Analyse du risque d'exploitation et de la rentabilité de l' usine a thé Rubaya (2001-2005)( Télécharger le fichier original )par Jean NIYITEGEKA ULK - Licence en gestion 2007 |
A Dieu Tout PuissantA notre Père ; A notre très Chère mère ; A nos petits frères et notre petite soeur ; Nous dédions ce mémoire. Nos sincères remerciements s'adressent à Dieu Tout Puissant, pour tout ce qu'il a fait pour nous, sans son soutien, ce travail ne pourrait pas être effectué. Notre profonde reconnaissance s'adresse au Chargé des Cours Associés BARUME RUHIMBASA Louis, qui, malgré ses multiples préoccupations a accepté d'assurer la direction de ce mémoire, ses conseils et remarques pertinentes, nous ont été d'une grande utilité pour la réalisation de ce travail. Nous remercions vivement, Monsieur MUSABYIMANA Samuel et sa famille, pour ses encouragements, ses conseils constituent pour nous la base solide de notre avenir. Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude à nos frères et soeurs en christ, entre autres, NIYITEGEKA Jean Baptiste, NSENGIYAREMYE Fidèle, BUSHOMBOLI Frédéric, MUHAMYANKAKA Evariste, ZIHABAKE Jean Claude et les autres non-cités dans ce travail pour leurs prières. Nous gardons un souvenir agréable des membres de notre groupe de travail à l'ULK, à savoir, SIBORUREMA SAMUEL, NUWAYO Dan, TUYUISHIME Emmanuel, notre appréciation s'articule aux relations sociales et académiques que nous avons entretenues. Que toute personne qui a contribué moralement et/ou matériellement de près ou de loin, à la réalisation de ce travail, trouve ici l'expression de notre reconnaissance. Que l'Eternel vous bénisse. NIYITEGEKA Jean BAD : Banque Africaine de Développement CECT : Caisse d'Epargne et du Crédit des Théiculteurs COTRAGAGIE : Coopérative des Théiculteurs de Ramba Gaseke et Giciye FED : Fonds Européen de Développement FMI : Fonds Monétaire International ICHA : Impôts sur Chiffre d'Affaires ISAR : Institut Scientifique Agronomique du Rwanda OCIR : Office de Culture Industriel du Rwanda OPEP : Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole TPR : Taxe Professionnelle sur Revenu ULK : Université Libre de Kigali Tableau 1: Utilité des ratios 13 Tableau 2 : Principaux ratios de rotation 15 Tableau 3 : Restructuration du résultat de l'exercice 24 Tableau 4: Ratios de calcul de la rentabilité d'exploitation 25 Tableau 5 : La création des onze unités théicoles. 32 Tableau 6 : Les secteurs théicoles de l'usine à thé RUBAYA 35 Tableau 7 : Comparaisons des chiffres d'affaires (2001 - 2005) 40 Tableau 8 : La part de l'usine à thé de Rubaya dans la production nationale du thé 41 Tableau 9 : Exploitation 2001 - 2005 44 Tableau 10 : Variation de la valeur ajoutée 45 Tableau 11 : Variation du résultat d'exploitation 46 Tableau 12 : Evaluation du résultat hors exploitation 2001 - 2005 47 Tableau 13 : Evolution du résultat net de l'exercice 48 Tableau 14 : Exploitation différentielle 51 Tableau 15: Calcul d'activité par le taux et par le temps 53 Tableau 16 : Classement des charges fixes et des charges variables 55 Tableau 17 : Détermination du taux de marge sur coût variable 59 Tableau 18 : Equation de droite du chiffre d'affaire critique 61 Tableau 19 : Détermination du chiffre d'affaire critique 61 Tableau 20 : Coefficient de sécurité 65 Tableau 21 : Evolution du levier d'exploitation 66 Tableau 22 : Calcul de ratio du facteur travail 69 Tableau 23 : Calcul des ratios du facteur capital 70 Tableau 24 : Calcul du ratio des charges fiscales 70 Tableau 25 : Calcul des Coefficients de consommations intermédiaires 71 Tableau 26 : Calcul du Ratio de la valeur ajoutée 72 Tableau 27 : Calcul du Ratio d'indépendance d'exploitation 73 Tableau 28 : Calcul des ratios de productivité 74 Tableau 29 : Calcul des ratios du résultat d'exploitation 75 Tableau 30 : Ratio des capitaux propres 76 Tableau 31 : Ratio d'actif total 77 Tableau 32 : Ratios des capitaux propres 79 Page Figure 1 : Le seuil de rentabilité 20 Figure 3 : Présentation de l'année 2001 62 Figure 4. Présentation de l'année 2003 63 Figure 5 : Présentation de l'année 2004 63 Figure 6 : présentation de l'année 2005 64 Graphique 1 : Evolution de production en kg par mois cumulés 41 Graphique 2 : Variation de la valeur ajoutée 45 Graphique 3 : Variation du résultat d'exploitation 47 Graphique 4 : Résultat hors exploitation 48 Graphique 5 : Résultat hors exploitation 49 Graphique 6 : Présentation du point multiple. 