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L'alcoolique et son fétiche

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par Sandra SOUILLAT
Université de Provence - Master 1 pro psychologie clinique et psychopathologie 2006
  

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BIBLIOGRAPHIE

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Abric J.C. (2004). Psychologie de la communication. Colin A.

Adès J. & Lejoyeux M. (1999). La fièvre des achats : le syndrome des achats compulsifs. Ed. Empêcheurs de penser en rond.

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Bergeret J. et coll. (2004). Psychologie pathologique. Masson.

De Mijolla S. & Shentoub S.A. (1973). Pour une psychanalyse de l'alcoolisme. Petite Bibliothèque Payot, Ed. 1981.

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Freud S. (1914). La vie sexuelle. Pour introduire le narcissisme. PUF, Ed. 2004.

Freud S. (1917). Métapsychologie. Deuil et mélancolie. Folio Essais, Ed. 2003.

Freud S. (1925). La vie sexuelle. Quelques conséquences psychologiques de la différence anatomique entre les sexes. PUF, Ed. 2004.

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Hanus M. (1998). Les deuils dans la vie : deuils et séparations chez l'adulte et l'enfant. Maladoine, Ed. 2

Laplanche J. (1973/1975). Problématique II : Castration. Symbolisation. PUF Quadrige, Ed. 1998.

Laplanche J. (1970/1973). Problématique I : L'angoisse. PUF Quadrige, Ed. 1998.

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Neyraut M. (2004). Le transfert : étude psychanalytique. PUF.

Nouvelle Revue de Psychanalyse (1970). N° 2 : Objets du fétichisme. Gallimard.

Pédinielli J.-L. & Pirlot G. (2005). Les perversions sexuelles et narcissiques. Colin, coll. 128.

Poussin G. (2005). La pratique de l'entretien clinique. Dunod, Ed. 3.

Roberti A. (2004). Le grand livre de la Psychanalyse. De Vecchi.

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Weil-Barais A & Cupa D. (1999). 100 fiches pour connaître la psychologie. Bréal.

Wolf M. (1998). La psychopathologie et ses méthodes. PUF Que sais-je?.

ANNEXES

ANNEXE 1 : Mr B

Mr B : ENTRETIEN N° 1

Verbal / non-verbal

Eléments contre-transférentiels

Hypothèses

Je présente mon cadre au patient et m'assure de son consentement libre et éclairé.

-Oui, oui. J'accepte. Non, je n'ai pas de question à poser. Sans problème (il me sourit). Non, aucune question.

Je tiens à présenter mon cadre pour veiller à poser les limites et pour obtenir un consentement libre et éclairé

Suggestibilité ?

-Très bien. Alors racontez-moi : qu'est-ce qui vous amène à réaliser cette cure ?

-Ba je bois trop. (Silence, j'acquiesce)....

 

Caractère pathologique : l'excès

...En fait, mon problème, c'est que je bois que le week-end : la semaine je travaille, le week-end je bois. A partir du vendredi soir, je bois.

-Vous ne buvez que le week-end de façon régulière alors ?

-Oui, c'est ça.

J'ai du mal à croire qu'il ne boit que dans ce contexte

Alcoolisation chronique dans un contexte festif

-Dans un cadre particulier ou chez vous ?

-Beaucoup avec les amis. En boîte, on danse, on boit...

 

Alcoolisation dans un contexte festif (alcoolisme d'entraînement ?)

-Vos amis boivent aussi ?

-Oui, mais eux ils savent se contrôler. Ils boivent quelques verres.

 

Autrui : base de comparaison

-Et vous ?

-Moi... Moi c'est différent : je bois un verre, je m'arrête plus après !

 

Perte de contrôle de la consommation

-Vous buvez beaucoup ?

-Oui. (Silence vide). Oui, beaucoup...

-C'est-à-dire ?

-Ba, en soirée... heu... ça peut aller jusqu'à une bouteille ou deux...

 

Quantité d'alcool ingérée estimée comme excessive.

Excès

-Oui, quand-même...Et lorsque vous ne sortez pas en soirées, que se passe-t-il ?

-Je bois chez moi ou je rejoins les amis : les cafés, les bars ou les repas,... tout ça. (Silence plein)...

Ma réaction me surprend... Est-ce une attitude neutre ?

La consommation peut être solitaire, mais préférence pour le contexte festif. Alcool en tant que code social ou autrui en tant que prétexte pour boire ?

... Je bois des litres et des litres aussi, c'est pareil. C'est le premier verre, puis l'engrenage.

 
 

-Et quand est-ce que vous avez compris qu'il y avait un problème ? Qu'est-ce qui vous a permis de juger que votre consommation est pathologique ?

-Ba quand je bois, je suis très agressif....

 

Agressivité quand alcoolisé

...Je fais n'importe quoi. Une autre personne....

 

Sentiment de perte d'identité

...Le matin je ne me souviens même pas de la soirée

Cela me rappelle certains lendemains de fête où on ne se rappelle pas tout à fait.

Perte de mémoire

...Et de suite, quand je me lève, je téléphone à mes amis : « Alors, qu'est-ce que j'ai fait hier soir ?...

 

Le cercle amical : garant

- Ba tu t'es battu... encore ! ».

 

Caractère permanent/régulier du comportement hétéro-agressif

-Vous ne vous reconnaissiez pas ?

-Non, c'est ça : pas du tout.

 
 

-Mais, même sous alcool, vous restez la même personne. L'alcool a un effet désinhibant donc ce que vous tenter de contrôler en vous quand vous êtes lucide se libère quand vous êtes alcoolisé.

-Oui, mais je suis pas comme ça d'habitude. Je suis de nature calme, sympa et tout.

Je tente de faire prendre conscience au patient que l'alcool joue sur une part de lui-même.

Décalage entre la personnalité quand lucidité et alcoolisation

-Peut-être cherchez-vous à contrôler cette part d'agressivité en vous même lorsque vous êtes lucide ?

-Je sais pas. (Silence). Je fais beaucoup de sport ici. De la musculation.

 

Activités sportives : besoin de dépense physique ou modelage de l'image corporelle ?

-Cela peut être un moyen pour la contrôler.

-Je sais pas.

 
 

-A quoi vous permettait l'alcool ?

-A me sentir plus fort, moins faible. (Silence vide, j'acquiesce). Oui, je me sens faible quand je bois pas.

 

Effet renarcissisant du toxique

-Mais en même temps, lorsque vous êtes plus fort, vous vous battez...

-Oui... mais bon...

 

Force et agressivité

-Vous est-il arrivé d'avoir des soucis avec la loi à cause de ces bagarres ?

-Oui. (Silence vide).

 

Comportement hétéro-agressif et problèmes avec les forces de police

-Vous faisiez donc du mal aux autres...

-Oui. (Silence plein). Oui, c'est ça.

Je ne sais pas sur quoi enchaîner...

Culpabilité ?

-Toujours de la même façon ?

-Oui, avec un couteau. J'ai toujours un couteau sur moi : je suis maçon...

Je ne sais pas vraiment pourquoi je pose cette question...

Goût pour les armes blanches ?

Symbole phallique ?

... Donc je l'ai toujours sur moi : un canif.

 
 

-Et vous est-il arrivé de vous faire du mal à vous même ?

-Oui. (Silence plein). Intentionnellement oui. ...

 

Comportement auto-agressif

...Mais c'est parce que je n'arrive pas à faire le deuil de certaines choses.

 

Comportement auto-agressif mis en lien avec des deuils non-résolus

-Voulez-vous en parler ou préférez-vous en parler une autre fois ?

-Ba, en fait, c'est la mort de mon oncle...

Je n'ai pas envie de le bousculer pour le 1er entretien

Problème de la perte

On était très proche, presque le même âge. (J'acquiesce)...

 

Forte identification à l'Autre

...Et quand il était petit, il s'est fait enlevé par des hommes. Ils lui ont fait vivre plein de choses affreuses, des sévices sexuels, physiques. Et ils l'ont assassiné.

Effectivement, ce n'est pas évident !

Problème du décalage entre enfant/adultes

Sexualité et agressivité

-Oui, effectivement, ce n'est pas évident à vivre, ce genre de choses.

-Oui... Surtout que c'est pas comme si il avait eu quelque chose ou... (Silence plein et larmes aux yeux).

Je suis touchée par son émotion

Aucune préparation au deuil

Emotions passées encore d'actualité

-Et votre famille ?

-Elle en A....

Je veux savoir comment la famille l'a vécu mais le patient évite le sujet

Eloignement familial

...J'ai vécu longtemps là-bas : jusqu'à mes 25 ans.

 

Origine étrangère & vie à l'étranger

...Après je suis venu ici.

L'adaptation dont a du faire preuve ce patient me rappelle la mienne, Tunisie/France

Départ à 25 ans pour la France

-Vous ne la voyez pas souvent alors ?

-Bon... ça va... La dernière fois... J'y suis allé à Noël, pour le nouvel an. Mais ça faisait longtemps, oui.

 

Eloignement familial : déni partiel de la difficulté de séparation

-Cela a du être un moment émouvant alors ?

-Oui, ça s'est très bien passé : j'ai revu le pays. (Silence plein).

Pays d'origine : source pensée

 

-Votre arrivée en France ? Comment s'est-elle passée ?

-Oh, très bien. Très très bien. Pourquoi ?

Première question qu'il me pose... cela me surprend

Adaptation en France décrite comme facile / idéalisation +++

-Moi aussi, j'ai vécu dans le Maghreb. Et je ne suis en France que depuis quelques années. Et ce n'est pas toujours facile, au niveau de l'adaptation. Qu'en pensez-vous ?

-Oui, des fois... Les mentalités. C'est pas pareil...

Débordement de ma part ? Ou moyen pour lui signifier que je ne suis pas « dupe » ?

 

...Mais les amis, les sorties, tout ça... : ça a été facile. Pas trop dur.

 
 

-Vous avez quitté l'Algérie alors ?

-Oui. (Silence plein). Des mauvais souvenirs.

Pourquoi cet éloignement ?

Eloignement familial en lien avec souffrance

-Des mauvais ?

-J'ai fait mon service militaire là-bas. Pendant 2 ans. Enfin... 2 ans et demi.

-Oui, les hommes font le service militaire à 20 ans, dans le Maghreb, ou 21 ans, à la majorité...

On y forme les « hommes » !

Service militaire : 2 ans et demi

-Oui, les « hommes » (il mime les guillemets). Au cas où...

Sa dérision me surprend...

Accès masculinité perturbé ?

-Au cas où... ?

-(Silence vide)

-... Une guerre ?

-Je pense. Ouais, une guerre... L'Algérie, c'était difficile. (Silence plein).

Je suis intriguée par ce qu'il me semble être en train de ma cacher

Souffrance vis-à-vis de la situation politique algérienne ?

-Et qu'est-ce que vous conservez de douloureux, dans ces souvenirs ?

-Ba, c'est l'injustice. Parce que les chefs étaient... (Silence).

 

Problème lié à l'acceptation de la hiérarchie

...Ils profitaient beaucoup. Ils volaient tout, la nourriture et tout. On avait plus rien à manger.

 

Problématique dominant/dominé

-C'était des abus de pouvoir, si je comprends bien...

-Oui, complètement...

Aller à l'encontre des décisions hiérarchiques aurait pu lui coûter plus cher dans ces circonstances...

Problématique dominant/dominé

...Moi, j'étais dans les papiers. Je devais tout noter, et je le marquais ça : untel a pris ça, lui, il a pris ça, ça et ça...

 

Relevé régulier des abus de pouvoir

... Ils ne voulaient pas,...

 

Désobéissance des ordres émanant des supérieurs

... mais moi, je suis juste. Je notais tout... (Silence plein).

