I.3. RENTABILITE
I.3.1. Notion de rentabilité
Dans le langage financier, le mot « rentabilité
» revêt plusieurs sens :
Au sens restreint, c'est le profit ; au sens large,
rentabilité est synonyme de la capacité pour les capitaux de
l'entreprise de générer les fonds supplémentaires.
La rentabilité est généralement
présentée comme une des références fondamentales
qui orientent les décisions et les comportements de l'entreprise.
La notion de rentabilité est tout à fait
relative. L'aptitude à dégager des résultats
monétaires ne peut être jugé indépendamment des
moyens engagés pour les obtenir et du niveau d'activité ne se
borne pas à apprécier une simple mesure du résultat en
valeur absolue mais encore faut - il mettre en cause les résultats et
autres grandeurs notamment les ratios. Ces rapports peuvent éclairer la
rentabilité économique et financière de l'entreprise.
La rentabilité est la capacité d `un
capital placé ou investi à procurer à des revenus
exprimés en termes financiers. Pour assurer sa vie et son
développement, une entreprise doit exercer une activité
fluctueuse générant un bénéfice. La
rentabilité, un déterminant de l'investissement, est l'un des
grands axes d'analyser de la santé économique d'une
exploitation.
Les acceptations du concept de rentabilité
diffèrent selon les investisseurs. Tout investisseur rêve d'un
projet qui lui procure un bénéfice satisfaisant donc,
préfère un investissement rentable qui génère plus
qu'il n'a coûté.
Il existe deux types de dimensions de la rentabilité.
D'un côté, on a la dimension historique qui analyse les
résultats de l'exercice ou des exercices écoulés pour ou
des bénéfices. Faisant plus précisément recours
à la comptabilité analytique et aux informations qu'elle
fournit, l'objectif de cette dimension sera, par type d'opération,
d'analyser les résultats et de les apprécier en fonction de la
consommation en fonds propres qui est intervenue. Nous verrons alors qu'il est
possible de sélectionner les opérations, les métiers...,
en fonction de leur productivité vis-à-vis des fonds investis.
D'autre côté nous avons la dimension
prévisionnelle, qui établit, sur base d'un ensemble
d'hypothèses, le montant du gain ou de la perte que l'entreprise devrait
réaliser au cours de la période à venir, ceci peut
être alors un ou plusieurs exercices futurs. Cette dimension repose sur
un ensemble d'hypothèses relatives aux volumes traités
(production, montant des actifs gérés pour le compte de tiers...)
mais aussi prix.
En parlant de la rentabilité obtenue par un
investisseur sur une action, nous nous référons non seulement au
dividende net que lui rapporte ce titre, mais aussi à la plus - value
éventuelle qu'il en retire. Ceci nous amène à parler du
taux de rentabilité qui comprend à la fois le redressement ou
taux de rendement (dividende net rapporté) et la plus - value (ou moins
- value) en capital rapporté au cours d'achat de l'action.
I.3.2 Ratios de rentabilité
Les ratios de rentabilité sont établis à
partir des différents résultats mis en évidence pour le
tableau des soldes intermédiaires de gestion que l'on peut
résumer ainsi dans ce tableau :
Tableau 3 : Restructuration
du résultat de l'exercice
Valeur ajoutée
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+ Subvention d'exploitation
- Impôt, taxes et versements assimilés
- Charges du personnel
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EBE (Excédant Brut d'exploitation)
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+ Autres produits
+ Reprises sur charges et transfert de charges
- Dotation aux amortissements et provisions
- Autres charges
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Résultat d'exploitation
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+ Produits financiers
- Charges financières
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= Résultat courant avant
impôts
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+ Produit exceptionnels
- Charges exceptionnelles
- Impôts sur les bénéfices
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Résultat de l'exercice
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Source : CAPIEZ, A., Elément
de la gestion financière, 3emme Edition, Paris 1998, p.
87
Ces résultats sont rapportés soit au chiffre
d'affaires afin d'obtenir la rentabilité commerciale, soit aux actifs
afin d'obtenir la rentabilité économique et financière.
