Graphique 8.4 : Type
d'activité avant départ des migrants de Bassoul et Niodior
Source : Enquête mémoire, Sarr
Mamadou, ENEA-2010
La migration est plus forte chez les pêcheurs de
Bassoul que ceux de Niodior, avec respectivement 63 % et 46,2 % des
émigrés. Chez les transformateurs de ressources halieutiques, la
migration est plus importante à Niodior qu'à Bassoul avec
respectivement 17,6 % et 7 %.
Cependant, le phénomène est observable chez
les chômeurs et les autres corps de profession tels que les
étudiants, les ménagères, etc. La mobilité de ces
derniers est faible, et n'est pas expliquée par le recul de la mangrove,
alors que celle des activités associées à la forêt
de mangrove est influencée par cet écosystème. On retient
ici que, l'influence de la dégradation de la mangrove est la migration
économique, en particulier l'orientation des activités exploitant
les ressources associées aux forêts de mangrove vers d'autres
horizons.
Nous allons ainsi voir, à partir de
l'échantillon enquêté, les effets de la dégradation
des forêts côtières sur l'orientation des activités
économiques dans les îles du Saloum.
III.2.2. Activités
professionnelles des migrants des îles du Saloum
Dans les îles du Gandoul, les activités les
plus pratiquées par les fils du terroir sont l'exploitation des
ressources halieutiques. Ces ressources sont pour la plus part associées
aux écosystèmes de mangrove. Par conséquent, la mangrove
qui est en train de se dégrader dans la zone oriente ces
activités. Donc, la dégradation de la mangrove est un facteur de
redistribution de ces activités aussi bien dans le terroir que dans le
pays. Le graphique 8.4 montre l'activité exercée par les migrants
des îles du Saloum avant leur départ.
Graphique 8.5 :
Activités des migrants avant départ
Source : Enquête mémoire, Sarr
Mamadou, ENEA-2010
La migration est plus forte chez les exploitants des
ressources associées aux mangroves, en l'occurrence chez les
pêcheurs. Comme on l'a su bien montré précédemment,
ces derniers ont vu baisser leur prise, par cet effet, ils ont tendance
à aller vers les zones plus riches en ressources halieutiques. C'est
pourquoi 55,7% des migrants étaient des pêcheurs. En outre, 20,50%
des migrants pratiquaient la transformation des produits halieutiques qui
constituent la principale source de revenus des femmes. Ces chiffres sont
expliqués par la baisse de la productivité de leurs
activités.
Aujourd'hui avec la tendance à la baisse des
forêts de mangrove, la baisse de sa productivité provoque ainsi la
migration de certaines femmes transformatrices vers d'autres zones qui
disposent plus de ressources. Mais la migration des femmes liée à
la transformation des produits halieutiques est un mouvement inter-terroir et
de courte distance.
La conséquence de ces mouvements aussi bien des
pêcheurs que les transformateurs de produits halieutiques est la baisse
de la dynamique des activités halieutiques dans la zone. De ce point de
vue, dans les îles, plus de la moitié des bras valides du terroir
sont dispersées hors de la zone. C'est le cas des femmes du village de
Bassoul qui partent en campagne dans les îles voisine comme Diofandor,
Niadiara, Bakhalou et Gouk pendant au moins 3 mois pour revenir dans leur
village. Concernant les hommes ils vont plus loin. Les zones
fréquentées par ces derniers sont : Joal, Mbour, Casamance,
Ziguinchor et certains pays de la sous région (Gambie, Guinée
Bissau, Guinée Conakry, etc.).
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