Graphique 4 : Evolution de la réserve obligatoire
(en milliards de CDF)
Source : BCC, cadre de reference de la P.M,
2013
2.2.4.
Orientation à moyen terme de la politique monétaire de la BCC
Après avoir réduit sensiblement le niveau de
l'inflation, la Banque Centrale du Congo s'est fixée comme objectif
à moyen terme de maintenir le taux d'inflation en dessous de 5,0 %, tout
en réduisant sa volatilité. En effet, la RDC est engagée
dans le processus d'intégration économique en Afrique. Son
objectif est donc de s'aligner sur les critères de convergence du
Programme de Coopération Monétaire en Afrique qui, dans sa phase
IV, situe la cible d'inflation autour de 3,0 %.
Cependant, l'économie nationale étant fortement
vulnérable, d'une part, aux chocs extérieurs, notamment ceux
découlant de la hausse des cours des produits énergétiques
et alimentaires et, d'autre part, aux chocs intérieurs (risque
budgétaire), il n'est pas aisé d'atteindre cet objectif. Dans ce
cadre, le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo s'est résolu
à consolider les bases intérieures de l'économie afin de
réduire, à long terme, les facteurs de
vulnérabilité ainsi que les effets des chocs externes sur les
prix et l'activité économique intérieurs. Cette action est
attestée notamment :
- le renforcement du cadre de coordination des politiques
macroéconomiques ;
- la réalisation des travaux d'infrastructures ;
- la promotion des exportations et la mise en place des
stratégies de transformation sur place des produits nationaux en vue.
2.2.4.1. Interaction entre facteurs autonomes et
institutionnels
La pertinence du tableau de calibrage réside dans le
fait qu'il permet de juger si les marchés sont asséchés ou
s'ils sont offreurs nets de liquidité. En effet, en soustrayant la
variation totale des facteurs institutionnels de celle des facteurs
autonomes, un écart positif traduit une injection nette de
liquidité au cours de la période considérée tandis
qu'un écart négatif reflète une absorption de
liquidité. La comparaison de cet écart avec celui
programmé permet de dégager le besoin ou l'excédent
conjoncturel de liquidité.
A titre illustratif, le tableau ci-dessous présente
l'évolution des facteurs de la liquidité bancaire au cours de
l'année 2011. Il en découle un dépassement de 34,2
milliards de CDF par rapport à la programmation, suite à une
injection nette globale de 153,0 milliards contre une programmation de 118,8
milliards
2.2.4.2. Prévision des f acteurs autonomes de la
liquidité
Les prévisions des facteurs autonomes permettent de
cerner toutes les origines des chocs de manière à les
intégrer de façon cohérente, en vue d'obtenir
l'évolution future de la liquidité bancaire.
Réalisées sur la base du bilan monétaire de la Banque
Centrale, les prévisions sont hebdomadaires et portent sur les
variations attendues des facteurs autonomes.
L'objectif de cet exercice est d'orienter le sens et l'ampleur
des appels d'offres hebdomadaires des adjudications des BTR et,
éventuellement, des interventions sur le marché des changes. Les
prévisions se fondent sur les interrelations existant entre les facteurs
autonomes de la liquidité, d'une part, et les opérations
financières du secteur public ainsi que les opérations avec les
banques commerciales, d'autre part.
Les prévisions se déroulent en trois
étapes :
La première étape consiste en la
prévision détaillée des éléments faisant
varier les facteurs autonomes (origines des chocs). Il s'agit de :
1. prévision des opérations financières
du trésor et du compte d'exploitation de la banque centrale du Congo
(recettes, dépenses et soldes) ;
2. prévision du budget en devises lequel prend en
compte des opérations financières du trésor et de la
banque centrale en monnaies étrangères (recettes, dépenses
et soldes) ;
3. prévision des créances sur les banques hors
refinancement : il s'agit des avoirs en devises de la BCC auprès des
banques locales ;
4. prévision de la circulation fiduciaire : elle se
fait sur la base des prévisions des encaissements et des
décaissements aux guichets de la BCC ainsi que des émissions
monétaires ;
5. prévision des autres postes nets (hors BTR) à
travers la prise en compte des BTR arrivant à échéance et
dont le remboursement n'est plus sous l'emprise de la politique
monétaire.
La deuxième étape porte sur l'intégration
des prévisions de chaque rubrique dans les postes appropriés du
bilan analytique de la BCC. Pour faciliter le travail de précision, les
variations des postes du bilan qui n'affectent pas significativement la
liquidité bancaire sont supposées nulles. La variation
hebdomadaire prévisionnelle de la base monétaire est obtenue par
la sommation des flux prévisionnels des facteurs autonomes hors
circulation fiduciaire. En effet, les billets en circulation sont aussi une
forme de liquidité et ses fluctuations sont influencées
également par les autres facteurs autonomes.
La troisième étape consiste en la
détermination des écarts entre la base monétaire
prévue et celle programmée. En effet, la programmation
monétaire fournit le référentiel qui orienterait
l'intervention de la BCC. La variation prévisionnelle hebdomadaire de la
base monétaire est comparée à sa variation
programmée. Un écart positif indique la prévision d'un
excès de liquidité, impliquant par conséquent une
opération de retrait de la liquidité bancaire. Dans ce cas, la
BCC peut réaliser une adjudication des BTR en augmentant le montant
d'appel d'offres. Par contre, un écart négatif traduit une
insuffisance prévisionnelle de liquidité et la BCC peut
réduire le niveau de l'appel d'offres des BTR afin d'induire une
injection de liquidité.
La quatrième étape relève du domaine du
Comité de Politique Monétaire Restreint lequel examine et fixe le
montant définitif de l'appel d'offres. Il convient de noter que le
niveau de l'écart entre la variation prévisionnelle et celle
programmée n'est pas l'unique paramètre de détermination
du montant d'appel d'offres. En effet, le CPM Restreint prend également
en compte de nombreuses autres variables pour affiner sa décision,
notamment l'évolution récente de la réserve obligatoire,
les conditions sur les marchés monétaire, des changes et des
biens et services.
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