L'impact de l'auto emploi sur le chômage et la pauvreté au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Aloys Mahwa Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise 2007 |
SOMMAIREV. APPROCHES METHODOLOGIQUES 6 VII. ORIENTATIONS POUR LA LECTURE DU TRAVAIL 9 PREMIERE PARTIE : APPROCHES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES 10 CHAPITRE I. : AUTO EMPLOI : FONDEMENTS CONCEPTUELS ET THEMATIQUES CONNEXES 11 Section 1 : Définition du concept de l'auto emploi 11 Section 2 : Thématiques autour de l'auto emploi 13 Section 3 : Processus de modélisation et de rationalisation du choix de l'auto emploi. 25 CHAPITRE II. : L'AUTO EMPLOI, LE CHOMAGE ET LA PAUVRETE 35 Section 1 : L'employabilité et ses difficultés 37 Section 2 : L'entrepreneurabilité et ses contraintes 45 Section 3 : L'impact d'auto emploi sur l'autonomie financière des promoteurs 54 DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS 60 CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE D'AUTO EMPLOI DANS LA PROVINCE DU CENTRE AU CAMEROUN 61 Section 1 : Présentation du Fonds National de l'Emploi 61 Section 2 : Stratégies de développement de l'emploi par le FNE 64 CHAPITRE VI : EVALUATION DE L'IMPACT DE L'AUTO EMPLOI 74 Section 1: Les données sur les promoteurs et leur analyse 74 Section 2 : La création d'activités d'auto emploi 82 Section 3 : Résultats et évaluations 87 Section 4 : Recommandations en vue de la promotion de l'auto emploi 94 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 100
INTRODUCTION GENERALEEn introduisant ce travail, notre intention est de faciliter la lecture et situer le lecteur. Nous allons respectivement présenter le contexte (A) qui a inspiré notre recherche, les objectifs poursuivis par ce travail (B), les intérêts à la fois social, stratégique et scientifique que l'on peut en dégager (C), la question qui a orienté notre réflexion (D) et le cadre méthodologique qui a permis d'y arriver (E). Nous allons en outre préciser les difficultés rencontrées (F) et les orientations afin de la lecture des parties et des chapitres de ce document (G). I. CONTEXTEParler de l'auto emploi dans le contexte du Cameroun, c'est évoquer la dynamique de la création d'activité.1(*) L'activité confère à son promoteur le statut d'employé. L'activité c'est d'abord une idée qui au fil du temps se traduit en véritable objectif poursuivi par son promoteur. Des chercheurs en entrepreunariat, à l'instar de Verstraete Thierry et Saporta Bernard, pensent qu' « il n'est pas déraisonnable de concevoir le projet ou l'activité comme n'existant, à l'origine, que dans l'immatérialité de la pensée du créateur désirant le concrétiser2(*). » Cependant, des controverses existent sur l'âge exact de l'activité. Son existence commence-t-elle avec la vision ou simplement au moment où la vision s'est matérialisée ? L'auto emploi dans sa dénomination de « travail autonome » ou « travail indépendant », selon des études récentes, se conçoit aujourd'hui comme alternative au travail civil et partant permet de résoudre à la fois la question de l'autonomie financière et celle du chômage. Le travail indépendant demande de redéfinir la notion de chômage et de l'insécurité. Selon Diane- Gabrielle Tremblay, « le taux de chômage ne mesure pas correctement l'offre de travail réelle, ni l'insécurité ; ceci est notamment visible lorsqu'on analyse le cas du travail autonome...Les catégories d'employés, de chômeurs et d'inactifs sont trop simplistes pour analyser les réalités du travail autonome, comme la diversité des statuts d'emploi (occasionnel, temporaire, temps réduit, temps partiel, etc.). Ainsi, le concept même de la population active se trouve remis en question face à la diversité des formes de travail mises en évidence par ailleurs3(*). » L'ampleur et la forme que prend le travail indépendant ainsi que les secteurs d'activité susceptibles d'intéresser le travailleur indépendant diffère d'un pays à l'autre. Le contexte est un facteur très significatif pour l'incitation ou le découragement au travail autonome. Dans certains pays, c'est l'Etat qui est à l'origine de cette forme d'activité par des mesures