Tableau 9.5 : Distribution
des migrants par zone d'accueil
Zones d'accueil
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Pourcentage (%)
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Pourcentage cumulé
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Dakar
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22,9
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22,9
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Kaolack
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3,8
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26,7
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Joal
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24,8
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51,4
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Sous région
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10,5
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61,9
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Europe
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18,1
|
80,0
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Terroirs voisins
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9,0
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89,0
|
Casamance
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10,5
|
99,5
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Mbour
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0,5
|
100
|
Total
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100
|
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Source : Enquête mémoire, Sarr
Mamadou, ENEA-2010
L'intérieur du territoire national constitue la
destination privilégiée des populations des îles du Saloum
avec 65,85% des émigrants. Ainsi, les zones qui sont plus
fréquentées sont celles du littoral ouest du pays. Ce sont
notamment Joal, Mbour, Casamance et Dakar. En outre, les zones inter-terroirs
sont aussi visitées par cette population. Ces mouvements sont des
migrations saisonnières et les périodes de retour coïncident
le plus rarement avec des grandes fêtes et de cérémonies
familiales.
La migration saisonnière des Niominka liée
à l'exploitation des ressources halieutiques est demeurée
très importante, y compris dans les parties insulaires du Delta du
Saloum. Ce processus est accompagné d'une dissémination des
populations insulaires des villages vers les campements de pêche, dont
certains sont devenus des lieux d'habitation permanents (Dahou, 2007 ;
Ould Cheikh, 2007). Ces zones sont fréquentées ainsi du fait que
la plupart constituent des centres de pêches.
Mais en ce qui concerne les zones inter-terroirs, elles
sont plus fréquentées par les femmes. Ainsi, les villages qui
sont visités sont : Bakhalou, Niadiara, Gouk, Bettenty et
Diofandor. Ce sont des zones qui sont riches en ressources halieutiques telles
que les huitres, les coques, etc. C'est la transformation de ces produits qui y
est le plus pratiquée. Toutefois, les hommes qui accompagnent leur
épouse dans ces campagnes y pratiquent pour la plupart la
pêche.
La migration interne permanente concerne les personnes qui
se sont installées dans les villes en y fondant une famille. Il s'agit
de 19,51 % des ressortissants des ménages de notre
échantillon qui sont principalement installés dans les villes, en
l'occurrence à Dakar. En effet, 22,9 % des déplacements sont
dirigés vers la capitale sénégalaise, le reste est
réparti entre les villes comme Kaolack, Sokone et Joal. Parmi les
déplacements vers ces centres urbains, on note la présence des
jeunes filles qui y vont pour les travaux domestiques.
Ces migrations sont essentiellement saisonnières et
les durées se situent entre 3 à 9 mois.
Les Niominka fréquentent plus ou moyen les pays de la
sous région, surtout la Gambie, la Guinée Bissau et la
Mauritanie. La migration vers ces pays vient à l'origine des
sérères Niominka, qui pratiquent des migrations
saisonnières, à la recherche de zones plus poissonneuses (AIDELF,
2004). Cela est confirmé par les 80% de l'échantillon des
ménages enquêtés, que les mouvements des fils du terroir
sont axés vers les zones de pêche.
En outre, l'Europe constitue une zone plus ou moins
fréquentée. Cela se fait beaucoup plus par voie clandestine. Ces
dernières années ce phénomène a pris de l'ampleur
dans les îles du Saloum. L'Espagne et la France sont les pays
européens les plus cités par les parents des
émigrés que nous avons rencontrés. En effet 18,1 %
des émigrés des ménages sont en Europe. Ce
phénomène est beaucoup plus important à Niodior
qu'à Bassoul avec respectivement 27,5 % et 10,9 % des
émigrés des ménages.
Comme le montre la carte 9.2, les Niominka
fréquentent beaucoup plus les zones côtières. Ces zones
constituent des centres de pêche. Cela est lié à la
tradition de ce peuple, qui est la pêche. Ces déplacements
concernent beaucoup plus les hommes.
Cependant, certains se dirigent vers le continent. Ce sont
généralement les jeunes filles qui vont dans les centres
urbains.
En conclusion, on peut dire que la migration des Niominka
est faiblement orientée vers les zones continentales.
III.2. Conclusion partielle
La migration des Niominka est beaucoup plus interne, mais
aussi saisonnière. Ces déplacements sont ainsi plus
orientés vers les zones côtières, et surtout des zones de
pêche. C'est cela qui nous permet de dire que pour l'hypothèse
trois, la détérioration des écosystèmes de
mangroves est déterminante dans les formes de migration des populations
des îles du Saloum, en particulier la forme saisonnière et
interne.
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