58 Graphique 7 : Indépendance d'exploitation 73 Graphique 8 : Ratios de productivité 74 Page 1. CHOIX ET INTERET DU SUJET 1 CHAPITRE : I CADRE THEORIQUE 9 I.1.2 Une entreprise theicole 10 I.1.3.1 Usinage du thé noir 11 I.1.3.2 Usinage du thé vert 11 I.1.4.1 Classification des ratios 12 Page I.2.1 Risque d'insolvabilité ou d'illiquidité 15 I.2.1.1 Principaux ratios de liquidité 15 I.2.1.2 Risque d'exploitation proprement dit ou risque de vulnérabilité 19 I.2.1.3 Seuil de rentabilité 19 I.2.2 Levier d'exploitation (LO) 21 1.2..3 Dispersion du résultat d'exploitation 22 I.3.1. Notion de rentabilité 22 I.3.2 Ratios de rentabilité 24 1.3.2.1 Ratio de rentabilité de l'activité de l'entreprise ou rentabilité commerciale 25 1.3.2.2 Ratio de rentabilité économique 28 1.3.2.3 Ratio de la rentabilité financière ou ROE (Return On Equity) 28 CHAPITRE II : ANALYSE DU RISQUE D'EXPLOITATION 31 II.1.2 Présentation du cas d`étude : L'usine à thé Rubaya 34 II.1.2.1 Objectifs de l'usine théicole de RUBAYA 34 II.1.2.2 Importance de l'unité théicole de Rubaya 34 II.1.2.3 Présentation des secteurs théicoles de RUBAYA 35 II.1.3. LA COTRAGAGI et l'usine à thé de Rubaya 35 II.1.3.1 La COTRAGA pour la production des feuilles vertes 35 II.1.3.2. Usine pour la production du thé 36 II.1.3.3. Activités de la COTRAGAGI 36 II.1.3.3.1 Activités dans la plantation 37 II.1.3.3.2 Activités réalisées par la COTRAGAGI ou siège 39 II.2. CONTRIBUTION DES USINES A THE 39 II.2.1 Contribution de l'OCIR THE dans l'économie nationale 39 II.2.2 Contribution de l'usine à thé de Rubaya dans la production nationale du thé 41 II.2.3 Processus de production du thé dans l'usine à thé RUBAYA 42 II.3 TABLEAU D'EXPLOITATION : COMMENTAIRES SUR LES RESULTATS GLOBAUX D'EXPLOITATION ET LEURS VARIATIONS 43 Page II.3.2 Résultats d'exploitation 46 II.3.3 Résultat hors d'exploitation 47 II.3.4 Résultat net de l'exercice 48 II.4 ETUDE FONCTIONNELLE ET DIFFERENTIELLE D'EXPLOITATION EN CHARGES FIXES ET EN CHARGES VARIABLES 49 II.4.1 Tableau d'exploitation différentielle 50 II.4.2 Mesure de l'activité par le temps 52 II.4.2.1 Charges fixes et charges variables 53 II.4.2.2 Points morts multiples 58 II.4.3 Détermination du seuil de rentabilité 58 II.4.3.1 Présentation mathématique 59 II.4.3.2 Représentation graphique 60 II.5 EVALUATION DU RISQUE D'EXPLOITATION 64 II.5.1 Evaluation de la vulnérabilité : le coefficient de sécurité 65 II.5.2 Calcul du levier d'exploitation 65 CHAPITRE III. LA RENTABILITE DE L'USINE A THE RUBAYA 68 III.1 ANALYSE DES RATIOS DE LA RENTABILITE D'EXPLOITATION 68 III.1.1 Ratios relatifs aux charges 69 III.1.1.1 Ratio du facteur travail : Frais de personnel / Valeur ajoutée 69 III.1.1.2 Ratio de facteur capital : Amortissement/Valeur ajoutée 70 III.1.1.3 Ratio des charges fiscales : Impôts et taxes / valeur ajoutée 70 III.1.1.4 Coefficients de consommations intermédiaires : consommations intermédiaires / chiffre d'affaires 71 III.1.2 Ratio de rendement d'exploitation 71 III.1.2.1 Ratio de la valeur ajoutée : Valeur ajoutée / chiffre d'affaires 71 III.1.2.2 Ratio d'indépendance d'exploitation : valeur ajoutée/ Consommations intermédiaires 72 III.1.2.3. Ratio de productivité : Valeur ajoutée / Frais du personnel 73 III.1.2.4 Ratio du résultat d'exploitation : Résultats d'exploitation / chiffre d'affaires 75 Page III.2 ANALYSE DES RATIOS DE LA RENTABILITE FINANCIERE 75 III.2.1 Ratios de rotation des capitaux 76 III.2.2 Analyse de la rentabilité financière 77 III.2.3 Ratio de rentabilité des capitaux propres 79 III.3 RENTABILITE ECONOMIQUE (ROI) 80 III.3.1 Analyse de la rentabilité économique 80 III.3.2 Ratio de rentabilité économique 81 CONCLUSION GENERALE.....................................................................84 BIBLIOGRAPHIE...................................................................................87 L'économie rwandaise est presque vierge aussi bien en termes d'industrialisation, de participation d'investisseurs étrangers que