L'expression de la Liberté dans « sous le jasmin la nuit » de Maà¯ssa Bey( Télécharger le fichier original )par Abdelkader Belkhiter Université de Saà¯da Algérie - Magister 2009 |
L'interrogation : Les réactions de la société1. Les réactions du groupe social:L'opposition entre violence physique et morale, violence corporelle et psychique n'est décisive qu'en apparence. C'est ainsi que Maïssa bey ne s'attache pas seulement à peindre une violence physique, apparente et flagrante. Elle nous montre à travers ces récits une multiplicité de violences de tout aspect, diffuses ou spectaculaires. Elles se rejoignent et mènent toutes à la perte de l'homme. La violence se définit ici comme un attribut fonctionnel, marqué par des oppositions physiques et symboliques articulant les récits et déterminant le fonctionnement des réseaux discursifs. Le discours de la liberté et sur la liberté notamment structurent les textes tout en se muant en un élément médiateur entre la fiction et le réel. C'est ce jeu d'oppositions, donc de conflits qui apportent une certaine caution « thématique » aux récits et devient un espace pluriel, caractérisant plusieurs espaces différents. Temps et espace sont parfois diffus, fonctionnant comme des « chronotopes » pour reprendre le mot de Mikhaïl Bakhtine. Le discours de la liberté est paradoxalement attenant à celui de l'indifférence et de la violence qui traverse tous les personnages des récits. Les personnages des différents récits, victimes du joug social, se retrouvent toujours dans la même société, avec les mêmes individus qui la constituent, mais ils ne sont pas perçus comme des victimes, au contraire, ils sont rejetés et mis à l'écart. Le changement d'espace ne suggère nullement un changement d'attitudes ou de comportements. La souffrance traverse tous les récits. Le champ lexical de la nuit, de l'obscurité et de la mort, du silence investit tous les récits et modélisent la syntaxe narrative des nouvelles. D'ailleurs, les personnages réifiés perdent, en quelque sorte, leur âme, leur existence et leur être. Le mythe traverse leur territoire et neutralise toute dimension humaine. A.J.Greimas a donné forme aux rapports de base que peuvent avoir les personnages d'un roman : Rapports de désir, de communication et de participation36(*). A l'aide de « la règle d'opposition »37(*) on peut déduire les relations qui régissent les rapports de nos personnages, ce qui nous amène à mieux voir cette indifférence sociale. Ainsi, l'« amour » qui désigne le rapport de désir, se transforme en «haine », ce qui caractérise indéniablement le sentiment qu'éprouve Maya à l'égard de son mari. En revanche ce rapport est dénué de réciprocité. Cette relation ne peut qu'entraîner angoisse et colère. Il faut remarquer aussi qu'a travers les récits : « Sous le jasmin la nuit », « En ce dernier matin » et « Nonpourquoiparceque », une impossibilité de communication se fait jour. L'auteur cherche à donner la nausée au lecteur. Autrement dit, la vraisemblance du texte est indispensable pour que la charge émotionnelle et la violence qu'il contient, soient opérantes. Ainsi, on peut aisément remarquer l'absence de communication à travers les nombreux monologues qui travaillent certains récits. Les personnages ne semblent parler qu'à eux mêmes. Quelques phrases échappent au monologue pour constituer de courts dialogues. Finalement, la parole naît et meurt à l'intérieur du personnage, elle est muette, les personnages sont passifs. * 36 - Tzvetan Todorov, Littérature et signification, Paris, Librairie Larousse, 1967. p. 58. * 37 - Tzvetan Todorov, Littérature et signification, Paris, Librairie Larousse, 1967. p. 59. |
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