Les dons, phénomène anthropologique au coeur des élections au Burkina Faso: une analyse des comportements électoraux dans la ville de Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par Oumarou Kologo Université de Ouagadougou - DEA de sciences politiques 2007 |
TABLE DES MATIERES Chapitre I. De la pratique des dons dans les élections 20 Section I. L'historique et la typologie de dons 20 §1- L'évolution du phénomène du don électoral au Burkina Faso 20 §2- Les types de dons dans les élections 24 Section II. L'administration des dons 29 §1- L'identification des donateurs 29 §2- Les canaux d'acheminement des dons 32 Chapitre II : Les finalités des dons dans les élections 36 Section I. Le soutien et/ou la déstabilisation des partis politiques 36 §1-La construction d'alliances entre partis politiques 36 §2- La Déstabilisation des partis politiques 42 Section II. La mobilisation de l'électorat 48 §1- La marchandisation des voix 48 §2- L'instrumentalisation des leaders d'opinion 55 Chapitre I. L'influence des dons sur les choix des électeurs 63 Section I. La portée des dons dans les élections 63 §1- La diversité des dons et leur encadrement juridique 63 §2- L'incidence effective des dons sur les choix électoraux 70 Section II. Les Limites de l'effet des dons sur les comportements électoraux 74 §1- Le rôle des observateurs et les cas de détournements 74 §2- Les limites inhérentes aux pesanteurs socioculturelles et aux promesses non tenues 78 Chapitre II. La contribution des dons à l'institutionnalisation de la démocratie 85 Section I L'importance des dons dans l'ancrage de la démocratie 85 §1- Les dons comme mode de financement des partis politiques 85 §2- Les dons comme une exigence du champ électoral 89 Section II. L'apport des dons dans la formation du citoyen 93 §1- De l'organisation des activités de formation 93 §2- La promotion de la participation citoyenne 98 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................. 111 INTRODUCTIONLa pratique électorale connaît de plus en plus un regain d'intérêt dans nombre de pays africains. Gage inéluctable de l'instauration de la démocratie, l'élection est censée susciter et favoriser une large participation politique de toutes les forces sociales. Le choix et le renouvellement ou la permanence de l'élite dirigeante qu'elle sous-tend, vise la construction d'une société de citoyens, c'est-à-dire, amener tout le peuple à s'impliquer dans la gestion des affaires publiques. Le vote est le mode d'expression de choix que les élections impliquent. Cependant, il apparaît comme étranger aux cultures traditionnelles africaines articulées fondamentalement sur le consensus et le principe de la séniorité1(*)''. Dans une société où le pouvoir est détenu par les personnes âgées, et dont la gestion passe par la palabre, le vote en tant que moyen d'accès au pouvoir, émerge comme un nouveau phénomène. Le vote serait donc un acte politique moderne. Il est perçu comme un acte individualiste se heurtant au communautarisme des sociétés africaines dans lesquelles l'individu n'a d'existence sociale que par le groupe. Ces deux dernières décennies les élections sont entrées dans les habitudes politiques en Afrique et de nombreuses recherches leurs sont consacrées. Les analystes les comparent dans leur majorité à des moments de festivités au vu de l'atmosphère qui se dégage et l'engagement de toutes les parties concernées. Loin d'être la conséquence d'une influence univoque, le vote est la résultante de toute une série de forces qui s'interpénètrent. L'analyse des comportements électoraux en Afrique se présente comme une nécessité au regard de la diversité de scrutins qu'ont connu la plupart des Etats africains depuis l'amorce du processus démocratique. A l'instar des autres pays africains, le Burkina Faso connaît depuis 1991, un processus continu de consultations électorales. Après le référendum du 2 juin 1991, l'Etat burkinabè organisera régulièrement plusieurs élections, ce sont : les présidentielles du 1er décembre 1991, du 15 novembre 1998 et du 13 novembre 2005 ; les législatives du 24 mai 1992, du 11 mai 1997, du 24 avril 2002 et du 6 mai 2007, enfin les municipales du 15 février 1995, du 24 septembre 2000 et du 23 avril 2006. Cette situation invite à des réflexions scientifiques sur le déroulement du processus démocratique et les obstacles auxquels il serait confronté. La présente étude orientée sur l'analyse des comportements électoraux dans la ville de Ouagadougou s'inscrit effectivement dans cette démarche. La littérature portant sur les comportements électoraux offre des paradigmes explicatifs multiples qu'il conviendrait de présenter. Les comportements électoraux sont un ensemble de réactions (faits ou actes) objectivement observables dans le processus de désignation des représentants par le canal du vote. Ils sont multiformes et variés selon le type d'élection. Expliquer le comportement des électeurs c'est chercher à comprendre concrètement comment ceux-ci réagissent face à l'offre électorale. L'acte de voter c'est-à-dire de participer à une élection, traduit à la fois un comportement individuel et collectif relevant d'une série de décisions. Les débats théoriques sur l'acte électoral et les comportements électoraux dans les systèmes politiques généralement en transition des Etats de l'Afrique