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Histoire
La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à 2009
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par
Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
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Chapitre 7 LA "VIE DE NUIT" DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ DE 1952 À 2009
DÉDICACE
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
IV. Toponymie des lieux d'activités de nuit........................................................ 131
Chapitre 7 CHAPITRE III : LES PROBLÈMES LIÉS A LA VIE DE NUIT
ET LES ACTIONS DES AUTORITÉS...........................................................136
II. Les actions menées par les autorités.............................................................150
1. Les autorités traditionnelles.................................................................151
2. L'administration................................................................................152
3. La police..........................................................................................153
· Carte de localisation et étapes de la croissance de Ngaoundéré.............................2
III. Photos
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION GÉNÉRALE
I. CONSTAT ET FORMULATION DU PROBLÈME
II. CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
III. CADRE GÉOGRAPHIQUE
IV. LIMITES CHRONOLOGIQUES
Le cadre chronologique de notre étude va de 1952 à 2009. En effet, 1952 représente l'année de reconnaissance officielle du quartier Baïladji comme domaine de l'État. Pour faire notre examen de l'évolution de la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré, nous nous attardons sur le quartier Baladji car aujourd'hui, il s'agit d'un haut lieu d'activités lorsque nous parlons de la vie de nuit. Et surtout, un creuset qui a donné naissance aux autres quartiers influents dans la nuit, notamment Joli-Soir et Baladji II, avec lesquels la limite n'est jamais vraiment nette en termes de découpage territorial. Sa création a marqué une véritable mutation dans les comportements des populations de Ngaoundéré et leur considération de la vie de nuit.
Il faut dire que les commerçants bamiléké entretenaient depuis les années 1900 des relations commerciales avec les ressortissants de Ngaoundéré. Et dans leur élan non seulement de découverte mais aussi d'étendre leur secteur d'activité, ils découvrent cette cité décrite comme circulaire par un voyageur
Les raisons de cette expulsion sont à la fois politiques et religieuses. En effet, les français doivent faire face à la rébellion de l'Union des Populations du Cameroun (U.P.C.), qui ne cessait de faire des émules parmi les ressortissants de la région de l'Ouest. D'autre part, il faut signaler le passage de Ruben Um Nyobe, un des leaders de ce mouvement comme fonctionnaire à Ngaoundéré dans les années 1940
Mais, ne pourrions-nous pas voir à travers cette mise à l'écart des étrangers une spécificité des villes musulmanes ? En effet, plusieurs villes sous forte influence islamique sont bâties selon deux parties : une, qui laisse la place à tout type d'influence, et l'autre, plus conservatrice, qui ne laisse entrer aucune nouvelle culture et se veut le socle même de l'Islam. Entre les deux villes, on retrouve très souvent une scission créée par un cours d'eau. Nous pouvons ainsi citer en exemple les villes de Damas en Syrie et du Caire en Égypte.
À Damas, la vieille ville se trouve sur la rive Sud de la rivière Barada. À l'intérieur des remparts se trouvent plusieurs monuments comme la mosquée des Omeyyades, le palais Al Azem ou encore le caravansérail Khan Assad Basha. Des rues ou ruelles couvertes et bordées de boutiques, les souks (souk Al-Hamidiyya, souk Medhatt Basha, souk Bzouriye) pénètrent la vieille cité, principalement à l'ouest de la mosquée des Omeyyades. Pour le sud-est, nord et nord-est, elle est entourée de banlieues. Ces nouveaux quartiers ont été d'abord colonisés par des soldats kurdes et des réfugiés musulmans des régions européennes de l'Empire ottoman, qui avaient été reconquises par les chrétiens. Aussi prirent-ils les noms d'al-Akrad (les Kurdes) et d'al-Muhajirin (les migrants). Ces quartiers se situent à environ deux ou trois kilomètres au nord-ouest de la vieille ville. Dès la fin du XIXe siècle, un moderne centre administratif et commercial a commencé à voir le jour à l'ouest de la vieille ville, autour du Barada, centré sur la zone connue sous le nom de al-Marjah ou la Prairie. Al-Marjah est rapidement devenu le nom de ce qui était initialement la place centrale du Damas moderne, autrement connue sous le nom de place des Martyrs, où a d'ailleurs été édifié l'hôtel de ville. Au XXe siècle, de nouvelles banlieues se sont développées au nord du Barada, et dans une certaine mesure, au sud, envahissant l'oasis de la Ghouta (de l'arabe al-Guta qui signifie oasis)
La ville du Caire quant à elle, se situe sur la rive Est du Nil ainsi que sur quelques îles adjacentes, dans le Nord de l'Égypte, symbolisant le sud où la rivière quitte la vallée limitrophe au désert pour se diviser en deux bras dans la basse région du delta du Nil. La plus ancienne partie de la ville se trouve à l'Est du fleuve. La ville s'est peu à peu déployée vers l'Ouest, englobant les terres cultivables autour du Nil. Ces quartiers Ouest, bâtis sur le modèle de la ville de Paris par Ismaïl le Magnifique au milieu du XIXe siècle, sont caractérisés par de larges boulevards, des jardins publics et de nombreux espaces ouverts. La vieille ville à l'Est est très différente : sa croissance plus hasardeuse qu'ordonnée en a fait un endroit riche de petites ruelles et de vieux habitats surpeuplés. Alors que le Caire de l'Ouest concentre les bâtiments officiels et une architecture moderne, la moitié Est se révèle, quant à elle, riche de centaines de vieilles mosquées, véritable patrimoine historique
Ainsi on croirait, en entrant dans une ville musulmane, voir deux villes distinctes : l'une traditionnelle et l'autre moderne. Tout compte fait, cette expulsion des "immigrés, loin de les mettre à l'écart, les galvanise au contraire. Très vite, on retrouve d'autres groupes ethniques dans ce nouveau quartier : Bamoun, Gbaya, Dii, Mbum-Baba, Tchadiens, Centrafricains, Maka, Béti...C'est par la délibération N°179/52 du 24 octobre 1952, rendue exécutoire par l'arrêté N°78 du 3 janvier 1953, que Baïladji est classé domaine de l'État. Finalement, c'est en 1964 que le nom Baladji est officiellement attribué au quartier
On peut donc aisément dire que la création du quartier Baladji est un fait décisif dans les mutations que connaît la nuit d'aujourd'hui à Ngaoundéré. Pour mieux comprendre cette évolution, il est logique d'analyser les raisons de la création de ce quartier en 1952, au-delà des idées arrêtées qui pourraient très facilement n'y voir qu'un fait de rejet culturel. Nous prenons pour limite 2009, année pendant laquelle cette étude est menée, afin de mettre en exergue la situation actuelle de la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré.
