Section 2: La
libéralisation de la monnaie : approche conceptuelle, historique et
théorique
A. Concept
Etymologie : de
libéraliser, venant du latin libéralisé,
généreux, noble, digne d'une personne libre.la
libéralisation est l'action de libéraliser, de rendre plus
libéral, d'appliquer les principes du libéralisme
économique.
La libéralisation de la monnaie est une action
économique qui consiste à rendre les marchés financiers
davantage maîtres de leurs faits et gestes. Il s'agit de
désengager au maximum l'état et réduire son
intervention.il peut également être considérée comme
un processus dont le but est de réduire le degré de
répression financière sur le système monétaire et
financier des pays en développement et d'amener ces pays vers des
équilibres économiques stables et durables. En permettre aux
agents économiques privés ou publics de participer librement aux
activités économiques. Cela stimuler la concurrence, à
encourager l'innovation, la qualité des services et à abaisser
les prix pour les consommateurs finaux.
B. Historique
Les profonds changements survenus dans l'économie
internationale causés par l'abandon de la convertibilité-or du
dollar en 1971 ont engendrés un environnement plus en plus complexe,
sont généralement accompagnées d'importants risques.
Représenté dans dévaluation dollar et
non-convertibilité en or. Ce contexte, et après que les pays
rattachaient leurs monnaies au dollar américain. Les pays doivent
désormais choisir le système de change le mieux approprié
à leurs besoins. Et l'instabilité croissante que connaît la
finance internationale a fait de cette problématique une priorité
pour la plupart des économies émergentes intégrées
ou en voie d'intégration des marchés de capitaux internationaux.
De même, l'intégration dans l'économie mondiale devient de
plus en plus une nécessité pour atteindre le développement
économique. De ce fait, plusieurs pays annoncent des programmes de
libéralisation de leurs économies (économie de
marché) en faveur de la promotion de l'investissement et de
l'attractivité des fonds étrangers. Au fur et à mesure,
les Etats s'efforcent d'aménager une multitude de mesures et
réformes incitatives afin de promouvoir leurs entreprises qui veulent
conquérir de nouveaux marchés.
C. Approche théorique de McKinnon
et E. Shaw
Depuis son apparition, la théorie financière
n'a cessé d'attiser la convoitise des chercheurs en étudiant les
interactions existantes entre le développement économique et
l'efficience des systèmes financiers et explique et aident à
comprendre les phénomènes financiers.
Jusqu'au milieu de la décennie 80, le système
financier est dominé par la finance indirecte en se basant sur le
concept d'une économie dirigée c-à-dire les
autorités publiques intervient, contrôle et imposent des
politiques restrictives sur les institutions financières ce qui
mène à une baisse de l'importance des crédits bancaires
dans le financement global de l'économie. Cette situation de
l'administration forcée du secteur financier a donnée naissance
à la notion de répression financière (McKinnon & Shaw,
1973).
McKinnon et Shaw constatent que les marchés financiers
des pays en développement présentent un système
économique en déséquilibre avec une abondance
d'opportunité d'investissement. Ils se placent en effet dans le cadre
des économies des pays en voie de développement dans lesquels les
politiques financières adoptées ne permettent pas d'exploiter ces
opportunités. D'après ces auteurs, ces économies
appelées superficielles (Shaw, 1973) dont le rôle des
intermédiaires financiers est faible, se caractérisent par des
taux d'intérêt bas et par une forte intervention des
autorités dans l'allocation des crédits notamment par le biais
des réserves obligatoires et de la politique d'encadrement des
crédits (Shaw, 1973).
En effet, La répression financière
critiquée vivement par les auteurs est à l'origine de plusieurs
distorsions telles que la faiblesse des taux d'intérêts sur les
dépôts et le mauvais choix des projets d'investissement plus
rentables.
Pour McKinnon et Shaw, la libéralisation
financière serait la meilleure solution pour ces économies pour
accroître leurs niveaux d'investissement et promouvoir la croissance
économique. Ils se basent sur les arguments suivants :
v Le plafonnement des taux d'intérêt à des
niveaux bas réduit l'épargne, l'offre des fonds prêtables
qui conduit à un rationnement de l'investissement et un ralentissement
de la croissance économique.
v La répression financière entraîne une
mauvaise allocation des crédits. Leur objectif consistait à
mobiliser l'épargne domestique et améliorer son affectation par
le biais des taux d'intérêt réels positifs. En
conséquence, le secteur financier est appelé à jouer un
rôle stratégique dans l'allocation des ressources et permettre son
allocation efficace.
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