DEUXIEME PARTIE : CADRE DE
L'ETUDE
CHAPITRE 6 : PRÉSENTATION DES ILES DU SALOUM
I. Localisation et situation
géographique
Situées entre 13o35' et 14o00'
de latitude Nord et 16o00' et 17o00' de longitude Ouest,
les îles du Saloum dans leur espace physique, couvrant près de 950
km², sont seulement constituées par l'Arrondissement de Niodior,
dans le Département de Foundiougne, Région de Fatick. Elles sont
constituées par les îles du Gandoul au Nord du Delta du Saloum. Ce
dernier est divisé par les trois principaux cours d'eau que sont le
Saloum, le Diombos et le Bandiala. La pointe de Sangomar est leur terminus au
Sud parce que c'est lieu où le fleuve Sine Saloum se jette dans
l'océan Atlantique. D'où la désignation d'estuaire du
Saloum.
Les îles du Saloum sont situées dans une zone
entièrement plat qui se situe à moins de cinq (5) mètres
en altitude (par rapport du niveau de la mer) et se développe aux bords
des plans d'eau dont la superficie des bassins est de 90 000 ha. Dans le
Delta, les îles du Saloum sont comprises entre les bras de mer du Diombos
et du Saloum délimitant l'espace géographique des îles
Niominka appelées historiquement Gandoul. Ces dernières sont
ainsi localisées dans la zone tampon de la Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum (RBDS). La multitude de
« bolongs » ou chenaux de navigation permet de
déterminer un nombre incroyable d'îles Niominka qui est
composé de 19 villages et beaucoup d'autres qui sont inhabités
(dont certaines servent de rizières). Ils sont pour l'essentiel blottis
dans un environnement à « forte présence de mangrove
riveraine de multiples vasières et bolongs ». On signale la
présence de nombreux falung de coquillages ou d'amas coquilliers comme
celui de Falia, de Diogane, de Dionewar (dans la partie Niominka) et de Diorom
bou ndaw et Diorom bou mag dans la partie îles Socé, ou à
Faboura près de Joal. Les îles du Saloum couvrant l'Arrondissement
de Niodior (948 km) sont réparties en trois (03) communautés
rurales qui sont administrativement déterminées par les
communautés rurales de Bassoul (305 km²), de Dionewar (313 km)
et de Djirnda (321km).
Carte
6.1 : Carte de localisation des îles du Saloum
II. Milieu
physique
II.1. L'environnement naturel
Les îles du Saloum sont situées dans une zone
de transition entre le domaine soudano-guinéen au Sud et le domaine
soudano-sahélien au Nord. En outre, elles sont localisées dans le
Delta du Saloum avec un écosystème singulier
conféré par la mangrove.
Les îles présentent une
végétation et une flore relativement diversifiées, en
relation avec la géomorphologie et la pédologie de la zone. On
distingue essentiellement deux grands types de formations
végétales, dont celles qui occupent les parties submersibles et
leurs bordures et celles qui occupent les zones insubmersibles. En effet, la
mangrove constitue la principale formation végétale des zones
submersibles et leurs bordures. Les essences principales de mangroves sont
représentées par sept (7) espèces : Acrostichum
aureum, Avicennia germinans, Conocarpus erectus, Laguncularia racemosa,
Rhizophora harrisonii, Rhizophora mangle et Rhizophora racemosa. Ces
espèces appartiennent à trois (3) familles : les
Rhizophoracées, les Verbénacées et les
Combrétacées. Par contre, l'intérieur des terres est
marqué par une végétation de type soudanien Eleis
guineensis (palmiers à huile), Cocos nicifera
(cocotier).
La mangrove est une des caractéristiques des
îles. Elle fournit du bois de chauffe et de service, et constitue un
habitat privilégié pour de nombreuses espèces halieutiques
(huitres, crustacées, arches, etc.), une certaine faune et avifaune.
Elle offre des opportunités sur le plan socio-économique pour la
diversification des revenus (écotourisme, production de miel de
mangrove, etc.).
· Les caractéristiques du milieu
Les îles du Saloum sont situées dans la partie
Nord du RBDS, c'est ce qui fait sa particularité dans le pays. En effet,
la RBDS vaste de 234 000 hectares, est une zone humide estuarienne, marine et
côtière. Elle est composée de vasières, des bancs de
sable, des terres salées intertidales, des mangroves, des îlots
sableux, des herbiers marins. La mangrove représente 40 % de la
superficie totale de la RBDS, alors que l'eau libre occupe 30 % autres.
D'ailleurs la RBDS présente une diversité d'espèces dans
la partie continentale et insulaire. La flore ligneuse est composée d'au
moins 188 espèces (9 % des espèces végétales
ligneuses et herbacées du Sénégal) regroupées en 50
familles (30 % des familles des plantes supérieures du
Sénégal). Les savanes boisées et arbustives
représentent moins de 10 % de la superficie de la RBDS (28 000
hectares). Toutefois, il existe un important parc arboré de 45 000
hectares (13 %, principalement dans les îles).
II.1.1. Le climat
Il est de type soudano-sahélien et se
caractérise par des régimes thermiques et hydriques de type
tropical subissant la double influence du déficit de la
pluviométrie et des effets adoucissants de l'alizé maritime en
particulier dans les marges maritimes des estuaires.
Le climat se caractérise par l'existence de deux
saisons :
· Une longue saison sèche qui s'étale sur
huit à neuf mois durant laquelle la combinaison régulière
de l'harmattan et de l'alizé maritime favorise la dominance d'un climat
relativement frais avec une température moyenne de 27oC. les
extrêmes sont de 17oC en janvier et 37oC en juin.
· Une courte saison des pluies consécutive
à l'arrivée de la mousson, qui est un vent chaud et humide
soufflant de mi-juin à mi-octobre et qui apporte ainsi de la pluie. Les
plus grandes quantités de pluies sont notées en mois
d'août. Ces pluies sont aussi variables d'années en année
et évoluent en dents de scie (cf. Graphique 6.2 : évolution
de la pluviométrie de 1998 à 2007).
Les principaux vents sont constitués par :
· L'alizé maritime ;
· L'harmattan, un vent chaud et sec soufflant de janvier
à mai, constitue un agent érosif très actif, notamment
pour les formations de mangroves ;
· La mousson, qui souffle généralement en
juin et octobre. Son intérêt particulier est qu'elle apporte les
précipitations.
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