Le risque de crédit: évaluation à partir des engagements des banques auprés des grands groupes tunisiens( Télécharger le fichier original )par Ilhem Zorgui Faculté des sciences juridiques,économiques et gestion de Jendouba - Mastère banque finance 2006 |
Conclusion générale :Les transformations macroéconomiques, la dérégulation accélérée, l'accentuation de la concurrence, la déconsidération des cadres réglementaire et légal et l'inadaptabilité des banques aux nouveaux impératifs de la globalisation, définissent les éléments qui tiennent lieu de principes explicatifs de l'instabilité persistante des marchés des capitaux et des systèmes financiers. Une telle globalisation et ses corollaires, déréglementation, compétitivité financière et décloisonnement visaient en fait, dans les pays en développement, un rééquilibrage entre les principales composantes de ces systèmes. Ce rééquilibrage se veut une atténuation de l'hégémonie de la banque en tant que bailleur de fonds quasi-unique, il ainsi est recommandé au système bancaire de se repositionner, afin de ne pas perdre en termes de compétitivité financière, tout en continuant d'apporter son concours à l'économie en finançant notamment les entreprises. Cette nouvelle contrainte a induit un comportement chargé en risques, les banques, évoluant désormais dans un environnement financier volatil, voire instable, tendent à prendre des risques souvent excessifs. Des refontes introduites de la libéralisation, il a résulté une réhiérarchisation de ces risques, le risque de crédit occupe une place axiologique dans le cadre interprétatif de la défaillance de la banque. D'où la nécessité de repenser les stratégies de gestion des risques de crédit. C'est dans ces conditions, qu'une littérature portant sur la question des risques de crédit s'est proliférée. Il s'agit notamment de travaux prédictifs des défaillances de établissements de crédit, souscrivant à des approches appréciatives de tels risques et faisant un usage intensif à l'outil mathématique et probabiliste, ainsi qu'aux divers modèles économétriques afférents à cette problématique. En dépit des rapports et études ayant présagé, par référence à certains indicateurs et signes, de sa fragilité et de son instabilité, et en dépit les nombreuses transformations et réformes, le système bancaire tunisien a échappé aux crises et instabilités qu'ont connues d'autres systèmes similaires. Il ne s'agit toutefois là que d'un sursis ou moratoire, car les prémisses de la fragilité sont réelles du fait de l'ampleur du risque crédit qu'encourent les banques tunisiennes. Les banques commerciales ont certes, un niveau de rentabilité acceptable, des risques de liquidité, et de solvabilité limités, mais l'exposition au risque de crédit demeure très élevée. Ce dernier risque s'est aggravé par un niveau d'engagement excessif auprès des grands groupes, lequel engagement est à même de transformer tout défaut de remboursement, de la part de ces clients, en situation fragilisant les banques créancières et intensifiant son risque de défaillance. Pour étudier l'étendue de tel risque, une pluralité de méthodes a été envisagée. Dans ce travail nous avons privilégié l'approche actuarielle basée sur la notation, à savoir le modèle CreditRisk+. Nous pensons pouvoir ainsi esquisser une estimation des probabilités de défaut liées aux grands groupes tunisiens, de même, il serait possible, à travers l'application de l'approche de déviation standard pour calculer les pertes découlant de ce risque de crédit, d'apprécier sur la capacité des banques à absorber et à faire face à des telles pertes. Au terme de nos investigations, il ressort que les banque se sont engagées auprès des groupes notés, dans leur majorité, C, évoluant dans le secteur du tourisme, secteur jugé le plus risqué, où la possibilité de faire défaut peut augmenter fortement. Face aux pertes escomptées, les banques disposent d'un niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir ces pertes, d'autant que ces dernières constituent un pourcentage considérable