V. INTÉRÊT DE LA RECHERCHE
VI. REVUE DE LA LITTÉRATURE
VII. PROBLÉMATIQUE
VIII. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
IX. MÉTHODOLOGIE
IX.1. Sources
IX. 2. Méthodes de collecte des données
IX.2.1. L'observation participante
IX.2.2. Les entretiens et les interviews
IX.2.3. L'exploitation documentaire
IX.3. Méthode d'analyse des données
IX.4. Difficultés rencontrées
X. PLAN DU TRAVAIL
CHAPITRE I : LA VIE DE NUIT À NGAOUNDÉRÉ :
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
REPRÉSENTATION TRADITIONNELLE ET RELIGIEUSE DE LA NUIT
La nuit selon les peuples "autochtones"
Que ce soit au Nigeria, où l'Angleterre pratiquait l'administration indirecte en donnant plus de pouvoir aux autorités traditionnelles dans la gestion des affaires locales afin d'éviter les troubles, au Kamerun où l'Allemagne pratiquait l'administration directe, les conséquences furent les mêmes pour les missions chrétiennes en général, elles n'obtinrent pas facilement la permission de s'installer en zones musulmanes (Nord du Nigeria et Nord-Cameroun). En effet, en 1903 déjà, le gouverneur Allemand von Puttkammer refusa aux catholiques l'installation en Adamaoua pour des raisons politiques concernant les relations avec les musulmans du Nord. D'autres demandes eurent la même suite défavorable pour la même raison ou simplement parce que l'administration n'était pas établie et qu'elle ne pouvait pas garantir la sécurité
Les missionnaires luthériens avaient aussi rencontré beaucoup de problèmes pour leur installation. En plus des réticences de l'administration allemande, il fallait après la guerre faire face à la France. Mais celle-ci, au regard des conditions du mandat, ne pouvait refuser l'accès dans les territoires aux citoyens de tout pays, membre de la Société des Nations. Cependant, les missionnaires eurent le droit de s'installer en zone musulmane, sans toutefois mettre sur pied une oeuvre missionnaire. Käre Løde cite ainsi les pasteurs Kaardal et Revne qui se virent imposer cette condition avant de s'installer à Léré, et aussi les tentatives de barrer la voie à l'installation des missions protestantes dans le Nord de la part du gouverneur Delafosse et de l'évêque de Brazzaville. Ces éléments vont plutôt contribuer à renforcer la détermination de ces luthériens, qui se sentent investis de la mission de « barrer la route à l'expansion de l'Islam
Le premier luthérien à avoir fait un passage dans l'Adamaoua était l'étudiant en théologie Ralph Hult. Américain d'origine, il reçut de l'Augustanasynode des États-Unis la mission de se rendre au Soudan, au Bornou ou à tout autre endroit convenable pour assurer à son église un champ de mission. Après un passage au Nigeria, à Ibi (3 mois), ensuite à Garoua (3 mois), et un an chez les Sara au Tchad, il arriva à Ngaoundéré en 1921, et rentra s'installer au Nigeria sous le couvert de la Sudan United Mission (S.U.M.).
L'évangélisation de l'Adamaoua fut cependant l'oeuvre d'Adoulphus Eugene Gunderson. Il arriva à Ngaoundéré avec sa femme le 22 mai 1923 sous le couvert d'une mission indépendante : la Sudan Mission. Mais, par négligence, la concession qui leur fut accordée à Ngaoundéré leur a été retirée. C'est à partir de ce moment que les norvégiens de la Mission Protestante Norvégienne rentrent en scène. Elle arriva à Ngaoundéré le 6 mars 1925, après moult tracasseries
L'Église Évangélique Luthérienne du Cameroun (E.E.L.C.) qui commence à peine, se voit attribuer un terrain considéré par les populations locales comme maudit, et où des détritus en tout genre sont déversés. Cette attribution de terrain, qui équivalait presque à un refus de s'installer, avait justement pour sombre but de faire partir ces missionnaires pas vraiment désirables. Mais ils ont tenu et on peut compter 3 paroisses dans la ville aujourd'hui (Baladji II ; Centre Commercial et Sabongari Norvégien).
De nos jours à Ngaoundéré, les Églises protestantes comptent aussi dans leurs rangs l'Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun (E.F.L.C.). Si l'E.E.L.C. a sa base en Norvège, l'E.F.L.C. a la sienne aux États-Unis. Son organisation au Cameroun prévoit à partir du bas de l'échelle, les annexes, les paroisses, toutes deux sous la direction d'un catéchiste. Ensuite viennent les districts, les consistoires, les régions, et enfin les synodes, tous sous la direction de pasteurs. Le synode de l'E.F.L.C. du Cameroun est à Garoua. Dans la ville de Ngaoundéré, on compte deux secteurs : le premier comprend les paroisses des quartiers Gadamabanga, Baladji II, et Burkina. Le second secteur comprend les paroisses des quartiers Dang et Vogzom (sur la route de Touboro)
Dans l'E.F.L.C., les célébrations sont de trois ordres :
- Les rassemblements
Il s'agit ici de rencontres entre les différents membres communiants, pour un culte ou une étude biblique. Ces rassemblements ont lieu à Ngaoundéré le samedi de 15h à 17h. Ces horaires se comprennent lorsque nous savons que se sont les étrangers à la ville qui constituent les effectifs de cette église. Or, pour la plupart, ils sont en ville pour des raisons liées au travail. C'est donc une journée où les membres sont libres de tout engagement. À l'Extrême-Nord, par exemple, ces rencontres ont lieu le mardi et le jeudi
- Les cultes du dimanche, qui se tiennent de 9h à 12h.
- Les soirées de prières
Généralement dirigées par un pasteur, un ancien de l'église ou un catéchiste, les soirées de prières sont organisées sur des thèmes de la vie quotidienne en rapport avec la spiritualité. Une soirée de prière est précédée d'une journée de jeûne préalable. Il apparaît que certains membres de l'Église passent même la journée à la paroisse
La nuit est ici un moment de choix parce que c'est l'instant par excellence du dialogue entre l'humain et le divin. Il faut noter que les Fraternels Luthériens prient les yeux fermés, l'explication étant qu'il faut se concentrer et éviter de voir tout ce qui serait susceptible de perturber le dialogue avec Dieu
- Les veillées
Les veillées diffèrent des soirées de prière en ceci qu'il s'agit de la célébration d'un culte ordinaire comme cela se fait de manière classique le dimanche. Ces célébrations ont lieu lors des fêtes religieuses de Pâques et de Noël ; ainsi que lors des deuils. Comme leurs noms l'indiquent, les veillées se déroulent dans la nuit. Elles peuvent aussi être organisées dans le cadre d'un mariage. Dans ce cas, elle est essentiellement festive et mis en place par les jeunes de la paroisse. Elle est agrémentée de chants et de danses des différentes chorales.
Pour les Fraternels Luthériens, la nuit est donc le moment choisi pour la méditation tel que nous l'observions déjà avec les musulmans. C'est aussi le cas avec les catholiques.
