'appareil psychique, a été projeté dans l'objet aimé. L'objet aimé est donc constitué d'une partie du Moi et lorsque l'objet est perdu, le Moi se perds en même temps que lui. La perte est donc insupportable puisque naît la sensation d'avoir perdu une partie de Soi en même temps qu'est perdu l'objet. A ce propos, De Mijolla A. et Shentoub S.A. (1973) citent Grunberg B. : « pour cet auteur, l'objet perdu par désinvestissement, c'est le Moi lui-même du sujet projeté ». Comme si le patient n'était pas suffisamment consistant de l'intérieur (et sans doute se perçoit-il ainsi), il lui faudrait sans cesse la présence d'un Autre, afin de se reposer sur lui. Une partie, donc, sur laquelle il puisse s'appuyer contre (anaclitisme) pour retrouver un sentiment de « complétude narcissique » (Bergeret J., 2004, p.). Sans cet Autre, le patient se verrait confronté au sentiment de « perte (...), l'abandon qu'elle représente, [qui] entraîne un effondrement dépressif, dépression « anaclitique » plus que dépression élaborée de perte d'objet » (Descombey JP., 2005, pp. 40/44). L'alcool viendrait alors remplacer cet Autre qui ferait défaut à l'alcoolique. De cette façon, l'alcoolique deviendrait alors alcoolo dépendant, c'est-à-dire qu'un lien d'amour se créerait avec l'objet alcool. En effet, avec lui, l'alcoolo dépendant pourrait reproduire le scénario qu'il aurait entretenu jusqu'ici avec cet Autre perdu. De ce fait, l'alcool vient comblerait l'Autre et viendrait résoudre cette tâche de séparation et, donc, de deuil. Descombey JP. (2005, pp. 94/97) aborde l'importance de la phase d'individuation/séparation, charnière entre le stade de la succion et le stade de l'acquisition de la propreté ; soit entre le sevrage alimentaire et le retrait de la couche. En effet, « l'enfant devra perdre le grand tout où il est fondu (...). Il lui faudra, entre illusion fusionnelle et vide absolu (mort), créer un espace imaginaire, de nouvelles réalités (rêves, fantasmes...) ». Lorsque ces « communications primitives », dont nous parlions plus haut, présentent des failles, angoisses et autres vécus négatifs émergeraient alors dans l'espace psychique de l'enfant. Ainsi, lorsque l'enfant prendrait conscience que son corps lui appartient (donc, qu'il n'est plus fusionné à la mère), émergeraient dans son monde interne « des vécus persécutifs et des idéalisations (...) ; des angoisses d'anéantissement, de morcellement, de perte d'identité (...) ; fragilité du tissu psychique, impulsions sexuelles archaïques inassimilables ; difficulté des contact, mais dépendance ; exigence de la présence constante des autres proches » (Descombey JP., 2005, pp. 94/97). Cela sous-entend que le patient alcoolique n'aurait pas réussi à dépasser ce premier stade important de la vie, celui de la séparation et de l'individuation. Il semble qu'il n'ait pas réussi à acquérir cette faculté de subsister seul, en l'absence d'Autrui. Ainsi, des angoisses et des vécus négatifs émergeraient chaque fois qu'il se trouverait confronté à lui-même. Comme un enfant, il se verrait plongé dans un état de détresse physique et psychique. Descombey JP. (2005, pp. 40/44) explique cela par ce qu'il nomme le « défaut narcissique ».