d'engagement commercial sur les marchés internationaux. « Il est à noter que près de 90% de la population dépendent d'une agriculture de subsistance et que ce secteur contribue à 46% au PIB alors que l'industrie et les services y contribuent respectivement à hauteur de 20% et 34% »1(*). Les principaux produits d'exportation sont le thé et le café mais d'autres produits agricoles tels que les pyrèthres ainsi que les fleurs apparaissent sur la liste produite d'exportation. Une production limitée fournit des produits pour la seule consommation locale tels que le ciment, les boissons, les savons, les chaussures, les produits plastiques, les vêtements, les cigarettes,... Bien que les spéculations aillent bon train sur l'existence de matières premières précieuses comme le pétrole, l'or ainsi que beaucoup d'autres minerais, les gouvernements précédents ont peu investi dans les études géologiques pour en déterminer l'existence. Il est cependant exploité de manière rudimentaire et aucune preuve ne renseigne sur la présence de quantités commercialement exploitable que l'étain, le colombo - ton - talité (Coltan) . De même, il existe de très importantes réserves de gaz méthane. Le gouvernement de transition hérita d'une économie fondamentalement dévastée : pas de politiques appropriées, pas de diversification de l'économie, base d'exploitation médiocre, population pauvre avec quelques individus ayant participé à la préparation du génocide et pour la plupart en exil. Malgré toutes ces contraintes, le gouvernement de transition initia un programme de redressement et de stabilisation de l'économie dont la mise en pratique a conduit à un complet revirement entre 1994 et 2001. La priorité du gouvernement dans les trois prochaines années est d'assurer une stabilité macro-économique, promouvoir les investissements des activités économiques à valeur ajoutée et étendre la base exportatrice du pays. L'étude de la rentabilité prend de plus en plus d'importance dans tous les domaines. Pour le secteur agricole, elle devient tout simplement indispensable pour trois raisons essentielles: · La valeur des actifs d'une entreprise agricole augmente régulièrement et rapidement ; · Le taux d'endettement va en s'accroissant dans le secteur agricole, · Les investissements en biens amortissables sont de plus en plus considérables au détriment des investissements en bien non amortissable. « Quels que soient le système économique et les opinions de chacun, la recherche de la pérennité oblige à l'entreprise de rechercher un niveau de rentabilité suffisant »2(*). Partant de ces raisons, nous avons alors voulu connaître grâce à la présente recherche comment, malgré cet environnement mouvant, une entreprise de production en l'occurrence l'usine à thé RUBAYA réussit à se maintenir en étudiant son niveau de rentabilité afin de porter un jugement relatif à la situation financière de cette entreprise, aux risques qui l'affectent, du niveau et à la qualité de ses performances et à la lumière sur les faits de cette usine. L'intérêt de cette étude est principalement de montrer l'apport de l'usine à thé RUBAYA, dans le secteur théicole et dans l'économie nationale en générale et de faire comprendre à toute personne qui aura l'occasion de lire cette recherche, l'apport de l'usine à thé RUBAYA au développement du secteur agricole dans le pays. Pour l'intérêt académique, la présente étude répond aux exigences de l'Université Libre de Kigali / Campus de Gisenyi demandant aux étudiants finalistes de rédiger un mémoire pour obtenir le grade de licencié. Notre étude se limite à l'usine à Thé RUBAYA oeuvrant sur les territoires du district de NGORORERO et NYABIHU dans la province de l'Ouest du Rwanda ; dont l'activité est la production du thé. Elle porte sur une période de cinq ans allant de 2001 à 2005. C'est une période jugée suffisante pour offrir des données statistiquement fiables et dégager des suggestions et recommandations de nature à optimiser la rentabilité de l'usine à thé RUBAYA une période qui se situe avant la privatisation de cette usine. Notre travail est dans le domaine de gestion des entreprises et d'analyse financière. Pour promouvoir de meilleures performances