Même si ce sont les luthériens qui furent les premiers à s'installer à Ngaoundéré, les missionnaires catholiques n'étaient pas en reste. En juin 1914, le vicaire apostolique pour l'Afrique Centrale, Mgr Geyer reçut la première autorisation de faire un passage à Ngaoundéré, sous la condition de cacher le motif de son voyage qui était de considérer les possibilités de commencer une oeuvre missionnaire dans l'Adamaoua. Mais, cette autorisation n'eut pas de suite à cause de la guerre
Il faut signaler qu'avec les fonctionnaires et travailleurs indigènes sous l'administration coloniale, les catholiques s'installaient peu à peu dans la ville malgré les problèmes qu'ils rencontraient. Pierre Mëbë, diplômé de l'École Normale (École Supérieur des pères Pallotins Einsielden, de Buea, pour la formation des catéchistes), fut moniteur-catéchiste dans la ville de Ngaoundéré en 1923. Il fait état de ces problèmes dans un cahier de souvenirs à l'intention d'Yves Plumey, écrit le 9 avril 1961 :
Je trouvais à Ngaoundéré des moniteurs et leurs femmes catholiques, des soldats Yaoundé, Wouté, Sanaga, baptisés à Fernando Poo avec leurs enfants. Je commençais à les réunir le dimanche pour réciter le chapelet. Je traduisais les épîtres et les explications des évangiles dans le livre Goffiné que Monseigneur Vogt m'avait envoyé. Mais tout cela, je le faisais en privé. Heureusement, le Révérend Père Pédron vint de Berbérati pour acheter des boeufs. Je lui avais soumis cette question qu'il nous est défendu de pratiquer publiquement notre religion catholique.
C'est donc le R.P. Pédron qui, après avoir rencontré l'administrateur Portales, permet aux catholiques de pratiquer leur culte en toute liberté. Il organise aussi les quelques catholiques pratiquants de Ngaoundéré en une véritable association chrétienne avec comme catéchiste, Pierre Mëbë ; secrétaire, Henri Nkoulou ; et comme surveillant, Marc Omgba. Tous, à en juger par leurs noms, originaires du Centre. Ces premiers fonctionnaires vont poser les jalons de la mission catholique dans la ville de Ngaoundéré. Lorsque la préfecture apostolique de Foumban sous la direction de Mgr Bouque se voit confier la région du Grand-Nord, c'est le R.P. Lequeux qui, pendant 4 ans, de 1942 à 1946, va poursuivre l'oeuvre missionnaire commencée à Ngaoundéré, avec des passages tous les mois, jusqu'à l'arrivée des Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.)
La mission au Nord-Cameroun et au Tchad a été confiée aux O.M.I. par la Congrégation de la Propagation de la Foi du Vatican, dans une lettre de Mgr Constantini adressée à Hilaire Balmès, vicaire général des O.M.I., le 21 mars 1946
Les veillées de prière trouvent leur importance dans la croyance que les esprits maléfiques agissent de nuit. « Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens
Il est conseillé, pendant la nuit, de prier pour le combat spirituel, afin de faire face au péché et de le refouler. Ainsi, entre minuit et 3h du matin, les prières conseillées sont les suivantes : la protection de Dieu ; contre ceux qui nous veulent du mal, contre le clavier satanique, contre tout jugement en cours, contre l'héritage des sectes ésotériques
À cela, nous pouvons ajouter les différentes célébrations qui ont lieu dans la nuit. Trois fois par an, les catholiques célèbrent des messes de nuit : pour le réveillon de Noël, afin de marquer l'attente de la naissance du Christ Sauveur
Au regard de ce qui précède, la nuit est pour le chrétien catholique un moment de méditation, de prière et de combat contre les esprits mauvais. Il faut ajouter à cela l'aspect de l'attente que ce soit à Noël, ou à Pâques. Ces aspects sont aussi pris en compte par les "églises de réveil", qui sont à l'observation, généralement bâties par des transfuges du Catholicisme.
En dehors des peuples anciennement installés sur le plateau de l'Adamaoua, à savoir les Mboum, les Gbaya, les Dii, soumis par les Foulbé, les premières populations camerounaises qui se sont retrouvées dans la cité de Ngaoundéré étaient pour la plupart des esclaves. En effet, les Lamibé de Ngaoundéré ont bâti leur pouvoir en conquérant les villages environnants, en razziant et en pillant
Il faut noter que l'administration allemande est l'un des moteurs de l'immigration dans la cité de Ngaoundéré. À leur arrivée, ils vont entrer de force dans la ville après plusieurs jours de siège. Le mur de fortification qui entourait la ville sera détruit. Non par les Allemands tels que certains témoignages le relèvent, mais par les populations locales elles-mêmes. En effet, avec l'entrée de ces Européens et leurs coups de feu, les populations dans leur fuite, vont briser certaines parties du mur. Ces dernières ne seront jamais reconstruites et c'est ainsi que le mur va finalement disparaître
Les premiers sudistes que l'on retrouve à Ngaoundéré semblent être les Bamiléké
Les sudistes seront appelés à Ngaoundéré pour servir principalement dans l'administration, dans l'éducation, la santé et l'agriculture. Même si leur apport à partir de 1952 dans la construction est moins important du fait qu'ils ne s'adonnaient que très peu à ces travaux
Parmi les premiers Africains non-Camerounais arrivés à Ngaoundéré, les communautés d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale sont certainement les plus importantes.
Les communautés d'Afrique de l'Ouest ont été depuis très longtemps en contact avec les Foulbé. Il faut rappeler que tous les Foulbé sont originaires de l'Afrique de l'Ouest avec une souche arabe. Ainsi, les premiers ressortissants de cette zone de l'Afrique à s'installer dans la ville de Ngaoundéré étaient les Haoussa et les Kanouri. Leur installation semble effective dans l'ancienne cité dès le XIXe siècle en même temps que la conquête de ce territoire par les Peul
Depuis le XVIIIe siècle, les Haoussa partaient du Nigeria et parcouraient le Nord-Cameroun, s'infiltrant dans les Hauts-Plateaux de l'Ouest Cameroun jusqu'au Centre, en se soumettant aux chefs locaux. C'est sans doute une des raisons qui explique que les populations du Sud-Cameroun, jusqu'aujourd'hui, continuent de considérer comme Haoussa toute personne issue de la zone septentrionale du pays. En effet, parmi les premiers commerçants ambulants avec lesquels elles ont été en contact, on dénombre les Haoussa.
Par ailleurs, Ousman Dan Fodio et son lieutenant Adama font recours aux Haoussa et aux Kanouri pour renforcer la cavalerie peule. Avec la prise de Ngaoundéré par Ardo Ndjobdi, les commerçants Haoussa et Kanouri feront de cette cité un grand comptoir d'esclaves, commerce qui permettait au lamidat de vivre dans une certaine opulence en payant au prix fort les marchandises qui lui étaient proposées
L'installation des Haoussa et des Kanouri s'est faite progressivement. Les principales raisons étaient : le commerce, l'enseignement des préceptes de l'Islam, ou simplement pour répondre aux sollicitations du lamidat, de mettre à son service leurs talents d'occultisme. À l'intérieur de l'ancienne cité, ils créent le Quartier Haoussa, situé à l'Est du palais du Lamido.