2.1.2.3. Le compromis : le substitut
2.1.2.3.1. Alcoolisme et la hantise du manque
2.1.2.3.2. Alcool et fausse croyance
2.2. LE FETICHISME
2.2.1. APPROCHE SÉMIOLOGIQUE
2.2.1.1. Formes cliniques
On distingue deux formes de perversion. Blanchard R. (2004, p. 150) dit à ce propos que « le « Manuel alphabétique de la Psychiatrie » de Porot préconise avec justesse une distinction entre perversion et perversité. La perversion est une structure relativement stable, à partir de laquelle un certain nombre de comportements du même genre sont produits ». Ce qui différencie les deux formes évoquées, est le concept de répétition. On est en mesure de parler de comportement pathologique lorsque celui-ci est marqué par une forme de fixité et par un ensemble organisé de comportements répétitifs et morbides, pouvant entraîner une souffrance chez l'individu. On parle donc de pathologie lorsque le comportement possède une orientation exclusive et permanente. Freud S. (1905, p. 74) dit à ce propos que « alors nous trouvons - dans l'exclusivité et dans la fixation, par conséquent, de la perversion - ce qui nous autorise généralement à la considérer comme un symptôme pathologique ». Aujourd'hui, cette idée Freudienne, concernant le caractère pathologique de la perversion, semble être encore admise (Blanchard R. 2004, p. 150) : « La perversion est définie par Porot comme « une orientation permanente et pathologique de l'être ». Cette orientation est une « disposition habituelle d'un certain type de comportement, caractérisé par son écart avec la norme conventionnelle constituée par le type de moyen de comportement dans une même société et un même groupe d'âge ». (...) Elle est l'état social des moeurs à un moment donné dans une société donnée [référence à Krafft-Ebing] ».
2.2.1.1.1. La perversion
Laplanche J. et Pontalis JB (1967, pp. 306/312) définissent le concept de perversion sous un angle psychanalytique. Pour eux, cette définition ne peut se faire « autrement que par la référence à un norme. Avant Freud et encore de nos jours, le terme est employé pour désigner des « dérivations » de l'instinct » (1967, p. 307). Dans ce sens, semble être perversion toute anormalité, tout hors-norme, de la vie instinctuelle, disons du flux pulsionnel puisque le concept d'instinct est défini par les auteurs comme suit : « terme freudien Trieb pour lequel, dans une terminologie cohérente, il convient de recourir au terme français de pulsion » (1967, p. 203). Or, comme nous l'avons vu plus haut, la vie pulsionnelle ne peut se concevoir que sous l'angle du but et de l'objet auxquels elle est liée. Donc, la perversion désignerait une atypie dans le choix d'objet et dans la forme sous laquelle se réalise la satisfaction sexuelle. Référons-nous à Blanchard R. (2004, pp. 156/157) et son étude étymologique du terme perversion : « Le mot vient du latin : pervertere et perversus, qui ont donné perversitas. Le préfixe « per » indique un moyen, une modalité, dans l'espace ou dans le temps(...). Le verbe « vertere » signifie tourner, retourner, avec la connotation de renverser, donc détruire. Perversus désigne ce qui a été retourné, est à l'envers (...). Enfin, la perversitas est le renversement, mais aussi, par rapport à l'ordre renversé, l'extravagance, la déraison ».
Reprenons la définition de la perversion, donnée par Laplanche J. et Pontalis JB (1967, pp. 306) : « dérivation par rapport à l'acte sexuel « normal », défini comme coït visant à obtenir l'orgasme par pénétration génitale, avec une personne du sexe opposé ». Dans ce sens, est acte pervers toute pratique sexuelle nécessitant d'autres objets qu'un partenaire (animé) de sexe opposé (mais aussi ayant atteint la maturité sexuelle établie par la loi). Ainsi est perversion l'homosexualité, la bisexualité, la masturbation, le fétichisme, la zoophilie, la pédophilie, etc. Puis est aussi perversion tout acte sexuel ne visant pas la pénétration génitale, donc la fellation, la sodomie, le voyeurisme et l'exhibitionnisme, etc., ou encore toute pratique ne respectant pas le principe de « symétrie » entre les partenaires tel le sado-masochisme. Au-delà des lois dites « naturelles », nous constatons que cette notion est aussi régie par les normes socioculturelles (la maturité sexuelle des partenaires, l'exogamie, etc.) délimitant les pratiques sexuelles de chaque système culturel et pouvant aller jusqu'à la répression juridique. Nous pouvons alors rejoindre l'opinion de Blanchard R. (2004, pp. 157/159) disant à ce propos que « une perversion serait l'inversion d'une norme universelle, objective ou rationnelle, c'est-à-dire commune à tous les humains. Le terme inversion signifie que l'acte commis [est] (...) un acte qui contredit frontalement et continuellement une norme, une transgression avec le sens d'inversion de négation de la norme.
