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La problematique de la relation taux directeur et taux debiteur des banques en rdc de 2006 à  2020


par Patrick Lapreserve El TSHIBAMBA
UNIKIN - Licence 2020
  

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EPIGRAPHE

« L'ESPOIR D'UN RESULTAT TRES FAVORABLE PEUT COMPENSER LE RISQUE DANS L'ESPRIT DE L'EMPRUNTEUR, MAIS IL N'EST PAS DE NATURE A ASSURER LE PRETEUR ».

JOHN MAYNARD KEYNES

LISTES DES TABLEAUX  ET GRAPHIQUES

Graphique 1 : Croissance monétaire, inflation et activité 3

Graphique 2 : Dépréciation monétaire en RDC 32

Graphique 3 : Schéma simplifié du mécanisme de transmission de la politique monétaire 32

Tableau 1 : Calibrage de la politique monétaire de la BCC en 2011 (en milliards de CDF) 33

Graphique 4 : Evolution de la réserve obligatoire (en milliards de CDF) 35

Graphique 5 : Masse monétaire et inflation en RDC 39

Graphique 6 : Masse monétaire et crédit net à l'Etat 39

Graphique 7 : Taux directeur et débiteur 46

Tableau 2 : Ecart entre taux directeur et taux débiteur 46

Tableau 3 : Ecart entre le taux débiteur en MN et ME 48

Tableau 4 : Statistique des variables 51

Graphiques 8 : Stationnarite Des Variables 52

Tableau 5 : Estimation de paramètre 53

Tableau 6 : Corrélation des variables 55

LISTE DES ABREVIATIONS

B.C.C :

banque centrale du Congo

R.D.C :

république démocratique du Congo

B.O.N :

billet à ordre négociables

B.T :

bon de trésor

B.T.R :

billet de trésorerie

I.P.C.:

indice de prix à la consommation harmonisé

I.P.C :

indice de prix à la consommation

P.C.M:

programme de coopération monétaire en Afrique

M.C.O:

moindre carrés ordinaires

INTRODUCTION

0.1. ETAT DE LA QUESTION

Plusieurs chercheurs ont abordé la problématique de la persistance de l'écart entre le taux directeur et le taux débiteur, mais cela de plusieurs façons. S'appuyant sur les travaux théoriques et empiriques, les classiques pensent que dans le court terme, les impulsions monétaires n'exercent que les effets limités sur l'activité réelle. Cette position se justifie par les faits que selon cette approche, l'épargne de ménage et l'investissement des entreprises, seraient très peu sensible à la variation des taux d'intérêt. Ainsi pour le tenant de cette thèse, la monnaie est une voile, en d'autres termes elle est neutre.

En revanche, selon les monétaristes, la politique monétaire a un rôle actif sur la conjoncture économique. Selon ce point de vue, une politique monétaire restrictive entraine une diminution des prix relatif des actifs monétaires, financiers et l'investissement des entreprises seraient très peu sensible à la variation des taux d'intérêts. Cela se traduit par une modification des demandes réelle, que sont la consommation et l'investissement, mais égale aux stocks réels accumulés (capital et richesse). Ainsi, pour les tenants de cette thèse la monnaie n'est pas une voile, en d'autre terme elle n'est pas neutre.

Le principale mécanisme de transaction de la politique monétaire dans la théorie KEYNESIENNE, est le canal du taux d'intérêt qui concerne l'ensemble de moyen par lesquels la variation du taux débiteur est susceptible d'affecter la sphère réelle à travers les décisions d'investissement et de coordination des entreprises et des ménages . D'après cette théorie présentée par le modèle IS-LM, les chocs monétaires sont transmis à la sphère réelle à travers le taux d'intérêt qui est le canal privilégié.

Etant les loyer de l'argent, il peut s'analyser à la fois comme le taux de rendement d'un actif composite ( titre financier ou capital physique) mais également comme un prix relatif, ou charge financière ; lorsqu'il est considéré comme prix relatif, il influe sur la composition de portefeuille des agents économiques, la liquidité de l'économie ou sur le solde de la balance de payement courant.

Analysé comme une charge financière, il affecte le coût de production des entreprises et reste déterminant dans le choix entre différent mode de production intensive en capital ou en travail.