Notons que les Kanouri sont aussi originaires de Boundang comme les Foulbé de Ngaoundéré. Il faut dire qu'ils voyageaient presque toujours ensemble. Et lorsque Ndjobdi envoya la première expédition de Foulbé en mission de reconnaissance sur le plateau de Ngaoundéré, il lui enjoignit quelques marabouts à savoir Maloum Moungouma, Maloum Aliyam, Maloum Djetawa, Maloum Ibrahima, Maloum Kadir, Maloum Mouktamou, Maloum Moustapha, Maloum Moussa, Maloum Firna, et Maloum Youssoufa. Leur rôle était d'établir la première mosquée dans la nouvelle localité. Par la suite, ils créent le quartier Maloumri. Les Kanouri, conduits par un chef du nom de Korma, vont aussi créer le quartier Kormari
Ces premières vagues d'immigrés venant d'Afrique de l'Ouest, ont ouvert la voie à d'autres migrations, cependant plus tardives. En effet, les commerçants eux, avaient continué leurs rotations saisonnières. Mais avec les indépendances, les pays d'Afrique de l'Ouest ont connu un certain nombre de problèmes politique, économique et social. Les Nigériens et les Maliens par exemple fuient les dictatures militaires en vigueur dans leurs pays. La guerre civile (1966-1970) au Nigeria fera augmenter le nombre de ses ressortissants dans la ville. Il faut ajouter aux communautés suscitées, les Burkinabé, les Ghanéens, et les Togolais. Tous ces étrangers, en majorité des hommes au départ, s'installent aux quartiers Tongo, Aoudi, Bali, et Joli-Soir.
Les communautés d'Afrique Centrale quant à elles sont depuis très longtemps en contact avec celles de Ngaoundéré. Mais, c'est aussi avec les problèmes post indépendances que leur nombre augmentera dans la ville. Il n'est pas un secret que l'Afrique contemporaine apparaît comme l'un des continents les plus instables de la planète. Depuis les années 60, les conflits n'ont pas cessé d'un bout à l'autre du continent
Tout d'abord en ce qui concerne le Tchad, il faut dire que c'est avec les évènements de 1979 et la bataille de N'Djaména, ensuite le retour de Hissène Habré, que le territoire tchadien est devenu le théâtre de plusieurs affrontements. Cette situation en territoire tchadien a même valu à cette communauté le sobriquet de « rescapé » (Dadi-Kartou en fulfulde)
La prise du pouvoir par Hissène Habré en 1982, lui-même renversé par Idriss Déby en 1990, la flambée des violences, des exactions et des règlements de compte ont contribué à faire sortir massivement les Tchadiens de leur pays. Aujourd'hui encore, le Tchad est le lieu de rébellions répétées et à intermittence surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans le pays durant la décennie 1990. Sans oublier que sous le règne d'Hissène Habré, les armes circulaient parmi la population assez facilement et favorisaient la chasse aux sorcières
Le Cameroun et le Tchad entretiennent des relations de coopération depuis aussi longtemps que remonte la colonisation. C'est aussi l'un des pays à véritablement profiter du chemin de fer qui relie Ngaoundéré à Douala. Le transit des marchandises, les échanges commerciaux, le transport, ont facilité depuis 1974 l'installation des Tchadiens dans la ville de Ngaoundéré. C'étaient donc au départ, des commerçants, des transporteurs, des travailleurs, des chauffeurs et des mécaniciens. La guerre a contribué à faire entrer d'autres types d'individus, bien moins nantis et qui se livrent à toute sorte d'activités (prostitution, banditisme...), sans oublier l'ouverture de l'université de Ngaoundéré qui accueille une importante communauté tchadienne.
Les Centrafricains quant à eux vivent des tensions politiques marquées par des coups d'État à répétition. Depuis 1964, la R.C.A. a connu 4 coups d'État, en 1965 avec Bokassa qui chassa David Dacko, et s'autoproclama empereur, en 1979 avec le retour de David Dacko qui chassa à son tour Bokassa ; André Kolingba renversa ensuite David Dacko en 1981. Et plus récemment en 2004, François Bozizé a pris le pouvoir au détriment d'Ange Félix Patassé.
De 1996 à 1998, l'on a pu décompter 3 mutineries en Centrafrique, sans oublier les grèves, et les répressions sanglantes dans les prisons de Berengo et de Ngaraba
Que ce soit la communauté tchadienne, ou celle centrafricaine, elles se sont, au fil du temps, organisées avec des chefs de communautés reconnus par l'administration. Les musulmans de celles-ci ont pu très aisément se fondre dans la masse en adoptant un mode de vie islamo-peul. Pour les autres ils vivent pour la plupart dans les quartiers populaires tels que Baladji ou Joli-Soir. Les centrafricains ont plusieurs associations dans la ville et une cellule de prière sous le couvert de l'Église Luthérienne, une des deux tendances religieuses qui se sont installées à Ngaoundéré grâce aux migrations européennes et américaines.
C'est à partir de 1892 que l'on retrouve les traces des premiers européens qui sont passés par la ville de Ngaoundéré. Dermais présente bien ces différents passages.
Des Européens y [à Ngaoundéré] ont pénétré à plusieurs reprises. Monsieur le Lieutenant de Vaisseau Mizon y a séjourné du 4 au 29 janvier 1892. Monsieur Ponel, Administrateur Colonial, envoyé en 1893 par Monsieur de Brazza auprès du sultan Jouveoro à Yola, traversa Ngaoundéré à l'aller et au retour de son voyage. Les deux allemands, Von Uchtritz et Passarge sont restés 9 jours dans le voisinage de la ville, en janvier 1894. Et enfin, quelques mois après, Monsieur Goujon, Administrateur Colonial y a fait un séjour prolongé.
Même si nous savons avec Ketil Fred Hansen, que la mission Deutsche Kamerun-Komitee conduite par le Dr Passarge est effectivement entrée dans la cité de Ngaoundéré et ne se sera pas contenté de rester « dans le voisinage ». Arrivée dans la cité le 28 janvier 1894, elle est reçue par le lamido Mohammadou Abbo (1887-1901)
Ces premiers explorateurs augureront la prise de la cité par les Allemands. Ceux-ci y arrivèrent après avoir pris Yoko et Tibati, tuant beaucoup de personnes. Il s'agissait de deux ou trois Blancs suivis d'une vingtaine de soldats tous armés de fusils. Face au refus du lamido de se soumettre, ils donnèrent l'ordre de tirer sur la population en progressant vers le palais du lamido. Ils le tuèrent lorsqu'il tentait une sortie vers-le sud. C'est à cette date là (1901), que la muraille fut détruite à cause de la fuite des populations qui pour la première fois, entendaient des coups de fusils et surtout à cause du massacre qui s'en suivi.
C'est en la faveur de la première guerre mondiale que les Français arrivèrent à Ngaoundéré en 1915. Le mandat de la S.D.N. (Société Des Nations) leur sera confié le 22 juillet 1922. Ils restèrent au Cameroun jusqu'à l'indépendance en 1960.