des fonds propres. Une telle situation traduit en fait un comportement non astreint aux normes en matière de provisionnement, ce qui rend les banques plus exposées au risque de crédit. Cette situation est d'autant préoccupante que les engagements sont très importants et le montant de chacun d'eux dépasse les 20 millions de dinars, pire encore, certaines banques se trouvent avec un niveau de perte totale qui dépasse leurs capitaux propres. Le système bancaire tunisien est considéré comme fragile, à l'exposition au risque de défaut découlant de ce genre d'engagement auprès des grands groupes. Il convient de préciser que notre recherche contient des limites : en terme de nombre et de structure de l'échantillon. Ce dernier est composé de 100 groupes, et n'a pris en considération que les engagements auprès des groupes. Les limites de ce travail sont aussi intrinsèques à une insuffisance de mes acquis, à un manque de maîtrise de l'outil économétrique ainsi qu'à l'indisponibilité des données publiées et le manque de transparence des banques. Tous ces facteurs limitent la portée de nos résultats et appellent à un approfondissement des recherches portant sur le même thème. Ouvrages : Bessis J. (1995) «Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques », Edition Dalloz. De coussergue S. (1992) « Gestion de la banque » Dunod, Paris. De servigny A. (2003) « Le risque de crédit : nouveau enjeux bancaires »2ème Edition, Dunod, Paris. Demey P., Frachot A.et Riboulet G. (2003) « Introduction à la gestion Actif-Passif bancaire », Economica. Dupré D.et El Babsiri M. (1997) « ALM : techniques pour la gestion actif/passif » Edition, ESKA. Mikdashi Z. 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Sites Internet : www.apbt.org.tn www.cofacerating.com www.csfb.com/creditrisk : crédit suisse (1997) creditrisk+ www.defautrisk.com CHAPITRE I : LE RISQUE BANCAIRE 8 Section I : L'activité bancaire entre instabilité et risques. 8 I-Les déterminants de l'instabilité bancaire : 10 I-1- L'environnement macroéconomique : 10 I-2- L'environnement institutionnel, réglementaire et légal : 11 I-3- L'intervention des autorités gouvernementales : 12 II-1- Le risque systémique : 14 II-2- Le risque de contagion : 15 Section II : Le risque bancaire et évolution réglementaire. 16 I-1- Typologies du risque bancaire : 16 I-2- La concurrence bancaire et risque de crédit : 19 I-3- L'asymétrie d'information : 21 II- L'évolution de la réglementation bancaire : 23 II-2- Le nouvel accord du Bâle : 25 II-3- Les trois piliers de la reforme : 27 CHAPITRE II : L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT 32 Section I : Modélisation du risque de crédit : une multiplicité d'approche 32 I-2- La gestion du risque de crédit : 34 I-3-Le capital économique et le value at risk (VAR) : 37 II - Les divers types d'approches : 38 II-1-L'approche structurelle : modèle de la firme 39 II-2-L'approche macroéconomique : 40 II-3-L'approche actuarielle : 42 II-4-L'approche par les spreads : 43 Section II : Les modèles d'évaluation du risque de crédit : 45 I- Diversités des modèles d'évaluation : 45 I-3- Credit portfolioview : 49 II- Les méthodes choisi pour évaluer le risque de crédit : 51 II-1- Le modèle CreditRisk+ : 51 II-2- L'approche de déviation standard : 55 CHAPITRE III : LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT 61 Section I : Le système bancaire tunisien : Fragilité et risque 62 I- Restructuration et stabilité bancaire : 62 I-1-Les réformes financières et nouveau cadre réglementaire : 62 I-2-l'assainissement du système bancaire : 65 I-3-l'environnement macroéconomique : 67 II- Les indicateurs de la fragilité bancaire : 69 II-1- Présentation de l'échantillon 69 II-2-Concentration et concurrence bancaire : 69 II-3-Rentabilité et risques : 71 Section II : Evaluation de risque de défaut 80 I-1-Présentation de l'échantillon : 80 I-3-Resultats et interprétations : 86 II- Les pertes liées au risque de crédit : 90 II-2- Résultats et interprétations : 91 |
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