Le risque de crédit: évaluation à partir des engagements des banques auprés des grands groupes tunisiens( Télécharger le fichier original )par Ilhem Zorgui Faculté des sciences juridiques,économiques et gestion de Jendouba - Mastère banque finance 2006 |
II- Les pertes liées au risque de crédit :II-1- Méthodologie :L'échantillon va être le même, ces les 100 groupes d'entreprises tunisiennes déjà présentés précédemment. En se basant sur les probabilités de défaut , ainsi que le montant des expositions des groupes afin de déterminer les pertes liées au risque de défaut , en appliquant l'approche de déviation standard. Les pertes attendues sont déterminées à partir de l'équation suivante37(*) :
Avec : La probabilité de défaut de la contrepartie i. : Le montant de l'exposition de la contrepartie i. : Le taux de recouvrement supposé nul. Cette perte attendue (EL) est définie comme le montant exposé au défaut, multiplié par la probabilité de défaut multiplié par le taux de perte en cas de défaut. C'est une perte aléatoire, il convient pour les banques de mesurer les pertes attendues et à partir de ces données, d'appréhender la volatilité, donc la perte inattendue (UL) qui doit être couverte par les fonds propres. Dans notre cas, on va commencer par diviser le portefeuille de crédit en sous portefeuille en se basant sur les notations des contreparties, pour chaque banque. Ce qui nous donne un ensemble de cinq sous portefeuilles par banque notée respectivement, A, BBB, BB, B et C. Chaque sous-portefeuille est composé de contrepartie notée k, d'où la volatilité sera donnée par l'équation suivante :
Avec : La probabilité de défaut de la contrepartie notée k. : L'exposition de la contrepartie i notée k. II-2- Résultats et interprétations :On peut commencer par calculer le rapport qui est considéré comme le degré de concentration ou de diversification du portefeuille. Tableau 15 : Indice de concentration (CF)
Source : Calcul de l'auteur. Les sous portefeuilles de l'UBCI et de BH sont marqués par un niveau de concentration très élevé. Si on fait recours aux divers types de notation, il est remarquable que les sous portefeuille notés A et B sont à haute niveau de concentration pour la BH, sans oublier la diversification des sous portefeuilles pour la STB. La détermination des pertes attendues et celles inattendues se résume dans le tableau suivant : Tableau 16 : Les pertes liées au risque de défaut par banque en millions de dinars.
Source : calculs effectués à partir du montant d'engagement et rapport de l'APBT. A Partir de ces résultats on peut étudier la situation des banques de dépôts tunisiennes en se referant aux pertes attendues et celles inattendues, ainsi que la capacité de ces banques à absorber ces pertes en recourant aux provisions et aux fonds propres. En ce qui concerne la STB, et la BIAT leurs pertes attendues dépassent les 200 millions de dinars. Ce type des pertes doit faire l'objet des provisions des banques, mais, ce qu'on remarque que le niveau de provisionnement est très faible pour couvrir les pertes considérées comme attendues pour l'ensemble du système. Les pertes attendues pour la STB et L'UIB dépassent 11 fois ses provisions, tandis que ces derniers ne recouvrent que le deux cinquième des pertes prévues pour l'AB et la BH, alors que le reste des banques tel que la BNA, UBCI et l'ATB leur niveau de provisionnement se voie insuffisant pour faire face à leurs pertes attendues, celles-ci dépassent 4 fois les provisions pour chacune de ces banques. Les banques de dépôts ne respectent plus les normes en matière de provisionnement afin de couvrir leurs pertes considérées comme attendues, ce qui rend leurs situations inquiétantes et surtout avec la présence d'une autre catégorie des pertes du inattendues qui se trouvent avec des montants élevés surtout pour la STB, l'UIB et la BT respectivement de plus de 105 millions de dinars, 71 millions de dinars et 73 millions de dinars. Les capitaux propres restent toujours l'unique solution pour les banques à faire face au montant total des pertes, dans notre cas l'UIB, la BS, l'ATB et la BIAT se trouvent tous avec des capitaux propres insuffisants pour absorber leurs pertes total ce qui leurs rendent sensibles au risque de défaut des groupes. La STB et même en présence d'un niveau de capital qui couvre leur perte total reste fragile et sensible au risque et surtout si la part de ces pertes dans leurs capital est de 75%. Pour le reste des banques elles sont les moins exposées au risque de crédit tel que le cas de l'UBCI avec un montant de pertes total de l'ordre de plus de 66 millions de dinars. * 37 Bien présenter dans le chapitre II section 2. |
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