Ainsi, cette catégorie semble nécessiter d'une
prise en charge davantage psychologique que médicale dans le sens
où elle semble concerner la représentation que le sujet se fait
de lui-même au niveau sexué et sexuel.
2.2.1.2.4. Le fétichisme
A. « Présence de fantaisies imaginatives
sexuellement excitantes, d'impulsions sexuelles, ou de comportements, survenant
de faon répétée et intense, pendant une période
d'au moins 6 mois, impliquant l'utilisation d'objets inanimés (p. ex.,
des sous-vêtements féminins).
B. Fantaisies,
impulsions sexuelles, ou comportements sont à l'origine d'une souffrance
cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d'autres domaines importants.
C. Les objets
fétiches ne se limitent pas à des articles vestimentaires
féminins dans le travestisme (comme dans le Transvestisme
fétichiste) ou à des instruments conçus à des fins
de stimulation génitale (p. ex., un vibrateur) » (2004, p.
252)
Ainsi le fétichisme est défini par la
présence d'une vie fantasmatique intense et atypique et par le recours
à des objets atypiques pour assurer l'obtention de l'orgasme. Ces objets
peuvent être autant des inanimés que des objets animés. Si
nous nous référons à Von Krafft-Ebing (1950, p. 9), nous
comprenons que le fétichisme dépasse certaines conceptions
communément admises : « On admettait auparavant que
le fétiche pathologique n'avait jamais une relation immédiate
avec les organes sexuels proprement dits ; pourtant, il y a des exceptions
à cela. Les seins de la femme peuvent parfois exciter
l'intérêt exclusif du fétichiste (...). Plus
fréquemment dans le sexe féminin, (...) les organes
génitaux de l'home, surtout le pénis, dominent si fortement toute
la vie sensible de la femme, que tout le reste se retire de l'arrière
plan ».
Dans ce sens, le fétiche peut prendre la forme d'un
objet inanimé (sous-vêtements, p. ex.) ou d'objet partiel
animé (organes génitaux, chevelure, etc.). Freud S. (1927, pp.
132/138) sous-entend que le fétiche jouerait la même fonction
qu'un souvenir écran. Si l'on se réfère à son
oeuvre consacrée à l'étude du concept de souvenir, nous
pouvons voir que finalement l'auteur voulait sans doute expliquer que le choix
du fétiche est, dans une certaine mesure, déterminé ;
déterminé par ce qui a été vécu durant la
prime enfance. En effet, quoi de plus absurde, dirons-nous, que de prendre pour
objet sexuel un sous-vêtement particulier, ou encore une partie
définie du corps (chevelure), etc., comme objet sexuel ? Et bien
Freud S. (1904, p. 302) explique souvent, « nous
méconnaissons l'étendue du déterminisme auquel est soumise
la vie psychique (...), il s'étend beaucoup plus loin que nous le
soupçonnons ». Dans ce sens, Freud S. (1927, pp. 132/138)
aurait sans doute voulu signifier que le fétiche, quelque soit le
caractère absurde qu'on peut lui attribuer dans le sens commun, reste le
témoin de quelque chose de plus signifiant. Finalement, pourrions-nous
penser que le fétiche jouerait le même rôle que le
symptôme : il viendrait signifier ce qui, à l'origine, se
joue dans la structure pathologique du cas rencontré. Là où les
critères diagnostiques peuvent être discutables, c'est concernant
la souffrance cliniquement significative que Freud S. (1927, p. 133) ne
conçoit pas ainsi : « Il est rare qu'on le ressente
comme un symptôme douloureux ; la plupart de ses adeptes en sont
très contents ou même se félicitent des facilités
qu'il apporte à leur vie amoureuse ».
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