III. Les facteurs
démographiques et croissance
Le Mali connaît un accroissement important de sa
population. Depuis 1965, la population croît en moyenne de 2,3 % l'an.
Cette croissance s'est accélérée depuis 1990 puisque le
taux de croissance est de l'ordre de 2,8 % l'an (Banque Mondiale, 1998). En
raison de ce taux de croissance et de l'importance des migrations, il se
produit une déformation de la structure par âge de la population
en défaveur de la population potentiellement active. Celle-ci ne
croît que de 2 % en moyenne de 1965 à 1996 et de 2,6 % depuis
1990. Quelles en sont les conséquences sur la croissance
économique?
Le taux de fécondité élevé,
toutes choses égales par ailleurs, réduit de manière
mécanique le taux de croissance du produit par tête (Barro et
Sala-I-Martin, 1996). Au Mali, 80 % de la population a moins de 35 ans, 55 % a
moins de 20 ans et 45 % a moins de 14 ans C'est dire que la nature prudente de
l'agent est une condition nécessaire mais non suffisante à un
effet positif du risque sur l'investissement. Or, selon la théorie du
cycle de vie, un rajeunissement excessif de la population devrait
entraîner une baisse du taux d'épargne et donc une moindre
croissance.
Une population jeune implique des investissements massifs en
matière de dépenses sociales dont les résultats en termes
de croissance n'apparaîtront qu'avec un délai important tandis que
les charges sont immédiates. Ces dépenses, dont les effets sur la
croissance sont différés, peuvent évincer des
dépenses à effets sur la croissance plus immédiats et
donc, réduire le rythme de croissance, au moins à court terme.
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