 

Décalage entre ses valeurs et celles des supérieurs

-Vous trouviez leur comportement injuste ?

-Oui, oui. Et comme je faisais pas ce qu'ils voulaient, ils m'ont ajouté 6 mois de plus. Donc, en tout 2 ans et demi.

 

Prolongement du service militaire car désobéissance (punition, castration ?)

[-Et comment avez-vous vécu cela ?

-Ba... ça m `a... mais c'était une leçon de vie.

 
 

-Leçon de vie ?

-Oui, sur ce qui se fait et se fait pas. Faut être honnête, généreux... (Silence vide). Pas faire de mal, tout ça. (Silence vide). C'était très dur... Ouais, pas facile.

 

Service militaire : apprentissage du bien et du mal (Surmoi ?)

Service militaire : expérience douloureuse

-Et comment avez-vous fait pour supporter tout ça ?

-L'alcool. (Silence vide. J'acquiesce). Oui, j'ai commencé là. A ce moment.

 

Alcool : début en Algérie (service)

Alcool aide à lutter contre la problématique dominant/dominé

-Quel rôle a joué l'alcool à ce moment là ?

-Oublier, à oublier, ...l'injustice...(Silence plein. Larmes aux yeux).

Comment expliquer cette émotion ? Dois-je l'amener à élaborer plus ?

Alcool : effet psychotrope

-Je peux constater une émotion intense, encore aujourd'hui.

-Oui. (Silence plein). Ca m'a beaucoup marqué... Je n'oublierai jamais.

 

Relation dominant/dominé : traumatisme ?

-Comment vous sentiez-vous face à ces abus d'autorité ?

-Impuissant, faible.

 

Service militaire : origine du sentiment de faiblesse actuel ?

Alcool : effet renarcissisant (se sentir moins faible) ?

-Comme lorsque vous ne buvez pas ?

-Oui. Mais pire ! (Silence plein. Larmes aux yeux). Vous savez, c'est un vrai traumatisme ! Y en a qui s'en sont pas sortis, y en a qui sont devenus fous !

Je veux lui faire mettre en lien

Service militaire : traumatisme car Moi et narcissisme primaire trop faibles

-Et vous ?

-Moi, j'ai essayé de tenir le coup avec l'alcool. Ca aura été dur. Mais j'ai tenu le coup. (Il sourit).

 

Alcool : échappatoire de la folie (médication)

-Donc, finalement, vous avez fait preuve de force : vous même le dîtes, d'autres sont devenus « fous », vous, vous avez tenu le coup...

-Ouais, j'ai été fort... (Il sourit).

Je veux dissocier force interne/alcool

Renarcissisation : effet positif ?

-L'alcool est apparu à ce moment. Mais je pense que la force de caractère a beaucoup plus joué que l'alcool lui-même, dans cette lutte contre la « folie », comme vous dites...

-Je pensais que c'était grâce à l'alcool... (Silence vide). Mais peut-être...(Silence vide).

Recherche-t-il une autre renarcissisation ?

Alcool : effet renarcissisant (se sentir moins faible)

-Donc, alors, j'ai été fort... (Il sourit). Oui, peut-être que j'étais pas faible... (Silence plein).

L'ai-je poussé dans ses retranchements ?

Effet thérapeutique de la renarcissisation mais le doute persiste encore

-C'est à vous d'y réfléchir et de vous faire votre propre opinion sur ce sujet. (Il acquiesce). Nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui. (Il acquiesce). Nous avons anordé pas mal de choses aujourd'hui (Il acquiesce, les larmes aux yeux).

-Oui, des choses pas faciles. J'arrive pas à oublier tout ça. C'est dur...

 

Sensibilité, émotivité ?

Echec du refoulement (Descombey JP, 2004)

-Le mieux est d'accepter les choses telles qu'elles se sont présentées. Le terme « oublier » me gêne : dans l'oubli, il y a aussi le souvenir.

-Oui, accepter alors ?

 
 

-Pour arriver à dépasser ces choses difficiles et pour en faire quelque chose de moins négatif dans votre vie. Souhaitez-vous d'autres entretiens ?

-Oui, oui. Je veux bien.

 

Demande un suivi psychologique

-Qu'attendez-vous de cette cure ?

-Retrouver une vie normale.

 

Motivation : retour cers la norme

-Normale ?

-Oui, sans alcool. Sans agressivité. Etre normal. Mes amis, ma copine, je veux pas les perdre. Je me suis disputé avec elle, je veux plus tout ça !

Je cherche à évaluer sa demande et ses motivations

Norme : pas d'addiction, pas de violence

Dispute avec compagne

-Je suis là pour vous accompagner dans cette démarche. L'évolution de votre cure dépend d'abord de vous : votre investissement et votre motivation.

-Oui, oui, je sais.

Je tente de lui faire comprendre qu'il doit investir sa démarche de sevrage

 

-Bien, nous nous revoyons jeudi prochain à la même heure ?

-10h30 ?

-C'est ça.

-Très bien, juste après la muscu.

 

Sport : occupation ou entretien de la musculature ?

Mr B : ENTRETIEN N°2

Verbal/non-verbal

Eléments contre-transférentiels

Hypothèses

Alors, comment se déroule votre cure ?

-Super bien. Plus envie de boire...

 

Cure positive : aucune envie de boire

Une vraie leçon de vie...

 

Leçon de vie, comme service militaire ?

...Avec les autres, ça se passe très bien. (Silence vide, j'acquiesce)...

 

Importance du lien social

...Au départ, c'est difficile. Je connaissais personne, je restais en retrait. Puis là, je sors avec les autres en ballade, je discute avec eux. On rigole bien.

Son enthousiasme m'inquiète un peu et me rappelle les dangers de la 1ère cure, toujours idéalisée et source d'espoir...

Lien social en deux temps : timidité/ sociabilité

-Oui, donc, au début, c'est toujours un peu difficile de trouver confiance et vous êtes plus timide ?

-Oui, voilà. Maintenant, ça va...

 
 

...La dernière fois, je suis sorti en permission. Je suis allé au bar ou je vais d'habitude. On m'a dit : « Tu veux boire ? - Non, un café ! ». (Il sourit)...

Il me semble défier de sa démarche... alors qu'elle me semble encore dangereuse au bout de 15 jours de cure

Défiance du toxique : problématique dominant/dominé

Besoin de contrôle du toxique pour renarcissisation

...Mes amis buvaient une bière, moi, un café. J'ai pas eu envie...

 

Contexte amical et festif important

...Puis je savais qu'ici, j'aurais été contrôlé.

 

Importance du cadre institutionnel

-C'est donc ce contrôle éthylotest qui vous freiné ?

-Aussi. (Silence vide). Mais en même temps, j'avais pas envie. Je n'ai pas envie. Quand je vois les autres ici, des loques ! (Silence vide). Enfin... ils sont vraiment très mal. Moi, ça va, physiquement et tout !... Moralement...Je suis bien.

Il me semble avoir un Ego surdimensionné et ça m'irrite un peu

Cadre de la cure contient les rechutes

Comparaison à autrui différente du 1e entretien : valorisation de Soi

-Finalement, vous avez pu vous comparer aux autres patients. Vous vous n'êtes pas reconnu dans ce groupe, puisque vous trouver que vous êtes différent. Mais de les voir vous a renvoyé à ce que vous pourriez devenir...

-Ah oui, complètement. Voilà, c'est tout à fait ça.

Je tente de lui faire prendre conscience qu'il n'est pas tant différent, petit à petit...

Ses réponses me semblent toujours être les mêmes... ça me fatigue...

Identification secondaire à Autrui

-C'est vrai que c'est différent : vous n'êtes pas dans le même état. (Je lui fais un geste de haut en bas pour lui montrer que je parle de son apparence). Vous êtes peu marqué par l'alcool, voire pas du tout (il acquiesce). Cependant, là où vous êtes comme les autres, c'est que vous ne pouvez pas vous empêcher de boire...

-... (Il me coupe la parole). Oui, mais je bois pas tous les jours du matin au soir... !

Je le recentre petit à petit vers son problème addictif et la réalité de son trouble

Une réaction de révolte ? Tenterait-il de s'affirmer ?

S'évalue différent de part le fait qu'il boive que le week-end

-Oui, c'est vrai. Vous ne buvez que les week-end. Tous les week-end. Et vous-même parliez d'un « engrenage » l'autre fois. Donc, le caractère cyclique, régulier permanent vous concerne également. Qu'en pensez-vous ?

-(Il ne répond presque pas, comme inquiété)

Je culpabilise, mais en même temps, n'est-il pas important de le confronter à cette réalité ?

La consistance du Moi semble assez sensible au jugement d'autrui

-Vous êtes donc retourné au bar, celui où vous aviez l'habitude d'aller ?

-Oui, pour voir si avec l'alcool c'est fini.

 

Défi des limites des instances psychiques (Moi/ça/Surmoi)

-Ne trouvez-vous pas cette situation un peu dangereuse ?

-Non, puisque j'ai tenu. Quand je veux pas boire, je bois pas.

 

Déni du risque ?

Alcool : question de volonté ?

-Je peux comprendre votre démarche, mais je la trouve tout de même risquée : vous vous êtes mis dans une situation à risque de rechute, de tentation...

-...(Il me coupe la parole) Oui, mais bon, j'ai tenu.

 

Déni partiel de la situation à risque

-C'est bien, parce que vous avez réussi à vous poser un interdit face à l'alcool. Mais il faut que vous soyez prudent.

-De toutes les façons, il faut que j'arrête tout ! Je veux pas... (Silence vide).

 
 

-Vous ne voulez pas... ?

-Pas devenir comme les autres. Là, ... je suis bien. Je ne veux leur ressembler.

 

Abstinence motivée par identification secondaire

-Oui, comme vous disiez, c'est ce qui peut vous arriver demain qui vous motive.

-Oui, c'est ça. (Silence vide).

 

Appréhension (anxieuse ?) vis-à-vis de la réalité du trouble sur long terme

-Et votre vie affective ? Vous me parliez d'une dispute la dernière fois ?

-Oh, ba ça y est... C'est arrangé ! C'est résolu.

 

Conflit sur le plan affectif (rapidement ?) résolu et minimalisé

-Que ressentiez-vous face à cette dispute ?

-Je me sentais coupable (silence vide).

 

Minimalisation contradictoire avec affect de départ

-Coupable ? Pour quelles raisons ?

-Ba... en fait, c'est moi qui aie cherché la petite bête. C'est moi qui ait voulu ça.

 

Tension interne dans le couple recherché consciemment (sado-masochisme moral ?)

-Comment ça ?

-Ba, j'ai cherché un prétexte pour boire ce soir-là.

 

Alcoolisme où tout devient prétexte pour boire... (Descombey JP)

-Et cette culpabilité aujourd'hui ?

-Je me sents plus coupable. C'est résolu. C'est fini.

 

Culpabilité disparaissant face à la résolution du conflit

Donc vous recherchiez un prétexte pour boire ?

-Oui, c'est devenu comme ça, maintenant...

 

Caractère permanent du prétexte à boire

...Et je veux plus. Je voulais boire, alors fallait une cause. Maintenant, je veux arrêter ça. Avec ma copine, je veux que ça dure ! Arrêter mes bêtises !

 

Nouvel investissement : engagement dans la durée sur le plan affectif

-(Silence, j'acquiesce et le laisse poursuivre)

-En fait, je veux aller au devant...

 

Projection vers l'avenir (nouveaux investissements)

Avant, j'étais entre les hommes et les femmes : une fois les hommes, une fois les femmes. (Silence vide)

Evalue-t-il mon ouverture d'esprit sur la question ?

Orientation sexuelle troublée (bisexualité)

-Vous aviez des difficultés à trouver votre orientation sexuelle, si je comprends bien... ?