Blanchard R. (2004, pp. 158/159) dit à propos que « une perversion serait l'inversion d'une norme universelle, objective ou rationnelle, c'est-à-dire commune à tous les humains. Le terme inversion signifie que l'acte commis [est] (...) un acte qui contredit frontalement et continuellement une norme, une transgression avec le sens d'inversion de négation de la norme. Bref, la perversion n'est pas un cas isolé (ce serait une perversité), mais une disposition habituelle de l'esprit ou du comportement caractérisé par une négation générale et permanente de l'ordre généralement admis. (...) On doit donc différencier la faute (occasionnelle) de la perversion (habituelle) ». La perversion semble alors être définie comme une conduite sexuelle déviante et permanente. Le terme inverti désigne alors un acte ou un acteur qui inverse la norme : il renverserait quelque chose en son contraire et contribuerait ainsi à sa destruction. Blanchard R. (2004, pp.161/162) reprend « la définition de la perversion dans le Vocabulaire de la Psychanalyse L.P. (...) : Perversion : déviation par rapport à l'acte sexuel normal, défini comme coït visant à obtenir l'orgasme par pénétration génitale avec une personne du sexe opposé ».
2.2.1.1.2. La perversité
La perversité semble être caractérisée par une conduite occasionnelle et épisodique. Blanchard R présente la perversité comme suit: « La perversité est au contraire la qualification d'un acte isolé, caractérisé par la malignité volontaire, la volonté explicite de mal faire. C'est un « choix immoral dans les règles normatives du comportement », qui peut être le choix occasionnel d'un individu par ailleurs normal. (...) La perversité serait la qualité actuelle d'un acte de perversion, que celle-ci soit une structure assez stable du psychisme ou un comportement occasionnel » (2004, p. 150/157). Ainsi, un sujet peut parfaitement faire preuve d'un acte de perversion ou présenter des fantasmes pervers, par exemple, mais cela ne fait pas de lui un être pervers. La nuance est ici dans le quantitatif : la perversité dépend de son caractère occasionnel, déterminé dans le temps. Ainsi, un individu jugé dans la norme au niveau du fonctionnement psychopathologique pourra, de temps à autre, faire preuve de perversité. On pourrait alors dire que la perversité est un cas isolé et qu'elle peut être comparable à la faute, elle même occasionnelle. Blanchard (2004, p. 156/159) postule que « la perversion est une destruction. La perversion serait une faute qui atteindrait l'innocence collective. La faute est une faiblesse, un manquement dans l'ordre lui-même ; la perversion est une destruction de l'ordre lui-même. L'individu pervers ne détruit pas seulement l'ordre qui est en lui ou qui dépend de lui, mais il sape un ordre beaucoup plus vaste. Le pervers produit du pervers objectif ».
2.2.1.2. Critères diagnostiques
Dans le Mini DSM-IV-TR (2004, p. 241), on distingue les « Dysfonctions sexuelles » des « Paraphilies » et des « Troubles de l'identité sexuelle ». Ainsi, la perversion est abordée, dans les critères nosographiques, sous l'angle de la sexualité, plus précisément, sous le point de vue de trois angles : les défaillances de la vie pulsionnelle, l'atypie dans le choix de l'objet sexuel et dans la pratique sexuelle, et les dérivations dans l'identité sexuelle.