1.3.2.1 Ratio de rentabilité de
l'activité de l'entreprise ou rentabilité commerciale
La rentabilité commerciale est obtenue en rapportant le
résultat d'exploitation à son origine, le chiffre d'affaire. Les
principaux ratios de mesure de rentabilité d'exploitation sont
donnés par le tableau ci-après :
Tableau 4: Ratios de calcul de la rentabilité
d'exploitation
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1. Ratios de marges bénéficiaires
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??Taux de marge commerciale
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Marge commerciale
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(activité négoce)
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Chiffre d'affaires HT
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??Taux de Valeur Ajoutée
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Valeur Ajoutée
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Chiffre d'affaires HT
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??Taux EBE
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Excédent Brut Exploitation
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Chiffre d'affaires HT
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??Taux de rentabilité d'exploitation
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Résultat d'exploitation
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Chiffre d'affaires HT
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2. Analyse par la méthode du point
mort
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Marge sur coût variable
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??Taux de marge sur coût variable
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Chiffre d'affaires HT
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Source: , A.M., KEISER, Op. cit, 2002.
1. Ratios de marges
bénéficiaires
a) Ratio de marge commerciale
C'est le rapport de la marge commerciale sur chiffre
d'affaires hors taxes. Il est utilisé dans les entreprises commerciales
pour apprécier la stratégie commerciale et l'influence des
contraintes du marché et de la politique des prix de vente.
L'appréciation de la stratégie commerciale de
l'entreprise montre qu'une marge commerciale assez faible implique que les
autres charges comme charges du personnel, les frais généraux
etc.... soient très serrés, et donc le recours à des
formes de distribution permettant une réduction des coûts de main
d'oeuvre et une économie d'échelle sur les charges de transport,
de stockage, etc.
Une grande marge commerciale autorise des frais
généraux plus élevés, et donc un meilleur service
à la clientèle en multipliant les points de vente et en offrant
un service de qualité mettant le client à sa place de roi.
Une augmentation du taux de marge, accompagnée d'une
diminution du chiffre d'affaires, montre bien que l'entreprise essaie de
préserver ses marges en augmentant ses prix de vente.
Au contraire, un taux de marge e chute qui s'accompagne d'une
forte croissance du chiffre d'affaire, montre que l'entreprise a pris le chemin
de baisse du marge brut est accompagné d'une augmentation du chiffre
d'affaires, signifie que l'entreprise a mis en vante des produits plus
performants, ou qu'elle acquis une position concurrentielle forte.
b) Ratios de la valeur ajoutée
Il est donné par les rapports valeur ajoutée sur
chiffre d'affaires hors taxes dotation aux amortissements d'exploitation sur
valeur ajoutée, charge du personnel sur valeur ajoutée, valeur
ajouté sur effectif et l'excédent brut d'exploitation sur valeur
ajoutée.
Le premier rapport est l'instrument de mesure du degré
d'intégration d'une entreprise, on l'utilise surtout dans les
entreprises industrielles. Il permet de dégager la différence
entre le coût des facteurs de production interne et ceux que l'entreprise
a elle même mis en oeuvre (valeur ajoutée).
A partir de l'évaluation de ce ratio, on
apprécie la stratégie industrielle d'une entreprise ; si au
contraire ce ratio s'affaiblisse, cela signifie un recours plus massif à
la sous-traitante. C'est alors un gaspillage dans l'utilisation des facteurs de
production externes.
Le deuxième rapport constitué par les charges de
personnel et les dotations aux amortissements et provisions nous permet alors
de mesure et recours à l'automation ou à la
mécanisation.
Si le progrès technique est rapide, le troisième
ratio peut signifier l'inadaptation des structures. S'il est
élevé, la rentabilité future reposera alors en grande
partie sur la maîtrise de l'évaluation des salaires. Mieux vaut
suivre de près le ratio de productivité donné par le
quatrième rapport. Par ailleurs, le cinquième rapport devrait,
dans une entreprise où le progrès est rapide et où il faut
investir en permanence, être une préoccupation. Majeure.
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