II. OBJECTIFS
Ce travail poursuit trois objectifs.
En premier lieu, il permet de rendre compte de la dynamique de
l'auto emploi et de l'accompagnement des promoteurs des projets au Fonds
National de l'Emploi. Cet accompagnement a pour objectif d'inculquer la culture
d'entreprise aux promoteurs des projets, mais aussi à élaborer
des stratégies de recherche d'emplois indépendants.
En deuxième lieu, il permet de déceler des
facteurs qui influencent la survie des activités créées.
Etant entendu que la survie permet de situer la durée pendant laquelle
un travailleur indépendant (auto employé) conserve son statut
d'employé et son autonomie financière, certains facteurs
demandent une amélioration (puisqu'ils influencent négativement
la survie des activités) et d'autres un renforcement (puisqu'ils
influencent positivement cette survie).
En dernier lieu, il permet de proposer au FNE et aux organes
similaires des recommandations pouvant promouvoir l'auto emploi, tant en milieu
rural qu'en milieu urbain.
III. INTERETS
La littérature sur l'auto emploi et celle sur la
création d'entreprise rendent compte d'une réalité. Tout
en étant tributaire du contexte, l'auto emploi dépend
fondamentalement de l'état d'esprit du promoteur. Cet état
d'esprit possède des caractéristiques immuables que
l'environnement, le milieu social, éducatif et la famille ont
conférées à l'individu. Des chercheurs dans le domaine
pensent que l'auto emploi procède d'un phénomène
d'imitation : « le simple fait d'observer autour de soi un
comportement semblable à celui que l'on se propose, exerce une influence
positive en faveur de ce comportement, et peut entraîner
l'adhésion » (Miniti et Bygrave, 1999). Une culture qui
favorise la prise de risques et la récompense de l'effort individuel
contribue grandement à encourager l'activité entrepreneuriale.
Par ailleurs, la documentation sur le marché du travail
traite souvent de l'effet de « cicatrisation » ou du
capital humain négatif. Lorsqu'un travailleur demeure sans emploi
pendant de longues périodes, il arrive qu'il acquière un capital
humain négatif qui se traduit par une mauvaise attitude et de
piètres habitudes de travail ainsi que par l'érosion de ses
compétences. (Oser, 1994).
Partant de ce double constat, d'un esprit d'initiative
nécessaire et d'un effet de « cicatrisation » du
capital humain, l'intérêt de ce travail est d'abord social (la
promotion d'auto emploi permet l'insertion professionnelle des chercheurs
d'emploi), ensuite stratégique (la promotion d'auto emploi permet de
conserver et de faire valoir ses compétences) et scientifique (la
réflexion sur l'auto emploi est une contribution à la
littérature sur le sujet et une contribution à la formation de
l'esprit d'entreprise).
Promouvoir l'auto emploi a pour intérêt
social de faciliter l'insertion professionnelle et d'écourter le
temps de recherche d'emploi par la mise en valeur des compétences du
promoteur. Cette façon de faire permet de réduire le taux de
chômage, de stimuler l'esprit d'initiative et d'autonomie. Si l'auto
emploi naît d'imitation, les pouvoirs publics doivent améliorer
les cadres afin d'inciter un grand nombre à se lancer à leur
propre compte. Inciter un grand nombre améliore le taux d'entrepreneurs
dans une région ou dans un pays. Ceci se traduit par une conversion en
matière de recherche d'emploi : d'une vision où l'individu
est sans cesse à la recherche de l'emploi à une vision où
l'individu est lui-même promoteur de son emploi (changement de
perspective).
L'intérêt est aussi stratégique.
La prise de conscience de l'auto emploi comme moyen d'insertion
professionnelle, est une occasion de conserver pendant, une durée assez
longue ses compétences, puisque le chômage a un effet de
« cicatrisation » sur le capital humain. Sans emploi, les
compétences acquises diminuent pour finalement disparaître. Tout
en permettant la conservation des compétences, l'auto emploi permet
également de faire valoir celles-ci. En effet, l'expérience
acquise pendant la période de l'auto emploi rehaussera les
compétences globales du promoteur et lui procurer une certaine
faculté d'adaptation qui lui sera bénéfique lorsqu'il
s'engagera dans d'autres avenues sur le marché du travail.
Finalement, l'intérêt de ce travail est
scientifique. L'insuffisance de la littérature sur l'auto emploi en
Afrique traduit également l'indifférence de l'opinion
estudiantine à cette forme de travail et son absence dans la formation
universitaire. L'esprit d'entreprise s'acquière. L'école se
révèle, de plus en plus, comme un lieu, par excellence, de
transmission du savoir. La promotion de l'esprit d'entreprise n'est pas un jeu
de hasard, il prend sa source dans l'éducation. Tout en contribuant
à la littérature sur l'auto emploi, ce travail permettra
d'encourager à travers des systèmes éducatifs l'esprit
d'initiative de laquelle naît souvent l'esprit d'entreprise.
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