La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.par Eric ZONGO Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso - Master en économie, population et relations internationales. 2019 |
LISTES DES CARTES, DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUEListe des tableaux Tableau 1: Visites des Hommes d'Etat du Burkina Faso au Japon depuis 1993. 69 Tableau 2: Visites des Hommes d'Etat du Japon au Burkina Faso depuis les années 2000 70 Tableau 3: Evolution de l'aide bilatérale japonaise au Burkina Faso de 1994 à 2018 (valeur en millions de dollars) 74 Tableau 4: Evolution de l'aide multilatérale japonaise au Burkina Faso de 2008 à 2017 (valeur en millions de dollars) 79 Tableau 5: Les différentes phases de construction des écoles primaires 82 Tableau 6: L'aide alimentaire japonaise au Burina Faso de 1994 à 2018 91 Liste des graphiques Figure 1: Histogramme de l'aide bilatérale japonaise au Burkina Faso 75 SOMMAIRELISTES DES CARTES, DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUE IX PREMIERE PARTIE: LA POLITIQUE D'AIDE JAPONAISE EN AFRIQUE: LE PROCESSUS DE LA TICAD : 1993-2018 11 Chapitre I: Le Japon et sa politique d'aide. 13 Chapitre II : Le cadre de la politique d'aide japonaise en Afrique : le processus de la TICAD : 1993-2018 28 Chapitre III : La TICAD, un forum à caractère unique? 49 DEUXIEME PARTIE: LA COOPERATION BURKINA-JAPON APRES LA TICAD I: 1993-2018 63 Chapitre IV: L'orientation de l'assistance japonaise au Burkina Faso après la TICAD I 65 Chapitre V: Les secteurs clés de la coopération japonaise au Burkina Faso 80 Chapitre VI: Autres domaines d'intervention du Japon au Burkina Faso. 100 ANNEXE A
Introduction générale1. Enoncé du sujet, intérêt et bornes chronologiquesAu sortir de la Seconde Guerre mondiale en 1945, le Japon, pays belliqueux des années 1930, fut vaincu, dévasté, désarmé et totalement occupé par l'armée américaine. Pour la première fois de son histoire, le pays est envahi et occupé par une puissance étrangère. Le choc est énorme, l'humiliation très profonde même si l'empereur Hiro-Hito les a invités à « supporter l'insupportable »1(*). Quelques années plus tard, le Japon devenait une superpuissance économique. Pour les Japonais, c'est grâce à leurs propres efforts, bien que ruiné par la défaite de 1945, que le pays est devenu une grande puissance économique au monde. Cette vision ne nie pas l'importance de l'aide internationale, elle tend seulement à démontrer que les efforts nationaux sont les premiers moteurs du développement2(*). Depuis les années 1990, le Japon, pays potentiellement sympathique, tente d'apparaître sur la scène internationale comme une puissance globale, développant l'ambition de jouer un rôle majeur. Ce qui l'a poussé à s'intéresser au continent africain. En décembre 1991, devant la tribune de la quarante-sixième Assemblée générale des Nations-Unies, le Premier ministre japonais Toshiki Kaifu déclinait l'intention de son pays d'organiser une conférence sur le développement de l'Afrique. L'objectif était de forger un consensus au niveau des partenaires internationaux sur la nécessité d'agir et de mobiliser des ressources pour ce continent3(*). L'année 1993 fut ainsi choisie par le Japon pour organiser un forum mondial devant inciter l'Afrique et ses partenaires à collaborer en vue d'assurer le développement du continent: c'est la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, TICAD (Tokyo International Conference on African Development). La TICAD est l'un des éléments les plus importants et les plus visibles des relations du Japon avec le continent africain. Depuis la TICAD I organisée en 1993, le Burkina Faso est le seul pays qui se fait toujours représenter par son Chef de l'État. Ce qui signifie que les relations entre les deux pays sont au beau fixe4(*). Cependant, la littérature sur la coopération entre le Japon et le continent africain depuis cette conférence n'est pas assez abondante. Il est donc intéressant de consacrer une étude approfondie de la coopération japonaise en Afrique afin de comprendre son rôle, d'où notre thème de recherche: « la coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique(TICAD): 1993-2018 ». La principale motivation dans le choix de ce sujet est de participer à la recherche historique au Burkina Faso en axant notre attention sur la coopération au développement. L'historien français Pierre Renouvin