économiques, le gouvernement de transition initia un programme de redressement et de stabilisation de l'économie dont la mise en pratique a conduit à un complet revirement entre 1994 et 2001. Durant cette période, le gouvernement restructura la dette extérieure du pays par le biais du club de PARIS et obtient un appui de trois ans du FMI et de la banque mondiale pour son programme de redressement économique. Il abolit des taxes à l'exportation, initia une réhabilitation du secteur bancaire, libéralisa le commerce, la monnaie ainsi que le régime salarial, mit en place un système cohérent de comptabilité, renforça la Banque centrale et amorça les privatisations et les restructurations nécessaires des entités publiques. Quel fut le résultat de tout ceci ? Une croissance solide et soutenue du PIB ainsi que la confiance des investisseurs! Mais tenir une telle croissance sur le long terme exige des moyens (infrastructures, ressources énergétiques) et une politique économique stable. Selon le FMI, « l'économie rwandaise est encore trop dépendante de l'agriculture et de l'aide internationale. Une mauvaise année climatique peut coûter au pays la moitié de sa croissance économique. Au Rwanda, le taux de croissance du PIB est particulièrement erratique : 1% en 2003, 6% en 2005 et 4,2% en 2006. L'agriculture, qui fait vivre 90% de la population et assure plus de 40% du PIB, procure aussi le plus gros des recettes en devises (vente du café et du thé) et fait varier les exportations au gré des humeurs du réel. Ainsi en 2003, elles ont diminué de 6% en 2006 pour augmenter de 55% en 2004, de 27% en 2005 et 10% en 2006. Les importations sont en constante augmentation »3(*) Le Rwanda ne doit pas pour autant dénigrer l'agriculture qui souffle actuellement du morcellement des parcelles et de l'absence de titres de propriété. « Dans la production agricole d'exploitation, l'Etat avance le majeur parti du capital et donc en tire un profit. Celui - ci dépend du marché international. Les autres opérateurs perçoivent une rémunération fixe à l'unité. Ce système passe à la surproduction et d'autant plus que le prix au producteur n'est jamais revu à la baisse pour des raisons psychologiques et politiques. Par suite une baisse de la production est impossible et la surproduction devient inévitable à partir du moment où la demande est saturée »4(*) Les besoins en investissements, dans les activités à valeur ajoutée ainsi que dans les opérations de traitement est crucial. Les opportunités d'investissements dans ce secteur incluent. · L'achat de 9 usines de thé dans le processus de privatisation · La production commerciale à large échelle du thé rwandais ; · L'installation de système de production pour différents thés de spécialité pour satisfaire la demande du marché international ; et · L'investissement dans la production d'emballages modernes. Enfin, à partir du 1er juillet 2007, le Rwanda a été intégré avec le Burundi dans la communauté de l'Afrique de l'Est (Tanzanie, Kenya et Ouganda). L'adhésion à cette organisation régionale dynamique avec, à terme, une intégration monétaire et douanière, permettra aux autorités de préparer aux mieux la future zone franche de Kigali, qui s'entendra sur 20 hectares en 2007 - 2008, puis 740 hectares en 2020. Quant aux entreprises rwandaises, elles seront aux portes d'un marché de plus de 120 millions de consommateurs. Notre travail essaye de tracer et de fixer les voies théoriques de gestion rationnelle des usines à thé au Rwanda et d'appliquer cela sur l'usine à thé RUBAYA et nous nous proposons de répondre à deux questions suivantes : Les hypothèses sont des propositions des réponses anticipées aux interrogations qui correspondent aux différents aspects de la recherche5(*). Par conséquent, au terme de la recherche les hypothèses peuvent être soit confirmées totalement ou partiellement, soit infirmées totalement ou partiellement. Ainsi : H1 Le risque de vulnérabilité de l'usine à thé Rubaya est moins élevé. H2 Le niveau de la rentabilité de l'usine à thé RUBAYA est satisfaisant. L'objectif principal de notre travail est de montrer la rentabilité de l'usine à thé Rubaya de 2001 jusqu'à 2005. Pour ce faire, il nous faut faire