2.1.1.1.1. Les
alcooloses
Les
« alcoolites » sont des patients présentant un
alcoolisme d'entraînement, d'habitude, d'imitation, datant de
l'adolescence. On peut parler également ici d'alcoolisme primaire. Il
s'agit de patients, au moment de la consultation, âgés d'une
quarantaine d'années. Ce sont au départ des consommateurs
occasionnels qui deviennent, au fur et à mesure, des consommateurs
réguliers. Ce sont des personnes qui boivent du vin ou de la
bière à table, au départ, mais ensuite tout deviendrait
prétexte pour boire. Cependant, l'aspect convivial est recherché
: la consommation ne se fait qu'en présence d'amis et n'évolue
que très peu, mais elle est quotidienne et continue. L'ivresse est rare
et la tolérance augmente progressivement : peu à peu la
dépendance s'installe à l'insu du sujet. Aucun sentiment de
culpabilité lié à la consommation n'est présent
chez cette catégorie de patients. La prise de conscience de l'alcoolo
dépendance est réalisée en général lors de
complications organiques, d'un sevrage involontaire ou encore lors de
problèmes sociaux ou familiaux. Souvent, le cercle familial
présente un alcoolisme identique, surtout au niveau du père du
sujet concerné. La sexualité des sujets est longtemps normale,
mais lorsqu'elle se détériore, cela provoque une jalousie
pathologique chez le patient à l'égard de sa femme. Cette forme
d'alcoolisme représenterait 40 à 50 % de l'alcoolisme masculin et
1 à 5 % de l'alcoolisme féminin.
2.1.1.1.2. Les
alcoolotoses
Les
« alcoolotites » sont des patients présentant un
alcoolisme décrit comme psychique et secondaire : on parle d'alcoolisme
névrotique et de décompensation. Il s'agit de sujets, au moment
de la consultation, âgés entre 20 et 45 ans. Ce sont des sujets
jeunes avec des difficultés relationnelles et existentielles. Les motifs
des consultations sont souvent des troubles du comportement (ivresse), des
tentatives de suicide, des échecs socioprofessionnels. Les
problèmes conjugaux et les troubles sexuels sont fréquents et
précoces. L'alcool est alors utilisé pour des fins psychotropes.
L'alcoolisation est souvent solitaire et dissimulée. L'attrait pour
l'alcool, notamment son goût, n'est pas très intense, ce qui
explique une consommation irrégulière et paroxystique :
l'abstinence peut être maintenue pendant plusieurs mois. Cependant, les
arrêts seront de plus en plus courts. Progressivement, la
dépendance psychique s'installe, puis la dépendance physique. Le
sentiment de culpabilité vis-à-vis de l'alcool est très
intense, d'où une lutte, chez ce type de patients, contre leur propre
alcoolisme. Il n'est pas rare de diagnostiquer une pathologie névrotique
ou psychotique au niveau des membres de la famille. Cette forme d'alcoolisme
représenterait 40 à 50 % de l'alcoolisme masculin et 60 à
80 % de l'alcoolisme féminin.
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