souligne qu'étudier historiquement les relations internationales revient à analyser et à expliquer les relations entre les communautés politiques organisées dans le cadre d'un territoire, c'est-à-dire entre États5(*). Dans cette optique, l'État reste au coeur de l'étude des relations internationales malgré l'émergence des acteurs transnationaux. Pour l'historien, l'action diplomatique ne peut être comprise sans la prise en compte de plusieurs facteurs. Il s'agit des forces géographiques, des conditions démographiques et des forces économiques6(*). Ces facteurs constituent le premier ensemble de ses forces profondes. C'est ce qu'il qualifie de forces matérielles7(*). Ces forces matérielles constituent l'essentiel des problématiques étudiées dans les relations internationales. L'une des caractéristiques fondamentales des forces matérielles est la coopération internationale qui représente un aspect important de la politique étrangère des États qu'ils soient petits ou grands, faibles ou puissants, défaillants ou forts. C'est le cas du Burkina Faso qui, depuis son indépendance, ne cesse de nouer des relations de coopération avec des pays amis. C'est l'exemple de sa coopération avec le Japon. Notre objectif est donc de braquer les projecteurs sur l'état de cette coopération afin de contribuer à enrichir l'historiographie burkinabè surtout dans sa dimension internationale. De plus, de nombreux observateurs à l'intérieur et à l'extérieur de l'Afrique fustigent les partenariats internationaux en Afrique comme de simples rhétoriques vides car il y a peu ou pas de preuves suggérant que ces initiatives ont apporté une contribution significative au développement de l'Afrique. C'est dans ce contexte que nous avons cherché à évaluer dans quelle mesure le processus de la TICAD a favorisé le développement socio-économique au Burkina Faso. En d'autres termes, l'objectif principal de notre travail est d'évaluer le processus de la TICAD par rapport au développement socio-économique du Burkina Faso. Nos bornes chronologiques sont 1993 et 2018. Ces bornes sont en rapport avec l'évolution de la TICAD. 1993 : c'est en 1993 que fut organisée la première TICAD. La TICAD est un forum multilatéral et international axé sur le développement de l'Afrique. C'est l'un des plus anciens forums internationaux dans lequel les problèmes relatifs au développement de l'Afrique font l'objet de débats entre un grand nombre de parties prenantes8(*). La TICAD a été organisée tous les cinq ans au Japon de 1993 à 2013. Lors de la TICAD V en 2013, les organisateurs ont décidé d'adopter un cycle triennal et une alternance des pays hôtes entre le Japon et un pays africains. La TICAD VI s'est tenue à Nairobi au Kenya en 2016. 2018 : depuis la TICAD IV, un mécanisme de suivi a été mis en place pour suivre l'état d'avancement des agendas prioritaires de la TICAD. Des plans d'action sont également adoptés. Ces plans d'action incluent des objectifs quantitatifs à atteindre jusqu'à la prochaine édition de la TICAD. 2018 permet donc de faire un bilan du Plan de mise en oeuvre de Nairobi de la TICAD VI. * 1 Verneuil Christophe et Verneuil Soraya, 2012, Japon et Chine, concurrences régionales, ambitions globales, Paris, Ellipse, page 74. * 2 Kita Julien, 2008, « l'aide publique au développement japonaise et l'Afrique : vers un partenariat fructueux ? », in Asie Vision, Paris, IFRI (centre Asie), page 7. * 3 Zoa Christian Alima, 2008, les clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun, rapport de DEA, Université Yaoundé II, consulté sur le site www.memoireonline.com, consulté le 18 Janvier 2019. * 4 Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, 2012, fiche sur l'état de la coopération Burkina-Japon, KM126. * 5Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle, 1991, introduction à l'histoire des relations internationales, Paris, Armand Colin, page 1. * 6Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle, 1991, op.cit, page 2. * 7Robert Frank, 2003, « penser historiquement les relations internationale », in Annuaire Français de Relations Internationales, page 43. * 8 En plus du gouvernement japonais, la TICAD est coorganisée par le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), la Coalition mondiale pour l'Afrique (CMA), la Banque mondiale, la commission de l'Union africaine. |
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