subsaharienne prennent une place de plus en plus importante dans la science politique africaniste. Il s'agit d'une part de réévaluer les schèmes explicatifs dominants dans les analyses (vote communautaire, rite, affection, théâtralisation) et d'autre part les modifications plus ou moins affirmées selon les contextes et les configurations. Engueguele2(*) classe ces analyses dans la science politique africaniste en trois catégories : Le vote de solidarité : il serait fonction de l'affiliation sociale et non des calculs d'utilité de l'électeur. Les sentiments de solidarité, de loyauté, d'allégeance ou de groupe d'appartenance dominent la volonté d'obtenir des avantages personnels. Les décisions collectives seraient systématiquement forgées par les intérêts de groupe reflétant et exacerbant des clivages communautaires, ethnolinguistiques, religieux et territoriaux. La mobilisation électorale s'opère exclusivement sur la base de revendications d'appartenance et de conflits d'identité. Cette approche fournit une explication conforme au ``caractère plural ou segmentaire''3(*) des sociétés africaines. La conjoncture d'incertitude structurelle que traversent les individus pourrait mieux expliquer cette solidarité. Dans ce cas quelle est la part de la marchandisation, des menaces et de la coercition observables lors des élections ? Il apparaît de toute évidence que la solidarité ne suffit pas à elle seule pour comprendre l'acte électoral en Afrique. Le vote comme un rite, il est indissociable de la répétition, signe de la persistance de l'accord d'une collectivité durable, marque déposée de l'identité du groupe. Il se caractérise selon Engueleguele par l'usage d'un répertoire lexical particulier (les mêmes formules, les mêmes mots...). L'acte électoral aurait ici une portée symbolique. Ainsi, il serait pour de nombreux électeurs un acte séparé du cours normal de la vie quotidienne, ni sacré, ni banal mais seulement insolite et dénué de sens. Il serait aussi assimilable à de lointaines pratiques sociales institutionnalisées dans les milieux où l'élection compétitive n'est pas intégrée dans le jeu des prédispositions. Le vote comme un théâtre, l'acte électoral est perçu comme une simple comédie, une farce qui met en exergue la puissance et la compétence, l'exclusion des citoyens électeurs digérée par une savante immobilité des systèmes politiques en transition. Le vote est ici une technique de ratification ou d'approbation dans laquelle on magnifie une sentence connue d'avance où aucun choix ne saurait inverser le cours des choses. Dans une certaine mesure, les élections se présenteraient comme de simples ruses subtilement utilisées par les élites pour conserver leur pouvoir. Evoquer la problématique des élections en Afrique invite aussi à réfléchir sur les techniques de dévolution et de gestion du pouvoir politique moderne. Ces techniques propres à la culture démocratique se sont imposées dans les sociétés africaines avec l'implantation de l'Etat moderne. Produit d'importation, pâle copie des systèmes politiques et sociaux européens, l'élection s'est imposée avec l'importation de l'Etat moderne fondé sur le principe de démocratie (Bayart). L'Etat démocratique a érigé les élections comme un cadre important de la vie politique, où se négocie et se renégocie le partage des richesses. Le vote en Afrique n'est pas seulement analysé comme un mode d'expression des électeurs opérant des choix à leur convenance (Boy et Nonna), il est aussi conçu comme un mécanisme régulateur de la lutte pour l'accès aux ressources (Otayek et Als). Bayart souligne dans cette optique que : « l'appareil d'Etat est en soi un morceau de gâteau national que tout acteur digne de ce nom entend croquer à belles dents »4(*). Il y aurait aussi une montée de la kleptomanie dans le milieu politique africain. En effet, la scène électorale africaine serait un théâtre où le métier de politicien consisterait à développer toutes les stratégies nécessaires pour opérer un hold-up sur les ressources de l'Etat (Socpa). La conquête du gâteau (le pouvoir et les ressources) est perçue comme la finalité première de tout homme politique. Il n'est nul besoin encore de remarquer que tous les moyens permettant d'atteindre ce but ne peuvent être négligés. Badie et Hermet5(*) concluent à cet effet que dans le Tiers monde, les périodes électorales revêtent le caractère quasiment festif voire cathartique, d'une célébration nationale pas encore enlisée dans les marais de l'habitude. Au Burkina Faso, les analyses de Loada (1995, 1998,2006), de Yonaba (1992) sur les législatives du 24 décembre 1992 mais aussi du REN-LAC (2001), de Zagré (1994)6(*) et l'ouvrage de Ouattara (2006)7(*) ont jeté les bases d'une analyse scientifique sur la matière électorale. On note que le champ électoral se caractérise dans ce pays et en particulier dans sa capitale Ouagadougou, par l'apparition et l'enracinement du phénomène de don. La multiplicité des dons lors des élections semble devenir inquiétante. En effet, l'usage de dons de natures diverses lors des élections mérite que l'on s'y penche. Les dons arrivent sur la scène politique à un moment où les joutes électorales sont marquées par un progrès dans l'organisation. Ils se multiplient aussi dans un contexte qui se traduit par un désintérêt croissant de l'électorat face aux