Le renouvellement du journalisme environnemental au prisme de la décroissancepar Guillaume Lemonnier Sciences Po Lyon - Master 1 AlterEurope, Études européennes et internationales 2020 |
_ Institut d'études politiques de Lyon Master 1 AlterEurope Séminaire « Politique et environnement : causes, controverses, mobilisations » Guillaume LEMONNIER Etat d'avancement portant sur : Le renouvellement du journalisme environnemental au prisme de la décroissance Sous la direction de Stéphane CADIOU 2019-2020 Rappel du droit d'auteur L'étudiant qui rédige un mémoire ou une thèse en est considéré comme l'auteur unique par la jurisprudence et par la loi (notamment le Code de propriété intellectuelle, article L112-2). Il est donc totalement protégé par le droit d'auteur. Il est donc indispensable d'obtenir de l'auteur du mémoire une autorisation de diffusion. Remerciements Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont aider pour ce travail. J'aimerai remercier en premier lieu Monsieur Stéphane Cadiou qui m'a guidé dans ma recherche durant cette année universitaire. J'aimerai également remercier la revue Silence et le journal La Décroissance de m'avoir accordé un peu de leur temps. Enfin j'aimerai particulièrement remercier ma mère pour les différentes relectures de ce travail de recherche. Déclaration anti-plagiat 1. Je déclare que ce travail ne peut être suspecteì de plagiat. Il constitue l'aboutissement d'un travail personnel. 2. A ce titre, les citations sont identifiables (utilisation des guillemets lorsque la pensée d'un auteur autre que moi est reprise de manière littérale). 3. L'ensemble des sources (écrits, images) qui ont alimenteì ma réflexion sont clairement référencées selon les règles bibliographiques préconisées. Nom : LEMONNIER Prénom : GUILLAUME Date : 19 juillet 2020 Table des matières I. La décroissance, un courant « obus » qui frappe les esprits mais qui peine à s'unifier 14 A) Un concept qui s'impose progressivement dans le champ du militantisme écologique 14 B) Une critique radicale pour peser sur l'écologie politique 16 C) Un courant qui n'est autre qu'une galaxie hétérogène 18 II. Être journaliste et militant décroissant : un dilemme ou une solution pour la cause écologique ? 22 A) La construction d'une légitimité alternative pour sortir de ce dilemme 22 1. Déconstruire le récit du mythe journalistique 22 2. Le combat « anti-pub », un référent symbolique et légitimant dans le milieu écologique 24 B) Une tension plus ou moins persistante en fonction des individus et des milieux 26 1. Journaliste professionnel, engagé, militant ? 26 2. Quelques éléments de comparaison avec le journalisme agricole 30 C) Un rapport aux sources d'informations favorisant un modèle participatif et pluraliste 31
Abréviations : ZAD : Zone à défendre EELV : parti Europe Ecologie Les Verts PPLD : Parti pour la décroissance GPA : Gestation pour autrui PMA : Procréation médicalement assisté OVNI : Objet volant non identifié Introduction :Né à partir de luttes écologiques fondatrices dans les années 1970, le journalisme environnemental connaît depuis quelques années un renouveau avec l'avènement de nouveaux acteurs se revendiquant de la décroissance et renouant avec des registres discursifs plus politisés et militants.Ce regain de militantisme au sein du journalisme environnemental fait suite à toute une période de digestion institutionnelle de l'écologie. En effet, depuis la disparition de journaux qui structuraient la lutte écologique comme La Gueule Ouverte ou Sauvage, faute de ressources économiques et d'audimat, nous avions assisté à deux processus. Un processus d'institutionnalisation de l'écologie au sein du champ politique avec la création du parti écologique Les Verts en 1984 et au sein du champ journalistique. Cela se modélise notamment par la création de l'Association des journalistes pour l'Environnement en 1994, avec comme condition d'adhésion, de disposer d'une carte de presse. C'est à partir de ce moment qu'on assiste à l'institutionnalisation de la cause environnementale au sein du journalisme classique avec l'apparition des premières rubriques « environnement » au sein des grands quotidiens nationaux. Maiscette institutionnalisation a eu pour conséquence un second processus, un processus de dépolitisation du journalisme environnemental. En effet, selon Jean-Baptiste Comby1(*), cette institutionnalisation« tend à gommer progressivement les dispositions politiques ». L'écologie comme combat politique va dès lors se transformer pendant un temps en « éco-conseil » vis-à-vis du grand public. Par ailleurs, bien que « le mouvement écologiste ne désignait plus seulement un groupe de barbus utopistes »2(*) et que la crise écologique « n'existait plus seulement dans la tête des écologistes »3(*), la sphère militante écologiste renoue depuis une dizaine d'années avec une radicalité qui la caractérisait autrefois. Cette radicalité s'exprime à la fois dans des actions (la ZAD de Notre-Dame-des-Landes) et à la fois dans des discours comme ceux des partisans de la décroissance. C'est sur ce deuxième aspect que notre recherche va porter, car comme l'a montré Damien Zavrsnik4(*), « le «mot obus« de décroissance re-politise la question environnementale qui s'était dernièrement banalisée et questionne les valeurs qui sous-tendent un véritable projet de société écologique ». L'enjeu de ce travail de recherche est donc d'évaluer l'influence des discours décroissants dans l'écologie politique et le journalisme environnemental mais aussi de dresser un portrait des journalistes décroissants que j'ai pu interroger. * 1 COMBY Jean-Baptiste, « Quand l'environnement devient «médiatique« », Réseaux, n° 157-158, 2009, p. 157-190. * 2 KEATING Juliette, « Portrait d'Arthur, La Gueule Ouverte », Médiapart, 18 août 2015. [Cité le 17 mars 2020]. Disponible sur : https://blogs.mediapart.fr/edition/je-me-souviens/article/180815/portrait-darthur-la-gueule-ouverte * 3 BAYON Denis, FLIPO Fabrice, SCHNEIDER François, La décroissance. La Découverte, 2012, p. 62 * 4 ZAVRSNIK Damien, La question de la décroissance chez les verts français, Mémoire, Université Aix-Marseille : Institut d'Etudes Politiques, 2012, 209 p. |
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