Section 2: Les
conditions structurelles et les enjeux de la transition vers un régime
de change flexible
A. Les conditions structurelles
nécessaires avant la transition à un régime de change
flottant
Les pays en développement ont entamé le
processus de libéralisation financière et économique
réelle. Ces changements structurels s'accompagnent d'ajustements
progressifs de la politique de change. Un problème majeur pour ces pays
est en effet de concilier le plus possible entre monnaies peu volatiles et
dislocations de taux de change limitées
(sur/sous-appréciation).
Reconnaissant que le taux de change soit l'un des
paramètres économiques les plus sensibles et qu'il doit
être pris en compte Elevé, son développement
détermine de nombreux aspects de la vie économique des pays et
des opérateurs économiques, en d'autres termes, les fluctuations
des taux de change sont de plus en plus prépondérantes dans les
politiques économiques des pays en développement.
a) Un marché de change
relativement développé
Il n'y a pas de transition vers un système plus
flexible sans prise en considération les caractéristiques du
marché des changes. Ce dernier doit être suffisant La
liquidité et l'efficience expliquent mieux l'évolution et la
formation des taux de change. Effectivement, Dans le cadre du processus global
de libéralisation et de modernisation de l'économie, La
création du marché marocain des changes en 1996 a marqué
extrémité de monopole de la BAM dans la Gestion
centralisée des taux de change. Désormais, le niveau du taux de
change est déterminé Dépend de l'évolution de
l'offre et de la demande de toutes les parties prenantes Activités de
change. Par ailleurs, plusieurs techniques de couverture du risque de change
ont été présentées. Cependant, le marché des
changes marocain est encore relativement jeune et son fonctionnement ne lui
permet pas d'accompagner pleinement les entreprises dans l'amélioration
de leur performance sur les marchés étrangers.
Le passage à une plus grande flexibilité
devrait conduire les autorités monétaires à revoir leurs
stratégies d'intervention sur les marchés monétaires. La
gestion formelle des taux de change permet aux autorités
d'élaborer des règles de gestion claires pour soutenir la
réalisation des niveaux de taux de change cibles, alors que dans le cas
de la gestion autonome, les autorités publiques ne publient pas les
cibles de taux de change ou n'interviennent pas dans l'utilisation des
règles. D'une manière générale, la
flexibilité du taux de change facilite les interventions
discrétionnaires pour corriger les désalignements des taux de
change, réduire la volatilité des prix et apaiser la
volatilité des marchés. En effet, les banques centrales doivent
s'interroger sur le degré de transparence qu'elles doivent allouer
à leurs interventions. Certains auteurs voient la transparence comme un
outil pour accroître l'efficacité des interventions en augmentant
la crédibilité, tandis que d'autres y voient un obstacle.
En effet, le Maroc a fait de grands progrès dans la
libéralisation des changes et, Selon les autorités
monétaires, le marché des changes est encore relativement
développé (voir figure 2au-dessous).
Toujours selon certains économistes, BAM devrait poursuivre sa
progression Libéralisation en introduisant progressivement un taux de
change flottant tout en limitant son propre rôle comme un
régulateur plutôt qu'un régulateur du marché.
Figure 2 : Marché de change relativement
développé
Source : Ministère de l'Économie et des
Finances, direction du Trésor et des Finances Extérieures
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