incitatives. C'est le cas des pays de l'Organisation de Coopération et de développement économiques (OCDE)4(*). Dans d'autres pays, c'est un fruit de l'initiative individuelle (personnelle) ; parfois une contrainte relative à la rigidité du marché de travail ou à des stratégies de survie face à l'exclusion et à la marginalisation. C'est le cas de la plupart des pays de l'Afrique au Sud du Sahara où, pour les uns, l'emploi informel constitue la seule alternative au chômage, ce qui se traduit par la massification des effectifs du secteur informel, qui représente environ 60% de la population active5(*). Selon la dernière enquête sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun6(*), le secteur informel prend pour lui seul 90,4% de main d'oeuvre active dont 35,2% dans le secteur informel non -agricole et 55,2 % dans l'informel agricole. Seul moins de 10% revient au secteur formel. De manière générale, l'auto emploi est tributaire de trois éléments fondamentaux. Il s'agit du « contexte » à savoir, par exemple, l'accès aux capitaux, les procédures administratives, la fiscalité, les politiques en matières de santé, d'assurance sociale et de pensions. Il est aussi tributaire des « compétences » représentées par le capital humain et les compétences managériales de l'entrepreneur. Il est finalement tributaire de l'« état d'esprit » ou du choix personnel de l'individu. Selon l'OCDE 2000, les pouvoirs publics, dans leurs interventions, doivent tenir compte de toutes ces dimensions. Cependant, si les pouvoirs publics peuvent contribuer à façonner le cadre général, défini par le `contexte' et les `compétences' (pour élargir les opportunités), l'état d'esprit, en revanche, relève de choix personnels, d'une vision, d'une détermination et de la volonté de prendre des risques. L'état d'esprit est lié à la culture, à la famille et aux traditions locales, et il n'est pas facile de le modifier. De fait, l'emploi indépendant procède, en partie, d'un phénomène d'imitation. Puisqu'une culture qui favorise la prise de risques et la récompense de l'effort individuel contribue grandement à encourager l'activité entrepreneuriale, plusieurs pays se sont efforcés, récemment, de promouvoir une culture de l'entreprenariat. Depuis dix sept ans, le Fonds National de l'Emploi (FNE) oeuvre dans la promotion de l'emploi au Cameroun et apporte un appui à la création de micro entreprises à travers la conception, le financement et le suivi des promoteurs des projets générateurs de revenus. Le contexte de la création du FNE s'inscrit à la suite d'une crise économique, à l'entrée du Cameroun dans le Programme d'Ajustement Structurel (PAS) et à une forte diminution du niveau d'emploi dans le secteur public. L'objectif de promouvoir l'emploi vise l'emploi dans toutes ses formes : emploi rémunéré, en insérant les chercheurs d'emploi dans les entreprises existantes, et emploi indépendant consistant à l'accompagnement des promoteurs des projets. * 1 Djaowe et Bita soulignent que le terme activité ou auto- emploi relève du fait que « la plupart du temps les personnes cherchent simplement à vivre de leur activité et à créer leur propre emploi» in Victor Tsapi, Création, développement, gestion de la petite entreprise africaine, Yaoundé, Editions CLE, P. 59. * 2 Verstraete T., Saporta, B., Création d'entreprise et entrepreneuriat, Editions de l'ADREG, Janvier 2006, P. 243. * 3 Diane-Gabrielle Tremblay, Ph. D., Chômage et transformations du marché du travail ; les enjeux sur le plan de la sécurité et de l'insécurité, Université du Québec, Note de recherche 2003-17, PP. 5-6. * 4 OCDE (2000), La renaissance partielle de l'emploi indépendant. Voir aussi OCDE (1998), Stimuler l'esprit d'entreprise, Paris. * 5 Soulèye Kanté, « Le secteur informel en Afrique subsaharienne francophone : vers la promotion d'un travail décent », Document de travail sur l'économie informelle, Genève, BIT, 2002, p.11. * 6 République du Cameroun, Institut National de la Statistique, Enquête sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun en 2005, Rapport principal, Décembre 2005, p.38. |
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