II. Les taux de croissance
sectorielle
A travers une analyse des évolutions sectorielles, on
observe (graphique 9), sans surprise, une plus grande instabilité du
taux de croissance des activités agricoles. Cependant, on constate
également une grande variabilité dans les autres secteurs. Cette
dernière ne peut s'expliquer que par l'influence de la conjoncture du
secteur agricole sur les autres secteurs. On constate en effet un
décalage d'un an entre le taux de croissance des activités
agricoles et le taux de croissance des activités non agricoles. Celui-ci
peut être interprété comme une relation causale du secteur
primaire sur le secteur non primaire.
Graphique 6 :
Décomposition sectorielle du PIB réel par tête en FCFA
(1967 - 1997)
Source : Banque Mondiale, World Tables.
42
Graphique 7 : Décomposition sectorielle du taux
de croissance du PIB par tête en % (1967 - 1997)
Source : Banque Mondiale, World Tables.
III. L'évolution de
l'inflation et de la Balance de payement
Ø L'inflation :
Graphique 8 : Evolution
annuelle du taux d'inflation en % (1967 - 1997)
43
Source : Banque mondiale: World Tables
Depuis 1970, après l'épisode de forte inflation
consécutif à la sortie de la zone franc (1962-67), à
l'exception d'un pic en 1975 résultant du choc pétrolier et du
boom de l'ensemble des produits primaires, le Mali n'est pas un pays
très inflationniste (graphique 12 et tableau 3). L'évolution de
l'inflation malienne reflète largement celle de l'inflation mondiale
avec la désinflation de la deuxième partie des années
quatre-vingt. Cependant des pics inflationnistes peuvent être
repérés en 1984 et en 1994. Le premier est dû aux tensions
sur les prix des produits alimentaires consécutives à la
sécheresse et à des comportements de stockage des
commerçants. Celui de 1994 est provoqué par la dévaluation
et les tensions inflationnistes dans les pays partenaires de la zone franc. A
partir de 1995, les tensions inflationnistes ont été sensiblement
similaires à celles observées dans l'UMEOA.
Tableau 1 : Taux de
variation des prix à la consommation en % (1994- 1997)
Année
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Mali
|
31.2
|
8.7
|
2.8
|
0.9
|
UEMOA(1)
|
36.0
|
6.6
|
4.0
|
3.5
|
(1) : pondéré par les PIB des différents
pays ; Indice cumulé 1997 base décembre 1993
Source : Rapports de la zone franc.
Tableau 2 : Taux de
variation annuelle moyen des prix à la consommation
africaine
1967-1973
|
9
|
1984-1988
|
1.9
|
1973-1978
|
10.9
|
1993-1997
|
14.5
|
1978-1981
|
9.2
|
1988-1993
|
-0.8
|
1981-1984
|
13.2
|
1993-1997
|
14.5
|
Source : BCEAO.
Ø La Balance de Payement :
44
Le Mali enregistre des déficits significatifs de la
balance commerciale (en moyenne - 6 % du produit : tableau 5). Ces
déficits s'accompagnent de déficits de la balance courante (en
moyenne -8 % du produit). Le déficit de la balance courante s'explique
non seulement par le déficit commercial mais aussi par le déficit
chronique et important de la balance des services et des revenus (avec en
particulier le coût du fret et des assurances sur les18 importations et
les intérêts dus sur la dette extérieure). Il est vrai que
les accords de réaménagement de la dette ont permis de contenir
les intérêts mais la dévaluation a automatiquement accru le
montant des intérêts libellés en devises. Le Mali
bénéficie par contre d'importants transferts sans contrepartie :
privés (les envois de fonds des maliens émigrés) et
publics (l'aide).
Tableau 3 : Evolution de
la balance commerciale et de la balance courante en % du PIB
Année
|
Balance commerciale
|
Balance courante
|
1975
|
-10.6
|
-10.1
|
1980
|
-7.3
|
-9.1
|
1985
|
-12.3
|
-16.9
|
1990
|
-3.9
|
-10.2
|
1993
|
-4.5
|
-9.2
|
1994
|
-6.2
|
3.9
|
1995
|
-4.9
|
-6.7
|
1996
|
-4.1
|
-4.5
|
1997
|
0.8
|
-2.2
|
Source : Rapports de la zone franc de 1994 à 1997.
45
La première partie des années quatre-vingt a
été particulièrement néfaste aux équilibres
extérieurs. L'importance de ces déficits extérieurs a
contribué au lancement des programmes de stabilisation et d'ajustement
structurel. La deuxième partie des années quatre- vingt est
marquée au contraire par une amélioration notable des comptes
extérieurs. Si cette amélioration est en partie explicable par
les réformes de politique économique, qui ont permis notamment
une augmentation en valeur et en volume des exportations cotonnières,
elle a été amplifiée par le contre choc pétrolier.
L'année 1997 est remarquable puisque elle a vu le dégagement d'un
excédent commercial à la suite d'une campagne cotonnière
exceptionnelle.
L'évolution des exportations est tirée
essentiellement par le coton. Ainsi la baisse des exportations de 1986 est
imputable à une chute des cours du coton. La dévaluation,
combinée à un redressement des cours mondiaux et à la
politique d'expansion de la CMDT, a permis une forte augmentation des
exportations. La dévaluation a permis une forte progression des
exportations de bétail, qui se sont ensuite maintenues à un
niveau élevé.
46
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