une analyse de l'exploitation et l'étude de la rentabilité. La technique est définie comme « l'ensemble des moyens, des procédés qui permettent aux chercheurs de rassembler des données et d'informations sur son sujet de recherche».6(*) Pour notre part, nous avons utilisé: 1 La technique documentaire qui consiste en une fouille systématique des ouvrages, journaux, et rapports ayant trait à notre sujet 2 La technique d'interview qui nous a permis de recueillir des informations nécessaires à l'étude de la rentabilité de l' usine à thé Rubaya. La méthode est définie comme « un ensemble ordonné des principes, des règles et des opérations intellectuelles permettant de faire l'analyse en vue d'atteindre un résultat »7(*) Pour mener à bien notre travail, nous choisissons d'utiliser les méthodes suivantes : méthodes historiques, statistiques, comparatives et analytique. La méthode historique explique les phénomènes et les faits en s'appuyant sur le temps. Elle nous permettra d'analyser l'évolution de l'exploitation et de la rentabilité de l'usine sur une période allant de 2001 à 2005. La méthode statistique nous a aidé à pouvoir quantifier et chiffrer les résultats sous forme des graphiques, des tableaux et des schémas. La méthode comparative nous a aidé à mettre les ressemblances et les différences et elle a établi une certaine analogie entre les phénomènes observés. La méthode analytique nous a permis d'analyser systématiquement toutes les informations ainsi que les données récoltées. Notre travail s'articule autour de trois chapitres à part l'introduction générale et la conclusion. L'introduction présente le choix et intérêt du sujet, sa délimitation, la problématique, les hypothèses, l'objectif de la recherche, les techniques et les méthodes ainsi que la subdivision du travail. Le premier chapitre traite du cadre théorique et de la définition des concepts clés de ce travail. Le deuxième chapitre est l'analyse du risque d'exploitation. Le troisième chapitre apprécie la rentabilité de l'entreprise par les différentes méthodes et les ratios caractéristiques. Dans ce chapitre, nous allons définir les différents concepts clés et traiter quelques théories relatives à notre sujet. De nombreuses définitions de l'entreprise sont proposées car les points de vue de ceux qui les adoptent sont souvent divers et différents : · « Une entreprise est un organisme financièrement indépendant, produisant pour le marché les biens ou les services »8(*) · « L'entreprise est un organisme qui se procure des moyens de production et les utilise pour l'élaboration de biens et de services destinés à être vendu à une clientèle ».9(*) · « Une entreprise est une unité économique autonome combinant divers facteurs de production, produisant pour la vente des services et distribuant des revenus en contre partie de l'utilisation des facteurs ».10(*) En ce sens l'organisation à l'activité marchande telles que société anonyme, banque, exploitation agricole, coopérative de production, constituent, des entreprises. En revanche, les unités à caractère non marchand tel qu'un ministère ne peuvent pas être des entreprises. Il s'agit dans ce cas d'espèces d'une administration publique. Comme il existe plusieurs conceptions de l'entreprise, on se limitera ici à donner la définition dominante qui relève de l'approche systémique. En effet, l'Entreprise est un système socio-économique structuré ouvert sur son environnement, finaliste devant satisfaire des exigences de pérennité et de flexibilité, et tenter d'assurer la réalisation des objectifs des différentes parties prenantes (propriétaires, salaires, fournisseurs, clients, puissance politique). Une entreprise agricole, est une entreprise qui a pour objet la transformation et la mise en valeur du milieu naturel afin d'obtenir les produits végétaux à l'homme, en particulier ceux qui sont destinés à son alimentation. En fait l'agriculture compte encore peu d'entreprise véritable, mais plutôt des exploitations dont le fonctionnement et les buts diffèrent sensiblement de ceux des entreprises. Une entreprise théicole est une entreprise qui produit le thé. La production de thé peut être organisée, soit en grandes plantations de type