2.2.1.2.1. Les dysfonctions sexuelles
Dans la catégorie des « Dysfonctions sexuelles », il est énuméré dans le Mini DSM-IV-TR (2004, pp. 241/251) :
- les « Troubles du désir sexuel » (pp. 241/243) : baisse du désir sexuel et aversion sexuelle
- les « Troubles de l'excitation sexuelle » (pp. 242/243) : trouble de l'excitation sexuelle chez la femme et de l'érection chez l'homme
- les « Troubles de l'orgasme » (pp. 243/245) : trouble de l'orgasme (auparavant inhibition de l'orgasme) chez l'homme et la femme
- les « Troubles sexuels avec douleur » (pp. 245/247) : dyspareunie et vaginisme (non-dus à une affection médicale générale)
- les « Dysfonctions sexuelles dues à... (indiquer l'affection médicale générale) » (pp. 247/249)
- les « Dysfonctions sexuelles non spécifiées » (p. 251)
On voit combien les dysfonctions sexuelles désignent une altération ou une défaillance de la vie pulsionnelle (désir, excitation, orgasme, etc.). Cette catégorie semble comporter des troubles pouvant être l'objet d'une prise en charge médicale.
2.2.1.2.2. Les paraphilies
Dans la catégorie des « Paraphilies », il est énuméré dans le Mini DSM-IV-TR (2004, pp. 251/255) :
- l' « exhibitionnisme » (pp. 251/252)
- le « fétichisme » (p. 252)
- le « frotteurisme » (p. 252)
- la « pédophilie » (p. 253)
- le « masochisme sexuel » (pp. 253/254)
- le « sadisme sexuel » (p. 254)
- le « transvestisme fétichiste » (pp. 254/255)
- le « voyeurisme » (p. 255)
- la « Paraphilie non spécifiée » (p. 255)
La catégorie des paraphilies comporte donc des pratiques déviantes et des choix d'objets sexuels atypiques. Cette catégorie semble concerner des normes davantage socioculturelles, telles la maturité sexuelle du partenaire sexuel ou encore la symétrie des positions de chacun des partenaires durant le coït.
2.2.1.2.3. Les troubles de l'identité sexuelle
Dans la catégorie des « Troubles de l'identité sexuelle », il est énuméré dans le Mini DSM-IV-TR (2004, pp. 256/258) :
- les « Troubles de l'identité sexuelle » (pp. 256/257) : croyance ou désir d'appartenir à l'autre sexe, attirance homo ou bisexuelle, aucune attirance pour le sexe identique ou opposé, etc.
- les « Troubles de l'identité sexuelle non spécifiés » (p. 258) : affections intersexuelles, travestisme transitoire, préoccupation par la castration ou l'ablation du pénis, etc.
- les « Troubles sexuels non spécifiés » (p. 258) : sentiments d'inadéquation vis-à-vis de la performance sexuelle, représentations personnelles inadéquates des normes de masculinité et/ou de féminité, relations sexuelles répétitives, instrumentalisation des partenaires, etc.
Ainsi, cette catégorie semble nécessiter d'une prise en charge davantage psychologique que médicale dans le sens où elle semble concerner la représentation que le sujet se fait de lui-même au niveau sexué et sexuel.
2.2.1.2.4. Le fétichisme
A. « Présence de fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, d'impulsions sexuelles, ou de comportements, survenant de faon répétée et intense, pendant une période d'au moins 6 mois, impliquant l'utilisation d'objets inanimés (p. ex., des sous-vêtements féminins).