atermoiements des formations politiques, à l'attentisme parfois sceptique des campagnes électorales et aux désillusions des couches urbaines défavorisées. Les dons seraient donc utilisés pour faire face à des électeurs soit déçus par les pratiques des acteurs politiques soit de moins en moins attentifs aux questions politiques. Le don en lui-même n'est cependant pas un fait nouveau, il participe du système de l'échange en général. Pour Allemand «l'échange est consubstantiel à la vie politique comme il l'est à la vie sociale »8(*) . Il intervient dans la prise de décision, dans l'alliance comme dans le conflit, dans la relation de pouvoir et dans sa légitimation. L'irruption du don dans le champ électoral africain pourrait dénaturer quelque peu sa logique sociale fondée sur la solidarité et l'entraide. Comme le recommande Durkheim, le chercheur doit définir clairement les concepts afin que l'on sache et qu'il sache bien ce dont il est question. Pour cette étude-ci, les concepts voisins et parfois interchangeables de don et « don électoral », de corruption et corruption électorale et enfin de clientélisme électoral seront élucidés et partant leurs rapports établis : - Les concepts de don et de ``don électoral''. Le don est synonyme d'offre, de cadeau qu'une personne X fait à une autre personne Y en signe d'amitié, de sympathie, de reconnaissance, ou pour l'assister lorsqu'elle est dans le besoin. Au sens juridique, la donation, processus de transmission de don, est un contrat par lequel une personne (donateur) transfère la propriété d'un bien à une autre (donataire), qui l'accepte, sans contrepartie et avec intention libérale9(*). Le donateur offre et accorde au donataire sans manifester un quelconque intérêt. Le donataire reçoit et en fait une propriété. Le don est juridiquement un acte unilatéral qui naît d'une seule volonté. C'est un transfert de propriété d'un bien d'une personne à une autre. Notre étude s'inscrivant dans une démarche sociologique, la définition sociologique s'avère indispensable. Nous en ferons référence dans notre analyse. Dans l'approche sociologique, le don est un construit social. Il est un mécanisme social fondamental de création et de régulation de liens sociaux. Il peut construire et renforcer l'amitié ou apaiser une tension. Dans nombre de sociétés archaïques analysées par les anthropologues (Mauss, Malinowski etc.), les échanges et les contrats se font sous forme de cadeaux, volontaire en théorie, mais obligatoire dans la réalité. Le don n'est pas une simple expression des sentiments de l'individu, c'est un acte public, social qui affecte la position de chacun dans la société. Ainsi dans certaines sociétés, on devient chef en donnant tous ses biens (sociétés indiennes observées par Mauss). Le don est donc un phénomène social total car présentant des dimensions économiques, politiques et religieuses. Il lie les individus aux groupes et les groupes entre eux. Pour Mauss cité par Journel « en chaque objet donné existe une âme qui est celle du détenteur premier, c'est cette force essentielle qui comme le sacré, lie les hommes entre eux et les contraint d'agir tout en proclamant qu'ils le font librement10(*) ». Selon les anthropologues, tout don implique en effet un contre don et dans toute société, donner, recevoir et rendre sont obligatoires. Si pour Mauss le don regroupe ces trois opérations (donner, recevoir et rendre), Strauss11(*) met l'accent sur la notion d'échange et de réciprocité. Le don apparaît ainsi comme un aspect contingent d'un dispositif nécessaire et universel qui est l'échange. Dans cette logique, la prohibition de l'inceste n'était que la face négative de l'obligation positive d'échanger des femmes. Donner, recevoir et rendre relève d'une seule et même pensée collective. En 1976, Marshall définit le don comme « un contrat social qui peut prendre trois formes : · la réciprocité générale qui se pratique entre proches. Le don y est gratuit et la réciprocité est assurée de manière diffuse. · La réciprocité équilibrée qui délimite l'aire de l'alliance. Les donateurs attendent une compensation spécifique de leur prestation en général réglée par la coutume. · La réciprocité négative qui est celle du commerce et de la guerre. Chacun cherche à donner le minimum pour obtenir le maximum »12(*) Emboîtant le pas de tous ces auteurs qui allient don et échange, Alain montre que l'échange de dons met en jeu une logique de la dette. Dons et contre dons s'enchaînent comme le crédit et son remboursement ou comme le placement et son rapport. « Donner c'est investir et refuser de donner, négliger d'inviter comme refuser de prendre c'est refuser l'alliance et la communion »13(*). Le don dans ce sens scelle un lien durable et contraignant. Bourdieu quant à lui invite à prendre en compte le rôle déterminant de l'intervalle temporel entre le don et le contre don. Alain14(*) reprenant les propos de ce dernier écrit « le cadeau est un malheur parce que finalement il faut le rendre. Dans tous les cas, l'acte initial est une atteinte à la liberté de celui qui reçoit. Il est une grosse menace ; il oblige à rendre ; en outre il crée une obligation, il est une manière de tenir en faisant des obligations ». Ceci dit le don initial est une prise de créance, un endettement donc un investissement social destiné à rapporter à terme la