-Oui. J'ai eu des relations avec des hommes. Je veux arrêter ça. Aujourd'hui, j'ai une copine...

Pourquoi ce changement de choix d'objet ?

Antécédents : homosexualité

Aujourd'hui : hétérosexualité

-Vous avez eu des relations longues et sérieuses avec des hommes ?

-Oui. (Silence plein). Ba 2 ans. (Silence plein)

 

2 ans de relation homosexuelle stable encore source de « pensée » aujourd'hui

-Quel souvenir en gardez-vous ?

-C'était très bien. Une bonne expérience (silence vide). Puis ça s'est fini du jour au lendemain.

Cela me semble paradoxal

Rupture affective (imprévue ?) malgré les bons rapports affectifs

-Du jour au lendemain ?

-Oui (silence plein).

-Qui a voulu cette rupture ?

-Moi. C'est moi (silence plein).

 

Il brime sa pulsion homosexuelle

-Cela a été un moment difficile ?

-Oui (silence plein)

Je ne comprends pas bien

Rupture certainement forcée par des facteurs sociaux

-Quelles ont été vos motivations pour rompre à cette époque ?

-Mes amis, autour de moi, ils ont une vie de famille. Des femmes, des enfants. Une maison, et tout quoi ! ...

 

Rupture du choix homosexuel : étayage sur la norme sociale : vie familiale avec couple hétérosexuelle

...Moi aussi, je veux regarder devant : une femme, des enfants, une vie normale... (Silence vide).

 

Désir de parentalité car identification primaire

-Et cela n'aurait pas été possible avec un homme ?

-Non, non. (Silence vide). Non, je pense pas. (Silence plein)

 

Dénégation de la possible vie familiale avec un couple homosexuel mais source de retranchement vers soi

-Silence plein que je soutiens sans intervenir.

Ce silence commence à peser mais il faut que je « tienne », que je respecte ce moment de repli sur soi

Remise en cause de sa théorie personnelle sur la norme familiale ?

-Silence vide, il me regarde, je lui souris et lui dis : « Que pensez-vous de ce silence ? »

-Pardon ? J'ai pas entendu ?

Son regard me donne l'impression d'avoir son « accord » pour intervenir

Processus de pensée où autrui trouve difficilement sa place ?

-Que pensez-vous de ce silence ? 

-Heu... (Silence plein). Je ne sais pas quoi répondre à cette question.

 

Rétrécissement du dialogue ?

-Que ressentiez-vous face à ce silence ?

-Ba, j'aime bien quand je suis seul, comme ça. Je peux réfléchir, penser. Mais pourquoi cette question ?

Je cherche à voir si l'e vide est une situation anxiogène pour lui mais c'est absurde puisque je suis encore présente physiquement donc où est le vide ?

Je comprends sa question : où vais-je par cette piste ?

Le repli sur soi équivaut à introspection

-Parce que les silences peuvent parfois être source de malaise...

-Non, non. Moi non. (Alternance silences plein/vide durant 1 ou 2 minutes). Donc voilà. (Il rit).

J'ai du mal à comprendre ce silence et ce rire...

 

-Donc, oui, voilà... Vous vous sentez guéri...

-Oui, plus fort. Je me suis rendu compte que sans alcool, je suis pas faible.

 

Guérison : retrouvaille d'un Moi plus consistant ?

-Donc finalement vous vous êtes retrouvé, c'est ça ?

-Je fais plein de choses le matin, le Dr... m'a laissé la permission de sortir un peu. Puis je vais faire du sport, puis avec les autres, je suis moins timide...

Serait-il un privilégié du service ?

Auto-médication : occupations et relations sociales

...Je vois que je n'ai plus besoin d'alcool.

 

Alcool : substance primaire (besoin)

-C'est bien, vous avez fait du chemin depuis votre arrivée. Vous semblez avoir fait un travail sur vous. Vous semblez avoir retrouvé confiance en vous.

-Oui... (silence vide, il me sourit).

Il aime les compliments

Regard de l'autre : influence estime de Soi (renarcissisation)

-Mais il est important que vous vous questionnez sur l'origine de ce sentiment de faiblesse que vous ressentiez. Pour être capable de la mettre en lien avec quelque chose, pour la comprendre et en faire quelque chose...

-... (Il me coupe la parole). C'est mon père. Il buvait, en fait...

Il m' « impose » un souvenir ? ou sait-il où je veux en venir ?

Antécédents familiaux (père) mis en lien avec son sentiment de faiblesse

...(silence plein)

 

Emotions passées encore d'actualité

Je le laisse poursuivre :

-...Et quand il buvait, il devenait violent, très agressif ...

Le lien identificatoire me rend davantage alerte

Identification primaire au père (agressivité quand alcool)

-Comme vous lorsque vous buvez ?

-Oui, comme moi.

 

Identification primaire au père (agressivité quand alcool)

(Silence vide). Il frappait ma mère, il la battait.

Cela me semble un peu trop proche des scénarios classiques

Agressivité dans le couple parental

-Ca a du être marquant.

-Oui... Traumatisant même (il se replace sur sa chaise, comme s'il était mal assis). Un vrai traumatisme ! (Silence plein, larmes aux yeux)

 

Tonalité du souvenir dramatisée

Emotions passées encore d'actualité

-(Je reste silencieuse)

-Et ma mère restait avec lui quand même ! Comme quoi... (il baisse les yeux au sol, puis me regarde). C'est n'importe quoi !

 

Incompréhension du comportement de la mère

Jugement négatif de la mère (car passive) ?

Il poursuit : Ils sont encore ensemble aujourd'hui... (il sourit). Comme quoi ! Mais mon père boit moins aujourd'hui...

Effectivement, malgré la violence conjugale, la mère reste... Paradoxe, mais en même temps, la mère a-t-elle le choix ?

Couple parental jamais séparé

Actuellement : alcoolisme du père en baisse ( ?)

-Et vous, vous étiez où durant ces disputes ?

-Comment ? Je n'ai pas entendu (il rapproche une de ses oreilles)

Aurai-je touché un point sensible ?

Problème d'audition ou repli sur soi le rendant un peu « hermétique » ou acte manqué ?

-Etiez-vous témoin de ces disputes ?

-Oui.

 
 

-Et donc... que faisiez-vous ?

-Je ne pouvais rien faire. Un vrai traumatisme (Silence vide).

 
 

-C'est peut-être ici que votre sentiment de faiblesse trouve son origine, qu'en pensez-vous ?

-Oui... (Long silence plein). Je me sentais impuissant. (Long silence plein). Alors voilà.... (Silence vide).

Le patient ayant déjà mis en lien faiblesse propre/force paternelle, je me permets d'interpréter...

Me demande-t-il de faire fonction méta ?

Moi écrasé par la toute-puissance phallique du père

-Je comprends combien cela a du être dur pour vous.

-(Il acquiesce et ne dit rien, il me regarde).

-Pouviez-vous faire quelque chose ?

-Non... (il soupire). J'étais trop petit.

 

Angoisse castration (génitale/ phallique ?)

-Vous l'avez sans doute fait : par l'amour de ses enfants, elle s'est sentie protégée.

-Elle me disait la même chose. Mais bon...

-Vous sentez-vous coupable ?

-Je n'ai pas l'impression de l'avoir...

-Comme vous le disiez, vous étiez trop petit. Alors vous avez fait ce que vous pouviez avec vos moyens. Non ?

-Je sais pas... (Silence vide).

Je tente de le déculpabiliser. Je ne veux pas laisser le patient repartir avec un tel point d'angoisse ?

Incertitude concernant sa capacité à protéger l'objet d'amour maternel (idem pour objets féminins secondaires ?)

-Bien. Nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui. Je vous laisse y réfléchir à tête reposée.

-Oui (il me sourit brièvement).

-Vous avez fait du chemin, il faut poursuivre dans cette optique. Il faut que vous réfléchissiez aux situations à risques de rechute et aux moyens que vous allez mettre en oeuvre.

-Je veux prolonger ma cure. Pour être sûr que ça marche.

Il m'avoue une faiblesse

Défi du toxique car persistance du sentiment de fragilité vis-à-vis du toxique ?

-Vous n'en êtes pas sûr ?

-Ba un mois... c'est court, j'aimerai un mois de plus !

 

Appréhension du temps imparti pour la cure de sevrage

-Oui, vous avez raison. Un prolongement de cure peut vous aider à atteindre une meilleure garantie d'abstinence sur long terme (Il hoche la tête). En avez-vous parlé au Dr... ?

-Non, pas encore.

 

Faible degré de la motivation du prolongement ?

-Il faut le faire, pour une raison de réservation de votre place.

-Ah, d'accord (je le regarde un peu soigneusement, son air me semble indifférent)

-En attendant, il faut réfléchir aux situations pouvant vous placer dans une tentation de reboire. Ca vous permettra de penser aux stratégies pour ne pas rechuter.

-Oui, même 10 ans après, y en a qui rechutent !

-Oui, cela peut arriver.

Il me semble peu « convaincu », comme détaché de ce que je lui dis

« Bon élève » ?

La maladie en tant que fatalité ?

Je lui demande s'il souhaite un autre entretien, il répond que oui.

Je me demande pourquoi il souhaite un autre entretien puisqu'il se considère guéri...

 

Mr B : ENTRETIEN N°3

Verbal / non-verbal

Eléments contre-transférentiels

Hypothèses

Je vais chercher le patient dans le salon fumeur : On y va ?

-Oui, oui, allez, on y va.

 
 

On marche en direction de sa chambre. J'entame le dialogue une seconde fois :

-Désolée pour le retard. On devait se voir à 10h30 mais la réunion a duré plus longtemps que prévu (il me sourit, comme pour me dire que « ce n'est pas grave »)

(Il s'arrête devant le bureau de l'infirmerie).

Cela me gène de devoir changer de cadre, mais je n'ai pas le choix : le bureau n'est pas libre.

Le patient et le cadre : l'habitude

-Non, nous allons faire l'entretien dans votre chambre aujourd'hui. Les infirmiers ont besoin du bureau.

-Ah, oui. D'accord.

 

Le patient et le cadre : tolérance du changement

Arrivés dans la chambre, l'agent de service fait son ménage. Je lui demande :

-Vous en avez pour longtemps ?

-Ah oui ! Ce matin, c'est la folie !

Elle semble affectée par ce matin : la Psychologue lui avait demandé de remettre le ménage de la salle à manger plus tard (réunion staff)

Femme de ménage : aucune coopération

Le patient me rapproche une chaise près de son lit et me dit :

-Voilà, asseyez-vous.

-Disons que ça me dérange de faire l'entretien pendant que la femme de ménage est là.

-Oh ! C'est pas grave. Rien de personnel à dire.

Je me sents dépassée par la situation : comment poser un cadre ?

Désinvesti du suivi psychologique ?

Je m'assoie et laisse un silence passer. J'attends que la femme de ménage finisse de passer la serpillière.

Je me sents vraiment dépassée : j'ai l'impression d'empiéter sur son espace de travail.

 

Le patient interrompt cette attente :

-Voilà. (Il me sourit). Tout va très bien.

J'attends un peu avant de répondre, occupée par la présence de la femme de ménage qui quitte (enfin) la chambre. Je réponds au patient :

-Votre cure se déroule donc sans bémol ?

Impatience ou silence anxiogène ?

Patient s'estimant guéri

-Ah oui, très très bien. Je fais du sport, les permissions se passent très bien...

Mais à quoi puis-je servir dans ce cas ? Pourquoi voulait-il prolonger sa cure ? Où m'amène-t-il ?

Déroulement de la cure idéalisé

...Les autres, avec eux, je suis bien. On rigole bien.