D'après ROBINSON (1965), une politique de taux d'intérêt bas permet de promouvoir l'investissement et la croissance économique. Renforçant ce point de vue, CHANDARKAR(1971), assure que la fixation de taux d'intérêt à des niveaux approprié permet d'assurer l'investissement désiré, en volume et en composition. D'après l'auteur, le taux d'intérêt doit être maintenu à des niveaux bas pour stimuler l'investissement.1(*)

MC KINNON et SHAW (1973), prenant les contrepieds de ce raisonnement, ont montré que des niveaux de taux d'intérêt bas, ne favorisaient pas l'accumulation du capital et la croissance économique. En effet des taux d'intérêts faibles peuvent stimuler la demande d'investissement. Toutefois, du fait de leur niveau assez bas, ils ne peuvent susciter l'épargne nécessaire en vue de satisfaire cette nouvelle demande crée. Il en résulte, par conséquent une diminution de l'investissement pour ces raisons.2(*)

Junior UVOYA (2012),a analysé le comportement des taux débiteurs des banques commerciales face au taux directeur de la banque centrale du Congo, pour la période allant de 2001 à 2012 ; son point de départ est l'écart existant entre les deux taux d'intérêt afin d'en déceler les causes. En procédant par la détermination de sens de causalité entre les variables considérées et par la saisie de leurs impacts interactifs, les causes qui sont à la base dudit écart sont liées au risque élevé des économies d'endettement en termes d'investissement.3(*)

META WA BUTA, cité par KOKOMA MAKUNDU (2018)4(*)dans son étude sur l'écart entre le taux directeur et les taux débiteurs des banques commerciales : paradoxe de la croissance économique congolaise, part de l'hypothèse selon laquelle, la quasi inflexibilité des taux débiteurs n'arrivent pas à suivre correctement les ajustements du taux directeur engagé à la banque centrale lors de la mise en oeuvre de sa politique monétaire de 2011 jusqu'en 2016. Après analyse, il arrive aux conclusions selon lesquelles, les ajustements du taux d'intérêt de la banque centre du Congo (BCC) ne permettent pas de soutenir l'activité économique du fait que les taux débiteurs bien qu'ils suivent l'évolution des ajustements de ce taux pilote de la banque centre du-Congo(BCC), les banques commerciales ne baissent pas leurs taux dans les mêmes proportions par rapport au taux de référence de la BCC.

Cette situation s'est justifiée par la présence de plusieurs éléments qui constituent des goulots d'étranglements ne permettant pas la pleine transmission de la politique menée par la BCC, dont l'auteur énumère quelques raisons ci-après :

1. dans un contexte inflationniste et de hausse du taux directeur, les banques commerciales réagissent très rapidement, voir anticipativement, en ajustent significativement à la hausse leurs taux débiteurs pour se couvrir contre les risques d'érosion de la valeur réelle des crédits accordés à la clientèle;

2. dans un contexte des inflationnistes et de baisse du taux directeur, le délai de réaction des taux débiteurs des banques est assez long;

3. il faut reconnaitre que les coûts des crédits sont très élevés en raison des coûts d'exploitation;

4. environnement des affaires en RD. Congo comporte beaucoup de risques;

5. l'épargne est majoritairement conservée en dehors du système bancaire par manque de confiance et de peur de ne plus y avoir accès.

De ce qui précède, les différentes études évoquées ci-haut, aborde cette relation des manières différentes, et aboutissent à des résultats divers. La spécificité de cette étude, est qu'elle aborde cette question en RDC, une économie d'endettement, dont l'essentiel de financement passe par la banque, cela durant une période de 14, soit de 2006à2020.

0.2 PROBLEMATIQUE

La politique monétaire est une composante de la politique économique globale, les autres sont : la politique budgétaire, la politique fiscale, la politique de revenu, la politique agricole etc. Les objectifs ultimes de la politique monétaire, se confondent alors avec ceux de la politique économique, notamment : la croissance économique, le pleine emploi, la stabilité du niveau général de prix et l'équilibre extérieur, qualifié ainsi de carré magique de Nicolas KALDOR.

Pour atteindre ces objectifs, la politique monétaire passe par les instruments directs et indirects, dont le taux directeur, l'un des instruments utilisé en République Démocratique du Congo, qui est également un canal de transmission de la sphère monétaire, vers la sphère réelle de l'économie.