dette comme mode de fonctionnement ordinaire de la vie sociale. La relation entre créancier et débiteur est une relation réversible, constitutive d'un contrat social fondamental permettant le jeu de la solidarité quotidienne, intégrant chaque individu dans un système de protection sociale réciproque et d'assurance mutuelle contre les aléas de l'existence et contre les incertitudes de l'avenir. Cette analyse corrobore celle de l'anthropologue américain Boas. Ainsi la logique de la dette tisse des solidarités impératives et lie durablement créanciers et débiteurs. « Les premiers surveillant les seconds et les rappelant à l'ordre et font jouer contre eux les sanctions les plus graves caractérisées par une mise à mort sociale (déshonneur, malédictions, colère des dieux, des ancêtres et des esprits etc.), les débiteurs sont prédisposés à la reconnaissance : reconnaître leur dette et s'en acquitter pour éviter les sanctions »15(*). Le don est perçu avant tout comme un fait dont les ramifications et les significations qui se dégagent donnent au système social son équilibre et son essence. Dans cette analyse, don et échange sont confondus bien que de prime abord ces deux notions s'excluent. Alain démontrera que ces termes renferment le même contenu. Le don revêt une logique sournoise consistant à maintenir celui qui reçoit sous la coupe du donateur qui le manipule à sa guise. Dans ce sens, il offre ici une image de rapport de force dans les rapports sociaux où seuls les donateurs détiennent le pouvoir. Le don électoral est d'emblée, l'usage de cadeaux, leur distribution dans les campagnes électorales. Socpa écrit que le don électoral est aujourd'hui « une réalité massive des développements politiques. Il gouverne désormais les rapports entre marchands politiques et clientèle électorale voire ethnique »16(*). Il avance comme exemple une formule populaire dans une langue locale camerounaise en vogue dans les années 1980 et 1990. Formule développée pendant les périodes électorales « politics na njangui 17(*)» et qui signifie que « la politique c'est la tontine » ou « à soutien politique égal, récompense égale ». Socpa montre dès lors comment le don ou l'échange de biens (matériels ou immatériels) a investi le champ électoral au Cameroun. Le donateur et le bénéficiaire sont connus d'avance. Les hommes politiques à travers leurs entreprises politiques distribuent et l'électorat reçoit, les dons contribuent ainsi à la construction d'un lien social spécial et impose nécessairement un contre don puisque le donateur attend de l'électorat ses voix. Si les populations d'une région donnée veulent la réalisation d'infrastructures, elles doivent apporter leur soutien total et indéfectible au parti politique jugé capable au regard des moyens dont il dispose pour opérer de telles actions. La population reçoit donc premièrement des promesses et ne pourra obtenir la réalisation matérielle qu'après élection. Comme on le constate aisément, le don n'est pas toujours dans le cadre des élections ce qu'il était dans les sociétés dites archaïques étudiées par les anthropologues. En outre, dans le champ électoral, le don s'apparente, voire est remplacé par un autre concept : le clientélisme électoral de plus en plus très usité par les chercheurs en science politique africaine. Bien que le don soit presque délaissé pour ce terme (le clientélisme), nous l'avons préféré pour introduire de l'euphémisme dans notre approche et éviter de tomber dans les présupposés péjoratifs que véhiculent les notions de corruption et de clientélisme. - Corruption et corruption électorale. .Selon le Rapport 2003 du PNUD sur le développement humain, « la corruption est un fléau mondial qui frappe particulièrement les pays en développement »18(*). En outre, le Rapport précise qu'elle est, à l'instar de la prostitution, un phénomène aussi vieux que le monde bien que le terme soit apparu au XIIe siècle. La corruption peut se définir comme « le fait de commettre ou d'inciter à commettre des actes qui constituent un exercice abusif d'une fonction (ou abus d'autorité), y compris par omission, dans l'attente d'un avantage ou pour l'obtention d'un avantage, directement ou indirectement promis, offert ou sollicité, ou à la suite de l'acceptation d'un avantage directement accordé, à titre personnel ou pour un tiers »19(*). La corruption politique se définit comme l'abus de pouvoir par les responsables politiques pour obtenir des gains personnels. La corruption est donc le fait intentionnel, pour toute personne, d'offrir, de promettre ou d'octroyer d'autres avantages indus, à un agent public, à son profit ou au profit d'un tiers, pour qu'il agisse ou s'abstienne d'agir dans un sens donné. Toutes ces définitions corroborent celle du Code pénal du Burkina Faso qui en son article 156 dispose que « la corruption est une infraction commise par une autorité publique qui agrée des offres ou des promesses, reçoit des dons ou présents afin d'accomplir un acte de son emploi, de s'en abstenir, soit encore de fournir des informations mensongères ». Dans la même logique Transparency international conclura qu'il s'agit de toute implication des personnes investies de pouvoir (publique, privée, société civile) dans toute relation faisant consciemment entorse aux règles et procédures établies ou utilisant leurs incohérences