Prévalence de l'obésité abdominale et antibiorésistance chez les patients souffrant des infections entériques venus en consultation a l'hôpital Ad-Lucem de Mboudapar Yawalle GUISSERBE Université de Dschang - Master 2 Biochimie clinique 2019 |
DSCHANG SCHOOL 0F SCIENCES AND TECHNOLOGY UNITÉ DE RECHERCHE DE MICROBIOLOGIE ET DES SUBSTANCES ANTIMICROBIENNES (URMSA) PREVALENCE DE L'OBESITE ABDOMINALE ET ANTIBIORESISTANCE CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DES INFECTIONS ENTERIQUES VENUS EN CONSULTATION A L'HOPITAL AD-LUCEM DE MBOUDA SUJET : Mémoire soutenu publiquement en vue de l'obtention du Diplôme de Master en Biochimie Option : Biochimie Clinique Par : GUISSERBE YAWALLE Matricule : CM-UDS-16SCI1057 Licence en Sciences Pharmaceutiques Sous la direction de : KUETE Victor Professeur Année académique 2018-2019 Je soussigné GUISSERBE YAWALLE atteste que la présente thèse est le fruit de mes travaux de recherche effectués dans le Laboratoire de Biochimie, d'Hématologie et de Bactériologie de l'hôpital AD-LUCEM de Mbouda en collaboration avec l'Unité de Recherche de Microbiologie et des Substances Antimicrobiennes (URMSA), du Département de Biochimie de l'Université de Dschang, sous la direction du Professeur KUETE Victor. Cette thèse est authentique et n'a pas été antérieurement présentée pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit. L'auteur : Le.................................. GUISSERBE YAWALLE Le directeur : Le.................................. Professeur KUETE Victor (Professeur) Je dédie ce travail à Mon feu père YAWALLE MEUGUIRI et Ma mère MAGOU Rosalie Avant tout, je remercie le Dieu Tout Puissant pour m'avoir donné la force, la foi et de m'avoir permis d'arriver à ce stade. Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance et gratitude au Pr KUETE Victor, pour m'avoir accepté dans son équipe de recherche et d'avoir dirigé ce mémoire de master. Qu'il me soit permis de vous remercier pour votre encadrement scientifique, vos conseils précieux et pour m'avoir indiqué les bienfaits du travail en équipe. Toute ma reconnaissance pour l'excellent encadreur que vous avez été pour moi. J'exprime ma profonde et respectueuse gratitude au Pr KUIATE J-R. pour ses conseils et ses encouragements. Je tiens à dire particulièrement merci au Dr MBAVENG TSAFACK Armelle pour tout son soutien multiforme. J'adresse mes remerciements aux enseignants du Département de Biochimie : Pr GATSING D., Pr TELEFO P. B., Pr ZAMBOU N. F., Pr WOMENI H. M., Pr TUME C. B., Pr DZOYEM J. P., Pr SIMO G., Pr KOUITCHEU M. L. B., Pr TAMOKOU J. D. D., Dr KENGNE N.A.P., Dr KUATE D., Dr AGBOR E. E., Dr NJATENG G. S. S., Dr BIAPA N. P. C., Dr KLANG M. J., Dr INNOCENT M. A., Dr NGOH N. G. B., Dr KAKTCHAM P. M., Dr GOKA C. M.S.et M. GUETIYA W. R. Pour leur disponibilité tout au long de la réalisation de ce travail, je tiens à remercier J'adresse ma reconnaissance à M. MARBOU J.T.Wpour ses conseils, encouragements et son aide qui a rendu possible la collecte de mes échantillons, soyez rassurés de ma profonde gratitude. Les ainés de l'équipe de recherche à laquelle j'appartiens, à savoir Dr FANKAM A. G., Dr TANKEO S. B., Dr VOUKENG I. K., Dr SEUKEP A., Dr DJEUSSI D., M. DZOTAM J., Mme NGALANI O. ; plus particulièrement M. WAMBA N. E. B., M. NAYIM P., Mme MANEKENG T. H., Mme NGUENANG S. G., pour vos conseils et encouragement, Merci à tous mes camarades de promotion ASSAFACK B, NGUEFACK N J, BISSO TATAH P, N. B., DJENGUEMTAR J., FEUDJIO A. F., FEUDJIO H. B. L., KUATE T. C. R., MACHE R. A., NFOR G. N., SAMBA M. A. R. pour tous les moments d'échanges et de convivialité pendant la réalisation de ce travail. J'adresse toute ma reconnaissance à mon grand frère TAIKI Y et ma belle-soeur TELBE B E. Je vous remercie pour votre aide très précieuse, pour votre gentillesse. Trouvez ici l'expression de ma profonde gratitude. Mes frères et soeurs, PAYANG Y, HOUSSOUBE Y, ZEMAYE Y, TAMINBE.R. et GEBBAY, je vous remercie pour votre