Section II : Les
évolutions sectorielles
I. La décomposition
de la valeur ajoutée
40
Le terme agriculture recouvre ici à la fois
l'agriculture au sens stricte du terme mais également l'élevage,
activité particulièrement développée au Mali ; il
comprend aussi l'exploitation des ressources forestières et halieutiques
qui sont peu importantes. La mesure des contributions respectives de
l'agriculture et de l'industrie soulève une difficulté imputable
au caractère administré des prix de cession du coton par le
producteur à la société d'encadrement (CMDT). De plus,
toujours s'agissant du coton, l'activité manufacturière
d'égrenage est directement liée à l'activité
agricole. L'évolution de la structure de la valeur ajoutée doit
donc être interprétée à la lumière de cette
interdépendance. L'évolution de l'ICOR présente
manifestement des points aberrants sur la période 1979-1983 en raison de
fortes chutes de la production consécutives à des chocs
climatiques. On a donc choisi d'interpoler son évolution sur cette
période. Selon que l'on inclut ou que l'on n'inclut pas
l'opération d'égrenage du coton dans la valeur ajoutée
cotonnière, cette dernière varie dans un rapport de un à
deux.
Graphique 5 :
Décomposition de la valeur ajoutée en % (1965 - 1997)
Source : Banque Mondiale, World Tables.
Le secteur primaire est resté dominant jusqu'au
début des années quatre-vingt (graphiques 8 et 9). Il fait
ensuite jeu égal avec le secteur tertiaire. Le secteur industriel
reste, sur toute la période, largement minoritaire.
On constate une nette tendance à la baisse de la
contribution de l'agriculture au produit jusqu'au milieu des années
quatre-vingt et une légère augmentation depuis. La baisse de la
part de l'agriculture est vraisemblablement due aux sécheresses
répétées et à une détérioration des
termes de l'échange interne. La reprise s'explique par les bonnes
performances agricoles des dernières années mais aussi par
l'accroissement du prix du coton payé aux producteurs.
41
Jusqu'à 1985 le secteur des services progresse
rapidement au détriment du primaire mais aussi et surtout du secondaire,
qui comprend un large secteur artisanal. L'évolution observée
depuis 1985 manifeste au contraire le déclin tendanciel de la part
relative du secteur tertiaire, accéléré en 1994. La part
des biens non échangeables étant majoritaire dans le secteur
tertiaire, cette baisse peut être vue comme le résultat de la
politique d'ajustement menée d'abord sans changement de parité,
puis en 1994 avec dévaluation.
|