 

Activités : sport, sorties, relations sociales

-Avez-vous ressenti des difficultés par rapport à l'alcool ?

-Non, non. Rien.

(Je laisse un silence s'installer).

A quoi rime cette rencontre : sur quoi vais-je pouvoir travailler ?

Dénégation ou réalité ?

-Vous est-il arrivé d'y repenser ?

-Non, pas du tout.

-La nuit, dans vos rêves, ou la journée ?

-Non, rien. C'est fini.

Il me semble peu coopératif, mais c'est peut-être là-dessus que je vais me baser pour travailler

Alcool écarté de toute pensée conscience : tentative de refoulement ?

-Vous vous considérez comme totalement guéri alors ?

-Oui, complètement guéri. (Il me sourit).

Sa réponse en miroir m'irrite un peu

Suggestibilité ? Séduction ?

Comment expliquez-vous cette rémission totale et sans difficulté ?

-Par l'envie d'avancer dans la vie (il sourit). Je n'ai pas envie de retoucher à l'alcool.

 

Abstinence et projets 

-Qu'est-ce qui aurait motivé cette perte d'envie de boire ?

-Ne pas regarder en arrière. Je vais m'occuper une fois dehors. Comme ici. Et puis je vais vite reprendre mon travail.

Pourquoi est-ce que je pose cette question, puisqu'il m'a déjà répondu ? Le patient me désoriente...

Maintien abstinence par la substitution/étayage : le travail et le sport

-Donc, votre clé contre l'alcool, ce serait des occupations ?

-Oui, c'est ça. (Silence vide).

 

Toute puissance narcissique retrouvée ?

-En effet, ça peut être un bon moyen.

-Voilà. (Il sourit. Silence vide).

 

Introspection semble impossible aujourd'hui

-Donc vous êtes guéri...

-Oui...

-Et pourtant, vous souhaitiez me revoir...

-Oui, parce que ça fait du bien de parler. De dire les choses. Ne pas garder en soi.

Il me remet à ma place de dépôt... Ce qui me blesse un peu, mais en même temps, c'est aussi mon rôle

S'estime guéri de son addiction

Inverse l'asymétrie (dépôt)

--Vous avez des choses particulières à me dire ? Des choses qui vous préoccupent ?

-Non. Plus rien. Je vous ai tout dit. D'important... J'ai tout dit... (Il sourit). Mais c'est vous raconter ce qui se passe dans mes journées.

Je suis dans l'attente... mais en même temps, il me livre déjà du matériel sur lequel travailler...

Le factuel... n'est-ce pas à ses amis qu'il doit le livrer ?

Considère avoir fait le tour de la question de son trouble

Nouveau matériel à livrer : le factuel

-Avec cet entourage, en avez-vous la possibilité ?

-Oui, oui. J'ai de très bons amis. Ils m'aident beaucoup. Je peux parler avec eux.

-Même de votre problème d'alcool ?

-Oui, oui. (Silence vide).

Je refuse d'exercer la même fonction que ses amis

Cercle amical fortement idéalisé

Alcool&amis : matière à penser

-Bon, et bien puisque tout semble aller, je vous propose de ne pas vous donner de rendez-vous moi-même. Ce sera à vous de choisir le prochain entretien. Je vous laisse la semaine pour y réfléchir : soit mardi, soit jeudi matin.

-Oui, d'accord (il se lève).

-Vous viendrez me voir dès 9h00 pour fixer votre entretien. On inverse les rôles cette fois-ci (je sourit, l'air un peu ironique). D'accord ?

-Oui.

Etant perdue, je préfère écourter l'entretien et lui donner la tâche de fixer le prochain entretien : le but étant qu'il investisse plus le suivi

Cette ironie laisse parler ma volonté de réintégrer l'asymétrie dans le bon sens

Répercussion sur autrui de son envie/tendance à vouloir contrôler le toxique/l'environnement

Indifférence face au nouveau cadre ? Suggestibilité ?

-Votre prolongement de cure : où en êtes vous ?

-Non, non. Je ne veux plus prolonger.

Le risque de la 1è cure est souvent ce cas de figure

Sentiment de toute-puissance narcissique ?

-Et que vaut ce changement de décision ? Vous vouliez prolonger l'autre fois, il me semble ?

-Non, maintenant, je veux plus : je suis très bien, tout va très bien.

 

Idéalisation de Soi

-Donc la semaine prochaine vous sortez...

-Oui (il sourit).

-Bon, et bien, j'attends votre demande de rendez-vous. A la semaine prochaine.

-Oui, la semaine prochaine. Bon week-end.

-Merci, vous aussi.(Je sors de la chambre)

 

Impatience face à la sortie ?

Séduction ?

Le patient n'est jamais venu demandé d'autres entretiens. Lorsque je le relançais, il me disait aller pour le mieux : « Je sais que je peux venir vous voir quand je veux, quand ça va pas. Mais là ça va très bien ». L'asymétrie clinicien/patient me semble biaisée puisque le patient me laisse dans une place d'attente.

ANNEXE 2 : Mme E

Mme E : entretien n° 1 :

Matériel verbal/non-verbal

Eléments contre-transférentiels

Hypothèses

-Alors, Qu'est-ce qui vous amène à réaliser cette cure  ?

-Oh ! Ba comme d'habitude. Toujours le même problème : je ne comprends pas pourquoi je bois.

 

Position passive face à la dépendance (la perte de contrôle)

-Vous ne comprenez pas ?

-Oui. C'est étrange, vous avouerez, cette façon que j'ai de boire seule et de ne pas boire quand il y a du monde...

Elle tente de me faire partager son avis

Consommation solitaire inexpliquée puisque l'alcool festif ou « social » ne l'intéresse pas

... même quand je sors en ville, à A., le Cours M., je sais pas si vous connaissez...

-Oui, je connais cette ville.

Elle porte un intérêt sur ma compréhension de son discours

 

-Et bien vous avez vu tous ces bars et cafés ?

-Oui... (lui dis-je d'un ton un interrogatif).

Pourquoi dépense-t-elle tant d'énergie à me rallier à son opinion ?

 

-Et bien, je ne prends pas d'alcool. Je commande une orange pressée... pas d'alcool. Alors, c'est toujours la même question : pourquoi je bois ?

Cette question me fatigue car la patiente me semble y trouver les bénéfices d'un contre-investissement de sa culpabilité

Importance de la boisson : si pas alcool alors autre liquide

Recherche de l'étiologie : quête de déculpabilisation ?

Je tiens à canaliser la patiente sur le réel travail possible durant cette cure :

Oui, je comprends que c'est important pour vous de comprendre pourquoi. Mais il me semble que comprendre ce qui vous motive à boire et ce que vous apporte l'alcool est le plus important. Peut-être arriverons-nous à comprendre les causes de cette façon, peut-être pas. Mais dans l'immédiat, l'essentiel est de comprendre comment s'organise votre trouble.

 
 

-Votre mère adoptive ?

-Oui, j'ai été abandonnée par ma mère biologique à l'âge de 18 mois...

 

1er geste du matin : acte de boire

Mère adoptive et neuropathie

...Enfin abandonnée... elle ne pouvait pas m'assumer...

 

Remâchage du terme "abandon" de la mère

...Ensuite, je remonte chez moi pour faire mon petit ménage...

Semble rassurée de voir que j'ai retenu certaines choses

Les visites chez la mère : une régression

Les moments d'indépendance : une remontée

Et quand je fais mon repassage, il y a des moments où je m'arrête pour aller de boire. Comme ça, sans raison, sans rien...

Elle me donne du matériel mais non-traitable, non-élaborable

Moments d'indépendance : consommation d'alcool compulsive

... Je m'arrête et je vais boire quelques gorgées. C'est grave quand même !?

-Pourriez-vous me dire ce que vous ressentiez : que se passe-t-il à ce moment (une image particulière, une sensation...) ?

J'ai l'impression qu'elle cherche à ce qu'autrui la plaigne ou la qualifie de grande malade malgré elle, je m'y refuse

 

-Non. Rien. (Silence vide). Une impulsion, c'est comme ça.

-Quelque chose de plus fort que vous, d'incontrôlé ?

-Oui, voilà...

 

Compulsion permet de ne pas se responsabiliser face à la consommation.

Tendance à banaliser cette souffrance issue de la compulsion

... Alors après, je fais à manger pour ma mère...

 

Fonction maternelle inversée par l'handicap de la mère

« Mr E. » mange avec nous...

Je suis surprise par ce recul face au conjoint

Triangulation oedipienne Mme E/mari/mère

... Mais ma mère et lui ne sont jamais contents de ce que je fais à manger : ma mère dit que je les nourris mal...

Je m'imagine le sale caractère de la mère...

Fonction maternelle de la patiente mise en échec par la mère

Culpabilisation de la mère

... que je fais pas ce qu'ils aiment. Alors je me demande toujours ce qu'ils veulent...

 

Jugement de la mère : effet négatif sur la patiente

... mais elle n'est jamais contente : elle préfère ce que lui fait la jeune fille qui s'occupe d'elle ou ce que « Mr E » veut.

 

Culpabilisation et rivalité avec les autres

-Donc, finalement, elle vous reproche de ne pas bien vous occuper de vos proches ?

-Oui, c'est ça. Alors moi, ça m'énerve ! C'est pas juste !...

 

Mère culpabilisante d'où sentiment d'injustice et colère

... « Mr E » me dit tout le temps que je ne lui fais jamais plaisir !...

 

Le mari comparé à la mère

... Mais ça dure depuis longtemps... depuis qu'on fait chambre à part. Alors... (Silence vide, elle me regarde)

 

Rupture dans la vie sentimentale (changement de mode de vie)

Idem pour la mère ?

-Votre relation de couple est devenue difficile ?

-Oh oui ! (elle rigole)

-Et comment pouvez-vous expliquer ce changement ?

J'ai du mal à trouver son rire approprié à ce changement que j'estime majeur dans une relation de couple

Changement pris à la dérision ?

-Ba, « Mr E » a eu une autre vie à côté. Il faisait sa vie et quand j'ai compris, moi aussi j'ai fait ma vie.

 

Le don de l'échange : un donné pour un rendu (la dette et la vengeance)

-Comment avez-vous réagi face à ses infidélités ?

-J'ai été blessée. Oui. Très blessée. Parce que je ne comprends pas pourquoi il a fait ça, je comprends pas pourquoi.

 

Infidélités mari : souffrance dramatisée chez la patiente relative à un sentiment d'injustice

Difficultés de remise en cause ?

-Vous êtes vous sentie coupable de ses infidélités ?

-Non. Parce que c'est lui...

 

Aucune remise en cause : explication exogène

... Il est complètement « schizo », vous savez...

Tente de me rallier à son diagnostic

Cause des infidélités : la maladie mentale du mari

... Un jour c'est blanc, un jour c'est noir. Et il a toujours peur de ce qu'on peut dire sur lui...

 

Cause des infidélités : la instabilité mentale et manque de confiance du mari

... Toujours en train de tout surveiller et tout ça ! oufa ! je ne vous raconte pas, c'était insupportable !

 

Lassitude chez la patiente ou description d'un rituel chez le mari ?

Dramatisation du trouble du mari

-Qui vous a parlé de schizophrénie à son égard ?

-Ba c'est moi... qui ai conclu ça. Mais il est allé voir un psychiatre pendant longtemps, parce qu'il était zinzin (signe de la main près de la tempe) dans sa tête !...

 

Séduction : trouver les outils donnant la crédibilité

... Et donc voilà, avec « Mr E » c'est plus du tout pareil depuis longtemps !

 

Perte et changement

-Vous avez perdu confiance en lui ?

-Oui, totalement. Mais il faut dire qu'il est spécial et qu'il m'aide pas à ne pas être méfiante !