soutien, vos prières en ma faveur et vos encouragements durant les moments difficiles de ce travail. Je remercie sincèrement tous mes amis : MBAILASSEM B., ABDOU D., BADAWE G., NODJIHITEBAYE T., SERYABE L., ETOUKE B T, HOUCHIAKNE G., MANDO S. R., MASSAO B., TEOBA N., TARINAN A., ALLAGUERNE C. et. Je n'aurai jamais pu réaliser ce travail sans votre soutien. Merci pour tout. Je remercie du fond du coeur NDAMNSA F, aucun mot ne peut exprimer ma reconnaissance pour tout ce que tu as fait pour moi dans le cadre de la réalisation de ce travail. Je ne saurais clore mes remerciements sans penser à tous ceux qui m'ont soutenu et dont les noms ne sont pas mentionnés ici.
AMC : Amoxicilline +acide clavulanique AMP: Adenosine Monophosphate AMX: Amoxicilline ATB: Antibiotique CAZ: Ceftazidime CDC: Center of Disease Control CHL: Chloramphénicol CIP: Ciprofloxocine COT : Cotrimoxazole CPD: Cefpodoxime CRP: Protéine C-Réactive CSCQ: Centre Suisse de Contrôle Qualité CTR: Ceftriaxone DOX: Doxycycline GEN: Gentamycine HDL-C: High Density Lipoprotein Cholesterol HTA: Hypertension Artérielle IgA: Immunoglobuline A IgG: Immunoglobuline G IMC : Indice de Masse Corporelle INSPQ : Institut National de Santé Publique du Québec LDL-C: Low Density Lipoprotein Cholesterol MDR: Multi-Drug-Resistance NIT: Nitrofurantoin SRAA : Système Rénine-Angiotensine-Aldostérone NOR: Norfloxacine OIE: Office International des Epizooties OMS : Organisation Mondiale de la Santé SAS: Syndrome d'Apnée de Sommeil SDR: Specific-Drug-Resistance TG: Triglyceride UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l'Enfance WHO: World Healht Organization TABLE DES MATIERES FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE 3 I.1.GENERALITE SUR L'OBESITE ABDOMINALE 4 I.1.2.Données épidémiologiques sur l'obésité abdominale 4 I.1.3.Différents Types d'obésités 5 I.1.4. Facteurs favorisant le développement de l'obésité 6 I.1.5.Evaluation de l'obésité 9 I.1.6. Traitement de l'obésité 10 I.1.7.Les conséquences de l'obésité 12 I.2. TRACTUS GASTRO-INTESTINAL ET INFECTIEUSES BACTERIENNES 16 I.2.1. Données épidémiologiques 16 I.2.3. Fonctions du tractus gastro-intestinal 16 I.2.4. Maladies entériques d'origine bactérienne 17 CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 26 II.1.2.Type, période et population d'étude 27 II.1.3.Taille d'échantillon 27 II.1.8.Milieux de culture et antibiotiques 29 II.2.1.Prélèvement des selles et du sang des patients 29 CHIPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION 38 III.1.1.Caractéristique sociodémographiques de la population 39 III.1.2.Variation des paramètres sociodémographiques en fonctions du statut obésité abdominale 40 III.1.3. Variation des paramètres biologiques en fonction du sexe et du statut obésité abdominale 41 III.1.4. Variation des paramètres biologiques en fonction de la tranche d'âge et du statut obésité abdominale. 43 III.1.5. Distribution des isolats bactéries dans la population d'étude 44 III.1.6. Distribution des isolats bactériens en fonction du statut obésité abdominale 45 III.1.7. Distribution de la résistance des isolats bactériens en fonction du statut obésité abdominale 46 III.1.8. Distribution de la multi-résistance des isolats bactériens en fonction du statut obésité 51 CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES 55 Figure 1 : Structure et aspect microscopique des Enterobacteriaceae 2 Figure 2: Les différents mécanismes de résistance aux antibiotiques utilisés par une bactérie Gram-négative 25 Figure 3 : Répartition de la population d'étude en fonction de la tranche d'âge. 39 Figure 4 : Distribution des isolats bactériens dans la population d'étude 45 Figure 5 : Distribution des isolats bactériens en fonction du statut obésité 46 Figure 6 : distribution de la multi-résistance en fonction du statut obésité abdominale 51