industriel, soit en petites exploitations familiales. La production de thé en petites plantations familiales ne peut être entreprise que par d'excellents cultivateurs, habiles travailleurs et compétents. « Usine est un mot d'origine barraine vient du verbe « user » et désignant un établissement industriel dont l'activité est la transformation des matières premières et des produits semi-fins en produits finis par la combinaison du travail humain et des machines ».11(*) I.1.3.1 Usinage du thé noir12(*) La méthode classique d'usinage du thé noir commence par le flétrissage. Les feuilles sont étendues pendant 15 à 18 heures sur des claies où elles perdent une partie de leur eau et deviennent assez molles pour être roulées. Ce flétrissage est fait dans des hangars à ventilation libre ou contrôlée. Le roulage des feuilles flétries a pour but de mélanger les enzymes aux tanins du sac cellulaire pour permettre les réactions chimiques de la fermentation ; il est fait en 2 à 21/2 heures dans un des rouleurs mécaniques, en trois à cinq opérations successives réparées par des criblages pour homogénéiser la masse. Les feuilles roulées sont alors mises en fermentation chimique des constituants de la feuilles sous l'action des diastases, sans intervention de micro - organismes, est la phase la plus importante de la fabrication pendant laquelle se développe la couleur et l'arôme caractéristiques du thé noir. Après fermentation, les feuilles sont séchées entre 90 et 60° C. Le rôle du séchage est d'arrêter la fermentation et de permettre la conservation du thé en réduisant aux bois, aux charbons ou au mazout. Le thé est ensuite coupé, tiré et emballé en caisse 50 x 50 x 50 cm contenant environ 50 kg. Le poids de pousses fraîches nécessaires à la fabrication d'un kilogramme de thé noir sec est 4,4 à 4,6 kg. I.1.3.2 Usinage du thé vert13(*) Contrairement à ce qui est communément admis, l'usinage d'un bon thé vert est aussi difficile, sinon plus, que celui d'un thé noir de qualité équivalente. La plupart de thé vert consommé dans le monde sont moins appréciée, sont fabriqués en usine. L'usinage du thé vert commence par un traitement de la feuille à la chaleur sèche ou à la vapeur qui a pour but de détruire les enzymes et de rendre impossible la fermentation. Les feuilles sont ensuite roulées puis séchées en plusieurs opérations successives. Le thé est ensuite coupé, trié, éventuellement parfumé et coloré, puis emballé. Toutes les feuilles de thé renferment des alcaloïdes, essentiellement de la caféine. La teneur en caféine des feuilles de théiers est en général plus élevée que celle des grains de caféiers (1,1% à 3,6% contre 0,08% à 2%). En outre, on trouve dans ces feuilles de tanins et une huile essentielle qui se développent lors de la préparation du thé noir et qui donne son arôme particulier au thé. Ratio est un terme anglais d'origine latine (Ratios = calculé, compté). C'est un rapport entre deux grandeurs comptables.14(*) Un ratio est un rapport des mesures correspondantes de deux grandeurs d'ordre technique, économique ou financier lié par une relation caractéristique. I.1.4.1 Classification des ratios Les ratios de gestion peuvent être classés en ratios de structure, en ratios d'activité et en ratios mixtes. L'étude des ratios permet d'analyser de façon systématique et expressive la situation, l'activité, le rendement de l'entreprise considérée. Le tableau suivant donne l'utilité de ces ratios.
Source : A.M. KEISER. Gestion financières, éd. ESKA, Paris, 2003, p. 218 L'analyse par les ratios est donc une aide à la décision. Elle permet: · D'établir des comparaisons sectorielles et internes dans le temps par exemple, une évolution dans le temps satisfaisante (constatée grâce à un choix sélectif de ratios sur au moins trois années) peut n'être en fait que très médiocre si, probablement, les ratios globaux sectoriels donnés par les organisations professionnelles révèlent un comportement de la concurrence encore meilleur ; · De tenir un tableau de bord grâce à un choix d'indicateurs probants, transcrits souvent sous forme de graphiques tendanciels pus lisibles et plus utilisables I.1.5 Bilan15(*) Le bilan est un état à une date donnée (une photographie) des actifs et des dettes du patrimoine de l'entreprise dont la différence correspond aux capitaux propres. D'un point de vue juridique, il présente à gauche le liste des biens que possède l'entreprise (droits réels et droits personnels) et à droite, l'ensemble de ses obligations composées de dettes à l'égard des tiers (banques, fournisseurs, Etat, organismes sociaux,...) et des engagements envers les associés.