Dans l'histoire de la ville de Ngaoundéré, nous retrouvons parmi les grands commerçants et les transporteurs des Levantins. Il s'agit d'individus originaires des pays du Levant
L'arrivée des Libanais et des Syriens dans la ville de Ngaoundéré se serait déroulée en deux phases, celle allant de 1941 à 1965 et celle à partir de 1975
En effet, ces deux pays n'ont cessé de connaître des guerres. De part leur situation stratégique ouverte à la mer rouge, ils étaient des pôles stratégiques du commerce. Avec l'effondrement de la Syrie et la prise de pouvoir des Abbassides en l'an 750
La Syrie va passer entre les mains de plusieurs puissances étrangères : les Mamelouks (1303-1516), les Turcs ottomans (de 1516 à 1916), et enfin les Français à partir de 1916 avec les accords secrets entre Français et Anglais, accords de Sykes-Picot, qui situent la Syrie à l'intérieur de la zone d'influence française. Les soldats du général Gouraud, face à l'hostilité de l'émir Fayçal, entre dans la ville de Damas le 25 juillet 1920, avec comme argument de poids, le mandat de la Société Des Nations
C'est avec cette annexion que les problèmes de la Syrie moderne commencent véritablement. Les premières années de l'occupation française furent assez calmes. Mais, dès 1925, éclate la révolte du Djebel Druze, conduite par le Sultan pacha Al-Attrache, et qui peu à peu s'étend à tout le pays. Elle a pour principales causes l'opposition des dignitaires au mandat, et l'absence d'institutions réellement représentatives du haut-commissariat. Cette révolte conduira aux bombardements de Damas par deux fois, en octobre 1925 et en mai 1926
En 1930, l'assemblée constituante est dissoute et le haut-commissaire donne, de sa propre autorité une constitution à la Syrie. Toute activité parlementaire est indéfiniment suspendue en 1934
Les principales familles libanaises que l'on peut recenser dans la ville de Ngaoundéré sont : Omaïs, Kairy, Nassif, Fayed, Zattar, Dabadji, Damien. Si elles s'installent avec femmes et enfants, elles investissent dans le commerce d'objets divers, dans l'exploitation forestière et aurifère, dans le transport des marchandises et dans les boulangeries.
Il ne serait pas superflu de penser que deux grandes vagues de changement ou de modernité ont marqué la région qui aujourd'hui est connue comme étant la ville de Ngaoundéré. En effet, après l'installation des Mboum, le premier changement intervient avec la conquête de ce territoire par les Peul, et le second par l'arrivée des Européens et tout ce qui suivra, colonisation, indépendance, migrations, etc.
Avec le Jihâd d'Ousman Dan Fodio et les campagnes guerrières qui l'ont marquée, les Peul occupent une grande partie du septentrion camerounais. Dans leur stratégie d'installation et d'administration, ces conquérants accélèrent le brassage ethnique et apportent des institutions et des traits culturels nouveaux. Ainsi, va se créer un « phénomène subtil d'acculturation, d'intégration ethnique et culturelle.
Le premier moment de "modernisation" apparaît donc avec la conquête de Ngaoundéré par les Foulbé et la transformation culturelle qu'ils y occasionnent. On peut déjà y voir une certaine modernité car en effet, le moderne implique un passage d'un état ancien vers un état nouveau. Il s'agit d'y voir l'impulsion « de réalisations prodigieuses et rationnelles dans la configuration actuelle des cadres de vie de tout un chacun.
Le second moment, celui qui est à l'observation, à la base de la situation actuelle de la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré, est la prise de cette cité par les Allemands. Depuis la prise de Ngaoundéré en 1901, les changements n'ont cessé de s'opérer dans la vie de cette ville de manière générale et dans celle de la nuit de manière spécifique.
Tout d'abord, les esclaves étaient utilisés pour les travaux champêtres jusqu'à cette date. Or, la colonisation va mettre fin aux razzias. Froelich rapporte que sous le règne du Lamido Issa Maïgari (1904-1922), une dernière expédition contre les Laka fut menée discrètement sous le commandement de Djabo Sambo, qui ramena des esclaves. Cette expédition fut appelée la « guerre sans tambour », (danebaya)
Dépourvus d'esclaves et dédaignant les travaux champêtres, les Foulbé de l'Adamaoua vont se verser dans l'exode rural. Il concerne surtout les jeunes qui avaient grandi jusque-là dans une "société du loisir"
- Le fait de ne plus vouloir se plier aux travaux de la brousse pénibles et dégradant ;
- Le reproche fait par les jeunes aux anciens de ne pas vouloir les récompenser de leur travail de gardiennage de bétail. Or, de l'autre côté, les anciens leurs font le reproche de dilapider celui-ci et de vouloir seulement l'argent qu'il procure.
- L'épizootie de peste bovine de 1928, qui fait perdre beaucoup de bêtes aux pasteurs Foulbé, contraignant les jeunes à aller chercher du travail dans la ville
Cet exode rural aura pour effet d'augmenter la population de jeunes sans emploi dans la ville. En effet, ceux qui arrivent des villages, généralement, ont des rêves plein la tête mais ne savent rien faire. Ils se muent donc en mototaximen, en taximen ou tout simplement en vendeurs ambulants, pour ceux qui ont le plus de chance. Pour les autres c'est très souvent le banditisme et sa spirale de passages en prison. Il faut ajouter que, ces jeunes qui s'adonnent à l'exode rural sont à la recherche de conditions de vie meilleure. Ils sont donc près à tout pour vivre mieux que d'où ils viennent. Boutrais montre que c'est à partir des années 1930 que les jeunes Foulbé commencent à délaisser la brousse et le bétail pour s'installer à Ngaoundéré, ville qui commençait de plus en plus à se moderniser
Lancée dans cette vague évolutive, la cité de Ngaoundéré sort lentement mais sûrement de la tradition. Le fulfulde, langue dominante ici laisse peu à peu place au français avec la création des premières écoles. Malgré les réticences des autochtones vis-à-vis de la nouvelle école, celle des «Blancs». En effet, dans un contexte de forte islamisation, la nouvelle école était considérée comme le vecteur de la religion chrétienne.
La rencontre avec les Européens fut d'abord marquée par une sympathie mutuelle avant d'évoluer vers une méfiance réciproque presque instinctive pour finalement se transformer en un conflit ouvert embrasant toute la région [...]. L'administration coloniale était alors perçue par les chefs musulmans comme le bras séculier de l'église chrétienne venue combattre l'Islam jusque dans leur pays. Cette perception du christianisme par les musulmans est à la base du refus de l'école du Blanc que ces populations ont entretenu tout au long de la période coloniale et qui a laissé des séquelles bien après la fin de la colonisation.
L'histoire de Mohammadou Djaouro est assez illustrative de cet état d'esprit
Un jour, jouant tout seul dans une voiture abandonnée à l'endroit aujourd'hui connu sous le nom de Carrefour Mini-Mode, il est appâté par un des serviteurs du lamido (les Dugari) qui était chargé de capturer les enfants et de les amener à l'école. Il lui proposa un beignet. Intéressé par la proposition et alléché à l'idée d'avoir un beignet, il accourut auprès de l'individu. Celui-ci le tint par la main et commença à l'entraîner. Constatant que la distance se faisait longue de plus, il voyait au loin un groupe d'enfants déjà capturés, il comprit ce qui se passait. Pris de panique, il dit au serviteur qu'en tout cas, il ne voulait plus de « ce beignet-là !». À ces mots, l'homme l'agrippa plus fortement et sortit le fouet dont il était muni. C'est ainsi qu'il se retrouva inscrit à « l'école des Blancs ».