Tableau I : Critères d'identification biochimiques des bactéries isolées 2 Tableau II : Critères d'identification biochimiques des Staphylococcus sp isolées 35 Tableau V : Répartition des paramètres sociodémographiques en fonction du statut obésité abdominale 41 Tableau VI : Variation des paramètres biologiques en fonction du sexe et du statut obésité abdominale 42 Tableau VII : Variation des paramètres biologiques en fonction de la tranche d'âge et du statut obésité abdominale 44 Tableau VIII : Résistance de E. coli (n=81) en fonction du statut obésité abdominale. 47 Tableau IX : Résistance de Shigella sp (n=14) en fonction du statut obésité 48 Tableau X : Résistance de Salmonella sp (n=24) en fonction du statut obésité 49 Tableau XI : Résistance de Proteus sp (n=28) en fonction du statut obésité abdominale 50 Tableau XII : Résistance de Staphylococcus sp (n=32) en fonction du statut obésité abdominale 51 Annexe 1: Résultats complets des patients obèses b Annexe 2:résultats complets des patients non obeses e Annexe 3 :Nombre d'isolats sensibles, intermédiaires et résistants aux antibiotiques testés chez les patients obèses i Annexe 4: Nombre d'isolats sensibles, intermédiaires et résistants aux antibiotiques testés chez les patients non obèses j Annexe 5 : notice d'information k Annexe 6: consentement du participant m Annexe 7 : fiche d'enquête clinique n Les maladies entériques sévissent dans les pays de l'Afrique sub-saharienne sur des modes endémiques et/ou épidémiques, avec des taux de mortalité encore trop élevés malgré les efforts déployés par l'OMS et l'UNICEF grâce au programme de lutte contre les maladies diarrhéiques. L'obésité abdominale ou viscérale elle, est une maladie multifactorielle et souvent considérée comme la résultante d'un déséquilibre entre l'apport alimentaire et la dépense énergétique. Existe-t-il un lien entre les bactéries entériques résistantes et l'excès des graisses viscérales des patients obèses ? L'objectif dans ce travail était d'étudier la prévalence de l'obésité abdominale ainsi que la sensibilité des bactéries responsables des infections entériques chez les patients venus en consultation à l'Hôpital AD-LUCEM de Mbouda à fin de fournir des données permettant d'améliorer leur prise en charge. Pour atteindre cet objectif, le profil de susceptibilité des bactéries isolées chez les patients souffrant d'infections entériques et présentant un caractère obese a été établi. Une étude transversale a été effectuée de Février à Juin 2018 sur 115 patients souffrant d'infections entériques dont 58 patients étaient obeses ; le dosage du glucose (par réaction enzymatique), la mesure du périmètre abdominale, de même que celui de la protéine C-réactive (par réaction immunologique) ont été réalisé. Les bactéries ont été isolées des selles et identifiées au moyen des galeries Api 20E, par la suite, un antibiogramme a été effectué par diffusion sur milieu solide. Par ces techniques nous avons montré que la prévalence de l'obésité abdominale était de 50,43% dans la population générale, soit 19,13% chez les hommes et 31,30% chez les femmes. Les résultats obtenus après culture des selles ont révélé que la souche dominante la plus représentative des agents pathogènes du tube digestif des patients était Escherichia coli avec 65,52% chez les obeses et 75,44% chez les non obeses. D'après les résultats de l'antibiogramme, 38,54% des patients obèses et 32,40% des patients non obèses avaient développé une multi-résistance aux antibiotiques usuels (résistance à au moins trois familles d'antibiotiques différentes). Au vue de ses résultats, nous pouvons dont déduire que l'obésité abdominale augmente la multi-résistance bactérienne. Ce qui confirme l'importance de sa prise en charge particulière. Mots clés : Obésité abdominale, anti-bio-résistance, bactéries entériques, prévalence et Mbouda Enteric diseases are prevalent in sub-Saharan African countries in endemic and / or epidemic modes, with mortality rates still too high despite the efforts of WHO and UNICEF through the control program diarrheal diseases. Abdominal or visceral obesity is a multifactorial