pour obtenir pour elles mêmes ou pour une tierce personne des avantages quelconques autres que ceux officiellement prévus. La corruption électorale consiste pour les hommes politiques à remettre à des électeurs qui promettent de leur accorder leur suffrage, des billets de banques ou autre objet matériel dans le cadre d'une campagne électorale. Pratique qui favorise les partis riches, elle s'installe et s'amplifie à la faveur de l'extrême pauvreté dans laquelle vivent les populations. Selon Loada et Ibriga, la corruption électorale peut se définir au sens large comme des manipulations illégitimes des préférences des électeurs par les partis politiques et les candidats, et au sens étroit, comme l'achat (corruption active) et ou la vente des voix des électeurs (corruption passive)20(*). Le suffrage des électeurs n'est plus, dans ce cas, sollicité sur la base d'un programme politique que les partis ont l'obligation de concevoir dans la perspective de la conquête du pouvoir, mais en fonction de considérations purement matérielles. Selon le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) : « la corruption électorale constitue un véritable virus qui menace tout processus démocratique et plus particulièrement les démocraties naissantes »21(*). Hormis ce concept, l'un des termes les plus couramment usités est le clientélisme électoral. La notion de clientélisme est souvent entachée d'un esprit de dénonciation et de stigmatisation de pratiques démocratiques courantes (les pratiques clientélaires), inspirées par une vision idéale et positiviste de la démocratie représentative. L'emploi du terme de clientélisme pose presque comme un postulat du bon fonctionnement de la démocratie et des élections, la capacité des électeurs à séparer rationnellement les intérêts généraux et collectifs des intérêts particuliers et personnels. Seuls les premiers devraient guider les comportements politiques, la participation démocratique et les motivations de vote alors que les seconds, entachés de particularisme, devraient rester en marge de la représentation politique. Le problème est donc que la notion de clientélisme, utilisée quasi exclusivement pour parler des pratiques des élus et des partis, néglige(ait) un aspect essentiel : la demande sociale des électeurs envers les élus et les institutions. Dans certains contextes, les électeurs s'adressent aux hommes politiques principalement pour des questions privées et personnelles touchant à leurs intérêts particuliers (la demande d'un emploi public, une aide, un service pour l'avancement d'un dossier administratif, etc.). La notion de clientélisme comporte un présupposé non avoué ; il serait en effet, le fait des couches sociales pauvres et démunies de la population trouvant, par les échanges « de votes et soutiens politiques contre services et faveurs » avec des élus complaisants, un moyen d'intégration sociale. Ce qui signifie que par le biais de cette pratique, l'individu (l'électeur) se construit une position, acquiert une nouvelle image. Comme on le sait, le clientélisme décrit des relations informelles de pouvoir fondées sur l'échange de ressources entre des individus ou des groupes de statut inégal. Un personnage qui jouit d'un statut supérieur (le patron) prend avantage de son autorité et des ressources dont il dispose pour protéger et dispenser des bénéfices à un personnage de statut inférieur (le client), qui lui retourne ses faveurs sous forme de soutien et de services. « La relation clientélaire comporte une dimension coercitive, mais elle est fondamentalement volontaire et fondée sur des intérêts particuliers et réciproques »22(*). Plus les sociétés sont complexes, plus les réseaux clientélistes utilisent des relations multilatérales complexes. Les patrons assument la fonction de gatekeeper23(*) pour faire le lien entre le Gouvernement central qui distribue les ressources et la masse des électeurs qui le soutiennent. Le clientélisme peut être orienté vers des individus, des groupes d'intérêts ou des circonscriptions électorales. La redistribution prendra la forme d'allocations discriminatoires ou de rentes, selon les cas, et ciblera des individus, des groupes constitués ou des circonscriptions électorales entières. Cela dépendra du contexte créé par les rapports de forces locaux, les pratiques administratives ou le mode de scrutin. Dans les années 1980, sous l'influence dominante des théories du développement politique, le clientélisme était considéré comme caractéristique des systèmes politiques traditionnels ou au début de leur phase de développement. On postulait qu'il disparaîtrait. Nul doute qu'il joue cependant encore un rôle important dans les grandes démocraties des pays développés (Briquet et Sawicki, 1998). La théorie classique distingue le clientélisme traditionnel des notables, qui a une forte dimension affective et personnelle, et les formes nouvelles mettant en jeu des organisations et fondées seulement sur les bénéfices concrets. Dans le clientélisme traditionnel, les patrons étaient aussi des notables ; ils jouissaient de l'influence personnelle qu'ils exerçaient par leur statut, leur richesse ou leur prestige ; ils offraient une protection dont les formes variaient selon les ressources dont ils disposaient, ce dont leurs clients avaient besoin, les services qu'on pouvait leur demander