Formation professionnelle et professionnels formateurs : le cas des stages cliniques infirmiers( Télécharger le fichier original )par Gaà¯ta Le Helloco-Moy Université Bordeaux 2 - Master 0000 |
3.4.4 - ResponsabilisationLe cadre du stage étant posé sur le plan des interactions des acteurs, il faut tout de même rajouter une rubrique qui n'est pas toujours présente dans le cadre général mais qui prend une importance croissante au fur et à mesure de l'avancée dans la formation : la responsabilisation. Elle semble vécue comme une promotion vers la professionnalisation de la part des étudiants, et la prise en charge des patients de manière autonome est l'apogée du stage réussi, comme l'écrit Laurie qui annonce fièrement que l'infirmière lui « laissait gérer toute la prise en charge, également du point de vue administratif. » C'est bien l'autonomie tant recherchée qui est en jeu lorsque Rose pointe sa satisfaction lorsque l'infirmière lui « a montré qu'elle avait confiance. » Qu'est ce qui permet à cette relation de confiance de s'opérer ? D'un côté les étudiants confirment l'importance des techniques employées pour permettre l'instauration de cette confiance réciproque comme en témoigne Arnaud : « Mme V. (cadre de santé) laisse les étudiants se prendre en charge. (...) Je pense que cette méthode permet tout simplement à l'étudiant de se sentir plus impliqué dans son stage, c'est lui qui doit se prendre en charge et ensuite aller vers les professionnelles », d'un autre côté la relation directe avec les professionnels semble prépondérante pour la mise en place de la confiance nécessaire à l'adaptation au service selon l'affirmation d'Anne-lise que « ce genre de comportement aide à s'adapter au service, à apprendre plus vite les soins à effectuer, à s'inclure dans l'équipe soignante. J'ai pris confiance en moi dès le début de mon stage et par conséquent j'ai effectué un super stage avec une invitation à revenir quand je serai diplômée!!! » Eric résume parfaitement ce processus de responsabilisation comme « rapide mais (...) progressive (f) » où l'étudiant doit à la fois s'adapter rapidement sans pour autant « mettre la charrue avant les boeufs » sous peine de perdre la confiance des professionnels qui, si elle se donne d'emblée, demande du temps pour se reconstruire dans ce cas, temps qui n'est pas l'apanage des stages infirmiers actuels. 3.4.5 - La charge de travailSur le plan des individus, un dernier point est évoqué par les étudiants de manière totalement antonymique à l'idée répandue au sein du CHU : la charge de travail n'altère en rien la prise en charge des étudiants. (cf. infra, p59) Dans les conversations informelles, il semble que les professionnels rejoignent ces avis dans l'aspect de « l'habitude » d'accueil des étudiants exprimant une réelle disparité de prise en charge des étudiants selon les quantités d'étudiants passés dans les services. Quand les étudiants sont accueillis en grand nombre, il semblerait en effet que la formation se fasse de manière plus « naturelle » et donc moins coûteuse pour les professionnels, qui se plient alors plus facilement à ce rôle faisant parti de leur quotidien. En revanche, toujours informellement, les infirmiers tirent une sonnette d'alarme, profitant de la réforme pour exprimer des inquiétudes face à une augmentation constante de leur charge de travail ainsi que de la détérioration de leurs conditions de travail notamment sur un des sites du CHU où l'obligation du travail de nuit s'instaure service après service. Ces évènements, de leur point de vue, risquent d'entrainer des nuisances en termes de formation, le soin étant prioritaire sur l'action de formation. Nous ne constatons donc pas d'incidence de la charge de travail sur la qualité de l'action de formation mais il nous a semblé néanmoins nécessaire de rapporter ici l'inquiétude exprimée des professionnels. |
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