disease and often considered as the result of an imbalance between food intake and energy expenditure. Is there a link between resistant enteric bacteria and excess visceral fat in obese patients? The objective in this work was to study the prevalence of abdominal obesity as well as the sensitivity of bacteria responsible for enteric infections in patients who came for consultation at AD-LUCEM Hospital Mbouda in order to provide data allowing improve their care. To achieve this objective, the susceptibility profile of bacteria isolated from patients with enteric and obese infections has been established. A cross-sectional study was carried out from February to June 2018 on 115 patients suffering from enteric infections of which 58 patients were obese; the determination of glucose (by enzymatic reaction), the measurement of the abdominal perimeter, as well as that of the C-reactive protein (by immunological reaction) were carried out. The bacteria were isolated from the stool and identified by means of Api 20E galleries, after which an antibiogram was performed by diffusion on solid medium. Using these techniques we have shown that the prevalence of abdominal obesity was 50.43% in the general population, 19.13% for men and 31.30% for women. The results obtained after stool culture revealed that the dominant strain most representative of the pathogens of the digestive tract of the patients was Escherichia coli with 65.52% in the obese and 75.44% in the non obese. According to the results of the antibiogram, 38.54% of obese patients and 32.40% of non-obese patients had developed a multi-resistance to usual antibiotics (resistance to at least three families of different antibiotics). In view of its results, we can deduce that abdominal obesity increases bacterial multi-resistance. This confirms the importance of its special care. Key words: Abdominal obesity, anti-bio-resistance, enteric bacteria, prevalence and Mbouda Les maladies entériques d'étiologie infectieuses représentent selon l'institut national de santé publique du Québec (INSPQ, 2017), un fardeau significatif parmi l'ensemble des maladies infectieuses. Dans les pays de l'Afrique sub-saharienne, les maladies entériques sévissent sur des modes endémiques et/ou épidémiques, avec des taux de mortalité encore trop élevés malgré les efforts déployés par l'organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) grâce aux programmes de lutte contre les maladies diarrhéiques (INSPQ, 2017). Parmi ces maladies entériques, les infections à Salmonella, Shigella, E.coli, Vibrio cholerae et Rotavirus restent encore un problème majeur de santé publique (INSPQ, 2017) ; les infections entériques avec ou sans diarrhées ont des effets profonds sur l'absorption intestinale, la nutrition tout comme la mortalité globale (Petri et al. 2008). L'espoir de contrôle de ces maladies entériques repose sur l'usage des antibiotiques, qui inhibent ou détruisent la croissance bactérienne, sans affecter l'hôte (cellules eucaryotes) (Office International des Epizooties, OIE, 2015). Mais ces dernières années, certaines bactéries ont démontré une résistance partielle ou totale vis-à-vis de nombreuses classes d'antibiotiques constituant un problème de santé publique (OIE, 2015). Ensemble avec l'organisme, ces bactéries forment un système qui fonctionne en symbiose, et par ailleurs, elles interviennent sur le transit intestinal, le métabolisme du cholestérol, et la dégradation des nutriments (lipides, glucides, protides) (Kristell, 2010). Cependant, les cas de rupture de l'équilibre homme-microbiote, ont permis l'avenue d'un pan nouveau de la médecine couvrant les maladies inflammatoires parmi lesquelles l'obésité et certains aspects de l'athérosclérose (Mounier, 2009). En cas de dysfonctionnement métabolique, la flore intestinale peut assurer un excès de production de nutriment énergétiques concourant au développement d'une obésité, ou transloquer à travers la barrière intestinale et causer