et le dévouement qu'on pouvait en attendre. Pour Wantchekon. «Il ressort que la politique clientéliste est plus efficace dans les contextes de faibles productivités, de fortes inégalités et de relations sociales hiérarchisées »24(*) Il était nécessaire d'avancer une critique sur le clientélisme politique conçu comme une notion englobante. Présenté comme un phénomène général de société, le clientélisme apparaît comme un « fourre-tout » mélangeant des modes d'action et d'interactions disparates, éléments qui se distinguent difficilement des échanges de ressources entre élus et électeurs, les pratiques d'élus en quête de voix et de soutiens politiques, un système de pouvoir contraignant au niveau local, le népotisme et le favoritisme, les modes de fonctionnement des partis politiques, les « machines politiques ». Or, tous ces types de réalités et de pratiques ne peuvent se réduire à une seule catégorie analytique englobant toute la diversité des phénomènes clientélaires. Quelle relation peut-on établir entre ces concepts très proches ? La relation entre le clientélisme et la corruption a toujours été un sujet de polémiques entre spécialistes. Certains auteurs comme Caciaglia et Kawata (2001) affirment que la culture politique clientélaire engendre la tolérance et une sorte de consensus public diffus envers la corruption ; ils invoquent à l'appui de cette thèse la similitude dans les termes utilisés pour parler des deux phénomènes (« faveurs », « cadeaux », etc.). Les preuves historiques et les recherches empiriques démontrent plutôt qu'il n'y a aucune continuité, mais aussi aucune opposition entre les deux phénomènes. Au plan théorique, alors que la corruption concerne l'argent et que son but est l'enrichissement personnel, le clientélisme vise à obtenir des suffrages et son but est le pouvoir. Les relations de corruption sont individuelles et secrètes par nature, alors que les relations de clientèle sont bien connues du public et souvent approuvées par lui comme une manière normale de faire. Les pratiques de corruption sont illégales, tandis que les pratiques clientélaires, le plus souvent, ne le sont pas. On ne retrouve pas non plus dans la relation de corruption les caractéristiques essentielles de la relation clientélaire telles que l'inégalité et la subordination hiérarchique entre les parties, ou l'investissement affectif et l'importance du lien interpersonnel. Enfin, les cas les plus simples en apparence, comme celui où l'électeur reçoit directement de l'argent en échange de son vote, lorsqu'ils sont analysés dans le détail, révèlent qu'on a bien moins affaire à un « échange marchand » (corruption) qu'à un rituel de type émotionnel et interpersonnel caractéristique de la relation clientéliste. La définition de Briquet et Sawicki reprise par Allemand est en ce qui nous concerne la plus indiquée pour notre analyse. Le clientélisme politique concluent-ils est « un système d'échanges interpersonnels non marchands de biens et de services échappant à tout encadrement juridique entre agents disposant des ressources inégales »25(*). Oscillant entre la dimension de l'échange et de l'extorsion, ces pratiques occasionnent des processus de redistribution des ressources publiques également des mécanismes d'inégalité et d'exclusion dans l'accès aux ressources. On parlera de corruption quand il s'agit d'échanges marchands. La notion de corruption implique aussi celle du don. Dans son usage courant elle renferme aussi bien la notion de don que celle de clientélisme qui sont en fait des moyens pour l'accomplissement des desseins de corruption. L'échange politique se situe entre clientélisme et corruption (Allemand). Les deux pratiques utilisent le don comme moyen, quelque soit sa nature. Le corrupteur passe par le biais des dons, présents ou cadeaux ou par l'achat du silence, du mensonge et autres moyens, que le corrompu acceptera de monnayer. En droit international la corruption d'un représentant comprend l'existence d'offres, de promesse ou de dons, en un mot d'actes ayant pour effet de peser lourdement sur la volonté de l'individu (représentant) lors des négociations. Pour qu'on puisse parler de corruption, il devrait exister une corrélation entre le but à atteindre (qui est d'infléchir la volonté) et ces offres. Dans ce sens, le don est un instrument de la corruption et le clientélisme apparaît surtout comme une de ses formes n'utilisant que des moyens autres que financiers et reliant des individus de rang voire de classes différentes. De ce qui précède, nous utiliserons fréquemment le terme « don » pour évoquer toutes les formes d'échanges de quelque nature qu'elles soient. En effet, dans tout don se trouve construit un rapport social, soit de domination soit de pouvoir ou même de faiblesse qui profite à une des parties et parfois aux deux. Dans la littérature, on note que les travaux ont beaucoup mis l'accent sur l'analyse des processus électoraux en soulignant leurs irrégularités. Ils restent tout de même limités car l'on dispose de très peu de données sur les usages des dons, leur valeur symbolique et matérielle, l'identité des donateurs, et les résultats auxquels leur utilisation permet d'aboutir. Le don a toujours existé en Afrique eu égard à la solidarité légendaire dans la culture africaine. Il est de ce fait inscrit dans les moeurs comme