Graphique 8.1 :
Perception de la population des villages d'étude sur l'état de la
mangrove
Source : Enquête mémoire, Sarr
Mamadou, ENEA-2010
Dans les villages de Niodior et de Bassoul, la mangrove est
très dégradée. Mais de façon globale, les
forêts de mangrove sont plus dégradées dans le village de
Bassoul qu'à Niodior. À Bassoul le recul des ressources de
mangrove est beaucoup plus lié aux sécheresses et à la
baisse de la pluviométrie de ces dernières années. En
outre des coupes frauduleuses se font dans les bolongs par des personnes dont
leurs origines restent inconnues. Cependant, des efforts sont en train
d'être faits pour restaurer les zones dégradées à
travers notamment le reboisement. Mais la principale difficulté dans ces
actions est que les plants sont broutés par les bovins qui sont
fréquemment en divagation. C'est ce qui fait que les résultats du
reboisement ne sont pas assez probants dans ce village.
Par contre selon les populations de Niodior, depuis
l'ouverture de la brèche de Sangomar, les palétuviers de la
façade occidentale régressent de façon rapide. Cela est
dû à l'ensablement causé par la brèche. Dans ce
village aussi les coupes frauduleuses sont constatées dans les chenaux.
La population de Niodior estime que la dégradation de la mangrove dans
leur terroir est en train de prendre du recul grâce aux actions
fréquentes de reboisement qui se font dans le village ces
dernières années, mais aussi de la prise de conscience par les
populations de l'importance écologique et économique des
forêts de mangroves.
Ainsi, si l'on considère l'ensemble des deux villages
étudié, le graphique ci-dessous nous montre l'état global
de la mangrove.
Graphique 8.2 : Perception
des populations sur l'état global de la mangrove
Source : Enquête mémoire, Sarr
Mamadou, ENEA-2010
De l'avis de la population les forêts de mangrove
sont dans un état dégradé. En effet 50% des personnes
interrogées affirment que les ressources de mangrove sont très
dégradées, alors que 15,9% pensent qu'elles sont simplement
dégradées. Cette partie de l'échantillon
enquêté lie cette situation à la baisse de la
pluviométrie et aux coupes abusives de la mangrove sur pied. Aujourd'hui
avec la présence des Guinéens et des Ghanéens dans
certains villages des îles du Saloum, cette pratique commence à
s'accentuer, du fait de la demande accrue en bois pour les besoins du fumage de
poisson. Certains pour tromper la vigilance des agents des eaux et forêts
coupent le bois de mangrove sur pied en le laissant au lieu de coupe. Une fois
le bois coupé est sec, ils le ramènent chez eux, soi-disant
qu'ils ont coupé du bois mort. Par contre, seulement 2,3% pensent que
les forêts côtières de la zone ne sont pas
dégradées.
Ainsi, cette situation a de lourdes conséquences sur
les ressources halieutiques dans la mesure où la mangrove constitue un
lieu d'habitat des poissons et des huitres. En effet, dans cette zone, beaucoup
de poissons marins passent une partie de leur cycle de vie dans les estuaires
(Oceanium, 2010).
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