Etudes du processus entrepreneurial: modèle de creation d'une PME dans le contexte economique et social marocain( Télécharger le fichier original )par Souleyman Hamza Saloum Université Moulay Ismael - Master Finance audit et controle de gestion 2012 |
Depuis une quarantaine d'année la recherche consacrée à l'étude du processus entrepreneurial a connu un ressort considérable. Cependant la variété des modèles dans ce sens étouffe la littérature et rend leur utilisation délicate, surtout pour les petits entrepreneurs. La plupart des modèles s'intéressent à des situations particulières liées au champ d'entrepreneuriat (la reprise, la création, .. d'entreprise), d'autres se focalisent sur certains éléments du processus (l'idée, business modèle, survie ...) et rares sont ceux qui se sont intéressés par le processus général (Gatner, Bruyat, Fayolle, Hermandez, Filion...). Aussi la majorité des modèles de référence n'ont pas fait l'objet d'un test empirique (Fayolle, 2004 page 6) et que leurs contenus sont effectivement très divers d`un double point de vue : méthodologique et théorique. Alors que les objectifs consistent, en général, à décrire ou expliquer l`évolution dans le temps de l`objet étudié. Partant de ces constats et de notre objectif, ce mémoire aborde la problématique qui porte sur la description empirique de création d'une TPE au Maroc. Pour ce faire ce mémoire propose de présenter un modèle simple et synthétique du processus entrepreneurial pour les petites entreprises. Ensuite de vérifier sur le terrain les aspects particuliers de certains éléments du processus. Notre tentative de recenser les techniques et les moyens simples de création d'entreprise au Maroc s'est avérée efficace avec le cas de SAID. Actuellement son entreprise EAP.Sarl associé unique, déjà en activité, est en cour de finalisation. Modèle-synthèse du processus entrepreneurial A , Ma mère Mon père Sommaire Chapitre 1 : Le cadre conceptuel de la recherche 11 Section 1 : lecture paradigmatique pour définir l'entrepreneur et l'entrepreneuriat 12 II. Approches psychologiques et sociologiques 16 III Approches basés sur le processus 19 Section 2 : la notion du processus en entrepreneuriat 21 I. Les définitions du processus et l'approche retenue 21 II. L'aspect dynamique et itératif du modèle 29 Chapitre 2 : Synthèse des modèles du processus entrepreneurial 35 Section 1 : de l'initiation à la maturation de l'idée 36 III. La maturation de l'idée 51 Section 2 : de la décision à la finalisation du projet 55 I. L'engagement du projet : les mises à point 56 II. La finalisation du projet : début d'activité 58 III. La survie et le développement de l'entreprise 60 Chapitre 3 : Cas de création d'une TPE au Maroc 67 Section 1 : le contexte entrepreneurial marocain 68 I. Etat de lieu de l'entrepreneuriat au Maroc 68 II. Les Mesures d'appui face aux défis majeurs 69 III. Diverses opportunités d'affaires 71 Section 2. La création d'entreprise 76 I. Phase 1 de création d'entreprise au Maroc 76 II. Phase 2 de création d'entreprise au Maroc 87 III. La gestion et la survie de la TPE 103
Introduction GénéraleContexte et intérêt de la recherche Déjà, pour commencer, l'intitulé de ce mémoire renvoie, à première vue, aux domaines de l'entrepreneuriat, comme cadre de recherche. Et l'intitulé du master de recherche Finance audit et contrôle de gestion, renvoie généralement aux activités s'effectuant en aval de la création d'entreprise. D'où la question qui nous est, souvent, posée, en quoi ces acquis et ce profil contribueront efficacement à la création d'entreprise ? Les paragraphes qui suivent ne manqueront pas d'apporter des réponses et de situer avec précision le contexte de la recherche. En effet créer une entreprise n'est pas une fin en soi, mais plutôt de faire naitre une activité durable dans un environnement complexe et incertain. C'est pour quoi pendant la création, l'entrepreneur est amené à concevoir une vision sur ces activités par des méthodes de planification ainsi que d'autres pratiques, procédés, et arts qui relèvent généralement du domaine de la science de gestion. Ceci peut être vérifié avec Alain Fayolle qui définissait l'entrepreneuriat comme : « Initiative portée par un individu (...) par l'impulsion d'une organisation pouvant faire naître une ou plusieurs entités, et créant de la valeur nouvelle, pour des parties prenantes auxquelles le projet s'adresse.1(*) » De cette définition, nous remarquons que l'organisation qui verra le jour a fait incontestablement l'objet d'une étude préalable. Entre autres : l'analyse prévisionnelle des opérations futures de cette activité, élaboration des budgets de gestions, choix préalable des moyens de financement et pourquoi pas, l'élaboration d'un manuel des procédures de l'activité future. Voilà donc certains des atouts qui peuvent contribuer à cette fin. Ensuite le choix du thème est dû aussi à l'importance de « l'entreprise » pour la société en générale et l'individu en particulier. L'acte d'entreprendre est en effet vital, dans la mesure où il constitue une formidable voie de réalisation de soi et favorise un mouvement plus collectif de création de richesses économiques et /ou sociales et améliore le bien-être de la société en générale. Mais au Maroc d'aujourd'hui, on assiste à une intensification extrême de la concurrence des firmes multinationales, à la mondialisation et à un degré d'incertitude avec un rythme de changement environnemental inéluctable. Placés dans ce contexte, les entrepreneurs marocains sont amenés à relever plusieurs challenges, pour profiter des opportunités, toujours présentes dans cet environnement. Et cela ne peut aboutir sans appliquer les méthodes scientifiquement élaborées par les chercheurs. Donc, de ces deux assertions on voit bien qu'il est tout aussi important de comprendre comment se crée et se développe une entreprise, que de continuer à chercher comment se fait la gestion et le contrôle des entreprises au Maroc. C'est exactement le but recherché par ce rapport. Problématique et questionnement de la recherche De ce contexte nous nous sommes posé des questions, notamment qu'est-ce que l'entrepreneuriat ? L'acte de créer peut-il être envisager dans la réalité comme un processus ? Existe-il des modèles simples, comme c'est le cas d'habitudes pour les autres processus de gestion ? Ces modèles, sont ils transposables à toutes les réalités, que ce soit l'environnement de création (Le Maroc par exemple) ou la taille de la nouvelle entreprise ? D'où la problématique centrale : Quel est le processus par lequel se crée une TPE au Maroc ? Ainsi d'autres questions subsidiaires se découlent, comme : · Comment comprendre et décrire les manières, suivant lesquelles, les entrepreneurs s'emploient à créer et à développer avec succès leurs entreprises? · Comment décrire parmi les logiques théoriques diverses de création d'entreprise et de notre observation empirique, une qui serait généralisable à la population des petits entrepreneurs? · Quels sont les spécifiés à prendre en compte lorsqu'il s'agit de création d'une TPE au Maroc ? · Quel en serait ainsi le champ d'intervention d'un comptable et contrôleur de gestion au moment réel de la création ? Pour répondre à ces questions, la méthode scientifique exige de procéder à partir des hypothèses de recherche. Hypothèses de recherche. La littérature et l'état de l'art en entrepreneuriat sont très riches et divers. Mais la plus part des contemporains se convergent vers l'approche processus, comme l'affirme Fayolle, « les échecs des recherches classiques de causalité atemporelle, jusqu`alors dominantes, ont contribué à la reconnaissance de l'entrepreneuriat en tant que processus, en déplaçant la recherche vers le `comment' »2(*). L`étude des processus a consisté à identifier des étapes et/ou des acteurs et à décrire différentes manières de faire et des configurations dans l`enchaînement des étapes. D'où la première hypothèse de notre recherche : H1 : la création d'entreprise est un processus d'activités, diverses et pluridisciplinaires. Celui-ci est décomposé de telle sorte que l'entrepreneur puisse toujours conserver la maîtrise du processus et s'assurer de la cohérence de l'ensemble. Cependant le contenu de chaque étape prépare logiquement la prise de décision qui se situe à la fin de chacune d'elle. C'est en fait une liste quasi exhaustive de principes à respecter qui lui est proposée avec recommandation de bien l'utiliser en ordre séquentiel. D'où notre deuxième hypothèse. H2 : le processus est itératif et dynamique. Il faut que le créateur ait accompli toutes les actions nécessaires pour atteindre son but. Donc il doit avoir une compétence et un savoir-faire particulier ou du moins une assistance et conseil. Ce qui nous amène à la dernière hypothèse. H3 : la compétence, et les ressources sont les clefs pour la réussite de la création. Méthodologie de recherche Dans les méthodologies de recherche on distingue deux approches : · les approches quantitatives visant, à partir d'un échantillon et de traitements statistiques la généralisation de lois de comportement à une population entière, · et les approches qualitatives permettant la compréhension en profondeur d'éléments dans leur contexte. Cette recherche privilégie une approche qualitative. Car l'orientation de la recherche dans une approche qualitative, mentionne Thietart, « est de construire (versus tester), le type de validité recherchée est interne (versus externe), et la priorité est accordée à la qualité des liens de causalité entre les variables (versus la généralisation des résultats). Contrairement à l'approche quantitative, la recherche qualitative voit le chercheur s'immerger dans son objet d'étude : il y acquiert alors une connaissance précise du cas étudié mais la généralisation devient plus compliquée. »3(*) Cependant même dans l'approche qualitative on distingue : · Etudes de cas · Récits · Etudes historique · ..etc Nous avions procédé dans notre recherche par une étude de cas. Nous cherchons en effet à comprendre la réalité d'après les faits qui s'y produisent. Ainsi deux visées sont possibles dans ce cadre selon Léna :
Nous avons opté pour la première (recherche action) et ce à partir d'une recherche bibliographique et d'observation des résultats de nos actions et de nos entretiens sur le terrain. Ceci dit on peut donc présenter le plan du rapport : En effet pour répondre à la problématique et par la méthode choisie, nous avons structuré notre travail en trois chapitres comme suit :
Premièrement, pour atteindre le but de la recherche, il nous a fallu délimiter la recherche et illustrer notre positionnement dans un premier chapitre intitulé le cadre conceptuel. Car la recherche dans ce domaine est très fragmentée voir même éclatée. Deuxièmement, à partir des divers modèles présentés au premier chapitre et de l'observation empirique, nous avons proposé un modèle de synthèse dans un deuxième chapitre : Modèle du processus entrepreneurial. En effet le modèle empirique et itératif des activités du processus entrepreneurial proposé, a comme caractéristiques particulières de se dérouler en deux phases et d'être profondément enraciné dans les pratiques des activités des acteurs entrepreneuriaux. Il a été développé principalement à partir du modèle stratégique d'entrepreneuriat d'Emile-Michel Hernandez, du modèle de création d'entreprise de Vestraete Thiery et Saporta Bertrand ainsi que des travaux d'autres spécialiste notamment Alain Fayolle, C.Bruyat, Gatner, Filion ...etc. Ensuite le modèle a été adapté au contexte marocain et vérifié auprès d'un entrepreneur potentiel, interrogé et suivi dans ses activités. Le troisième chapitre décri le contexte marocain et les procédures techniques et simplifiées de création d'entreprise au Maroc, tout en l'illustrant avec le cas pratique qui nous a permis de développer nos idées présentées dans ce mémoire. On rapportera dans ce chapitre l'essentiel des activités menées, les entretiens, les obstacles rencontrés ...etc. Un annexe d'illustration est présenté à la fin du rapport à fin de ne pas charger le contenu qui se veut simple et direct. * 1 Alain Fayolle (2005), Paradigmes et entrepreneuriat, Revue de l'Entrepreneuriat, page 44. * 2 Alain Fayolle (2004) « entrepreneuriat et processus : faire du processus un objet de recherche », 7emecongré international francophone en entrepreneuriat et PME * 3 Cité par Léna Saleh (2011) « l'intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban» thèse de doctorat ès nouveau régime science de gestion de l'université Nancy, page 12 |
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