un acte normal. Il semble trouver dans les systèmes électoraux un autre terrain d'expression. Cette situation conduit aux interrogations suivantes : ü Quel est son rôle dans le jeu électoral ? ü Comment les dons sont-ils acheminés et à qui sont-ils destinés ? ü Quelle est l'influence des dons sur les résultats électoraux et la consolidation de la culture démocratique ? Notre intérêt pour cette étude est né du constat de la manière dont les élections se déroulent depuis 1991 au Burkina Faso. Alors que nous étions au collège, nous avons remarqué qu'à chaque élection, certains électeurs conditionnent leur motivation à participer à l'acte électoral aux cadeaux obtenus. Dans une opération de collecte de données pour le compte du centre pour la gouvernance démocratique (CGD) en 2006 dans le Nord et le Sahel, la réponse d'un enquêteur a marqué notre attention. Il s'agissait de savoir si oui ou non il fallait supprimer les cadeaux lors des élections, pour une question d'équité entre les partis. L'enquêté que nous avons rencontré répond en ces termes : « c'est seulement lors des élections que nous bénéficions des ressources des partis. Si on les supprime, qu'allons nous manger, que pouvons-nous obtenir encore avec ces partis politiques qui ont l'art de nous abandonner après les élections ? ». Ce témoignage montre que les dons sont non seulement très fréquemment utilisés lors des élections au Burkina mais qu'ils sont entrés dans les habitudes des électeurs et leur semblent indispensables. Notre préoccupation à travers cette recherche sera de cerner la part d'influence que les dons ont sur la détermination des comportements de l'électorat et aussi sur les résultats électoraux. Une telle réflexion s'avère d'autant plus importante pour le processus de construction démocratique. Il est en effet sans cesse nécessaire de jeter un regard critique sur l'évolution des choses pour s'assurer qu'elle répond aux objectifs. Cette étude ouvre ensuite la voie à une critique constructive sur l'introduction d'un phénomène socioculturel (le don) sur un champ où tous les coups semblent permis. Le don peut-il continuer de jouer son rôle de construction, de maintien et de régulation de réseaux de relations sociales sur le terrain politique ? En d'autres termes, quelle valeur peut-on maintenant accorder au don dans ce champ social? L'hypothèse suivante oriente notre démarche : l'usage des dons dans les campagnes électorales détermine les comportements électoraux de la population de la ville de Ouagadougou. Ce déterminisme influe corrélativement sur l'ancrage de la culture démocratique. L'objectif de cette étude consiste à décrire les manifestations de la pratique du don électoral et son impact sur les comportements des électeurs et partant sur la consolidation de la démocratie. S'intéressant uniquement aux populations de la commune de Ouagadougou, cette étude ne saurait faire l'objet de généralisation ou d'extrapolation sur l'état global des comportements électoraux dans tout le pays. Les outils utilisés sont entre autres le guide d'entretien, le questionnaire et le focus groupe. Nous avons associé les deux approches : quantitative et qualitative. L'observation directe de l'attitude des électeurs lors des élections du 13 novembre 2005 et du 24 avril 2006 a été d'un appui capital dans cette étude. La ville de Ouagadougou, cadre de notre recherche couvre une superficie de 52.000 ha dont 21.750 ha urbanisés. La ville tire ses origines des XIIIe et XIVe siècles car son histoire est liée à celle du royaume mossi. L'administration coloniale ne trouvant pas assez d'infrastructures va transférer ses services à Bobo Dioulasso. Ouagadougou sera érigée en commune dite mixte en 1926 et en commune de plein exercice avec des organes élus au suffrage universel par l'effet de la loi coloniale de 1955. En 1956, des élections municipales sont organisées et ont conduit à la mise en place des conseils municipaux. En 1959, le conseil municipal de Ouagadougou est dissout et une délégation spéciale est créée en lieu et place. C'est seulement trente (30) ans après soit le 12 février 1995 que des élections de conseillers municipaux seront organisées dans les communes urbaines. Dotée d'un conseil municipal depuis 1995, Ouagadougou est subdivisée en 30 secteurs et 17 villages. Avec l'urbanisation très rapide, la population de la ville est passée de 441.514 habitants en 1985 à 788.581 habitants en 1999. Cet effectif passera de 907.499 en 2003 à 939.931 en 2004 et enfin à environ 1.200.000 habitants en 2006. Capitale politique du Burkina, Ouagadougou offre un cadre idéal pour observer le phénomène électoral dans ce pays, étant donné que presque tous les partis politiques y sont représentés. Notre échantillon d'étude est puisé dans la population mère de la commune de Ouagadougou et il prend en compte seulement les individus ayant au moins 19 ans en janvier 2007. En d'autres termes, il s'agit de ceux qui ont pris part au moins à une des élections organisées depuis fin 2005. En somme, une quarantaine de personnes ont été concernées par l'enquête par questionnaire et 10 autres par le guide d'entretien. Enfin, nous avons effectué deux focus groupes pour compléter nos informations. En somme 50 personnes ont été individuellement approchées et deux groupes de dix (10) personnes ont suivi l'entretien du