En effet, dans la conduite de la politique monétaire en vue de toucher l'activité économique, l'autorité monétaire de la République Démocratique du Congo (la banque centrale du Congo), dispose sur base de la loi numéro 18/ 027 du 12decembre 2018 portant organisation et fonctionnement de la banque centrale du Congo, élaborée par souci de conformer les nouveaux statuts aux engagements du pays et au standards internationaux, particulièrement dans le domaine de la gouvernance et dans les préservations de la stabilité financière; un arsenal des outils dont notamment les stratégies ainsi que les instruments de la politique monétaire qu'elle manipule à bon escient pour réguler l'offre de monnaie en circulation.

Signalons qu'il existe quelques facteurs capables d'influer sur l'offre de monnaie qui peuvent être autonomes d'une part, à savoir le crédit net à l'état , les avoirs extérieurs nets , la circulation fiduciaire qui, par leurs simples variations, peuvent entrainer des modifications importantes sur le seuil de liquidité, débouchant soit à la contraction ou au développement de l'économie .5(*)

D'autres parts, ces facteurs peuvent être institutionnels, dont notamment les réserves obligatoires, le taux de refinancement , les encours des titres qui requièrent inévitablement la manipulation de la politique monétaire pour que la banque centrale jugule la quantité de monnaie excessive entravant la stricte égalité entre l'offre ainsi que la demande de monnaie. En d'autres termes, ces derniers ( les facteurs institutionnelles) constituent l'épine dorsale en matière de conduite de la politique monétaire dans la mesure où, l'autorité monétaire recours aux différents instruments de la politique monétaire pour suivre d'une manière efficace les missions lui assignés.6(*)

De ce qui précède, au regard du grand rôle que joue le taux d'intérêt sur l'activité économique et partant de la nécessité de financer la croissance des économies en développement, les décideurs politiques privilégient depuis les années soixante des politiques monétaires expansionnistes tel qu'en Amérique latine , en Asie et en Afrique. De ce fait, vu ce rôle pivot que joue cette variable, cette étude analyse la relation taux directeur et taux débiteur des banques dans la mesure où, la situation parait paradoxale en RDC car, le taux débiteur reste essentiellement élevé comparativement au taux directeur. Pourtant, l'économie congolaise est une économie d'endettement, dont l'essentiel de financement passe par le système bancaire.

A titre illustratif, le taux directeur au cours de la période comprise entre 2011 à 2016 a connus une tendance baissière, soit 20% fin décembre 2011, 4% en décembre2012, 2% en novembre 2013,2% en décembre 2014, 1,7% en novembre 2015, 7% en décembres 2016.

C'est ainsi qu'en RDC, la relation entre le taux directeur et le taux d'intérêt débiteurs des banques, n'a jamais cessé de se creuser durant toute la période qualifiée des fortes croissances couplée du faible niveau d'inflation que le pays n'as plus connu depuis longtemps. A la lumière de la théorie économique fournie, les acteurs justifient cet écart par les risques et les coûts d'exploitation (convenable) énorme liés à l'environnement des affaires en RD CONGO.

D'où, au regard de ce paradoxe entre le taux débiteur excessif et la coexistence d'une croissance économique, cette problématique tourne autour des questions de recherche suivantes :

- existe-il une relation entre le taux directeur et le taux débiteur des banques en RDC ?

- qu'est-ce qui justifie la persistance de l'écart entre le taux directeur et le taux débuter des banques ?

* 1Revue économique et monetaire de la BC des états de l'Afrique de l'ouest n°13 juin 2013, p12

* 2 Idem

* 3KOKOMA-MAKUNDU, « écart entre le taux directeur et le taux débiteur des banques commerciales : paradoxe de la croissance économique congolaise », Mémoire inédit, Economie monétaire, UNIKIN, 2016-2017

* 4KOKOMA MAKUNDU P. Op.cit., p4

* 5Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours des institutions financière congolaise. L2 éco/Faseg/Unikin 2019-2020/ Kinshasa.

* 6Emmanuel.MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Notes de cours de politique économique. L2 éco/Faseg/Unikin 2019-2020/Kinshasa.

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