B. Fantaisies, impulsions sexuelles, ou comportements sont à l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.
C. Les objets fétiches ne se limitent pas à des articles vestimentaires féminins dans le travestisme (comme dans le Transvestisme fétichiste) ou à des instruments conçus à des fins de stimulation génitale (p. ex., un vibrateur) » (2004, p. 252)
2.2.2. FETICHISME ET PSYCHANALYSE
2.2.2.1. LES LIENS PRÉCOCES : LA PREGENITALITE
2.2.2.1.1. Le stade oral et la perversion
2.2.2.1.2. La découverte de la différence anatomique des sexes et le fétichisme
2.2.2.2. Le compromis : le substitut
2.2.2.2.1. Un conflit intra-psychique : tentative de résolution
2.2.2.2.2. Compromis : bénéfices et pertes
2.3. LA RELATION D'OBJET : ALCOOL ET FETICHE
2.4. L'ANGOISSE DANS L'ALCOOLISME ET LE FETICHISME
2.4.1. L'angoisse au sens psychanalytique
Laplanche J. (1980, p. 7) reprend la théorie Freudienne pour définir cela : « une conclusion provisoire de ce chemin était que l'angoisse peut être définie; dans une certaine optique, comme la façon subjective d'appréhender une certaine modalité de l'attaque interne de l'individu par sa propre pulsion ». Dans ce sens, l'angoisse semble dépendre de l'éprouvé interne du sujet. Ce qui est source d'angoisse pour une personne ne le sera pas forcément pour une autre : c'est donc la perception (interne) du danger extérieur réel mais aussi du danger de la pulsion de mort (interne). C'est parce que le sujet élabore le danger d'une situation externe et au sein même de son monde interne (pouvant mener son organisme à l'autodestruction et à l'état anorganique), qu'il se sent menacé de l'intérieur et de l'extérieur. L'angoisse est définie par Laplanche J. et Pontalis J.B. (1967, p. 28) comme étant relative à un sujet « soumis à un afflux d'excitations, d'origine externe ou interne, qu'il est incapable de maîtriser ». Par cette notion d' « afflux d'excitations », nous comprenons le rôle des pulsions. Quelque soit la source interne ou externe de cette quantité d'excitations, on voit combien l'activité d'élaboration psychique est importante. En effet, c'est parce que le sujet se représente ces excitations comme étant trop intenses qu'elles lui deviennent intolérables, et donc, source d'éprouvés internes désagréables.
Nous parlions plus haut du principe de constance, principe visant à réduire la quantité d'excitations présente au sein de l'appareil psychique et de l'organisme. Ici, nous pourrions dire qu'il s'agirait d'une menace de ce processus : ce système d'autorégulation interne se verrait dans l'incapacité de maintenir à un niveau aussi bas et constant que possible cette menace interne. Donc, en bref, nous pourrions penser que l'angoisse serait le résultat d'une tension libidinale accumulée et non déchargée. Et puisque le principe échoue là où il devrait réussir, des défenses psychiques vont se mettre en place chez et par le sujet.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
CHAPITRE 4 : MISE A L'EPREUVE DES HYPOTHESES
4.1. CRITERES DE MISE A L'EPREUVE
L'alcoolique est dans l'incapacité d'élaborer la perte d'un objet car celle-ci vient créer une frustration insupportable.
Deux niveaux de repérage me paraissent pertinents pour la mise à l'épreuve de cette hypothèse : la tolérance à la frustration (critère 1) et la capacité de deuil et de séparation (critère 2). Le premier critère permet de voir dans quelle mesure le patient est capable de tolérer une frustration (manque, jugement d'autrui, changement). L'analyse des mécanismes défensifs sera donc utile pour analyser l'agencement de la structure défensive vis-à-vis de cette frustration. Le second critère permet d'apprécier la capacité à élaborer la perte et la solitude. Mon regard se portera également sur les émotions ravivées lors de l'évocation des souvenirs liés à la problématique de la perte et de la solitude.
4.1.2. Hypothèse 2
L'alcoolique cherche à dénier la réalité d'une perte pour se protéger d'une angoisse de castration phallique.
4.2. PRESENTATION DES PATIENTS
L'alcoolique cherche à dénier la réalité d'une perte pour se protéger d'une angoisse de castration phallique.
L'hypothèse de départ est la suivante : L'alcoolique est dans l'incapacité d'élaborer la perte d'un objet car celle-ci vient créer une frustration insupportable
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RESUME
SUMMARY
suivant
Rechercher sur le site:
"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"
Francis Bacon