Conclusion
Le Maroc a fait le premier pas vers l'adoption d'un
régime de taux de change flexible, étendant la volatilité à #177; 5
% du taux de change central. A long terme, cette réorientation dotera
l'économie marocaine d'un outil macroéconomique pouvant agir
comme un amortisseur et faciliter un ajustement rapide à moindre
coût. En l'absence d'un tel mécanisme, les ajustements aux chocs
macroéconomiques nécessitent parfois une contraction de la
demande, ralentissant ainsi périodiquement la croissance pour
rétablir l'équilibre extérieur. L'élargissement de
la bande de volatilité est la première étape vers un
modèle de flottement géré à long terme, mais les
banques centrales ont joué un rôle important dans le lissage de la
volatilité des taux de change.
CHAPITRE
III : Les effets de la libéralisation progressive du dirham
marocain sur l'économie nationale
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Introduction
Le Maroc a annoncé sa transition vers un régime
de taux de change flottant en janvier 2018,et puis il a passé à
la deuxième phase de libéralisation en 2020 vers une plus grande
flexibilité. Cette libéralisation graduelle et ordonnée du
dirham vise à renforcer la résilience de l'économie
nationale aux chocs externes, à soutenir sa compétitivité
et à augmenter son niveau de croissance.
Depuis la mise en place du système flexible, il a
affecté différents indicateurs économiques et ainsi que
l'évolution des performances économiques, en particulier la crise
de Covid-19 qui a entraîné des tensions monétaires et une
crise économique mondiale car elle a affecté tous les secteurs
citant : les revenus du tourisme, les transferts des Marocains
résidant à l'étranger, exportations, importations...
L'objectif de ce chapitre est d'exposer les évolutions
de indicateurs macro-économique et l'impact de la libéralisation
du dirham sur les secteurs économiques et mettre l'éclairage sur
autres pays afin de consulter leurs expériences en la matière.
Section 1: Effets
macroéconomiques du régime de change
En vue d'analyser la relation entre les indicateurs
économiques et le taux de change, il convient donc d'étudier ses
évolutions.
A. Evolution du taux de change
effectif
L'impact de l'évolution du taux de change sur
l'activité économique a toujours été un sujet de
long marqué par une controverse au sein des politiques
macroéconomiques. En effet, la présentation analytique de la
structure de l'économie marocaine corroborée par une étude
empirique montre que l'impact à court terme du taux de change sur la
croissance économique est significatif après une période,
mais il n'exerce pas l'effet sur le long terme ce qui anéanti l'effet
escompté de la compétitivité-prix à long terme.
Cette remarque, est évidente sur l'on se réfère aux
épisodes de dévaluations pratiquées pendant les 30
dernières années qui ont abouti à court terme à une
amélioration de la compétitivité qui n'a pas duré,
ce qui montre par conséquent, que la résorption du déficit
de la balance commerciale par une politique de dévaluation peut
être une politique inefficace. Cette conclusion tirée de notre
modèle empirique peut confirmer l'hypothèse avancée lors
de l'analyse descriptive de la situation de la balance commerciale qui stipule
que même en cas de dépréciation du taux de change dans le
cadre d'un régime de change flexible, l'effet à long terme du
taux de change pour stimuler la croissance économique à travers
le canal des exportations comme le prévoit la théorie
économique n'aura pas les effets escomptés en présence
d'un commerce extérieur faiblement compétitif, dépourvu
d'innovation et de sophistication des produits exportés. Ce qui
permettra de donner plus de réponses sur la relation à court et
à long terme entre la croissance économique et l'évolution
du taux de change ainsi que le régime optimal à pratiquer dans le
contexte marocain. A partir des années 2000, le Maroc a entrepris un
certain nombre de réformes touchant le fonctionnement du marché
de change et la gestion des risques de change. Compte tenu des transformations
structurelles importantes de l'économie marocaine et son ouverture de
plus en plus étalée vers l'extérieur, l'orientation vers
un régime de change flexible constitue une réforme prioritaire
pour pousser davantage sa compétitivité, sa résilience
face aux chocs externes et le niveau de sa croissance.
Figure 7 : Evolution
du taux de change MAD / Euro entre 2000 et 2019
Source : calcul des auteurs
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