 

Justifie ses actes par des causes exogènes : perte de confiance dans le couple à accuse du mari

-Comment ça ?

-Ba, l'autre fois quand il devait aller à M. pour faire des courses et qu'il est revenu 10 minutes après sans courses, sans rien m'expliquer ?

(Je la regarde sans répondre, j'acquiesce)

 

Incompréhension : menace & source de l'activité fantasmatique

-Oui, et bien, si mon amie ne me ment pas, mais elle me ment pas, j'ai confiance en elle, elle m'a dit qu'il y avait des embouteillages de A. à M.. Il aurait pu me le dire quand même ? Vous voyez ?

Cherche à me convaincre ou à obtenir un avis extérieur ?

Confiance aux autres (amie) mais pas au mari

(Je ne réponds pas, j'acquiesce de la tête, simplement)

-Alors voilà : entre ses infidélités et tout ça ! Je ne lui fais plus confiance.

 

Jalousie pathologique ?

-Et autrefois ? Vous ne m'avez pas parlé de votre rencontre...

-Oh ! (elle sourit). J'étais jeune ! J'avais 18 ans...

L'air me paraît un peu nostalgique

Rencontre du mari lorsque jeune

... Mes parents ont voulu que je me marie vite. Il était plus âgé...

Comment a-t-elle pu supporter ?

Mariage sur la volonté parentale avec un homme plus âgé (mari) Passivité ? ou éducation ?

... Sa famille me l'avait dit avant le mariage : « T'es sûre ? Tu veux l'épouser ? Tu sais, il est un peu toc-toc ! »...

 

La belle-famille prise à témoin de la folie du mari

... Alors bon, moi, j'y croyais pas, vous savez, j'étais jeune, la naïveté du début...

 

Causes exogènes à toute erreur de sa part

...Et puis, au début je ne voyais rien : il était normal, du moins...

Se poserait-elle en tant que sujet ?

 

... Puis après on a eu trois enfants. Puis je me suis mise à boire...

Le lien me frappe

Maternité / alcool

... et il a commencé à contrôler mes planques. Et il trouvait toujours ! (elle rigole).

Je ne trouve pas ce qu'il y a de drôle dans cette attitude, mais je souris

Alcool : défi du mari, jeu ?

Mari : instance surmoïque vis-à-vis du toxique

-Et vous pensez que l'alcool aurait pu joué dans votre couple ?

-Oui, quand même, il s'inquiétait beaucoup... Il voulait jeter toutes mes bouteilles,...

 

Alcool : attirer l'attention du mari

...les vider et tout ça, vous savez... Puis voilà...

Quelle signification peut avoir ce mot pour elle ?

 

-Il serait alors devenu votre gendarme...

-Comme vous dites... il est devenu mon gendarme, plus mon mari.

Me signifie qu'elle retient des choses (effet gratifiant sur moi)

Mari représente interdit (Surmoi ou interdit paternel ?)

-Et cela vous accommode ?

-Oh... quelque part oui. Mais en même temps, non. (Silence vide)

 

Ambivalence affective vis-à-vis de sa propre culpabilité : perversion ?

-Vous vous sentez au centre de son attention lorsqu'il cherche vos cachettes ?

-Oui, je le mets à l'épreuve...

 

Défiance du mari : test de ses limites affectives ?

...Je l'emprisonne...

 

Défiance mari : alcool comme moyen de l'accaparer

... Je sais que c'est pas bien (Elle se met en arrière sur la chaise. Silence plein).

 

Reconnaissance de la notion déviante de son acte

-Vous m'avez l'air touchée par ce constat...

-(Elle me coupe la parole) Oui, complètement !

 

Culpabilité et Surmoi rigide ?

-N'y aurait-il pas d'autres moyens pour qu'il vous témoigne son affection ?

-Oui. Mais on ne sort plus beaucoup. Avant, on faisait plein de choses...

 

Perte des loisirs au sein du couple

...Même au niveau intime...

 

Changement dans la vie sexuelle du couple

... Bon, au niveau intime, ça a toujours été un peu difficile les 1er temps...

 

Vie sexuelle dans le couple décrite comme difficile durant les 1er temps (1er rapports sexuels de la patiente ?)

...Vous savez, mes parents sont très vieille école : il faut coucher qu'après le mariage !

 

Vie sexuelle tardive (mariage) car éducation parentale conventionnelle

-Vous avez du découvrir la sexualité par vous-même ?

-Oui, mais j'ai eu une amie qui m'a aidée...

 

Cercle amical permet la découverte sexuelle

...Elle était plus dégourdie, moins sous la pression de ses parents...

 

Cercle amical / patiente : décalage d'éducation sexuelle

...Elle m'a montré certaines choses, vous savez, les bisous et tout ça...

Elle me semble gênée, mais ne s'agit-il pas d'un passage normal de l'adolescence ?

Passage par des tendances homosexuelles pendant l'adolescence

...Bon, j'étais un peu perturbée et puis à 14 ans, j'étais naïve, je ne savais pas que c'était mal.

 

Culpabilité donc recours à la naïveté et à l'immaturité pour se déculpabiliser

Surmoi rigide ?

-Perturbée ?

-Perdue... (Silence vide, elle me regarde).

 

Importance du regard de l'autre ?

-Dans la difficulté de trouver votre orientation sexuelle ?

-Oui, c'est ça. Puis c'est elle qui m'a fait comprendre les choses...

 

Tendance homosexuelles dans l'adolescence : découverte de la génitalité

...Elle m'a sorti ces bêtises de la tête ! Vous savez, ces histoires que les parents racontent à leurs enfants ? ! ...

 

14 ans : théories sexuelles infantiles ?

... Ce sont des parents frustrés, ça ! ...

 

Education sexuelle reçue justifiée par la sexualité frustrée (imaginaire ?) des parents

...Elle m'a expliqué comment on faisait les enfants, comment ils naissaient. Vous imaginez ? ! ...

 

Cercle amical permet la découverte de la sexualité génitale

...A 14 ans, je pensais encore que les enfants naissaient dans des boutons de roses ou de choux !...

Effectivement, je trouve ça aberrent...

14 ans : théories sexuelles infantiles

... A l'école, en classe, une fois, on s'est moqué de moi quand on m'a demandé où j'étais née : j'ai répondu : dans un chou ! ! (Elle écarquille les yeux et hoche la tête, comme pour dire)

 

Décalage entre éducation sexuelle du cercle amical / patiente menant à des difficultés sociales au lycée

-Donc, finalement, vous avez mis du temps pour accéder à votre féminité ?

-Oooh oui ! Ma mère adoptive, elle ne l'a jamais fait ! ...

 

Féminité difficile d'accès car la mère absente dans cette tâche

... Elle a toujours eu un problème avec ça ! Alors j'ai découvert toute seule ! (Elle lève le bras)

 

Mère distante sur le sujet de la sexualité donc la fille apprend seule

-Et comment cela s'est passé pour vos 1er rapports sexuels alors ?

-Oh, ba, je me suis laissée porter...

 

1er rapports sexuels : passivité ?

... Et puis je connaissais quelques petites choses...

 

1er rapports décrits comme peu perturbants

... Mais moi, j'ai toujours été contre cette éducation vieille école ! Mes enfants, je les ai pas éduqué comme ça ! ...

 

Education sexuelle parentale reniée d'où son éducation sexuelle parentale propre faite sur un autre mode

... Et aujourd'hui, ils vont très bien !

 

Se gratifie de sa conception propre de l'éducation sexuelle parentale

-Et vous ?

-Je bois (Elle soupire, comme usée)

Ce lien me frappe : est-ce un vrai lien ou une déculpabilisation de son alcoolisme ? Je ne sais pas trop...

Lien éducation sexuelle parentale / alcoolisme

-Pensez-vous que l'alcool soit lié à votre éducation reçue ?

-Oh.. Je ne sais pas... (Silence plein)...

Ai-je touché un point sensible ?

Mise en lien partielle éducation sexuelle parentale / alcoolisme

... Moi, je veux comprendre pourquoi !...

Cette question m'use

Psychorigidité ?

...Alors moi je pensais que c'était à cause de ma mère biologique,...

 

Théorie personnelle : alcoolisme/abandon maternel

...Mais même pas, puisque je l'ai rencontré ! et que ça n'a rien changé !

 

Théorie personnelle échouée

-Vous l'avez rencontré ?

-Oui, en 2003. Mais pas longtemps, elle est décédée 3 mois après d'un cancer du pancréas la pauvre...

 

Courtes retrouvailles avec la mère

-Vous avez été attristé par ce décès ?

-Oh... c'était mieux pour elle ! Vous savez, elle souffrait...

 

Minimalisation de la perte malgré l'identification de la souffrance de l'autre

...Moi j'ai travaillé en tant qu'infirmière en cardio, et je sais ce que c'est les cancers !

 

Infirmière de profession (le soin)

(Je la regarde avec un air interrogatif)

...Eh oui ! Ils sont sous traitement chimio et tout ça, ils se soignent mais ils savent qu'ils vont mourir !...

 

La fatalité du trouble : banalisation du décès de la mère

...Alors, vous voyez, ma mère restait la seule explication, et il s'avère que non puisque je bois encore !

 

Théorie personnelle : la nostalgie de la mère biologique échouée

-Avant de comprendre les causes, il faut comprendre les bénéfices et les motivations de votre consommation.

Je lui réexpose nos axes de travail, mais j'ai l'impression qu'elle ne les entend pas

 

-Oui, mon suivi avec la psychologue au CCAA m'ont pas permis de comprendre pourquoi je bois...

 

Echec de son suivi psychothérapeutique à l'extérieur concernant les causes de son addiction à l'alcool

...Mais, en fait, avec Mme..., on a réussi à traiter le fait que j'ai toujours le besoin de stocker chez moi.

Un autre trouble addictif ?

Collectionnisme ou achats compulsifs ou les deux ?

Point de fixation : anal ?

-Stocker ?

-Oui, j'achète tout le temps, tout le temps !...

 

Achats compulsifs

Dramatisation du trouble

...Pour stocker, garder en réserve...

L'image me semble intéressante

Achats compulsifs liés à angoisse de vidage ? de perte ? Instinct auto-conservation ?

... Là, maintenant, ça va mieux, j'achète moins...

 

Evalue une évolution positive du trouble

...Je vais faire les courses qu'une fois par semaine...

 

Evolution positive du trouble car caractère cyclique du trouble en baisse

... Mais l'alcool, ça reste un mystère !

-Je pense qu'il est nécessaire que vous fassiez un travail sur vous-même pour parvenir à comprendre votre dépendance. Les causes ne sont pas l'objet de notre travail.

Elle m'irrite de plus en plus

Hermétisme ?

-Oui, mais je ne comprends pas...

 

Acceptation partielle du travail que je lui propose : hermétisme et psychorigidité

... C'est pas ma faute, c'est plus fort que moi : c'est impulsif !

Cherche à me manipuler ?

Compulsion la dédouane de toute responsabilité vis-à-vis de sa consommation d'alcool : victime

-Oui, je comprends, mais en même temps, nous ne pourrons travailler ensemble si vous ne faites pas un effort sur vous-même pour m'expliquer ce que sont ces pulsions incontrôlables...

-Oui, oui. C'est sûr !...

Son hermétisme me met en colère, impression de tourner en rond.

Comprend-elle ? Accepte-t-elle ?

 

...En plus, j'aime pas ne pas comprendre...

 

Besoin de contrôle et d'emprise sur l'environnement (fixation libidinale anale)

... Voyez, je suis toujours en train de tout noter ! (elle me montre son cahier de textes).

 
 

-Ecrire est important pour vous ?

-Oui, ça laisse une trace.