D'un point de vue financier, il présente à droite la liste des ressources dont dispose l'entreprise, il s'agit du passif et à gauche l'utilisation faite de celles - ci (les emplois), il s'agit de l'actif. La nécessité d'une gestion du bilan est apparue avec les difficultés économiques rencontrées par les pays d'Amérique latine qui avaient contracté auprès de diverses banques accidentelles un endettement considérable. Afin d'éviter la faillite bancaire d'un certain nombre d'établissement, il a été nécessaire de songer à la mise en place de technique permettant un nettoyage de bilans et c'est là que l'on trouve sans doute les premières manifestations de cette politique qui a connu depuis bien d'autres application. I.2 : RISQUE16(*) Un risque est un phénomène aléatoire correspondant à une situation où le futur n'est prévisible qu'avec des probabilités, par opposition à l'incertitude qui correspond à un futur totalement imprévisible (échappement au calcul) et à la certitude qui permet une prédiction, c'est-à-dire une prévision affectée d'une probabilité égale à 1. L'analyse financière doit permettre d'anticiper le risque. Le risque est une multiforme. Le risque d'exploitation concerne, à la fois, la solvabilité d'une affaire, mais aussi la sensibilité du résultat à une baisse d'activité. Le risque financier est lié à la chute de la rentabilité des capitaux propres. Ce risque est fonction du niveau d'endettement I.2.1 Risque d'insolvabilité ou d'illiquidité L'étude de la liquidité permet d'apprécier le comportement de chacune des composantes du besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation. I.2.1.1 Principaux ratios de liquidité Tableau 2 : Principaux ratios de rotation
Source : A.M. KEISSER, Op.cit. p.252 De façon générale, les ratios mesurent le rythme de renouvellement des éléments patrimoniaux, notamment des composantes essentielles de besoin en Fonds de Roulement d'exploitation (stocks, clients, fournisseurs). Ratio 1 La durée de rotation des stocks est fonction de la nature de l'activité et des conditions de gestion. Selon les entreprises, elle peut aller de quelques jours à plus d'un an. Plus que jamais, la comparaison sectorielle permet de mesurer les performances de l'entreprise en matière de gestion des stocks. L'évolution dans le temps mesurera les efforts des gestionnaires et la rigueur de la gestion. Cependant, l'évolution de la durée de rotation doit être examinée en la comparant au chiffre d'affaire ; un accroissement du chiffre d'affaires entraînant inévitablement un alourdissement des stocks. Une baisse d'activité entraînerait, elle aussi, un alourdissement (mais aussi temporaire) des stocks. La mesure du niveau des stocks est essentielle, puisqu'ils sont une composante généralement lourde des besoins en fonds de Roulement d'Exploitation. Il est possible de recenser les causes d'un faible niveau de stock : · Importance réduite des matières premières utilisées, · Vente de produits frais a conservation limitée ; · Faible étendu de la gamme des produits ; · Travail en sous - traitant à la commande ; · Gestion rigoureuse... A l'apposé, les causes de stocks lourds peuvent être trouvées dans : · Des ventes d'une grande variété d'articles ; · Un éloignement des centres d'approvisionnement nécessitant des stocks de sécurité importants ; · Un processus de fabrication long générant des en - cours importants... L'utilisation d'un stock moyen comme stock de référence est préférable, car elle permet de lisser la saisonnalité. Ratios 2 et 3 Ils mesurent la hauteur du crédit interentreprises. La durée consentie dépend de la taille, de la solvabilité, de l'importance, de la fréquence des commandes de clients. Ces durées varient généralement de un à trois mois (30, 60, 90 jours fin de mois). Il