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L'expression de la Liberté dans « sous le jasmin la nuit » de Maà¯ssa Bey

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par Abdelkader Belkhiter
Université de Saà¯da Algérie - Magister 2009
  

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Maïssa Bey :

Aujourd'hui, il existe au Maghreb une nouvelle génération de femmes qui investissent l'espace littéraire. Le monde arabe traverse actuellement une crise profonde remuée de soubresauts terribles. Dans ce contexte les femmes sont vulnérables, elles subissent la répression et les interdits. Il est donc important que des femmes écrivains expriment leur vécu, parlent de leur statut difficile, mettent en scène leurs préoccupations fondamentales. En tant que membre de cette génération d'écrivains, Maïssa Bey se sent un peu comme la porte-parole de toutes ces souffrances silencieuses.

Comme d'autres romancières, elle décide de se battre contre le mensonge et l'hypocrisie qui, depuis des siècles, entourent la condition des femmes algériennes qui sont tenues dans le silence : son écriture, du fait même de son existence, incarne la dissidence. Dissidence, mais également paradoxe par la possibilité de vie et de mort : l'écriture est en effet Vie, Création et Espoir. Cependant, les mots sont plus dangereux que les armes ; ils dévoilent ce que l'on ne doit pas montrer, ils disent ce que l'on veut cacher. Ainsi, témoigner, dire l'innommable, tel est le but de Maïssa Bey dont l'écriture est à la fois dissidence et paradoxe.

Née à Ksar el Boukhari, petit village au sud d'Alger, en 1950, Maïssa Bey de son vrai nom Soumia Benameur a suivi des études de français, une langue qu'elle a adorée (selon elle). Elle devient enseignante. Elle est également fondatrice et présidente d'une association de femmes algériennes « Paroles et écriture ». Maïssa Bey a traité de différents thèmes : les femmes, l'amour, la souffrance et la mort, et surtout l'Algérie. Avec la beauté d'une écriture dans l'éclat de sa maturité, des femmes, des mères, des soeurs, des amantes aiment, pleurent et meurent sous les regards de leurs hommes. Cet écrivain se fait l'écho de ses détresses et de ses bonheurs avec une immense compassion et un talent qui s'affirme de livre en livre. Elle construit une oeuvre riche et exigeante, thématiquement et esthétiquement inscrite dans la durée. Sans doute afin d'être en accord avec sa conception de la littérature qu'elle envisage comme le lieu privilégié du doute et de l'interrogation.

Maïssa Bey a obtenu le Prix de la Société des Gens de Lettres pour son livre « Nouvelles D'Algérie» (édition Grasset, 1999), « Cette fille-là en 2001 aux éditions de l'Aube, couronné par le Prix Marguerite-Audoux. Et en 2005 le Prix des Libraires Algériens pour l'ensemble de son oeuvre.

Les travaux universitaires faits de son oeuvre sont rares. Les études portaient essentiellement sur : Bleu, Blanc, Vert (L'Aube et Barzakh, 2006), Au commencement était la mer (Marsa, 1996), Surtout ne te retourne pas (L'Aube et Barzakh, 2005). Elles portaient sur des thèmes intimement liés à cet aspect maghrébin qu'a son oeuvre. La colonisation de l'Algérie, l'indépendance, le problème identitaire, le terrorisme, la femme, etc..., tous sont des thèmes qui investissent le domaine des recherches et analyses littéraires.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard