1.2. HYPOTHESES
1.2.1.
Hypothèse 1 : L'alcoolique et la hantise du manque
Le fétichiste s'identifierait de façon
primaire à ses objets d'amour : les limites des autres et les
siennes propres ne feraient plus qu'une seule et même limite, comme si
l'Autre et le Soi ne faisait qu'une seule personne. La capacité de deuil
et de séparation est donc source d'angoisse puisque accepter la perte de
l'autre reviendrait à renoncer à une partie de Soi. Si je me base
sur le fait que l'alcoolique et le fétichiste sont ancrés dans le
même processus psychique, je peux donc émettre l'hypothèse
que :
L'alcoolique est dans l'incapacité d'élaborer
la perte d'un objet car celle-ci vient créer une frustration
insupportable
1.2.2. Hypothèse 2 : L'alcoolique et l'angoisse de
castration phallique
La capacité de deuil et de séparation serait
source d'angoisse pour le fétichiste puisque accepter la perte de cet
objet reviendrait à renoncer à une partie de lui-même
(position mélancolique). De ce fait, ce serait contre une menace de
castration (manque) phallique (narcissique) que le fétichiste lutterait
à l'aide de son objet d'addiction : le fétiche permettrait
de créer l'illusion que l'objet perdu existe toujours, de façon
à préserver l'intégrité narcissique de son adepte.
Si je pars du principe que l'alcoolique et le fétichiste poursuivent les
mêmes buts, je peux émettre l'hypothèse que :
L'alcoolique cherche à dénier la
réalité d'une perte pour se protéger d'une angoisse de
castration phallique.
CHAPITRE 2 : APPORTS THEORIQUES
2.1. L'ALCOOLISME
2.1.1. APPROCHE
SÉMIOLOGIQUE
2.1.1.1. Formes cliniques
On
distingue deux formes d'alcoolisme. L'alcoolisme transitoire,
caractérisé par une conduite occasionnelle et épisodique,
et l'alcoolisme chronique, défini comme une conduite déviante
permanente. De Mijolla A. et Shentoub S.A. (1981) différencient de
façon radicale « d'un point de vue qualitatif et quantitatif
les rencontres transitoires que peuvent s'aménager tous les hommes avec
une boisson alcoolisée de celle qui, dans une inscription
définitive (...), fera qu'après coup, nous nous trouvons en droit
de parler, à propos de certains sujets, d'alcoolisme
chronique ».
Descombey J.-P. distingue diverses catégories de patients : les
« alcoolites » des « alcoolotites » et
des « somalcoolites ». Par consommation "pathologique", il
entend l'incapacité dans laquelle se trouve le patient à diminuer
ou à arrêter la consommation, des épisodes
d'amnésie, la poursuite de la consommation malgré les
perturbations, etc..
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