Les effets de la dégradation des écosystèmes de mangroves dans la dynamique migratoire des populations des iles du Saloum: cas des villages de Bassoul et de Niodior( Télécharger le fichier original )par Mamadou SARR Ecole Nationale d'Economie Appliquée-Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Diplôme d'ingénieur des Travaux d'Aménagement du Territoire et de la Gestion Urbaine 2009 |
Liste des graphiquesGraphique 6.1 : Evolution de la pluviométrie de 1998 à 2007 31 Graphique 8.1 : Perception de la population des villages d'étude sur l'état de la mangrove 46 Graphique 8.2 : Perception des populations sur l'état global de la mangrove 47 Graphique 8.3 : Niveau d'association à la mangrove des ressources exploitées par les migrants avant leur départ 52 Graphique 8.4 : Type d'activité avant départ des migrants de Bassoul et Niodior 54 Graphique 8.5 : Activités des migrants avant départ 55 Graphique 9.1 : La migration des ménages 57 Graphique 9.2 : Niveau d'instruction des migrants 63 Graphique 9.3 : Répartition des migrants par forme de migration 67 Graphique 9.4 : Désir de migration 72 Graphique 9.5 : Durée probable de migration 73
Liste des cartesCarte 6.1 : Carte de localisation des îles du Saloum 28 Carte 8.1 : Evolution des mangroves du Delta du Saloum de 1992 à 1999 49 Carte 9.1 : Répartition des migrants interne des villages de Bassoul et de Niodior...66 Carte 9.2 : Flux migratoire des îles du Saloum..................................................70
Liste des annexesAnnexe 1 : Etendue, distribution et état des mangroves du Sénégal 85 Annexe 2 : Occupation du sol dans la RBDS en 1997 86 Annexe 3 : Carte pédologique des îles du Saloum 87 Annexe 4 : Questionnaire destiné aux chefs de ménage 88 Annexe 5 : Questionnaire destiné aux personnes exploitants de 91 ressources associées à la mangrove 91 Annexe 6 : Guide d'entretien pour les personnes ressources 93 Annexe 7 : Guide d'entretien structure 94 Annexe 8 : Guide d'entretien Chef CADL 95
Résumé du mémoire
Le Sénégal qui est un pays côtier, avec 700 km de littoral, était un pays d'immigration. Aujourd'hui, la migration est devenue importante dans le pays, notamment vers les États de la sous région et de l'Europe. Cela est dû principalement aux conditions de vie qui sont devenues difficiles. Le pays connait aussi des mouvements internes, des zones plus pauvres vers les zones qui ont plus de ressources ou de revenus. Ainsi, la migration sénégalaise est caractérisée par la migration saisonnière ou temporaire, par la migration permanente, voire définitive, selon les zones d'accueil. Ce phénomène est observable ces dernières années dans beaucoup de localités du pays, en l'occurrence dans les îles du Saloum. Dans un contexte de dépérissement des écosystèmes de mangrove de son terroir, l'émigration est devenue courante dans ces îles. Cependant, les déterminants à la migration restent divers et variés. La mangrove qui constitue une des ressources principales dans les côtes, notamment dans les zones estuariennes prend du recul en même temps que les biens et services qui y sont associés. Les populations côtières sont cependant vulnérables à la dégradation des écosystèmes de mangroves, ce qui est du coup un facteur déterminant la mobilité. La vulnérabilité de ces populations découle du fait que l'exploitation des ressources associées aux forêts de mangroves n'est plus productive, ce qui peut pousser certains à la découverte d'autres espaces plus propices à leurs activités. Beaucoup d'études sur la migration sont faites, mais celles qui prennent les questions environnementales sont insuffisantes dans les recherches. En outre, ces études ne montrent pas le rôle que peut jouer la dégradation des ressources naturelles dans la mobilité des personnes. C'est le cas dans les îles du Saloum, qui est aujourd'hui un espace de départ important. C'est ce qui nous a amenés de tenter de faire une telle étude dans les îles du Saloum, en particulier sur le rôle de la détérioration de la mangrove aux mouvements migratoires. Après un éclaircissement conceptuel, nous nous sommes fixé un objectif à savoir d'étudier la relation entre le départ à la migration et la destruction de la mangrove. Ainsi, nous avons opté la méthode qualitative, combinée à quelques études quantitatives. Pour atteindre notre objectif ; des enquêtes ont été menées au sein des ménages et avec des individus dans deux villages cibles qui sont Bassoul et Niodior. L'analyse et le traitement des données issus de cette enquête à permis de confirmer l'hypothèse générale. Mais il existe des limites aux hypothèses spécifiques. En effet, la particularité des îles du Saloum fait que les habitants de la zone sont spécialisés dans les activités halieutiques. Les îles du Saloum dans leur ensemble sont constituées des îles du Gandoul1(*), situées dans la partie Nord du Delta du Saloum. Elles sont dans un estuaire à mangrove qui est dans une situation de dégradation avancée, avec 21 villages qui sont séparés par des bras de mer ou chenaux bordés de mangroves. Elles sont essentiellement habitées par un peuple, appelé Niominka2(*), qui vit principalement de la pêche et de la transformation des produits halieutiques. La forte relation entre ces activités et la mangrove a montré que la détérioration de cette végétation a des effets sur les ressources halieutiques. Par conséquent, la vulnérabilité de cette population insulaire par rapport à cette situation, devient la cause du développement des stratégies de survie, dont la migration. Ainsi, la migration devient un phénomène important dans les îles du Gandoul. Ces mouvements prennent ainsi des formes saisonnières, permanentes et même définitives suivant le sexe, l'âge, le niveau d'instruction et l'activité du migrant avant son départ. Par ailleurs, la migration est plus une migration de travail, notamment des exploitants de ressources associées aux écosystèmes de mangroves. Pour apporter des solutions à cette situation, il faut une analyse systémique, du moment où la migration est analysée de plusieurs manières selon les spécialités. C'est pourquoi il faut partir de la restauration et de la protection des forêts de mangrove, à l'encadrement des exploitants de ressources halieutiques, mais aussi à la promotion et à la valorisation des produits halieutiques. Ces actions pourront non seulement améliorer les conditions de vie locale, mais aussi favoriser la fixation des fils du terroir. Cependant, les limites de ces axes sont que la migration dépend de beaucoup de facteurs, notamment des facteurs sociaux, économiques et politiques. Donc, il est nécessaire de poursuivre les études dans le terroir, à l'échelle globale et d'analyser l'effet de la migration sur les ressources de mangrove. * 1 Les îles du Gandoul sont formées par l'ensemble des îles du Saloum. Ces îles occupent la partie Nord du Delta du Saloum * 2 Les Niominka sont un groupe ethnique du Sénégal établi dans les îles du Saloum. Le nom même Niominka signifiant « homme du littoral » serait dérivé du mandingue. Les Niominka sont ainsi issus d'un brassage de populations, constituées à la fois par des groupes littoraux autochtones et des migrants venus du continent en différentes phases, surtout des Mandingues du Gabou des sérères et des anciens esclaves (Cormier Salem, 1999). Leur terroir est le Gandoul. Ils représenteraient un peu moins de 1 % de la population du pays. Insulaires, ils sont à la fois agriculteurs (riz, mil, arachide), éleveurs et « gens de mer » : la pêche pour les hommes et la collecte des coquillages pour les femmes constituent leurs activités principales. |
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