L'expression de la Liberté dans « sous le jasmin la nuit » de Maà¯ssa Bey( Télécharger le fichier original )par Abdelkader Belkhiter Université de Saà¯da Algérie - Magister 2009 |
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Université de Saïda Faculté des Lettres « Moulay Tahar » L'expression de la liberté dans « Sous le jasmin
la nuit » de Maïssa Bey Mémoire de Magister, Présenté par Belkhiter Abdelkader
Membres de jury - - - Année 2009 Table des matièresChapitre I Un conflit : La liberté dans les relations affectives 17 Un récit éclaté : Une structure fragmentée 22 Chapitre II L'interrogation : Les réactions de la société 53 1. Les réactions du groupe social: 53 2. La résistance des individus face à la violence 55 Chapitre III L'écriture comme création : 58 La liberté donnée par l'écriture : 59 Les lieux de la réception : 70 1. L'éclatement de la parole : 78 OEuvres littéraires citées : 91 REMERCIEMENTSINTRODUCTION :
La littérature maghrébine d'expression française se caractérise par l'appartenance à un espace, une chronologie et à une Histoire. Elle a rompu avec la tradition de la production littéraire arabe qui privilégiait le genre poétique et théâtral, tout en choisissant la langue française pour recourir à la forme romanesque, une forme plus récente et plus dominante puisqu'elle a un large public contrairement à la poésie et au théâtre qui sont restés marginalisés dans leurs choix d'écriture. Il est à signaler aussi que ces écrivains maghrébins n'ont pas rompu seulement avec la tradition arabe, mais ils ont rompu aussi avec la tradition romanesque française, leurs écritures avaient d'abord consisté à imiter les auteurs européens, puis à dévoiler le non-dit masqué par cette imitation, en tentant d'expliquer le Maghreb aux autres. Telle avait bien été la démarche de grands auteurs comme Feraoun, Mimouni, Assia Djebar, Mohamed Dib, Kateb Yacine, Abdelhamid Benhaddouga, Mouloud Mammeri et d'autres qui ont donné à la littérature algérienne cet élan qui ne cesse d'impulser les oeuvres littéraires de ces dernières années. Cette littérature maghrébine d'expression française, dominée par les noms d'hommes, a aussi donné aux femmes le droit à la parole et l'expression libre afin d'imposer leurs noms et leurs écritures. Des noms de femmes ont illustré le patrimoine littéraire de cette région du Maghreb comme: Assia Djebar, Maïssa Bey, Nina Bouaraoui, Leila Sebbar, et d'autres connues et reconnues de par leurs engagement littéraire. La diversité des écritures des femmes algériennes est patente : elles occupent le terrain, avec talent et provocation, tendresse et ironie. Le temps de l'effacement est révolu. Nous entrons dans celui de la diffusion avec une nécessaire différenciation entre oeuvres littéraires et expressions personnelles de revendication et de témoignage. Ces femmes écrivaines n'ont pas attendu les années 80 pour écrire, s'exprimer et créer. La littérature féminine algérienne, qui comme toute littérature, se construit en fonction d'antériorités : Les Algériennes ont créé dans l'oralité, traduisant par la voix et le geste, les émotions, les sentiments et leur être au monde. Cette antériorité ancestrale est constituée de poèmes dits et chantés, de contes et de proverbes transmis d'une génération à l'autre, d'improvisations rituelles, de légendes et de chroniques. Les écrivaines vont entretenir avec cette tradition orale et écrite une relation de déférence, une relation de reproduction, une relation de transformation. Les années 80 sont aussi, d'un bout à l'autre du Maghreb, fécondes pour cette littérature de langue française : auteurs nouveaux, écritures nouvelles. Les témoignages et les récits de vies sont devenus de plus en plus intensifs. Cela se remarque sur l'ensemble de la littérature algérienne de fiction et de témoignages; on veut parler en toute liberté, plaider sa propre cause, sortir du silence. Un grand nombre de romans avait pour héroïne une femme qui, au sens héroïque du terme, n'existe que sur le papier parce qu'elle n'est pas encore inscrite socialement c'est-à-dire elle est seulement en train d'advenir. Et elle n'adviendra dans la littérature que lorsque les femmes seront les héroïnes de leur vie, qu'elles auront appris la liberté. Ainsi, Comment cette liberté investit-elle les différents récits de ce recueil de nouvelle? Il est trop clair que ce ne peut être que par une décision et un choix qui est guidé par la volonté de se libérer de quelque chose ou trancher un conflit. Les tendances, les désirs, les sentiments, ainsi que les idées commandent davantage les conduites humaines. La liberté chez Maïssa Bey se traduit par plusieurs formes d'expressions : une rupture avec la société et le système, une interrogation sur son passé et son avenir, une écriture sur son quotidien péril, et un désir de dévoiler les souffrances des femmes. L'écrivaine de Sous le jasmin la nuit effectue un voyage réel et imaginaire à la fois vers son origine. Ce retour, symbolique pour de multiples raisons, se présente comme recherche ou recueil des images et des voix pour constituer une mémoire collective à laquelle la narratrice peut s'identifier |
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