 

Besoin de preuves ?

(Silence qui vient rompre la logorrhée de la patiente).

-Votre consommation d'alcool date de combien de temps ?

-Oh...Je sais pas trop...depuis un moment quand-même... !

Ce sujet semble la gêner

Parler de son alcoolisme : restriction du discours

-Approximativement ?

-Oh...(elle lève les yeux au plafonds pour réfléchir). Environ 20 ans.

 

Alcoolisme persistant depuis 20 ans

-Et vous avez commencé dans un contexte particulier ?

-Un ami...

 

L'amant est déguisé en ami

-Que vous fréquentez toujours ?

-Non, non. On ne se fréquente plus. (silence vide)

 

Le deuil de cet amant n'est pas verbalisé

-Quelles sont vos motivations concernant cette cure ?

-Comprendre, comprendre pourquoi je bois !

Cette question m'irrite, nous tournons en rond !

Idée fixe ?

-Bon, très bien, nous allons en rester là pour aujourd'hui...

-D'accord. On se voit quand, à quelle heure ?

 

Demande RDV

-Le même jour, à la même heure. Cela vous convient ?

-Non, le matin. Parce que l'animatrice de la piscine n'est pas là, elle est en congé.

Me place-t-elle au même rang que l'animatrice ou besoin de substituer son absence ?

Pose elle-même RDV et horaire

Substitut ?

-Très bien, le matin : 10h30.

-Très bien, voyez, je note pour pas oublier !

 

Prise de notes : lutte contre angoisse, celle de manquer quelque chose de prévu... à creuser

-Très bien, si cela vous rassure...

-Oui.

-Bien, à la semaine prochaine.

(Je lui tends la main, elle répond à ma salutation en me souriant)

 
 

Mme E :entretien n° 2

Matériel verbal/non-verbal

Réactions contre-tranférentielles

Hypothèses

Après avoir toqué à sa porte, elle me propose d'entrer. Elle me prépare la chaise à côté de son lit.

-Alors, depuis le dernier entretien ?

-Et bien, pas envie de boire. Plus rien...

 

Evolution du trouble : aucune envie de boire

... Je suis vraiment contente...

 

Regard positif sur Soi : aucune envie de boire

... Mais c'est vrai que j'ai fait des rêves où je buvais...

 

Déni partiel de l'envie de se réalcooliser (rêves)

Rêves : les envies de boire encore sous forme incontrôlée

... C'était horrible !

 

Souffrance liée à la rechute ?

-Ah ? Racontez-moi...

-Et bien hier soir, par exemple, j'ai rêvé que j'étais chez moi, en bas...

 

Rêve : Bas : descente : alcool ?

... Je buvais. Je voulais boire...

 

Rêve : Réalisation du souhait ou pas ?

...Mais le bouchon de la bouteille était mal fait...

 

Rêve : Défaillance de la bouteille

...L'alcool coulait pas, il coulait mal, vous voyez (elle mime le geste : bouteille renversée à la main)...

 

Rêve : Le liquide difficile d'accès

... Alors au bout d'un moment, j'ai dit : « Bon tu vois bien, rien n'est fait pour que tu puisses boire ! »...

 

Rêve : la bouteille ne se laisse pas faire face à l'envie

... Alors j'ai laissé tomber...

 

Rêve : passivité face à la bouteille

... Et j'ai essayé de ranger la bouteille dans ma planque habituelle, dans un des tiroirs...

 

Rêve : tentative de contrôler le produit (comme d'habitude)

...Mais elle ne rentrait pas, toujours quelque chose qui dépassait de la bouteille...

 

Rêve : échec de la tentative de contrôle du produit

...Et je culpabilisais, je me suis rendu compte que ce n'était pas bien.

J'ai l'impression qu'il y a une évolution depuis la dernière fois : capable de verbaliser le ressenti

Culpabilité vis-à-vis de l'envie de boire ? Ou parce qu'impuissance ?

-Ah, c'est intéressant... Et que concluez-vous sur ce rêve ?

-Que boire c'est mal et que je ne dois plus boire. C'est pas bien.

Le côté puéril me frappe : l'interdit me semble perçu avec un regard d'enfant

Surmoi ?

-Ce qui est intéressant, c'est de voir que vous vous le dîtes à vous-même.

-Oui (elle sourit). Le gendarme

-Oui, votre (je la pointe du doigt) gendarme

Serait-elle renarcissisée ?

 

-Et donc, dans vos journées, vos envies de boire...

-(Elle me coupe la parole) Non, pas du tout.

 

Dénégation de l'envie de boire ?

-Et les permissions ?

-Ba très bien. Je suis sortie au restaurant avec « Mr E ». (Silence vide, j'acquiesce). Et bon, pas envie de boire, mais comme d'habitude vous savez...Je ne bois que seule...

 

Le couple partage des sorties

Envie de boire en public : aucune

Envie de boire seule

...Vous savez, j'ai remarqué, sur les tables, les gens boivent ou du vin ou de l'eau, c'est drôle vous avouerez...

 

Lien entre alcool/nourriture

Lien entre alcool/convivialité

-Vous me semblez observatrice...

-Oui, beaucoup ! Mais bon, ça les regarde, hein ?... (Je ne réagis pas)

 

Déni partiel de son envie de boire en public ?

...Moi, je ne fais qu'observer. C'est tout...

 

Tendance voyeuriste ou comparaison à autrui ?

...Il faut dire ce qui est : il y a beaucoup de français qui boivent !...

 

Banalisation & généralisation pour se déculpabiliser

... La France ! Hein... Il ne faut pas se leurrer !... Et l'alcool il y en a de partout !

 

Banalisation & généralisation pour se déculpabiliser

-Oui, la France... Mais en quoi cela vous concerne ?

-Non, pas du tout ! Moi, j'observe c'est tout !...

 

Dénégation de sa quête de déculpabilisation ?

...Beaucoup de gens boivent...

 

Banalisation de la consommation d'alcool

...Même la société, elle fait rien pour que ça s'arrête !

Elle me paraît se positionner dans une position de victime, ce qui m'irrite car elle se démet de ses responsabilités

Victime de la société de consommation ?

-Oui, peut-être pourrions-nous être amenés à critiquer la législation concernant la vente d'alcool. Mais il me semble que beaucoup de prévention est faite, non ?

-Oh ! La publicité ! (Lève les yeux en l'air). Je ne sais pas... Non, je pense que pas grand chose est fait (elle hoche la tête pour renforcer son opinion).

 

La prévention confondue avec consommation et pas santé

-Pensez-vous être victime de cette société ?

-Victime... Non ! Mais en tout cas elle nous aide pas !...

 

Déni partiel de sa passivité

Attente d'une aide extérieure

...Avec cette vente libre, ces gens qui boivent du vin au restaurant...

 

Le monde extérieur est source de tentation

...Avec « Mr E » on y va plus...

 

Tentation du monde extérieur menant à une réorganisation du quotidien (plus de sortie au restaurant)

... Avant on sortait mais bon !

 

Déni partiel de la cause (tentation alcool à l'extérieur) du changement de loisirs dans le couple

-Donc, quelque part, vous êtes sollicitée, tentée de boire en société ?

-Non, non. Moi, je bois toute seule...

 

Dénégation de la tentation extérieure

Alcool en société : gêne ?

... Vous savez, je vous l'ai dit !...

Me semble contrariée

 

... Mais j'observe, c'est tout ! Vous voyez, je regarde les gens... !

 

Tendance voyeuriste ?

-Oui, vous me semblez attentive...

-(Elle me coupe la parole). Oui, tout à fait. Des fois, je me mets sur la terrasse d'un café, juste pour ça !...

 

Plaisir scopique intense

... Regarder la mode, regarder les gens...

 

Plaisir scopique intense

...Pas pour moi, parce qu'à mon âge...heu... je ne peux plus changer de style vestimentaire !

J'ai du mal à comprendre pourquoi, alors...

 

-Et que voyez-vous, alors, en observant les passants ?

-Ba ils sont mal habillés...

 

Autrui idéalisé négativement

...Et ils sont un peu étrange, quand même, vous avouerez !...

Cherche-t-elle à me rallier à sa cause ?

Autrui idéalisé négativement

...La dernière fois, je suis sortie en permission...

Quelle transition ?

Transition car situation anxiogène ?

...En fait, je ne m'en souvenais plus, mais oui, je suis allée en permission...

Je ne comprends pas le rapport !

Transition car situation anxiogène ?

...En fait, « Mr E » voulait qu'on se voit, je n'avais pas envie...

 

Pas envie de boire : pas envie de voir le mari ?

...Je lui ai dit que j'étais fatiguée...

 

Faux prétexte pour ne pas voir le mari (manipulation ?)

...Mais ensuite, ma voisine d'en face m'a proposé de sortir...

 

Motivation pour sortir est supérieure quand il s'agit d'une amie

...Elle avait des places de cinéma en trop : quatre en tout...

 

Sortie au cinéma est plus attrayante qu'une rencontre avec le mari

...Alors elle nous a proposé à moi, et une autre patiente, une copine...

 

Lieu de cure : lieu de nouvelles amitiés ?

...Alors on y est allé. C'est gentil, hein ?

Pourquoi me retourne-t-elle la question ?

Patiente touchée par la générosité d'autrui

-Oui, tout à fait... Et comment s'est déroulé votre sortie ?

-Ba on a d'abord bu quelque chose avant d'aller voir le film...

 

Sortie entre mais commence par acte de boire

...Moi un café, ma copine a bu un café aussi. Celle qui nous a invité a bu un Orangina...

Elle me montre qu'elles n'ont pas rechuté

Enumération & bonne mémorisation... (les chiffres, les détails)

...Par contre, son mari, a bu une bière...

 

Mari de la voisine de chambre : alcoolique&aucun respect de la cure des patientes

...J'ai trouvé ça ! J'ai trouvé ça déplacé (elle écarquille les yeux)...

 

Patiente révoltée par cette attitude du mari de la voisine

...Je lui ai demandé : `Mais ça ne te gêne pas qu'il boive devant toi, comme ça ? » et elle m'a dit : « Non, moi, c'est que le vin », « Ma foi ! » je lui ai dit !......Mais vous me direz, son mari...heu...c'est pas...

Elle veut détailler pour me replonger dans ce contexte

Mise en dialogue : investissement de la scène

Incompréhension de sa voisine ?

-Pas de coopération vis-à-vis de sa femme ?

-Ah oui ! Tout à fait ! J'ai trouvé ça déplacé !...Et lui aussi il a un problème d'alcool ! C'est sûr !

 

Juge le mari de la voisine alcoolique

-Cela vous a donc dérangé alors ?

-Non... Moi ? non...

 

Dénégation de la tentation de boire dans milieu social

...De toutes les façons, je ne bois pas en société, je vous l'ai dit !

Elle me semble se répéter sans cesse cette phrase pour y croire...

Elle se convint de son alcoolisme solitaire ?

-Pourtant, vous m'avez paru sensible à la bière de ce monsieur, au vin des gens à tables, ...

-Oui, mais là c'était parce qu'il ne respecte pas sa cure...

 

Déni partiel de la tentation extérieure

... Et « Mr E », j'ai eu peur qu'il téléphone pendant que j'étais sortie !...

Pourquoi ne pas avoir dit au mari qu'elle ne voulait pas ou qu'elle avait autre chose de prévu ?

Changement de thème car situation anxiogène

Refus sortie avec mari d'où mensonge (manipulation)

... Alors j'ai demandé à ma voisine de chambre de me couvrir : « Dis, tu pourras lui dire que je dors ? Ou que je suis descendue à une activité ? »...

 

Objet extérieur au couple venant cacher le mensonge et ce à quoi le désir aspire

...Elle m'a dit qu'il n'y avait pas de souci. Et il appelé 5 minutes après que je sois rentrée (éclats de rires)...