De retour chez lui, il trouva les femmes de son grand-père en pleurs. Même son grand-père, pourtant d'un naturel réservé, avait les yeux humides : « son petit fils irait en enfer ». Mais il y avait encore de l'espoir. En effet, un homme au lamidat était chargé de recevoir ceux dont les enfants étaient capturés, et qui voulaient négocier leur "libération"
À l'instar de Mohammadou Djaouro, la jeunesse de Ngaoundéré commence justement à se moderniser grâce à la nouvelle école. Mbengué Nguimé souligne qu'il se crée une différenciation comportementale entre les élèves de l'école coranique, fleurons de la tradition, et les élèves de l'école moderne, celle des Français. Les premiers considérant les seconds comme des vendus et des égarés. Même si ce mépris est réciproque, il souligne cependant la scission qui se met en place à cause de la modernité. En effet, les jeunes commencent de plus en plus à ressentir un amour pour la France. « La jeunesse moderne aspire à un meilleur devenir, en se référant au statut socioprofessionnel des premiers « évoluées ». Ses préoccupations matérielles relèvent aussi des perspectives d'émancipation énormes et quasi satisfaisantes qu'offre la formation à l'européenne dans une région où les scolarisés sont appelés à remplacer les colonisateurs européens. »
L'école française, dont la première est crée à Ngaoundéré en 1917
Tout cela nous permet de comprendre que le but que s'était fixé l'administration française à travers la scolarisation, fut véritablement atteint. En effet mettre fin à l'emprise de la tradition religieuse sur les populations était dans une large mesure l'objectif de la nouvelle école française. « L'étude du français est le meilleur moyen qu'on puisse employer contre la fanatisme [religieux] et l'expérience nous enseigne que les musulmans qui parlent notre langue nous causent moins de préjudice que ceux qui ne connaissent que l'arabe. »
Une autre conséquence de l'école française sera la perte de l'autorité traditionnelle. La nomination de Ndoumbé Oumar, l'un des produits de cette nouvelle école, en 1958 comme maire de Ngaoundéré n'arrangera pas les choses. Mboum de Ngaoundéré, chrétien islamisé mais tout de même considéré comme un serviteur par les Foulbé, sa nomination va lui conférer un pouvoir plus grand que celui du Lamido. L'une des mesures qu'il devra exécuter sera la fermeture de la prison du lamidat. Jusque-là, il existait une prison dans le lamidat, qui permettait de réguler les comportements des habitants
Si avant l'indépendance, il existait 14 services administratifs, le nombre de fonctionnaires va presque tripler après
La gare va faire émerger de nouvelles habitations et un nouveau quartier (Gadamabanga). Un camp Régi est construit près de la gare au quartier Sabongari, il est réservé aux employés de la compagnie des chemins de fer, avec 70 logements pouvant accueillir 300 personnes en moyenne, c'est-à-dire 4 personnes par maison. Par ailleurs, des métiers telle que la manutention, feront naître un exode rural continu des campagnes de l'Adamaoua à l'instar de Meiganga, Tibati, Tignère et Banyo. La conséquence à cette évolution sera la construction de nouvelles habitations au quartier Madagascar.
La gare ferroviaire aura permis une sérieuse évolution de la population. Ainsi, le 1er Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H.) de 1976 estimait la population à 38 800 âmes. Le 2e Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H.) de 1987, à 78 000 et les projections pour l'année 2007 à 190 000
C'est en effet en mai 1977 que quatre centres universitaires sont créés par l'État camerounais. Il s'agit de Douala, Dschang, Buea et Ngaoundéré. Jusque-là, la seule véritable université d'État était celle de Yaoundé. Cependant le centre universitaire comptait à l'époque une seule école : l'École Nationale des Industries Agroalimentaires du Cameroun (E.N.S.I.A.A.C.). Elle fut créée par l'arrêté n°433/CAB/PR du 4 octobre 1982 et ouvrit ses portes le 15 novembre 1982. Son site est à Dang, dans une zone périphérique de la ville de Ngaoundéré, ce qui a permis une extension rapide de la ville. Et en 1992 est créée l'université de Ngaoundéré.
Notons que le centre universitaire et plus tard l'université, draineront quantité de personnes dans la ville. Déjà pour la construction des infrastructures devant abriter l'institution, et ensuite par les étudiants qui s'y installent. Ainsi, durant l'année académique 1982-1983, le centre universitaire comptait 82 étudiants. L'année suivante, ces effectifs ont presque triplé passant à 237. En 1991-1992, au moment de la création de l'université, nous avons 306 étudiants, avec un pic de 563 l'année précédente
La création de ces différentes institutions à l'extérieur de l'ancienne cité de Ngaoundéré, aura pour conséquence la naissance de nouveaux corps de métier tels que les taxis et les mototaxis. Ce d'autant plus que l'université ne fera qu'accroître la clientèle avec en 1993-1994 : 441 étudiants et dix ans plus tard 9774
Cet afflux de personnes fera naître le quartier de Dang avec une population essentiellement estudiantine. Il représente aussi une opportunité d'affaire pour les investisseurs dans l'immobilier.
Ce qui précède nous permet de constater que les migrations apportent des éléments nouveaux dans la ville de Ngaoundéré. Il est indéniable qu'un individu est la représentation même de son milieu et le reflet de la culture qui l'a fait grandir et l'a socialisé. Ces nouvelles populations vont permettre une certaine rupture avec l'hégémonie peule. Plus encore, elles aideront aux modifications de la vie de nuit, même si cela n'est s'est pas passé sans heurts, en témoigne la création du quartier Baladji.
Certes Baladji n'est pas le premier quartier construit à l'extérieur de l'ancienne cité de Ngaoundéré. En effet, le quartier administratif avait déjà été fondé par les administrateurs Allemands, en marge de l'ancienne cité. La ville de Ngaoundéré densément peuplée à l'arrivée des Allemands, excluait l'installation des Européens en son sein, la seule solution possible fut celle qui avait primé en Afrique du Nord, c'est-à-dire la construction d'une nouvelle ville européenne complètement à l'écart de la ville ancienne
D'autre part, il faut noter l'installation à Ngaoundéré des missionnaires norvégiens en mars 1925, après un premier passage problématique de la Sudan Mission dans la zone en 1923
Ces populations développent de nouvelles formes d'activités qui leurs permettront de vivre. Ainsi se déploient les débits de boisson en tout genre, des maisons de joie, des circuits et autres gargotes où tout a un prix. La vie de nuit n'en sera que chamboulée. L'extension du quartier Baladji fera naître tout à côté le quartier Joli-Soir, qui n'en est que la continuation de sur le plan comportemental et ethnique. Ainsi que le quartier Baladji II, qui sera réservé aux résidences de quelques nantis de la ville ; bien avant le quartier Haut Plateau créé en 1994.