focus. Nous avons opté dans l'ensemble pour une démarche dite raisonnée pour apporter un complément aux données documentaires. La collecte des données documentaires s'est faite de manière continue depuis juillet 2006 jusqu'à la rédaction. Quant aux données de terrain (enquête par questionnaire), leur collecte a été faite de janvier à fin mars 2007. Ces données ont été dépouillées et traitées manuellement, ce qui a sans doute alourdi le travail. Notons que les entretiens avec les personnes ressources ont été réalisés tout au long du processus de recherche jusqu'à la fin de la rédaction. Du reste, le travail de terrain ainsi que les données documentaires ont permis de se rendre compte que peu de travaux d'ordre scientifique ont été réalisés sur la question des comportements électoraux au Burkina Faso et particulièrement dans une zone urbaine. Cette évidence rend ce travail plus que nécessaire. Ne pouvant brasser tous les aspects du don et les dons de tous les intervenants dans le champ politique, notre étude s'intéressera surtout aux dons faits entre partis ainsi qu'aux dons faits par les partis politiques ou les candidats à l'électorat. Ces dons peuvent avoir été directement ou indirectement remis aux bénéficiaires par les donateurs. Pour mieux saisir l'impact des dons, on ne pouvait écarter de notre champ d'analyse le financement public. Le présent travail se structure en deux (II) partie avec chacune deux (II) chapitres. La première partie fait un état des lieux des connaissances sur l'avènement du don électoral au Burkina Faso (chapitre I) et les objectifs visés (chapitre II). La seconde partie présente l'impact du don électoral sur les comportements des électeurs (chapitre I) et sur la construction de la démocratie (chapitre II). * 1R. Otayek, M. Sawadogo, J.P. Guingané,., Le Burkina Faso entre révolution et démocratie (1983-1993), Paris, Karthala, 1996, p52. * 2Voir « l'explication du vote dans les systèmes politiques en transition d'Afrique subsaharienne. Eléments critiques des théories symboliques et perspectives de développement », M. Engueguele, CRAPP-CNRST/IRIC, vol 9, paris, 2004. www.sciencespobordeaux.fr/vol9NS/arti2.html * 3 Ce sont des sociétés qui vivent dans des systèmes de clans, de tribus. On les oppose généralement aux sociétés hiérarchisées. * 4 J.F. Bayart, L'Etat en Afrique, la politique du ventre, Paris, Fayard, 1989, p122. * 5 B. Badie, G. Hermet, La politique comparée, Paris, Armand colin, Dalloz, 2001, 316p. Ces auteurs soutiennent que les Etats en transition démocratique sont marqués par le néo patrimonialisme développé auparavant par des chercheurs comme Weber, Bayart. Ce phénomène conduit les populations à « des comportements paroissiaux. Dès lors l'individu choisit d'ignorer le pouvoir princier et les institutions ». P 179. * 6 P. Zagré, Les politiques économique du Burkina Faso : une tradition d'ajustement structurel, Paris, Karthala, 1994. Il souligne que la débâcle des sociétés d'Etat dans les années 1970 seraient due aux recrutements népotistes, aux gratifications, aux nominations de complaisance à la tête de ces sociétés de cadres incompétents sur des bases politiques. * 7 Dans : L'ère Compaoré, Crime politique, et gestion du pouvoir , publié en 2006 à Paris, Klanba éditions, V. Ouattara fait une archéologie de la démocratie burkinabè en s'appesantissant sur les crimes commis sous la quatrième République. Il présente les configurations et reconfigurations politiques, les luttes entre partis politiques et l'organisation des différents scrutins. * 8 .voir « Entre l'intérêt et le don », Allemand, in Revue sciences humaines, n0 23 décembre 1998, p21. * 9R. Guillien et J. Vincent, Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 1999, p202. * 10 Voir « Marcel Mauss, 1872-1950 la force du don », N. Journel., Revue sciences humaine n0 7, Mars 1997, p42. * 11 C.L. Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, Paris, Mouton, 1949. * 12 Voir « La force du don », N. JOURNEL. in Revue, sciences humaines n07, mars 1997, p43. * 13 Voir « Echange : sous le don, la dette », M. Alain, in Revue sciences humaines, n0 23 décembre 1998 p 28. * 14 M. Alain, op. cit. p 29. * 15 M. Alain, op cit. P30. * 16A.. Socpa, op cit. p2. * 17 Socpa, idem * 18 PNUD, rapport sur le développement humain, corruption et développement humain, Ouagadougou, 2003, p 1. * 19 PNUD, op cit, p2 * 20 A.M-G. Loada et L.M.Ibriga, Droit constitutionnel et institutions politiques, collection Précis de droit burkinabè, Université de Ouagadougou, PADEG, mars 2007, P464-465. * 21 Voir, Rapport du séminaire international sur « la corruption électorale en Afrique de l'Ouest », CGD, Ouagadougou les 27 et 28 novembre 2003, p 1. * 22 Voir « Heurs et malheurs du clientélisme », M. Caciaglia, et I. Kawata,Paris, Revue française de science politique Vol 51, n0 4, Paris, presse de la fondation nationale de sciences politiques, Août 2001, p569-586 * 23 Il signifie l'intermédiaire entre le centre (gouvernement) et la périphérie (électeurs). * 24Voir « Clientélisme électoral au Bénin. Résultats d'une étude expérimentale de terrain », L. Wantchekon, in Perspective Afrique, n0 2, vol 1, 2005, pp155-169. * 25Voir « Entre l'intérêt et le don », S. Allemand, in Revue sciences humaines, n0 23 décembre 1998, p21. |
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