Analyse de la Croissance Economique du Mali depuis l'independance( Télécharger le fichier original )par Oumar Fakaba Sissoko Nanterre Paris X - Master II Economie Internationale, Politique Macroéconomique et Conjoncture 2008 |
Master II Economie internationale et Politique Macroéconomique Année 2008-2009 UNIVERSITE PARIS X NANTERRE UFR de sciences Economiques, de Gestion, Mathématique et d'Informatique (UFR-SEGMI) MEMOIRE DE CROISSANCE ECONOMIQUE : DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN ET CROISSANCE ECONOMIQUE AU MALI DEPUIS L'INDEPENDANCE Pour obtenir le Diplôme d'Etude Approfondi en Sciences Economiques Présentée et soutenue par Oumar Fakaba SISSOKO III SOMMAIRE IV V 1 4 5 1ère Partie : Approche Méthodologique et Théorique de la Croissance. - 10 - 5 Section I : La croissance économique - 11 - 6 8 II. La Mesure de la croissance économique : - 12 - III. Les limites du PIB : - 14 - 11 10 Section II : Les nouveaux indicateurs de mesure de la croissance : - 16 - 13 I. Les indicateurs du PNUD et l'indice de sécurité sociale: - 17 - 15 II. Le BIP 40, l' ISP et les Indicateurs territoriaux : - 19 - 17 III. Jugement entre les indicateurs : - 21 - 17 Chapitre II : Les théories de la croissance et ses déterminants 23 17 Section I : Les théories de la croissance 23 18 I. L'innovation à l'origine de la croissance économique : J. Schumpeter 23 24 II. Le modèle Harrod-Domar et le Modèle de Robert Solow 24 26 III. Les nouvelles théories de la croissance et leur remise en causes : 30 27 Section II : Les déterminants de la croissance malienne : 32 29 31 33 III. La méthode économétrique 37 34 2ème Partie : La croissance économique malienne et les Facteurs d'environnement 39 Section I : Analyse de la Croissance Economique malienne 40 38 34 I. Les grandes phases de la Croissance depuis 1965 40 39 I III. La productivité du capital 45 40 40 Section II : Les évolutions sectorielles 46 42 I. La décomposition de la valeur ajoutée 46 43 II. Les taux de croissance sectorielle 48 47 III. L'évolution de l'inflation et de la Balance de payement 49 47 CHAPITRE IV : Les facteurs d'environnement 53 47 Section I : Les facteurs d'environnement interne et la croissance 53 51 I. Les Facteurs sociopolitiques et croissance 53 53 II. Les facteurs climatiques et croissance 57 53 III. Les facteurs démographiques et croissance 59 54 Section II : Les facteurs d'environnement international 59 57 I. Termes de l'échange, financements publics extérieurs et croissance : 60 62 II. L'influence des Migrations régionales et de l'intégration sous-régionale : 63 66 III. Les résultats du modèle économétrique : 68 II SIGLES ET ABREVIATIONSAPD : Aide publique au Développement AOF : Afrique Occidentale Française BCEAO : Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest CEAO : Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest CMLN : Comité Militaire de Libération Nationale CNUCED : Conférence des Nations Unis sur le Commerce et le Développement ICOR: Incremental Capital Output Ratio OPAM : Office des Produits Agricoles du Mali PAS : Programme d'Ajustement Structurel PASA : Programme d'Ajustement Structurel de l'Agriculture PASEP : Programme d'Ajustement Structurel des Entreprises Publiques PIB : Produit Intérieur Brut PNB : Produit National Brut PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement PME/PMI : Petites et moyennes entreprises (industries) PVD : Pays en Développement TEC : Tarif Extérieur Commun UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine INSEE : Institut nationale des études économiques V ISDH : Indicateurs sexospécifique de développement humain IPH : Indicateur de participation des femmes IDH : Indice de développement humain BIP : Baromètre des inégalités et de pauvreté ISP : Indice de sécurité personnelle VI IntroductionLe Mali, indépendant depuis 1960, est un pays sahélien enclavé dont les voisins sont l'Algérie, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Niger. Il s'étend sur 1 241 231 km² et est peuplé de 13,9 millions d'habitants (ONU, 2005). C'est dire que sa densité de population est très faible : 7 habitants par Km2. Mais, la population étant très inégalement répartie sur le territoire, la densité de population sur les terres utiles du sud est beaucoup plus élevée. La population du Mali augmente selon un taux de 3 % par an (P.N.U.D., 2005) en raison d'un accroissement naturel très important : l'indice synthétique de fécondité est de 6,7 enfants par femme et le taux d'accroissement naturel est de 3,4 %. Le revenu malien par habitant est évalué à 366 dollars (Banque Mondiale). Avec un produit intérieur brut de 5,6 milliards de dollars en 2005 (The Economist Intelligence Unit, 2005) pour un taux de croissance de 6,1 % en 2005 (FMI) le Mali fait partie du groupe des pays à revenu faible et de celui des pays les moins avancés. Selon l'indice de développement humain, il se classe 175ème sur 177 pays (P.N.U.D., 2005) On estime qu'en 2005, 59% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté. La malnutrition est un problème majeur, 35 % des enfants souffraient en 1998 de malnutrition chronique. Les performances du Mali dans le domaine sanitaire sont également mauvaises. Elles se caractérisent selon le PNUD, par l'importance des maladies infectieuses et parasitaires, l'insuffisance des services sociaux et sanitaires ainsi que la faiblesse de la couverture sociale. L'espérance de vie à la naissance est estimée à seulement 48 ans (P.N.U.D., 2005). Le taux de mortalité infantile est particulièrement élevé puisqu'il est en 1996 de 123 pour mille contre une moyenne de 91 pour mille pour l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne. La mortalité infanto-juvénile est de 238 pour mille pour la même période. La mortalité maternelle est aussi très élevée. En effet, au cours de la période 1989-1996, on estime à 577 le nombre de décès pour 100 000 naissances vivantes. Le taux de prévalence du SIDA se situe autour de 3 %. 1 L'accès à l'eau potable est médiocre seulement 49 % de la population a accès à l'eau potable. Les performances en matière d'éducation sont faibles. Ainsi, le taux d'alphabétisation est 19 % (P.N.U.D., 2005) alors que ce taux est en moyenne de 53 % pour l'Afrique subsaharienne. Le taux de brut de scolarisation dans le premier cycle du fondamental est de 42 % en 2005. Le Mali est soumit à de fortes contraintes naturelles. Ainsi des aléas climatiques (pluviométrie irrégulière, insuffisance des précipitations) affectent fréquemment son agriculture, dont dépend largement l'ensemble de l'activité économique puisque l'agriculture et l'élevage contribuent à environ 48 % du PIB. Seules 2 % des terres sont cultivables, 25 % sont utilisées comme prairies et pâturages permanents (Banque Mondiale, 1993). L'enclavement et la pauvreté des infrastructures de transport grèvent considérablement les coûts de production. Cependant, contrairement à d'autres pays sahéliens tels que le Burkina Faso ou le Niger, le Mali dispose d'un potentiel important de terres irrigables (environ un million d'hectare) dont guère plus de 5 % est mis en valeur. Malgré ces handicaps naturels, les performances de l'agriculture malienne sont plutôt satisfaisantes en particulier dans les deux domaines où le pays semble avoir un avantage comparatif, à savoir le coton et le bétail. Ainsi, le Mali est le second producteur de coton d'Afrique, après l'Egypte et son cheptel est le plus grand de la sous région. Les autres productions importantes sont constituées par les cultures céréalières notamment avec le mil, qui occupe une position prédominante (34 % de la production céréalière). Ses ressources minérales ne sont pas négligeables puisque le Mali est le troisième producteur d'or d'Afrique après l'Afrique du Sud et le Ghana. Les exportations du Mali sont constituées à hauteur de 90 % par le coton-fibre, les animaux vivants et l'or. Il s'agit de considérer dans ce thème : « Analyse de la Croissance Economique du Mali de 1965 à 2005 », d'analyser et de mettre en évidence les tendances lourdes de la croissance au Mali, leurs solidités et les chances que la croissance fût-ce à un taux modeste se poursuive. 2 VI A cette fin, un intérêt spécifique est accordé à l'influence de la politique économique mais aussi des facteurs d'environnement qui sont considérés comme indépendants de la politique économique, mais qui ont agi sur la croissance. Parmi les facteurs d'environnement, les plus importants que nous analyseront figurent : les facteurs sociopolitiques, le climat, l'évolution démographique et enfin l'environnement international. Le présent mémoire comporte deux parties. La première partie dans le chapitre I traite de la définition de la croissance, de ses instruments de mesure et les déterminants de la croissance économique malienne par un modèle économétrique. Elle met en évidence les limites de l'indicateur de mesure de la croissance et présentera quelques nouveaux indicateurs de mesure de la richesse nationale. Nous avons retenu dans ce mémoire quatre indicateurs qui portent essentiellement sur des questions de développement et de santé sociale. Dans le chapitre II de cette partie nous avons évoqué les théories de la croissance en illustrant les modèles de quelques grands économistes sur la question de la croissance. Parmi les modèles étudiés, nous avons celles de Joseph Schumpeter, de Harrod-Domar et de Solow. Quelques nouvelles théories de la croissance sont passées en revue sans vraiment renter en profondeur. La seconde partie en deux chapitres, traite de l'analyse proprement dite de la croissance, les performances globales et sectorielles du Mali depuis 1965 en termes de croissance économique. Elle va aussi mettre en évidence dans son second chapitre les facteurs d'environnement indépendants de la politique économique suivie, qui ont freiné ou favoriser la croissance, et qui sont susceptibles de jouer dans l'avenir tant au niveau national qu'international. 3 |
|