III. Relation entre les migrants et les
écosystèmes de mangroves
Les enquêtes ont révélé que 71,4%
des migrants exerçaient des activités comme la pêche et la
transformation des produits halieutiques avant le départ. Cependant, ces
activités sont pratiquées en même temps que d'autres comme
la production de chaux vive dont la principale ressource est le bois de
palétuvier et les coquillages. Les enquêtes menées au
niveau des villages étudiés ; nous ont permis de mesurer le
niveau de relation entre des activités et la mangrove.
Graphique 8.3 : Niveau
d'association à la mangrove des ressources exploitées par les
migrants avant leur départ
Source : Enquête mémoire, Sarr
Mamadou, ENEA-2010
L'importance du niveau d'association de la mangrove aux
activités des migrants avant leur départ est évidente dans
le graphique ci-dessus. 72,72 % des chefs de ménages Niominka
pensent que les forêts de mangroves sont fortement liées à
la pêche et à la transformation des produits halieutiques. Cela
parce que certaines ressources comme les huitres, les arches et les murex sont
toujours retrouvés dans les estuaires, où l'on rencontre les
forêts de mangroves. Ainsi, toutes les ressources halieutiques
exploitées par les Niominka sont en étroite association avec les
écosystèmes de mangroves.
Mais aujourd'hui la baisse de la productivité de la
pêche due en grande partie à la baisse de la mangrove, constitue
le principal déterminant à la migration des Niominka vers
d'autres contrées.
III.1. Effet de la
dégradation de la mangrove sur les activités
La régression des écosystèmes de
mangrove a des effets négatifs sur la vie économique des
populations insulaires du Saloum. La productivité des activités
halieutiques baisse de plus en plus. Par cet effet, la pression sur les
ressources augmente d'une part, mais aussi les efforts de production augmentent
d'autre part, à travers l'emploi du matériel moderne et le
parcours de longue distance pour exercer l'activité. En effet, certains
pêcheurs de Niodior vont en mer pendant deux (2) à sept (7) jour
pour lancer le filet et revenir au village. Tandis que d'autres
préfèrent d'aller vers d'autres zones pour y travailler et y
rester beaucoup plus long temps.
III.1.1. Les activités
des migrants des villages de Bassoul et de Niodior
À l'instar des villages des îles du Saloum,
dans les villages de Bassoul et de Niodior, les principales activités
qui y sont exercées sont pour la plupart associées aux ressources
de mangrove. Ce sont : la pêche et la transformation des produits
halieutiques tels que ; les huitres, les arches, le murex, le cymbium et
le fumage d'ethmalose. Toutefois, on y rencontre d'autres activités
telles que la charpenterie, le commerce, etc.
Ainsi, les activités associées aux ressources
de mangrove sont influencées par ces forêts. Donc, la
dégradation des forêts de mangrove ont des effets sur la
mobilité les activités, dans la mesure où les pratiquants
se déplacent. En effet, dans les villages, les personnes qui ont vu
baisser leur rendement ont tendance à aller dans d'autres zones pour
travailler. Les résultats ci-dessous nous montrent l'importance de
l'émigration dans les corps de métiers dans les villages dont on
a mené la recherche.
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