IV. La propension
à la migration
Il s'agit ici, de montrer l'influence de la
détérioration des écosystèmes de mangrove dans la
motivation à la migration des habitants îles du Saloum.
Ainsi, les enquêtes auprès des exploitants des
ressources associées à la mangrove nous a donné les
résultats ci-dessous.
Graphique 9.4 : Désir
de migration
Source : Enquête mémoire, Sarr Mamadou,
ENEA-2010
La propension à la migration est forte dans les
îles. En effet, 61,36 % des personnes qui exploitent des ressources
associées à la mangrove sont candidats à
l'émigration. Ces derniers pensent que leurs conditions de vie
deviennent de plus en plus précaires du fait de la dégradation
des forêts de mangrove, qui constitue leur seul espoir. Par ailleurs,
cette tranche des personnes interviewées est jeune et la majeure partie
est constituée par des hommes. Toutefois, 38,63 % désirent
rester. Se sont principalement des personnes âgées et sont
majoritairement constituées de femmes.
Ce désir ardent de migrer est partagé par
l'ensemble des exploitants des ressources associées aux
écosystèmes de mangroves. En effet, 72,72 % des chefs de
ménage pensent que la mangrove est fortement associée aux
activités des migrants avant départ. Donc la dégradation
des forêts de mangrove a des effets négatifs sur la
productivité. Par conséquent, le recul de ces activités ne
favorise plus la fixation de la population. Ainsi, la seule issue pour un
avenir meilleur se trouve dans la migration. La plupart des migrants
appartiennent à des familles pauvres ou à revenus moyens. Cette
pauvreté se caractérise au niveau des ménages par un
faible revenu monétaire, une baisse de l'autoconsommation. Ce contexte
de pauvreté est lié au caractère extraverti de la
pêche sénégalaise dont les ressources halieutiques
deviennent de plus en plus rares, ce fait est surtout accentué par la
destruction de l'habitat de la faune maritime.
Pour preuve, les personnes qui ont été
interrogées sur les facteurs déterminant la migration dans la
zone ont soulevé tout d'abord les causes économiques et
environnementales. En effet, les régions devraient être
considérées comme attractives si les ressources naturelles
peuvent être économiquement valorisées (Ouédraogo,
2007).
Ainsi, dans les îles du Saloum, la valeur des
ressources halieutiques qui baisse simultanément avec les ressources de
mangrove constitue aussi un facteur de prolongation des durées de
migration illustrées dans le graphique 9.6
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