CHAPITRE II :
L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT
Introduction :
L'octroi du crédit par une institution
financière est toujours une opération risquée car
l'événement de non remboursement des dettes de la part d'un
emprunteur défaillant devenu réalité et fait
fréquent induit des effets pervers sur la situation financière de
l'établissement de crédit.
De ce fait, un programme de maîtrise et de gestion du
risque de crédit devient une nécessitée et un objectif
recherché par les banques pour remédier à telle
défaillance. Cette entreprise exige au préalable, si ne qua non
une bonne identification du risque et l'élaboration d'un système
viable de son suivie et de sa mesure.
La plupart des modèles a été ainsi
conçue par des spécialistes d'horizon divers, à savoir les
statisticiens et les superviseurs afin d'évaluer le risque lié au
crédit. Ces modèles se sont assignés comme fiable et
primordiale pour mesurer le risque de défaut d'une manière plus
sophistiqué et quantifiable.
C'est dans ces conditions, le risque de contrepartie s'est
ainsi exigé une principale préoccupation des banques, sa gestion
ne s'est toutefois pas opérée sous les mêmes angles et
s'est appuyée sur une multitude d'approches privilégiant
notamment la modélisation.
L'étude de l'évaluation du risque de
crédit objet de ce chapitre se fera ainsi en deux temps, on
présentera au départ les divers types d'approches ensuite on
avancera les principales modèles d'évaluation du concept.
Section I : Le risque de crédit : une
multiplicité d'approche
Le risque de crédit ainsi que son rôle important,
mettant en danger l'activité des établissements financiers, sont
au coeur des innovations et de développement des divers modèles
afin de mieux maîtriser et gérer ce risque de défaut d'une
manière plus efficace.
En effet cette nécessité de mesurer le risque de
crédit, mise en place et impulsée par les marchés
financiers et les autorités de supervision tel que les travaux
proposés par la Bâle II, a fortement stimulé la
modélisation de ce risque, en transformant la conception qualitative et
subjective de défaut, en une évaluation quantitative et
probabiliste de ce risque.
Dans ce cadre plusieurs méthodes sont destinées
à mesurer le risque de contrepartie , à côté de
celle statistique appelée aussi l'approche quantitative , on peut
trouver l'approche structurelle présentée par le modèle de
Merton , l'approche actuarielle connu sous le nom de rating, l'approche
macroéconomique et d'autre par le spread .
Tout ces approches là, avec une diversité au
niveau de démarche théorique, ainsi que leur mise en oeuvre, sont
caractérisées par différents types de modèle qui
ont pour objectif unique la maîtrise du risque de crédit. En effet
la modélisation de risque de défaut est considérée
comme une innovation en matière de gestion de risque, d'où
malgré les avantages découlant de ses approches , il y a une
complexité et des limites qui restent toujours présentes.
I - Le risque de
crédit :
I-1- Identification :
Le risque de crédit ce défini traditionnellement
comme le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur
sur un engagement de remboursement du dette (obligations, prêts
bancaires, créances commerciales, ...) qu'il à
contracté.
Ce type de risque est sans doute le plus important de tout les
risques auxquels sont exposées les institutions financières, dans
la mesure où il met le plus en cause la survie de l'organisation, il
résulte à la fois des facteurs liés à la
santé de l'économie (récession/expansion) et des facteurs
spécifiques aux emprunteurs.
En outre ce genre de risque lié au crédit, peut
être décomposé en trois compartiments :
Ø Le risque de défaut, de défaillance, ou
de contrepartie qui correspond à tout manquement ou tout retard sur le
versement du principale de la dette contractée, selon l'agence de
notation Moody's.
Ø Le risque de dégradation de la qualité
du crédit qui correspond au risque que la qualité de
crédit perçue de l'emprunteur se détériore, cette
dégradation se traduit par une hausse de la prime du risque
(crédit spread) liée à l'emprunteur qui se définie
comme l'écart entre le rendement exigé d'un emprunteur
risqué sur le marché et le taux sans risque (rendement des titres
de la dette souveraine). En effet, le risque de dégradation et de
défaut ,sont corrélés dans la mesure où la
détérioration de la qualité peut être poursuivie
d'une défaillance.
Ø L'incertitude liée au taux de recouvrement
qu'il est possible d'obtenir après survenance de défaut (à
la suite de procédures judiciaires).
Le risque de crédit pose des problèmes
délicats de mesures du fait que les pertes possibles sur une
contrepartie dépendent non seulement des engagements mais aussi de la
probabilité de défaut des contreparties, qui n'est pas facilement
mesurables.
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