une inflammation des adipocytes causant une résistance à l'insuline génératrice de diabète (Mounier, 2009). L'obésité abdominale, est une accumulation anormale ou excessive de graisse dans les tissus adipeux, pouvant engendrer de graves problèmes de santé (OMS, 2006). C'est une maladie multifactorielle et souvent considérée comme la résultante d'un déséquilibre entre l'apport alimentaire et la dépense énergétique (Zoltan etal., 2009). Selon le type d'alimentation, l'intestin pourrait contribuer d'une part à la modification de l'extraction calorique à partir des aliments, et d'autre part, au changement de la dépense énergétique (Zoltan etal., 2009).Plus de 1,9 milliards d'adultes de 18 ans et plus dans le monde sont en surpoids et 600 millions sont obèses (OMS, 2014). La prévalence de l'obésité augmente régulièrement dans les pays industrialisés (WHO, 2001). Parmi les patients obèses, il existe un sous-groupe caractérisé par une accumulation sélective de graisse intra-abdominale. Cette obésité abdominale (OA) est identifiée comme un facteur de risque de développer des anomalies métaboliques faisant le lit du diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires (Nicklas et al., 2004). En France, La prévalence de l'OA (tour de taille =94 cm pour les hommes et =80 cm pour les femmes) était de 41,6% et 48,5% respectivement chez les hommes et les femmes (Mattaetal., 2016). Au Maroc, une étude comparative de la prévalence du surpoids, de l'obésité et de l'obésité abdominale a rapporté en 2014 que la prévalence globale du surpoids et de l'obésité était respectivement 38,78% et 30,61 % et prévalence de l'obésité abdominale était encore plus élevée 88,76% (Sellam et al 2014). Au Cameroun, plus de 2 millions de camerounais sont affectés par l'obésité, d'après une récente publication, 9,6% de la population camerounaise est obèse (OMS, 2016). L'obésité abdominale et la présence des bactéries résistantes aux antimicrobiens standards chez les patients hypothèquent leur pronostic vital. Quel serait le profil de résistance des bactéries entériques chez les patients obèses ? De nombreux auteurs se sont déjà intéressés aux infections entériques sous divers aspects en occurrence épidémiologique, clinique voire thérapeutique. A notre connaissance et jusqu'à ce jour, peu de travaux associent l'obésité abdominale, les infections et la multi-résistance. Ainsi, nous nous sommes proposé dans ce travail, d'étudier l'antibiorésistance des patients obeses soufrant d'infections entériques venus en consultation à l'Hôpital AD-LUCEM de Mbouda à fin de fournir des données permettant d'améliorer leur prise en charge. Plus spécifiquement, il s'agissait pour nous de : ü déterminer la fréquence de l'obésité abdominale à travers la mesure du tour taille ; ü isoler et identifier les bactéries ; ü déterminer le profil de résistance des bactéries chez les patients obèses et non obèses. I.1.GENERALITE SUR L'OBESITE ABDOMINALEL'obésité abdominale est définie comme une accumulation anormale ou excessive de graisse dans les tissus viscéraux, pouvant engendrer des problèmes de santé (OMS, 2003). Cette accumulation des graisses dans les tissus viscéraux résulte non seulement d'un simple déséquilibre énergétique entre les gains d'origine alimentaire et les pertes résultant de l'activité physique ; mais aussi d'autres facteurs (génétiques et environnementaux) (Zoltan et al., 2009), elle est un problème majeur de santé publique mondiale responsable de l'augmentation de la prévalence de nombreuses pathologies métaboliques et cardiovasculaires (Ng etal., 2013). Les hyperlipidémies accompagnent l'obésité abdominale et résultent des concentrations plasmatiques élevées de cholestérol LDL (low-density lipoprotein) et de triglycérides (Moor et al., 2017). Mais elles incluent aussi les valeurs anormales de cholestérol-HDL (high-density lipoprotein) et d'apo-lipoprotéines B et A1 (Noubiap et al., 2015). |
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