La libéralisation progressive du dirham marocain: quel impact sur l'économie marocaine?par Rime Kamel Université Moulay Ismail - Licence fondamentale en sciences économiques et de gestion 2022 |
SOMMAIRECHAPITRE I : La libéralisation de la monnaie 10 Section 1: Régime de change : généralités et démarche 10 Section 2: La libéralisation de la monnaie : approche conceptuelle, historique et théorique 22 Section 3: Les différentes formes de la libéralisation de la monnaie 25 CHAPITRE II : Le régime de change au Maroc : Du rattachement au franc français à la flexibilité du Dirham 28 Section 1: Revue de la politique de change marocain entre 1957 et 2017 29 Section 2: Les conditions structurelles et les enjeux de la transition vers un régime de change flexible 31 Section 3: Vers une plus grande flexibilité pour le Dirham sur le marché des changes à partir de 2018 38 CHAPITRE III : Les effets de la libéralisation progressive du dirham marocain sur l'économie nationale 43 Section 1: Effets macroéconomiques du régime de change 43 Section 2: Les Objectifs principaux de la réforme du régime de change 51 Section 3: Expériences récentes en matière de libéralisation de la monnaie 56 Bibliographie et Références 62
Depuis l'effondrement du système de taux de change fixes de Bretton Woods dans les années 1970, le régime de taux de change optimal pour un pays donné fait l'objet de débats parmi les experts économiques internationaux. Par conséquent, à l'appui de diverses crises dans plusieurs pays, la question de la stabilité des taux de change et de son impact sur l'économie a reçu une large attention. Au début des années 1970, avec l'adoption du deuxième amendement aux statuts du FMI, les pays membres étaient libres d'adopter le régime de taux de change de leur choix. Les pays doivent donc déterminer, sur la base de critères fiables, le régime de taux de change fixe, intermédiaire ou flottant qui répond le mieux à leurs besoins. Il convient de souligner à cet égard le point de Frankel en 1999 : « No single currency regime is right for all countries or at all times »1(*). Un réglage fin des taux de change n'est ni faisable ni souhaitable, ne serait-ce parce que le taux de change est un instrument important de l'ajustement macroéconomique qui s'opère sous l'impulsion du marché. Pour le cas du Maroc, les années 1980 ont marqué un tournant dans la politique économique.En effet, durant cette période, le royaume a été contraint de passer d'une approche expansionniste de la politique économique, dite de stabilisation, incarnée dans le Programme d'Ajustement Structurel (PAS). Des programmes visant à réduire la présence de l'État dans l'économie, entre autres, à maîtriser les déficits budgétaires en réduisant les dépenses publiques sur le plan économique et social ; d'autre part, en encourageant les exportations commerciales, en dévaluant le dirham pour rééquilibrer la balance commerciale. Il s'agit d'une décision importante car elle répondra aux besoins des opérateurs économiques marocains, compte tenu de la dynamique d'ouverture dans laquelle le pays est engagé. Les experts ont conclu que le Maroc est maintenant plus global qu'il y a dix ans. Pour que l'économie marocaine trouve un moyen de se développer dans la logique marchande du désengagement de l'État, elle a besoin d'entreprises compétitives, s'appuyant notamment sur un système financier capable d'assurer un financement diversifié de l'économie.Le Maroc a instauré la convertibilité monétaire pour les transactions courantes du commerce extérieur, dans laquelle elle est liée à un panier de devises des principaux partenaires commerciaux, dont les poids sont tenus secrets. Cette option offre l'avantage d'introduire une certaine crédibilité dans l'inflation, tout en évitant le risque d'asymétrie des devises, en limitant la volatilité des taux de change et ses effets néfastes sur les termes de l'échange.En conséquence, l'économie marocaine a connu ces dernières années des changements qualitatifs importants, caractérisés par une transformation structurelle profonde, une intégration profonde à l'économie mondiale et une diversification croissante du commerce extérieur. Pour soutenir et renforcer ces évolutions positives, il a été décidé de s'attaquer au problème de l'asymétrie monétaire. Une transition progressive d'un régime de taux de change fixe vers un régime plus flexible augmentera la résilience de l'économie nationale aux chocs externes, soutiendra sa compétitivité et améliorera son niveau de croissance potentielle.LeMaroc a passé par plusieurs étapes dans la gestion de son régime de change. D'où, les questions suivantes : Qu'est-ce que c'est qu'un régime de change et quelle importancesur l'économie d'un pays ? Quelles sont les différentes étapes parcourues du régime de change par le Maroc jusqu'à présent ? Et quelles sont les répercussionsmacroéconomiques qu'il a subi et qu'il va pouvoir affronter incessamment ? En vue de répondre à ces questions, notre mémoire est subdivisé en trois chapitres. Nous allons en premier lieu présenté une revue de littérature théorique qui englobe essentiellement l'introduction des concepts de base concernant ce sujet. En second lieu,nous allons tracer la trajectoire de la gestion du régime de change au Maroc. Et en dernier lieu, nous allons exposer les principaux effets macroéconomiques du passage à un régime de change plus flexible et évoquer quelques expériences précédentes en comparaison avec le Maroc. * 1 Jeffrey A Frankel. «No single currency regime is right for all countriesor at all times», Essays in international finance. N° 215, August 1999 |
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