CHAPITRE 4 : MISE A L'EPREUVE DES HYPOTHESES
4.1. CRITERES DE MISE A L'EPREUVE
La méthode de traitement étant
explicitée, il faut maintenant que je propose des critères qui se
retrouveront ou non dans le produit du traitement des données,
essentiels pour la mise à l'épreuve des hypothèses. J'ai
choisi des critères permettant de repérer les mécanismes
et processus en jeu dans mes hypothèses. Il faut par la suite observer
leur présence ou leur absence dans le produit du traitement des
données pour valiser ou invalider mes hypothèses. Je ne
m'attacherai pas au nombre de critère mais bien plus à la
qualité validante ou invalidante du critère.
4.1.1. Hypothèse 1
L'alcoolique est dans l'incapacité
d'élaborer la perte d'un objet car celle-ci vient créer une
frustration insupportable.
Deux niveaux de repérage me paraissent pertinents
pour la mise à l'épreuve de cette hypothèse : la
tolérance à la frustration (critère 1) et la
capacité de deuil et de séparation (critère 2). Le premier
critère permet de voir dans quelle mesure le patient est capable de
tolérer une frustration (manque, jugement d'autrui, changement).
L'analyse des mécanismes défensifs sera donc utile pour analyser
l'agencement de la structure défensive vis-à-vis de cette
frustration. Le second critère permet d'apprécier la
capacité à élaborer la perte et la solitude. Mon regard se
portera également sur les émotions ravivées lors de
l'évocation des souvenirs liés à la problématique
de la perte et de la solitude.
4.1.2. Hypothèse 2
L'alcoolique cherche à dénier la
réalité d'une perte pour se protéger d'une angoisse de
castration phallique.
Deux niveaux de repérage peuvent permettre la mise
à l'épreuve de cette hypothèse : l'angoisse de
castration phallique (critère 3) et le déni partiel
(critère 4). Le critère 3 sera essentiellement axé sur
l'analyse de l'OEdipe et des problématiques qui y sont liées.
Ainsi, mon regard se portera sur le dépassement ou non, la
résolution ou non, etc., de la problématique oedipienne et ses
répercussions sur l'état actuel du patient. Le critère 4
va consister au repérage des bénéfices et pertes
apportés par l'alcool au patient.
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