faudra les approcher des usages sectoriels, afin d'avoir une information probante. A nouveau, il convient de signaler que les durées ou les rotations sont calculées à partir des masses de crédit figurant au bilan. Les conclusions peuvent avoir un caractère abusif, si elles ne tiennent pas compte de la saisonnalité éventuelle de l'activité. Crédit - client et crédit - fournisseur sont respectivement un emploi et une ressource d'exploitation. La comparaison de leur durée n'offre pas d'intérêt, dans la mesure où l'une est exprimée en jours de chiffre d'affaire, et l'autre en jours d'achat. v Crédit - client Si la durée moyenne est supérieure aux durées moyennes de la profession (rotation moins élevée), la situation est défavorable. A l'inverse, si la durée moyenne est inférieure aux durées moyennes de la profession (rotations plus élevées), la situation est favorable. Les différences par rapport aux normes professionnelles ou les variations d'un exercice à l'autre, peuvent provenir de : · Délais de particuliers (liés à des conditions de prix, de livraisons...) · Disparités ou modifications dans la répartition des ventes · Un accord de délais supplémentaires provenant de clients se révélant mauvais payeurs. · Difficultés de trésorerie des clients · Mesures d'organisations destinées à collecter le suivi et la relance des clients · Acceptation de paiements anticipés par certains clients contre octroi d'un escompte (ou à l'inverse, d'une attribution de délais supplémentaires contre encaissement d'intérêt de crédit). v Crédit- fournisseurs Si la durée moyenne est supérieure aux durées moyennes de la profession, la situation est favorable. Ceci peut être dû à une amélioration des délais de paiement se justifiant par une solvabilité convenable et des commandes régulières. Ceci peut, à l'inverse, traduire des difficultés de trésorerie conduisant l'entreprise à retarder ses paiements. Si la durée moyenne est inférieure aux durées moyennes de la profession, la situation est généralement défavorable. Ceci peut être à une réduction des délais de paiement consentis par les fournisseurs, s'expliquant par un manque de solvabilité de l'entreprise, ou par un environnement économique défavorable tel que l'encadrement du crédit. Ceci peut, à l'inverse, traduire une situation de trésorerie aisée, autorisant l'entreprise à payer plus rapidement ses fournisseurs moyennant escompte de règlement. Les autres ratios de rotation permettent de mesurer le chiffre d'affaires par rapport aux moyens utilisés (immobilisations brutes, capitaux propres, investissements dans le cycle d'exploitation ou main - d'oeuvre...) I.2.1.2 Risque d'exploitation proprement dit ou risque de vulnérabilité Le risque d'exploitation est fonction de la sensibilité du résultat à une variation de l'activité. Le risque d'exploitation peut être estimé, approché en utilisant divers outils : · Détermination du seuil de rentabilité ; · Détermination de levier d'exploitation ; · Détermination de la dispersion du résultat * 1MINICOFIN, Indicateur du développement, Kigali, 2002, p.265 * 2 LEVALLOIS, Réflexion sur la gestion financière de l'entreprise agricole : université Laval, Laval, 1997, p17 * 3 Jeune Afrique N°2408 - du 4 au 10 mars 2007. * 4 RWANDA TEL, Op.cit., p.34 * 5 L. BRAY et Y., HOHMANN, Le travail de fin d`étude, une approche méthodologique du mémoire, MASSON, Paris, 1998, pp.37-39 * 6 PINTON et M. GRAWTZ, Les méthodes de recherche en science sociale, Dalloz, Paris, 1999, p.5 * 7 PINTON et M. GRAWTZ, Op.cit., p.6 * 8 A. ROSSIGNOL et al. Initiation Comptable, plan OCAM, méthodes et techniques comptables : Foucher, Paris, 1972, P. 5 * 9 A. FAYEL et D. PERNOT : Comptabilité générale de l'Entreprise : Manuel et application. DUNOPD, Paris, 2003 p 20 * 10 A.C. MARTIN : Lexique de gestion, Dolloz, paris , 2003, p.222 * 11 MINISTERE DE LA COOPERATION : Mémento de l'agronomie, 4ème éd, réimpression, 1993, P.1009 * 12 MINISTERE DE LA COOPERATION, Op. cit, p. 1009 * 13 Ibidem * 14 A.C MARTINET, Op. cit, p.62 * 15 R. LEDUFF., Encyclopédie de la gestion et du management. Dolloz, Paris, 1994, p. 89 * 16 A.M. KEISSER , Op.cit. pp.251-253 |
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