 

Situation avec éventuels conflits dans le couple : source de satisfaction

...Ouf ! J'ai eu chaud ! (éclats de rires)

 

Infantilisme

-Donc, même durant votre cure, vous continuez à lui cacher des choses ?

-Non, mais c'est pas ça !...

 

Déni partiel de sa tendance à manipuler le mari

...Je ne voulais pas qu'il se vexe ou quoique ce soit ! Vous voyez ?...

 

Manipulation (mensonge) pour protéger le mari dans son narcissisme

...Il aurait été déçu, si j'étais sortie sans lui.

 

Manipulation (mensonge) pour protéger le mari dans son narcissisme

Mari jaloux ou dans problème abandonnique ?

-Vous n'auriez pas pu lui expliquer les raisons pour...

-(Elle me coupe la parole) Non, il n'aurait pas... Non, je n'avais pas envie.

Me laisse peu de place

Hermétisme ?

Difficultés à s'imposer en tant que sujet face au mari ?

-Et donc, avec les autres patients... Vous entretenez de bons rapports ?

-Oh, ba disons que je ne fréquente pas beaucoup les autres ici...

 

Peu de liens avec les patients

...Vous voyez, ils sont bêtes et méchants...

 

Patients décrits sous forme négative

...C'est comme la dernière fois : on devait aller au groupe de parole. D'ailleurs les groupes de parole, on parle toujours de la même chose !...

 

Groupe de parole : plainte sur les thèmes récurrents

...Et puis y'en a pas beaucoup, pas régulièrement !

 

Groupes de parole : frustration ?

-Comment ça ? Il y a un groupe de parole tous les jours ?

-Oui, normalement, mais regardez (elle me montre son cahier de textes)...

Elle me prend à témoin

 

...J'ai tout noté. Et on en a eu que très peu des groupes de parole...

 

Persistance du collectionnisme ?

Prise de notes régulière des éléments passés (importance du chiffre)

...Alors une fois c'est parce que l'infirmier peut pas ou a pas le droit, une fois, je sais pas quoi !...

 

Intolérance face à la frustration

Enumération importante

...Enfin, bref ! Il y a toujours une bonne raison !

-Vous faites bien de ma le dire, je le signalerai à l'équipe soignante.

 

Intolérance face au changement

-Oui, mais c'est qu'on attend, vous voyez ! Et que jamais on est prévenu ! Toujours au dernier moment...

 

Frustration liée à l'attente

Intolérance face à la perte de contrôle & à l'imprévu

...Il y a un manque d'information ! Je ne vous dit même pas !...

 

Comme éducation parentale ?

...Et on attend pendant au moins 10 minutes ou ¼ d'heure ! C'est fatiguant, non ?...(J'acquiesce)

Cherche à ce que je rejoigne son opinion ?

Frustration liée à l'attente

...Alors voilà, on nous laisse comme ça pendant 10 minutes, ¼ d'heure, attendre, attendre...

 

Frustration liée à l'attente

...Alors, quand on nous a dit qu'il y avait pas de groupe de parole, l'autre fois, ça m'a énervée...

 

Intolérance face à la perte de contrôle & à l'imprévu

...Et je ne me suis pas manquée de le dire ! Haut et fort !...

 

Affirmation de sa colère, verbalisation

... Vous savez, je suis honnête, je suis les choses comme elles viennent ! Honnête et spontanée !...

Cherche à me dévoiler une part d'elle-même enfouie... ?

Se revendique honnête et spontanée

...Et un patient, un monsieur, m'a dit que j'étais une « rabat-joie » ! Et que je n'étais jamais contente !...Alors, vous voyez ?

 

Importance du jugement de l'autre

Décalage image de Soi/regard de l'autre

-Vous étiez déçue de ne pouvoir assister à ce groupe, vous l'avez signalé et un patient vous a reproché de le dire... Et qu'avez-vous...

-(Elle me coupe la parole) Oui, il me l'a reproché ! Mais c'est normal que je le dise, ça, non ?

Elle me laisse peu de place, ce qui est frustrant car j'ai l'impression de ne pas pouvoir l'amener vers mes axes de travail

Cherche mon consentement

Importance du jugement d'autrui

-Qu'avez-vous ressenti lorsque ce patient vous a fait ce reproche ?

-Ba j'ai été déçue de voir, non, énervée, de voir qu'il dise ça de moi...

 

Jugement autrui : blessure narcissique

...Parce que c'est pas vrai. Moi, je suis généreuse et agréable...

 

Décalage image de soi/regard d'aurtui

...Petite, j'étais une rabat-joie, jamais contente...

 

Refus jugement car estime ne plus être dans position infantile

...D'ailleurs, oulà ! Ca me fait penser à mon enfance...

Pourquoi l'enfance est-elle réactivée par cet épisode ?

 

...Il y avait un Mr qui faisait des photos sur un cheval. Vous savez, les décors pour enfants ? (J'acquiesce)...

 
 

...(Elle rigole) Et bien jamais ma mère n'a pu me convaincre de faire cette photo : rien à faire ! je ne voulais pas !...

 

Bons souvenirs d'enfance

Enfant : hermétisme

...Je pleurais, je boudais ! Comme une fois ! Oh, ça aussi !...

Le roman photo m'use un peu : c'est bientôt la fin de l'entretien

Enfant : capricieuse (intolérance frustration)

...(Elle rigole) Sur le Cours B., il y avait un Mr qui avait un manège. Vous savez, les manèges avec les grosses bouées dans l'eau ?

-Oui, je pense (je réponds, un peu désintéressée)

Attention flottante

 

-Voilà. Et bien moi, je voulais en faire. Têtue comme j'étais, je pleurais...

Je m'imagine l'enfant insupportable...

Enfant : hermétique et intolérance frustration

... « Maman ! Je veux faire du manège ! » (Elle mime la voix de petite fille boudeuse). Alors ma mère est allée voir le Mr et lui a demandé s'il pouvait ouvrir son manège...

La mère cède...La guerre d'usure ! Un petit qui crie comme ça ! Forcément, il faut faire quelque chose !

Appel à la mère pour réalisation des souhaits

Mère passive face au caractère exigeant de l'enfant

...Alors il a ouvert son manège. Je ne me rappelle pas, c'est ma mère qui m'a dit ça...

 

Tout le monde est passif face à l'enfant qu'elle était mais doute ?

...Et moi, caguette comme j'étais ! J'ai eu peur, j'ai pleuré ! « Maman, je veux descendre ! » (Elle mime le cri de détresse)...

La sale gosse !

Appel à la mère quand détresse

...Et ma mère : « S'il vous plait, Mr, laissez-là descendre ! »...

 

Forte identification de la mère aux affects de sa fille

...Et il lui aurait dit : « Laissez-là, au moins elle ne vous refera pas la même scène ! ». Et il avait raison, plus jamais !

 

Interdit émanant de l'homme (fonction paternelle) déterminant

-Vous étiez capricieuse alors ?

-Oui. Et tête dure aussi !

-Et aujourd'hui ?

-Aujourd'hui ? Oh non ! Plus capricieuse !...

Heureusement, mais pas à sa manière ?

Enfant : hermétisme

Se considère changée (adulte)

...Et je suis généreuse aujourd'hui ! Je rends service à TOUT le monde ! (Silence vide, elle fouille dans un tiroir) Tenez, un chocolat !

Le « tout » me marque, elle insiste

Elle me prouve sa générosité, dois-je accepter ?

Actuellement : généreuse

Besoin de mettre en acte pour obtenir crédibilité (le don)

-Non merci.

-Mais si, prenez, c'est pour Pâques !

-Merci (je le mange).

Elle insiste, pourquoi pas ? Quelle limite dépasserai-je ?

 

-Tenez, j'ai un bonbon aussi...

-Vous êtes gentille. Vous tenez à me prouver votre générosité ?

-Oui, vous voyez ? Bon, généreuse mais pas concernant l'argent !!

Elle me donne l'impression de m'envahir

Cherche à prouver sa générosité

Limites générosité : argent

-Ah... (Je lui souris). C'est intéressant, mais nous devons en rester là pour aujourd'hui.

-Oui, je parle beaucoup, hein ?

-C'est la fin de la séance, j'ai d'autres RDV...

-Oui, je comprends. On se revoit quand ?

Je ne veux pas répondre à sa question, vu la fragilité du Moi face au regard de l'Autre

La patiente demande un rendez-vous

-La semaine prochaine, même jour, même heure ?

-D'accord. Je le note, voyez (elle sort son cahier)

 
 

Mme E : entretien n° 3 :

Matériel verbal / non-verbal

Eléments contre-transférentiels

Hypothèses

Je reçois la patiente dans le bureau de l'infirmerie. Nous changeons de cadre. J'inities l'entretien :

-Alors ?

-Alors ? Et bien voilà, très bien...

N'aurait-elle donc pas de plainte à formuler aujourd'hui ? Je suis étonnée

Cure et état actuel qualifiés en fonction positifs

...J'ai décidé de réfléchir à mon prochain emploi du temps...

Je suis étonnée

Réinvestissement de nouveaux objets possible & quête de changement

...Je veux, en fait, réorganiser mes journées...

 

Contrôle de son environnement

...Le matin, au lieu de prendre mon café chez ma mère, je le prendrai chez moi...

 

1er geste du matin : acte de boire chez la mère ; changement : chez elle

...Et je lirai mon journal chez moi...

 

Quête autonomie et indépendance

...Vous savez, elle est handicapée (J'acquiesce)...

Elle me répète les mêmes choses, mais cela traduit ses craintes

Quête de changement entravé par la culpabilité

...Je viendrai juste pour lui faire sa vaisselle, et à manger aussi...

 

Réduit sa fonction maternelle inversée la fonction nutritionnelle

...Vous savez, avec sa chaise roulante, elle peut pas accéder à l'évier pour faire sa vaisselle, du moins, j'ai peur qu'elle se fasse mal...

 

Culpabilité liée à l'état d'invalidité de la mère qui appelle au holding maternel

...J'ai demandé à « Mr E » s'il pouvait lui faire la vaisselle, là...

 

Quête d'anaclitisme sur le mari pour partager cette fonction maternelle

...Et il m'a dit que non : « Moi, je ne fais pas la vaisselle ! » (Elle lève les yeux au ciel pour témoigner son découragement)...

 

Déception dans sa quête d'anaclitisme sur le mari (refus de ce dernier)

...Alors vous voyez, il n'y a que moi qui m'occupe d'elle !

En effet, elle m'a convaincu

Elle devient une mère élevant seule son enfant

-Personne ne peut vous aider ?

-Non, vous voyez bien la réaction de « Mr E »...

Elle tente de me convaincre

Elle se sent seule

...Bon, il y a la jeune aide-soignante...

 
 

...Mais elle n'est pas là toute la journée, alors voilà...

Est-ce que cela aurait changé quelque chose ?

Culpabilité liée à la solitude de sa mère

...Je vais faire comme ça...

 
 

...Le matin, je descendrai après mon café...

 

Aspire à faire passer sa mère après elle-même (quête indépendance)

...Puis, l'après-midi, je regarderai mes films sur la 6 à la maison...

Elle me fait penser à ces vieilles dames suivant de façon coriace toutes les séries B

Réorganisation de l'emploi du temps, journée très rythmée

...Bon, elle restera sur la terrasse, mais si j'y ne suis pas, elle reste pas...

 

Mère envahissante : régression de la mère vers l'infantile

...Elle ne veut pas que je la laisse seule sur la terrasse, elle veut que je sois tout le temps là...

