Tableau 8.1 : Importance et
diversité des espèces capturées au niveau des estuaires et
de la mer
Estuaires
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Mer
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Carpes rouges (yax)
Carpe noir (nawrex)
Mérou (thiof)
Carpe grise (was)
Capitaine (jum)
Mulet (gris)
Mollusques (touffa, yet, pagne, yokhoss)
Seiche (yeuredeu)
Soles (sapale)
Poisson-chat (kong)
Sardinelles (yaboy)
Ceinture (tallar)
Ethmalose (cobo)
Chinchard (diai)
Crevette (sipaax)
Doyene (tapandar)
Raie (rayartar)
Barracudas (seude)
Carangue (saaka)
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Carpes rouges
Carpe noire
Mérou
Carangue
Carpe blanche (sompat)
Poule
Seiche
Langouste
Sardinelles
Poisson chat
requin
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Source : PLD Communauté rurale de
Dionewar, 2002
Le tableau nous montre que les estuaires ont des
potentialités en espèces halieutiques. Ainsi dans cette partie,
on y rencontrait 19 espèces. En revanche, dans la mer, il y a la
présence de 11 espèces. Cela prouve la diversité des
espèces halieutiques vivantes dans les estuaires. Dans les îles
les espèces les plus pêchées sont tout d'abord les
ethmaloses, mulets et sardinelles ensuite crevette, poulpe, poisson-chat. Il en
résulte que la pêche artisanale dans les rivières du
sud ; en particulier dans les îles du Saloum, exploite
essentiellement les espèces aux affinités estuariennes
(Cormier-Salim, 1994).
Ainsi, la pêche devient de plus en plus une
activité saisonnière à cause de la rareté de
certaines espèces estuariennes. Les déplacements de la population
se font en fonction de la disponibilité des ressources dans un endroit
ou dans un autre. Ainsi, en période hivernale, l'activité
s'oriente beaucoup plus vers la recherche de crevettes, poisson-chat,
sardinelles, seiches, carpe grise, mérou, carangue et poulpe. La
collecte de ces produits s'effectue de manière traditionnelle avec la
pêche à la ligne et la pêche par le filet.
En conclusion, la diversité et l'abondance des
ressources halieutiques dans les îles du Saloum dépendent
essentiellement de l'état des écosystèmes de mangroves.
Par la suite, nous allons étudier dans la section ci-dessous,
l'état de la mangrove dans les villages étudiés.
I.2. État de la mangrove
dans les villages d'étude
La mangrove constitue un écosystème fragile et
singulier et caractérise les îles du Saloum. Le caractère
rural et la faiblesse des moyens de la zone favorisent de multiples agressions
d'ordre anthropique qui viennent s'ajouter aux effets naturels. En effet, les
populations utilisent le bois de palétuvier à des fins
domestiques (fumage du poisson, clôture de jardins ou de vergers, bois de
chauffe, etc.), et à des fins de construction (confection de chaux vive
à partir de bois de mangrove).
Bien que ces prélèvements ne soient pas toujours
perçus comme une menace sur la mangrove par les populations, le
déboisement de ces forêts a des effets négatifs sur les
autochtones. D'une part, la faiblesse de la productivité de la
pêche s'accélère dans les bolongs. D'autre part, le
rendement des activités de transformation de produits halieutiques
devient de plus en plus faible. Par conséquent, les populations des
îles du Saloum, spécialisées dans ces activités,
développent des stratégies ; dont la recherche des
activités alternatives et la migration vers d'autres zones comme
réponse aux problèmes.
Les Niominka trouvent normale l'utilisation de la forêt
des palétuviers pour certains services, dans la mesure où, selon
eux la mangrove se régénère naturellement de
manière satisfaisante. Mais, les perceptions sur l'état de la
mangrove montrent leur préoccupation sur sa situation actuelle.
Par ailleurs, l'ensablement du rivage, conséquence de
la rupture de la bande de terre menant à la pointe de Sangomar, et les
années de sécheresse enregistrées dernièrement ont
un impact plus important sur la disparition de la mangrove.
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