La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à 2009( Télécharger le fichier original )par Nicolas OWONA NDOUNDA Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009 |
Notons que le centre universitaire et plus tard l'université, draineront quantité de personnes dans la ville. Déjà pour la construction des infrastructures devant abriter l'institution, et ensuite par les étudiants qui s'y installent. Ainsi, durant l'année académique 1982-1983, le centre universitaire comptait 82 étudiants. L'année suivante, ces effectifs ont presque triplé passant à 237. En 1991-1992, au moment de la création de l'université, nous avons 306 étudiants, avec un pic de 563 l'année précédente177(*).La création de ces différentes institutions à l'extérieur de l'ancienne cité de Ngaoundéré, aura pour conséquence la naissance de nouveaux corps de métier tels que les taxis et les mototaxis. Ce d'autant plus que l'université ne fera qu'accroître la clientèle avec en 1993-1994 : 441 étudiants et dix ans plus tard 9774178(*). Il apparaît selon la répartition des effectifs par régions en 2000-2001 que la majorité des étudiants de l'université de Ngaoundéré sont non originaires de l'Adamaoua, et représentaient près de 88,80 %179(*).Cet afflux de personnes fera naître le quartier de Dang avec une population essentiellement estudiantine. Il représente aussi une opportunité d'affaire pour les investisseurs dans l'immobilier.Ce qui précède nous permet de constater que les migrations apportent des éléments nouveaux dans la ville de Ngaoundéré. Il est indéniable qu'un individu est la représentation même de son milieu et le reflet de la culture qui l'a fait grandir et l'a socialisé. Ces nouvelles populations vont permettre une certaine rupture avec l'hégémonie peule. Plus encore, elles aideront aux modifications de la vie de nuit, même si cela n'est s'est pas passé sans heurts, en témoigne la création du quartier Baladji.Certes Baladji n'est pas le premier quartier construit à l'extérieur de l'ancienne cité de Ngaoundéré. En effet, le quartier administratif avait déjà été fondé par les administrateurs Allemands, en marge de l'ancienne cité. La ville de Ngaoundéré densément peuplée à l'arrivée des Allemands, excluait l'installation des Européens en son sein, la seule solution possible fut celle qui avait primé en Afrique du Nord, c'est-à-dire la construction d'une nouvelle ville européenne complètement à l'écart de la ville ancienne180(*). Par ailleurs, les subalternes sudistes de l'administration vont se voir attribuer quelques logements qui feront le «camp fonctionnaires».* 177 Mpoual, E., 2006, « Évolution des effectifs d'étudiants à l'université de Ngaoundéré de 1993 à 2004 », mémoire de maîtrise d'histoire, Université de Ngaoundéré, p. 9 * 178 Mpoual, E., 2006, p. 20 * 179 Idem, p. 29 * 180 Lamine, M., 2004, p.26 |
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