II. L'investissement
Le graphique 7 donne l'évolution du taux
d'investissement au Mali. Celui-ci en moyenne sur l'ensemble de la
période (1967-1997) est de 18,5 %. De 1967 à 1982, le taux
d'investissement moyen est de 16 %. De 1982 à 1992, le taux
d'investissement est de 19,1 %. De 1982 à 1997, sa valeur moyenne est de
21 %. Entre 1992 et 1996, le taux d'investissement est de 23 %, contre une
moyenne de 16,7 % pour les pays de l'UEMOA. La progression de l'investissement
a été largement financée sur des ressources publiques
extérieures.
Graphique 3 : Taux
d'investissement en pourcentage du PIB (1967 - 1997)
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Source : Banque Mondiale, World Tables.
L'élément le plus spectaculaire de
l'évolution du taux d'investissement est incontestablement sa forte
progression depuis 1984. Il faut rappeler que 1984 correspond à
l'entrée du Mali dans l'UMOA. Il s'agit également du
début d'application du programme d'ajustement structurel. L'augmentation
du taux d'investissement correspond au choix du Mali en faveur de la
libéralisation interne et de l'intégration régionale.
Cette double orientation efface les choix socialistes de
l'indépendance.
On doit noter toutefois que l'évolution du taux
d'investissement est ici retracée à prix courants. Or elle est
influencée par celle du prix relatif de l'investissement, qui
vraisemblablement augmente avec la dépréciation du taux de change
réel et a certainement augmenté à la suite de la
dévaluation du franc CFA en 1994.
III. La productivité
du capital
Il est naturellement insuffisant d'étudier
l'évolution du taux d'investissement sans chercher à
évaluer son efficacité. Le graphique 8 donne l'évolution
de l'ICOR (Incremental Capital Output Ratio). L'évolution de l'ICOR est
fondamentale dans la mesure où il est impossible d'espérer une
croissance durable avec une efficacité de l'investissement, et en
particulier de l'investissement public, médiocre.
Le point le plus intéressant est que l'on n'observe
pas, sur longue période, une amélioration de la
productivité de l'investissement. Bien au contraire, après les
années de sortie du socialisme (l'après Modibo Keita), on assiste
de 1975 à 1992 à une tendance à l'augmentation de l'ICOR.
Cette tendance n'est brièvement contrariée qu'au milieu des
années quatre-vingt, peut-être à la suite de nouveaux
aléas climatiques et de l'usure du régime de Moussa
Traoré. Par contre, depuis 1992, année de l'avènement d'un
régime démocratique et d'une économie en voie de
libéralisation accélérée, l'ICOR est nettement
orienté à la baisse, ce qui traduit une tendance à
l'amélioration de l'efficacité de l'investissement. Il est vrai
que depuis 1992 le taux d'investissement est particulièrement
élevé (23% du produit). Mais le pays ne peut espérer un
taux de croissance du produit de 5 % (et donc du produit par tête de 2 %)
qu'avec un ICOR d'environ de 5. Il faut donc que la tendance actuelle se
poursuive.
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Graphique 4 : Evolution de l'ICOR (1970 -
1997)
Source : Banque Mondiale, World Tables.
NB : L'ICOR est calculé à partir des
moyennes mobiles centrées sur une période de 7 ans et cela pour
éviter des fluctuations annuelles trop importantes
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