Graphique 7 : Taux directeur et débiteur
Source : Auteur sur base de données de la BCC
Contrairement à la théorie qui veut que le taux
directeur et débiteur soient pro cycliques, la réalité sur
le marché monétaire montre de fois le contraire comme en 2009 et
2017 ou le taux directeur était égal au taux débiteur,
mais sur tour la période, il est remarqué un écart
énorme entre ces deux taux.
Tableau 2 : Ecart
entre taux directeur et taux débiteur
ANNEE
|
TAUX DIRECTEUR
|
TAUX DEBITEUR
|
ECART
|
2006
|
40
|
44,4
|
4,4
|
2007
|
22,5
|
41,3
|
18,8
|
2008
|
40
|
44,4
|
4,4
|
2009
|
70
|
69,77
|
-0,23
|
2010
|
22
|
44,69
|
22,69
|
2011
|
20
|
40,61
|
20,61
|
2012
|
4
|
22,5
|
18,5
|
2013
|
2
|
19,2
|
17,2
|
2014
|
2
|
20,13
|
18,13
|
2015
|
2
|
19,04
|
17,04
|
2016
|
7
|
19,04
|
12,04
|
2017
|
20
|
21,95
|
1,95
|
2018
|
14
|
26,74
|
12,74
|
2019
|
9
|
25,81
|
16,81
|
2020
|
18,5
|
26,89
|
8,39
|
Source : Auteur,sur base de données de la BCC
Ce tableau montre l'écart énorme qui se creuse
entre le taux directeur et les taux débiteurs. Le plus grand
écart est observé en 2010 avec 22% d'écart. Mais certaine
période également comme en 2009, le taux directeur était
supérieur au taux débiteur.
De l'observation de ce tableau, il se révèle
qu'entre 2006 et 2020, l'institut d'émission a modifié son taux
directeur à 12 reprises, 6 fois à la hausse et à 6 remise
à la baisse, les banques ont quelques fois suivi ce mouvement en
ajustant leurs taux débiteurs dans le même sens. Cependant, il eut
certain ajustement de taux débiteurs sans que cela ne soit dû aux
variations du taux directeur de la BCC.
En 2008, il s'observe une tendance de l'influence de
l'instrument de la politique monétaire de la BCC sur le prix du
crédit des banques.
En effet, alors que les cinq premiers mois de l'année,
le taux directeur est fixé à 24%, les taux débiteurs sont
restés quasiment inchangés, oscillant autour de 42%. Les six mois
suivants, l'institut d'émission a fixé son taux à 30%,
tandis que les banques ont légèrement augmenté les leurs,
oscillant autour de 44% et les ont gardés constants en décembre
bien que le taux directeur soit haussé à 40%.
En 2009, il se remarque des anomalies. Toute l'année,
les banques ont fixé les taux débiteurs, soit
légèrement en dessous du taux de réescompte (pendant neuf
mois) soit à son niveau. Ceci peut justifier le fait que les banques
recourent de moins en moins au prêteur du dernier ressort.
Au premier trimestre 2010, la BCC a maintenu le taux du
dernier trimestre 2009 (70%). Elle l'a modifié en baisse à cinq
reprise entre avril et août, mois à partir duquel elle l'a
maintenu à 20%, jusqu'en décembre. Quant aux taux
débiteurs, ils sont fixés au-delà du taux directeur avec
cependant, un écart considérable.
Il sied de signaler aussi qu'à la première
baisse du taux de la BCC en 2010, les banques ont réagi en
réduisant les leurs. Cependant aux autres modifications du taux
directeur, les banques sont restées insensibles en maintenant leurs taux
constants.
En 2011, les banques ont ajusté leurs taux, bien
qu'avec retard, en fonction des modifications du taux directeur.
Eu égard à ce qui précède, nous
remarquons qu'à partir de ces données, le taux directeur de la
banque centrale du Congo n'est pas resté statique.
Entre 2011 et 2015, l'institut d'émission a
sensiblement baissé son taux directeur jusqu'à un niveau le plus
bas de son histoire soit à 2% entre 2013 à 2015. Mais en 2016, ce
taux est revu à la hausse suite à la baisse des prix des
matières premières ayant occasionné l'inflation.
Et enfin en 2020, ce taux est revu également à
la hausse soit à 18% cette est augmentation est due aux effets de la
pandémie qui a bougé toutes les économies mondiales.
En effet, le taux a connu son niveau le plus
élevé (70%) d'octobre 2009 à mars 2010, cela était
dû à la crise financière (crise de Subprime) ; le
niveau le plus bas était observé entre 2013 et 2015 (2%) suite
à la stabilité du cadre macroéconomique.
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