II. La Mesure de la
croissance économique :
La croissance économique est généralement
mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus
couramment utilisé est le Produit intérieur but (PIB). Il mesure
la somme des valeurs ajoutées des entreprises du pays, auquel on ajoute
le solde de la balance extérieure. Il offre donc une certaine mesure
quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons
internationales, on utilise également la parité du pouvoir
d'achat, qui permet de mesurer le pouvoir d'achat dans une même monnaie.
Pour comparer la situation d'un pays à des époques
différentes on peut également raisonner à monnaie
constante.
6
Il fait l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure
ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en
compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas
l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).
Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa
cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que
les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un
pays. Une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va pourtant
contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle
va générer. Cette contribution ne reflète pas la
destruction antérieure, ni le coût du financement de la
reconstruction mais tous cela nous allons le développer dans la partie
Limites du PIB.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet
d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une
fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés
pour la production. Le PIB se distingue du Produit national qui, lui, prend en
compte la nationalité des entreprises, et non leur lieu
d'implantation.
Le PIB est composé de deux parties. La première
est la valeur marchande de tous les biens et services qui se vendent dans un
pays pendant une année pour être précis, il faudrait
dire : la valeur ajoutée marchande. On ajoute ensuite à
cette valeur marchande une seconde partie, qui est le coût de production
des services non marchands des administrations publiques : l'enseignement
public, les services de l'Etat et des collectivités locales, etc. La
création de richesse économique ainsi mesurée, c'est
à dire le PIB, est donc, point essentiel, un flux de richesse purement
marchande et monétaire.
Cette façon de mesurer la richesse nationale a en effet
trois conséquences majeures :
· Tout ce qui peut se vendre et qui a une valeur
ajoutée monétaire va gonfler le PIB et la croissance,
indépendamment du fait que cela ajoute ou non au bien être
individuel et collectif, de nombreuses activités et ressources qui
contribuent au bien-être ne sont pas comptés, simplement parce
qu'elles ne sont pas marchandes ou qu'elles n'ont pas de coût de
production monétaire direct ;
· La croissance (P.I.B) ne prendra pas en compte les
outputs, c'est-à-dire des quantités produites.
Indifférente aux outcomes (les résultats en termes de
satisfaction et de bien-être de la consommation de ces biens), qui sont
plus importants pour évaluer le progrès, cette mesure indique le
« beaucoup avoir » et le « beaucoup
produire » d'une société, et non son bien
-être ;
· 7
La mesure de la croissance par le PIB est aussi
indifférente à la répartition des richesses
comptabilisées, aux inégalités, à la
pauvreté, à la sécurité économique, etc.,
qui sont pourtant presque unanimement considérées comme des
dimensions du bien-être à l'échelle d'une
société.
La croissance du PIB est considérée comme
l'indicateur par excellence de la performance et de la santé
économique d'un pays. Le ratio PIB par habitant mesure, quant à
lui, le niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est
égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant
est aussi égal au revenu par habitant.
|