Par ailleurs, ces communautés auront un impact considérable à maints titres. Tout d'abord sur le plan culturel, elles véhiculeront avec elles de nouvelles pratiques religieuses ; ou simplement faciliter l'intégration de celles-ci dans la ville. En effet, le catholicisme par exemple, au moment de l'arrivée d'Yves Plumey, s'est fortement appuyé sur les populations du Sud pour la vulgarisation de son idéologie, avec des moniteurs catéchistes comme Pierre Mëbë dont nous avons déjà parlé. Et l'augmentation de la population des ressortissants du Sud n'arrangera pas vraiment la menace qui pesait sur l'Islam, jusque-là religion la plus influente dans la région. D'autre part, les Dii, les Gbaya, et les Mboum, originaires de l'Adamaoua, n'étaient pas encore tout à fait convertis à l'Islam. Cet état de chose laissait donc le champ libre aux différentes religions chrétiennes que sont le protestantisme, représenté par la mission norvégienne luthérienne, et le catholicisme romain, avec la mission Tchad-Cameroun des O.M.I. Ainsi, l'essentiel de leurs ouailles se comptait à l'intérieur de ces populations du Sud et des quelques non convertis à l'Islam de la région de l'Adamaoua.
Ajoutons à cet aspect culturel des comportements nouveaux. En effet, les sudistes sont organisés en sociétés dans lesquelles le chef n'a pas autant d'importance que dans les sociétés du Nord. Ainsi, vouloir les soumettre à une autorité aussi rigoureuse était oeuvre délicate. Dans le camp Baïladji qui leur est attribué, ils pourront enfin laisser éclater leur véritable nature, faite de liberté, sinon de libertinage. Ce qui va se propager au quartier Joli-Soir. Voici ce qu'en dit un journal local :
Il est 19 heures. Nous sommes au carrefour Jean Congo, en plein «Joli Soir». Pour un premier samedi du mois, les nombreux bars et buvettes affichent pleins. Et ce ne sont pas les clients qui manquent pour combler les éventuels vides. Ce n'est plus un secret pour personne, pour quiconque veut prendre du bon temps dans la ville de Ngaoundéré, il n'y a pas mieux que le quartier Joli-Soir. Populaire et populeux à la fois, Joli Soir s'est forgé au fil des années une belle réputation de grand carrefour de la joie.
Il faut préciser tout de même que dans cet élan de mutations, il ne s'agit pas uniquement des populations du Sud. On y retrouve aussi celles du Grand Nord et des communautés africaines. Elles se sont spécialisées dans la vente des boissons locales, bili bili, arki...qui font la joie des consommateurs de tous âges et à toutes heures.
Les communautés étrangères de la ville de Ngaoundéré représentent un maillon important dans la vie en général et dans celle de la nuit en particulier. Tout d'abord, il faut dire que c'est sous l'impulsion des étrangers que la ville s'ouvrira aux influences extérieures. En effet, avec la prise de Ngaoundéré par les Allemands, la cité perd sa muraille protectrice et par là même son inviolabilité. C'est aussi cette perte du pouvoir par les autorités locales au profit des Européens et plus tard de l'administration nationale qui motivera les mutations structurelles de la vie de nuit. La nécessité de faire naître une nation, concept qui se veut assimilateur de toutes les parties sociales d'un État, obligera ainsi les Foulbé à laisser une certaine liberté d'action aux nouveaux peuples qui arrivent.
L'impact des communautés étrangères peut se lire de manières différentes avec le temps. Les Tchadiens par exemple étaient assez pauvres au début de leur migration vers le Cameroun au milieu des années 1970. Comme nous l'avons souligné plus haut, ils s'attèlent au travail de transporteurs, de mécaniciens (réparateurs de pneus ou ferrailleurs) ou simplement de gardiens de nuit. Les femmes permettront aussi le développement du secteur informel avec le brassage de la bière de mil et la vente des condiments, parfums et produits de beauté. Leur état de pauvreté a contribué à rendre disponible dans la ville une main d'oeuvre pour des services en tout genre. « En général, nous dit Saïbou Issa, les réfugiés furent employés à des travaux agricoles et de construction ainsi qu'à des tâches domestiques. Il s'agissait d'une main d'oeuvre abondante, laborieuse, disponible et bon marché. »
Cette entrée massive des populations d'un pays en guerre implique aussi la recrudescence de nouvelles formes de banditisme, pouvant entraîner une contamination sociale au niveau des jeunes camerounais.
Il n'est plus rare aujourd'hui de recueillir des témoignages d'étudiants qui disent avoir été menacés d'une arme à feu par un Tchadien. En effet, les différents conflits au Tchad ont permis une perméabilité des frontières entre ce pays et le Cameroun, à tel point que les armes à feu se répandirent dans une population qui très souvent, à cause des horreurs de la guerre, a perdu le minimum d'humanité qui empêcherait un individu de tuer. Il apparaît que, selon le marchandage et la valeur de l'arme proposée, les prix variaient de 1000 FCFA, pour un pistolet automatique à 25 000f.cfa, pour une Kalachnikov
Généralement, lorsque les réfugiés arrivaient au Cameroun, ils n'avaient strictement rien et devaient chercher des moyens de survivance. Ainsi, que ce soit le tchadiennes ou les centrafricaines, et les nigérianes s'en sont mêlées, ont chacune à leur niveau contribué à la dépravation des moeurs. Il fallait trouver un repas à n'importe quel prix. Des jeunes filles, des veuves ou des femmes seules se livrèrent massivement dans la prostitution faute de mieux.
Notons aussi que, de nos jours, il s'est développé à Ngaoundéré une nouvelle forme de bourgeoisie tchadienne, issue des retombées de la manne pétrolière, et qui contribue à l'augmentation des prix de l'immobilier. À Dang par exemple, pour une chambre qui au départ coûtait 10 000 F.cfa., ils sont capables de payer 5 fois plus, et cash même si la chambre est déjà occupée. Cette surenchère de l'immobilier pose d'énorme problème de logement aux étudiants camerounais qui, eux, ne peuvent suivre le rythme.
Cependant, si nous parlons de Ngaoundéré comme d'une ville qui vit entre tradition et modernité, c'est qu'il demeure une tranche de la société ancrée dans la tradition et qui n'a pas été touchée par la modernité. En effet, il existe une distinction claire entre les quartiers de l'ancienne cité et les nouveaux quartiers. Les premiers se caractérisent par leurs habitations semi-modernes, c'est-à-dire des maisons traditionnelles avec un peu de ciment pour les solidifier. On y remarque le manque d'éclairage et l'absence se bars. Ici, les activités cessent quasiment à la tombée de la nuit. Tout au plus peut-on remarquer des femmes qui vont d'une maison à l'autre, ou des hommes installés dans un salon, assis sur des tapis, la porte ouverte, passant la soirée devant des tasses de thé. Ce qui n'est pas le cas des nouveaux quartiers qui prennent vie en quelque sorte dans la nuit.
En définitive, les immigrés ont grandement contribué à la modification socioculturelle de la ville. Avec l'ouverture par les Libanais des salles de cinéma, des boulangeries, et des stations services. Les Tchadiens passent aussi pour de très bons clients dans les boîtes de nuit de la ville. Mais tout cela a des revers, criminalité, banditisme et dépravation des moeurs. Qu'à cela ne tienne, les étrangers ne sont pas les seuls acteurs de la vie de nuit.