J'aurais eu une mère comme la sienne, je crois que je l'aurais autant mal vécu... (identification)

Mère envahissante

-Et donc, aujourd'hui, vous avez décidé de mettre une distance entre votre mère et vous, c'est ça ?

-Oui, vraiment, c'est fatiguant !...

Je veux bien le croire...

Pas la 1ère tentative de distance avec la mère ? Relation à la mère : usure

...Elle me reproche toujours quelque chose, il y a toujours quelque chose qui ne va pas.

 

Récurrence du thème de la mère culpabilisante

-L'éternelle insatisfaite ?

-Ah oui, même avec « Mr E »...

Comment peut-elle supporter que sa mère s'introduise dans son couple ?

La mère entre le couple Mme et Mr E

...Quand je vais avec lui à Casino et que j'achète une pompe, vous savez, ces gâteaux ?

-Oui...

 
 

-Et bien je coupe une petite part pour « Mr E » parce qu'il est pré-diabétique...

 

Inquiétude ou sensibilité à l'état de santé du mari

...alors, il faut faire attention avec le sucre, vous voyez... (J'acquiesce)

 

Vigilance face à l'état de santé de ses proches, elle est celle qui prévient et soigne (infirmière)

...Et bien non ! Ma mère m'accuse de ne pas bien m'occuper de lui !...

 

Mère culpabilisante

...Alors j'essaie de lui expliquer mais elle comprend pas !...

 

Tentative vaine de s'imposer face à la mère (hermétique)

...Alors je cède !

 

Résignation face aux reproches de la mère

-Oui, je comprends, elle vous fait culpabiliser souvent...

-...(Elle me coupe la parole) Ah oui, j'en ai assez. Je veux mette de la distance, prendre du recul...

Sujet trop anxiogène ?

Quête de changement liée à un sentiment d'usure

-En effet, cela pourra certainement dans votre quotidien : vous aurez moins de responsabilité à assumer

- Oui, c'est pour ça...

 

Quête d'indépendance

...Je serai moins fatiguée... (silence plein qui coupe sa logorrhée, je n'interviens pas)

Je suis moi-même reposée par ce moment d'introspection

Quête de repos (physique et psychique)

Elle poursuit :

...J'ai mal dormi hier soir...

 

Sommeil perturbé la veille

...Déjà que d'habitude je ne dors bien qu'un soir sur deux !...

 

Sommeil régulièrement perturbé

...Ma nouvelle voisine de chambre a beaucoup ronflé !...

Je repense à la rechute intra-cure de sa voisine de chambre et du débat qui a été soulevé dans l'équipe par rapport à son renvoi immédiat par le médecin chef

Nouvelle voisine de chambre durant la cure

...Alors j'ai essayé de prendre sur moi, mais au bout d'un moment...

Sa patience a des limites...

Faible tolérance à la frustration

...Je l'ai appelé, je lui ai tiré un peu le drap (elle s'enroule dans sa couette)... (Elle me mime la position)

 

Tentative de contrôle des évènements

...J'ai essayé de la lever, mais rien à faire, elle se réveillait pas !...

 

Echec de la tentative de contrôle, donc frustration

...J'en ai parlé à l'infirmier et l'aide-soignante, mais bon, toutes les chambres seules sont réservées !...

 

Echec donc cherche une aide extérieure, elle-même décevante...

...Et en plus elle dort avec la télé allumée !...

Le discours plaintif commence...Je suis un peu fatiguée, sensation de psychasthénie

Accumulation des évènements frustrants : idéalisation négative de la voisine avec tendance à intellectualiser

...Je suis sûre qu'elle a pris la télé juste pour pouvoir s'endormir avec, vous voyez un peu !...

Elle tente de me convaincre

Intellectualisation et tonalité paranoïde dans le récit

...Alors, bon, moi, des fois, je me lève dans la nuit pour aller faire mon pipi, vous savez...

L'expression me semble puérile

 

...Alors vous voyez, c`est moi qui doit l'éteindre...

 

La contrainte de la voisine : entrave à son indépendance

...Enfin, bref, avec l'autre voisine, c'était mieux ! En plus, avec elle, on se parle pas !

 

Difficile réinvestissement de nouveaux objets

-Donc, vous avez une nouvelle voisine...

-Eh, oui ! L'ancienne, elle a fait une grosse bêtise !

Je joue sur la carte de la naïveté pour voir comment elle a vécu cette séparation et le comportement de sa voisine

L'expression me semble puérile

 

-Ah, que s'est-il passé ?

-Ba, en fait...heu...Elle a ramené de l'alcool dans le service (air un peu désolée par son pincement de lèvres). Elle a bu. De l'alcool à 90. Alors on l'a renvoyée.

Elle me semble culpabiliser pour elle

 

-Et qu'en avez-vous pensé ?

-Et bien que c'est une bêtise...

Je cherche à voir sa relation avec le cadre

Reconnaît le comportement hors norme de son ancienne voisine

...On le sait quand on arrive...

 

Intégration du cadre de la cure

...Mais je me doutais ce jour-là qu'elle avait bu...

 
 

...Elle est venue me voir à midi, à table, pour me dire : « j'ai retiré de l'argent, 100 euros, tu crois que ça suffit pour 15 jours ? »...

Le thème de l'argent... Il faut que je pense à la relancer dessus après...

L'ancienne voisine lui demande conseille pour la gestion de son argent

...Elle a mis 50 euros dans une enveloppe, pour ses enfants. J'ai vu les billets : 2 de 20, 1 de 10...

 

Attentive à l'argent

...Elle a laissé l'enveloppe dans ses baskets, sous la table, dans la chambre puis elle est allée fumer dans le salon, là-bas (elle dirige son bras vers le lieu)...

 

Attentive aux moindres faits et gestes de sa voisine

... « Ca me suffit si j'ai 45 euros pour la fin de la cure ? », je lui ai dit : « oui, si tu prends un café, que tu achètes, je sais pas moi... des bonbons... », vous voyez... (J'acquiesce)

Je suis surprise par son puérilisme

L'ancienne voisine lui demande conseille pour la gestion de son argent

Régression de la patiente ?

...Mais sur 100 euros, ça ne faisait que 95, alors où sont passés les autres 5 euros ?...

 

Le calcul

...Et puis, elle est rentrée avec une bouteille d'Ice Tea, vous savez (j'acquiesce) et c'est bizarre parce qu'elle l'avait mise dans la salle de bains avec les shampoings...

Serait-elle complice ?

 

...Et quand elle a perdu son enveloppe d'argent, elle est devenue folle, elle a tout démonté dans la chambre !...

 

Perte d'argent de la voisine

...Et j'avais peur qu'elle m'accuse, comme je fume pas, je reste tout le temps dans la chambre ! Et j'étais la seule personne à savoir où était son argent...

Culpabilité justifiée ?

Perte d'argent de la voisine et culpabilité de la patiente

...Et je me rappelais qu'en groupe de parole elle disait qu'elle faisait n'importe quoi quand elle boit et là, j'ai compris : elle avait rebu...

 

Réaction de détresse de la voisine face à la perte de son argent jugée inappropriée, donc lien avec la rechute

...Et l'infirmier a compris aussi, alors il a fait souffler tout le monde...

Elle savait donc avant tout le monde ?

Se positionne au même niveau que l'infirmier mais tente d'être un peu au-dessus...

...Et ils l'ont renvoyée, elle a tout avoué.

 

Renvoi de l'ancienne voisine suite à des aveux

-Qu'en avez-vous pensé ?

-Ba disons que j'ai trouvé que c'était trop strict.

 

Perception du cadre : rigidité

-Ce sont les mêmes règles pour tout le monde, non ?

-Oui, mais bon, ils auraient pu attendre, une nouvelle chance...Elle est malade et elle a des enfants...

Je me rappelle que la patiente a été hospitalisée à Montperrin pendant plus de 2 ans et la psychologue référente tenait le même discours que la patiente

Déni partiel du cadre en tant que limite protectrice

Compassion pour la patiente

-Les règes sont les mêmes pour tout le monde : toute rechute vaut une exclusion

-Oui, mais bon... (silence vide, je hoche la tête pour lui montrer ma persévérance)

 

Tolérance partielle du cadre

...Enfin voilà, je sors bientôt.

-Oui, c'est bientôt. Comment vous sentez-vous face à cette sortie ?

 
 

-Ba ça va être difficile, mais bon...

 

Reconnaissance partielle de la difficulté liée à l'abstinence

...En fait, ici, on est protégé, alors j'ai pas ressenti le manque...

 
 

...Moi qui m'imaginais que j'allais faire un délire tremens pendant la cure !...

 

Représentation préalable négative de la cure

...Et finalement ça s'est bien passé, c'est dans la tête tout ça !...L'alcool aussi c'est dans la tête !

 

Vécu de la cure désenclave appréhension de départ, alcool : question de volonté

-Et donc, par rapport à votre sortie, qu'en concluez-vous ?

-Ba qu'il faut que je me contrôle, c'est tout !...

 

Comprend que l'alcool est un objet à contrôler : position active désormais ?

...Enfin, c'et facile à dire, ça ! parce qu'ici, je suis contrôlée, alors c'est facile !

 

Surmoi extérieur (le cadre)

-Peut-être qu'il serait bon de vous servir du cadre d'ici pour vous contrôler vous-mêmes ?

_Oui, je crois que je vais faire mon propre gendarme...

 

Confiance faible en son surmoi

...Et puis bon, il y a encore « Mr E »... (elle lève les yeux au ciel)

 

Réassurance par la présence du mari-interdit

-Votre interdit à vous, c'est plus important, je pense

-Oui, même pour le couple...

 

Distance posée envers le mari

...Mais le plus dur, c'est de pas acheter d'alcool quand je suis toute seule...

 

Alcool et solitude

...Et c'est quand je reviens de la piscine, moi j'adore nager, « Mr E » pas du tout...

 

Alcool, solitude et piscine : rappel de la perte du monde intra-utérin ?

...Quand je fais les courses pour la maison, je sais qu'il m'aide à tout remonter donc, j'achète pas d'alcool.

 

Quand cadre extérieur : aucun achat d'alcool

-Pensez-vous parvenir à rester abstinente ?

-Ba justement, mes autres cures n'ont pas marché, alors bon...

 

Hésitation face à sa capacité d'abstinence car alcool a toujours été le dominant

...Mais bon, maintenant je n'achète plus rien...

 

Alcool & achats compulsifs

...D'ailleurs je vais faire un tri en rentrant : trop de bibelots, trop de petites choses...

 

Quête de libération vis-à-vis de son collectionnisme

...Figurez-vous, mes bijoux, je les range en fonction des couleurs : la boîte bleue pour les perles bleues, le rouge pour le rouge, ... Vous voyez ? (J'acquiesce)

J'imagine !

Description du collectionnisme : TOC ou minutie ?

-En tous les cas, il est important que vous continuiez à aller au CCAA, une fois rentrée chez vous...

-Oui, oui, c'est ce que je voulais faire

 
 

-Vous avez repris RDV déjà ?

-Non, pas encore

 

Faible investissement d'un suivi post-cure

-Il faut que vous le fassiez avant votre sortie pour avoir la garantie de trouver de l'aide en cas de besoin à votre sortie et pour continuer ce que nous avons commencé.

-Oui, c'est vrai. Je sais, je dois continuer. Je vais téléphoner.

 

Investissement du suivi post-cure ?

-Bon, et bien, notre suivi s'arrête là. (Je me lève) Alors je vous souhaite un bon retour chez vous

-Ba merci pour tout ce que vous avez fait...

-Il ne faut pas me remercier, c'est normal

-Oui. Aurevoir (elle me tend la main)

-Aurevoir (je réponds à sa salutation)

Elle initie elle-même la fin définitive du suivi

Séduction ? ou dette ?

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault