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Dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMACpar Yvan Nathanaël NOUBISSI Université Yaoundé 2 Soa - Master 2 en science politique 2019 |
SOMMAIREPREMIERE PARTIE : LA PERSPECTIVE INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE PREDOMINANTE DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES CONFIGURATIONS 29 CHAPITRE1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 32 SECTION I: LES CONFIGURATIONS POLITICO ETHIQUES DEVALORISANTES DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLE DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 33 SECTION 2 : LES CONFIGURATIONS POLITICO JURIDIQUES FREINANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 43 CHAPITRE II : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMICO-POLITIQUES DE LA DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 54 SECTION 1 : LES CONFIGURATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ENTRAVANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE DANS L'ESPACE CEMAC. 55 PARAGRAPHE2 : LES FRONTIERES COMME LEVIERS STRATEGIQUES DE DEVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION 59 SECTION2 : LES CONFIGURATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DEVALORISANTE LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN ZONE CEMAC. 62 DEUXIEME PARTIE : LA PERSPECTIVE RELATIONNELLE ET MONTANTE DE LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LA CONSTRUCTION DE L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE : SES FORMATIONS. 73 CHAPITRE 3: LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES ET JURIDICO POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION SOUS REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC. 76 SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-ETHIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 77 SECTION2 : LES FORMATIONS POLITICO-JURIDIQUES REVALORISANT LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE DE L'ESPACE CEMAC 87 CHAPITRE 4: LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES ET ECONOMIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS L'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE 96 SECTION1 : LES FORMATIONS POLITICO-STRATEGIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 97 SECTION 2 : LES FORMATIONS ECONOMICO-POLITIQUES DE REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION SOUS REGIONALE 105
INTRODUCTION GENERALEUne sociogenèse de l'intégration en Afrique Au cours des quatre dernières décennies du 20ème siècle, les tentatives de coopération multilatérales sur une base régionale se sont multipliées dans le monde entier. Le mouvement a été initié en 1957, en Europe avec la signature du traité de Rome organisant les relations économiques entre six Etats Européens autour du charbon et de l'acier. Depuis le vieux continent a fait des émules, notamment en Amérique latine, en Asie et sur le continent Africain qui éprouve un véritable engouement pour l'intégration économique régionale. En Afrique, la création de communautés régionales est largement antérieure aux politiques publiques internationales :le panafricanisme mouvement qui vise à regrouper l'ensemble des peuples africains au sein d'une même nation1(*). Le panafricanisme aurait été prononcé pour la première fois en 1900 lors d'une conférence à Westminster Hall2(*) à Londres convoquée par Henry Sylvester Williams, avocat de la Trinidad inscrit au barreau de Londres afin de protester contre la spoliation des terres coutumières d'Afrique Australe et la Gold Coast par les européens. L'arrivé du Dr.N'krumah dans les tribunes panafricaines marquait une étape fondamentale dans l'évolution du mouvement3(*). Le premier projet d'intégration régionale africaine est à mettre à l'actif des présidents Nkrumah du Ghana et Ahmed Sékou Touré de la république de Guinée qui ont signé en Avril 1959 « la déclaration de Conakry »4(*)engageant les deux pays à consolider l'union Guinée-Ghana et réaffirmant le soutien à la cause de l'unité africaine. A la même époque, les représentants du Sénégal, du Bénin,du soudan et de la haute volta (Burkina Faso actuel) décidèrent, le 17 janvier 1959, de se regrouper au sein de la fédération du Mali. Au lendemain de la conférence de Brazzaville la division idéologique du continent s'est cristallisée par formation de blocs opposés à savoir le groupe de Casablanca et celui de Monrovia. Le groupe transsaharien courant révolutionnaire africain avec, comme noyau l'union Ghana-Guinée en 1958 par les leaders Nkwame Nkrumah et Ahmed Sékou Touré5(*). Cette union fut plus tard élargie au Mali pour donner l'union des Etats africains. Son objectif était de réaliser l'unité du cap à Bizerte et Accra à Zanzibar6(*). Une rencontre réunissant le 05 au07 janvier 1961 ces trois à d'autres Etats arabes au Maroc créa le groupe de Casablanca. Les participants à la conférence ont marqué leur solidarité par leur opposition radicale au colonialisme et par leur volonté de construire l'Afrique sur des bases institutionnelles révolutionnaires. Bien d'autres résolutions ont été adoptées et toutes consignées dans un document appelé « charte de Casablanca »7(*). La création du groupe de Casablanca a provoqué une réplique de la part des Etats modérés qui créèrent dès Mai 1961 le groupe de Monrovia8(*). Le groupe de Monrovia est l'émanation du groupe de Brazzaville crée en décembre 1960. Il est composé de 12 Etats francophones indépendants. A ces 12 Etats se joignirent au printemps 1961 d'autres Etats non membres du groupe de Casablanca. Cette seconde d'Etats vague était composée du Liberia, Sierra Leone, du Nigéria, Togo, Somalie, Tunisie, Ethiopie et Libye. Formé à la conférence de Monrovia du 08 au 12 Mai 1961 sur l'initiative des chefs d'Etats de la cote d'ivoire, du Nigéria et de l'Ethiopie. Cette conférence avait pour but de réfléchir sur la crise congolaise et tracer les perspectives d'une unité d'action des Etats africains face aux problèmes internationaux9(*). Ce groupement politique était favorable aux anciennes puissances coloniales et pour ce fait préconisait une coopération égalitaire entre les Etats africains, le respect de l'intégrité territoriale des Etats, le rejet du panafricanisme et une volonté bienveillante à l'égard de l'occident10(*). Pour ce mouvement l'occident devait avoir un droit de regard pour ne pas dire une main mise dans les affaires question de mieux réguler leurs initiatives. Ce- ci parce que ces Etats venaient à peine d'obtenir le indépendance. La conférence de Lagos de 1962 et les accords d'Evian consacrant la fin de la guerre d'Algérie vont contribuer à aplanir les contradictions entre les différents groupes. La conférence d'Addis-Abeba de Mai 1963 marque ainsi la création de l'OUA. Qui a pour ambition de renforcer la solidarité entre les Etats africains et Malgache et d'autre part, de coordonner leur coopération pour offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples Africain11(*).plus tard le traité d'Abuja portant création de la communauté économique africaine (AEC) en 1991 favorisera ainsi l'avancée du processus d'intégration économique en Afrique. L'AEC a tenu le coup et elle forme aujourd'hui l'aile économique de l'union Africaine et elle s'appuie sur les piliers que représentent les communautés économiques régionales(CER). Il s'agit entre autre de : CEDEAO ; COMESA ; CEEAC ; UMA ; IGAD ; SADC ; CEN-SAD ; CAE ; CEMAC. On note tout de même à l'analyse de ses organisations une distance entre les objectifs fixés et les réalisations12(*). Dans le cadre de nos travaux il sera préférable d'élaborer notre thème (section1) et de l'insérer dans un cadre théorico-méthodologique (section2). Cet effort épistémologique nous permet d'éviter l'un des problèmes fondamentaux que rencontre la théorie de la perception du monde social, c'est celui du lien entre la pensée savante et la pensée commune. C'est dire que tout travail heuristique est confronté à un duel entre les catégories de perceptions qui orientent la connaissance scientifique des faits sociaux et celles qui orientent leur connaissance vulgaire ou profane13(*). L'effort de connaissance scientifique des phénomènes politiques n'est pas simple. Il est une entreprise dont la vitalité est soumise à l'observation d'un ensemble de démarches construites et raisonnées de l'esprit humain. SECTION I : CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ETUDELa science ne traite pas seulement d'abstractions ; elle s'intéresse aussi des phénomènes qu'elle découpe dans le continuum des faits. La pratique scientifique consiste dans un premier temps à isoler les faits avant de les observer et de les analyser. Cette étape du raisonnement scientifique prend une importance toute particulière en science politique, où la construction n'est jamais acquise par avance et nécessite d'opérer plusieurs opérations dont les plus importantes sont : la contextualisation (paragraphe 1) et la problématisation (paragraphe 2) * 1 Ph. Decreane, le Panafricanisme, Paris, puf « Que sais-je ? », n°847, 1964, P.11 * 2idem, p.12 * 3 Ibidem, p.128 * 4M.Ouedraogo, « la Haute volta et la coopération pour le développement », thèse de 3ème cycle, université de Nanterre. Paris, 1976, p.189 * 5Y.Zerbo, « les Relations franco-voltaïques de 1960 à 1972 », thèse doctorat, université de paris I , Tom 1,1989, p.174 * 6A.Kontchou-kouomegni, le Système diplomatique africain bilan et tendance de la première décennie, Paris pedone, 1977, p.55 * 7 L-kaba, N'krumah et le Reve de l'unité africaine, Paris, Ed. chaka, mai 1991,p. 153 * 8A.Kontchou-kouomegni, op.cit.,p.55 * 9 L-kaba, N'krumah,op.cit., p.155 * 10 Y.Zerbo,op.cit.,p.175 * 11J.Sanou, les résolutions de l'OUA, mémoire de maitrise, cité, p.38 * 12 Binot Yves, indépendance Africaine : idéologie et réalités, Paris, maspero, 1975,p.45 * 13 Bourdieu pierre, Questions de sociologie, Paris, Ed minuit,1980,p.86 |
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