CHAPITRE II : LES TRAVAILLEURS DE LA NUIT
IV. TOPONYMIE DES LIEUX D'ACTIVITÉS DE LA NUIT
La toponymie est la science qui étudie les noms de lieux (toponymes). Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, mais aussi leurs transformations au fil des siècles
En observant attentivement la carte touristique (page suivante) de la ville de Ngaoundéré, on peut remarquer que la plupart des services publics sont situés au centre ville. Les bars, boîtes de nuit, restaurants modernes, et bars sont situés à l'extérieur de l'ancienne cité essentiellement. L'emplacement géographique influence le choix du nom donné à ces commerces en fonction de la clientèle susceptible de s'y récréer. Au Centre Commercial, les noms sont assez européanisés, en fonction des premiers propriétaires qui étaient soit Libanais soit Européens, et aussi à cause de la clientèle constituée des fonctionnaires de la ville, des hommes d'affaire, des administrateurs et des touristes.
On retrouve donc ici une clientèle assez selecte. Le nom du bar ou du restaurant doit donc être la marque du sérieux de l'établissement commercial. On peut ainsi citer les restaurants Coffee Shop, Delfood, les snacks bars restaurants Marhaba (nom arabe), La Plazza, Le Saphir, Adamaoua Loisirs. On peut aussi citer du côté de l'E.H.T. CEMAC à Socaret, le bar Climat d'Afrique. Ces bars et restaurants, de par leurs infrastructures attirent une clientèle importante parmi les personnes qui veulent se mettre à l'aise tout en parlant affaire, sans avoir à se mélanger à la "populace". Et les prix qui y sont pratiqués sont aussi un baromètre qui permet de tamiser les clients les moins nantis. Ceux-ci se retrouvent à Baladji I ou à Joli-Soir, où les noms sont l'expression du milieu mais aussi du type de services proposés.
Il est important de rappeler que les quartiers Baladji et Joli-Soir ont été fondés avec les différentes vagues migratoires qui ont vu s'installer les populations du Sud du pays dans la ville de Ngaoundéré. Ce qui est aujourd'hui connu sous le nom de Joli-Soir était au départ le Camp Boucarou, l'occupation de cet espace est plus ancienne que sa dénomination. Il est habité par les Mboumbabal (Laka, Sara, Gambaï, Bumpana), le long de l'axe principal actuel du petit marché jusqu'au carrefour Aladji Abbo. C'est en 1962 qu'interviennent les premiers tracés de la route par la mairie, ce qui aura pour effet de faciliter l'installation de cet espace jusque là réservé au cimetière des non-musulmans.
CHAPITRE III : LES PROBLÈMES LIÉS À LA VIE DE NUIT ET LES ACTIONS DES AUTORITÉS
IV. LES ACTIONS MENÉES PAR LES AUTORITÉS
Avec la destruction de la prison du Lamido et la mise sur pied d'un État Camerounais indépendant, la responsabilité de la sécurité et de la régulation des comportements dans la ville de Ngaoundéré échoient désormais à l'administration. Malgré tout, le Lamido fait de temps en temps recours aux marabouts de sa cour pour retrouver un bandit, ou stopper un comportement déviant (le cas des vols de sexe dans la ville en 2007). Il peut aussi oeuvrer par les conseils qu'il prodigue aux jeunes générations. Mais, pour véritablement mettre fin, sinon freiner les problèmes de la vie de nuit, il faut des actions fortes que seul l'État possède.
1. Les autorités traditionnelles
Il faut rappeler que sous l'administration coloniale, les pouvoirs des chefs traditionnels ont été considérablement amenuisés. Au cours de la période allant de 1884 à 1959 au Cameroun en général, ils n'étaient devenus que de simples subalternes de l'administration coloniale. Certes, «entre 1916 et 1919, période transitoire au cours de laquelle les troupes franco-anglaises étaient encore engagées dans la première guerre mondiale, leur autorité s'est renforcée davantage »
Ainsi, il apparaît que les autorités traditionnelles ont vu leur pouvoir diminuer avec la colonisation et par la suite, la mise en place de nouvelles structures administratives après l'indépendance après 1960. Mais, dans un contexte social où ils sont encore des leaders d'opinions, il importe de noter que leur action est, selon certains cas, plus énergétique que celle de la police ou des unités administratives. Le Lamido maitrise mieux le terrain et son action n'en est que plus efficace. En 2007, lorsque le Lamido Mohamadou Hayatou (1997- ), fils de Issa Yaya Maïgari, fêtait la 10e année de son accession au trône, un problème se posa dans la ville, celui des ``vol de sexes''. Face à l'incapacité des autorités administratives à mettre fin au phénomène, il a fallu faire recours au lamido qui a plus facilement pu identifier les auteurs de ces délits et y mettre un terme.
Des actions similaires sont souvent menées pour retrouver un bandit ou un voleur. Mais, l'action des autorités traditionnelles est aujourd'hui subordonnée à celle des autorités administratives. La prison du lamido ayant été détruite, il n'a plus de pouvoir de coercition sur les populations. Le décret n°77/245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles, modifié et complété par le décret n° 82/241 du 24 juin 1982, faisant de l'ensemble des chefs traditionnels des auxiliaires de l'administration centrale, rendent l'action des chefs traditionnels plus limitée. Les populations se tournent donc de plus en plus vers l'administration et la police.
2. L'administration
3. La police
CONCLUSION GÉNÉRALE
SOURCES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Chapitre 8 ANNEXE I: GUIDE D'ENTRETIEN DE MBALLA ROMIALD
Monsieur, ce questionnaire vous est adressé dans le cadre d'une recherche en Master d'histoire de l'Université de Ngaoundéré, sur le thème « la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré, de 1952 à 2009 ». Ceci dans le but d'en savoir un peu plus sur les cours du soir ADAMA que vous diriger. Merci de bien vouloir répondre aux questions suivantes :
· Noms et prénoms, âge (si possible) et ethnie
· Profession et qualité aux cours du soir ADAMA
· En quelle année vous êtes-vous installé dans la ville de Ngaoundéré ?
· En quelle année avez-vous fondé les cours du soir ADAMA ?
· Quelles sont les tranches horaires pendant lesquelles fonctionnent les cours du soir ?
· Existait-il d'autre structure du même type dans la ville de Ngaoundéré à ce moment-là ?
· Comment expliquez-vous le nom donné à ces cours ?
· Comment avez-vous choisi le site, est-ce le même qu'à la création ?
· Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés à ce moment-là ? Persistent-ils toujours ?
· Quels types de problèmes rencontrez-vous pendant votre période d'activité ?
· À quel type d'élèves avez-vous affaire ?
· Estimez-vous, par rapport à la situation actuelle des cours du soir dans la ville de Ngaoundéré, que vous ayez fait des émules ?
Chapitre 9 ANNEXE II: GUIDE D'ENTRETIEN DE TEMDE JOSEPH
Chapitre 10 ANNEXE III: GUIDE D'ENTRETIEN DE PATCHAMI GUY BERTRAND
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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"
Pythagore