3.4 - Cadre interpersonnel
Alors que la charge de travail ne semble pas être un
obstacle à la prise en charge des étudiants, comme le
relève Arnaud : « ce sont dans les services où
il y a beaucoup d'étudiants et où la charge de travail est
importante où l'encadrement que j'ai reçu a été le
mieux! » , Eric surenchérit même cet état de
fait en décrivant le contexte de la situation vécue qu'il a le
plus appréciée : « un matin nous ne nous
retrouvions plus que, l'IDE intérimaire dont c'était la
troisième journée de présence, une AS, un agent de surface
et moi-même. » Il semblerait donc que la charge de travail
qui pèse sur les professionnels ne joue pas sur la qualité de
leur mission de formation à l'exception de ce qui est relevé par
Laurie quand elle nous dit que « La cadre de santé
était très prise aussi donc pas trop
disponible. » Cette aporie montre que la latitude des
professionnels s'exerce au sein d'une organisation elle-même
intégrée dans une institution qui place le rôle de
formation à un grade différent de l'obligation de soins imposante
et immuable. Il apparait alors que tout un cadre au sens de Goffman
permettrait à l'étudiant de s'intégrer au sein d'un
stage.
Ce cadre présente plusieurs étapes au sein des
stages :
· L'accueil
· La communication
· La pédagogie
3.4.1 - L'accueil
« Ce qui a été facilitant ce sont
(...) l'accueil : des explications sur le statut du stage, les pathologies
prévalentes, les connaissances pré-requises » nous
dit Cassandra, appuyée par Eric quand il exprime que
« l'encadrement des étudiants est quelque chose qui ne
s'improvise pas avec un simple livret d'accueil que l'on fait semblant de lire
parce que dedans il n'est écrit que des choses évidentes et sans
intérêt. » Cette porte d'entrée dans le
monde professionnel est donc un moment qui semble essentiel aux
étudiants et qui, s'il paraît presque naturel lorsque nous
invitons quelqu'un chez soi, peut être plus difficile à
réaliser dans le quotidien des services face à des
étudiants semblables à Anne-Lise qui nous avoue que
« tous mes débuts de stages sont très durs. J'ai
toujours peur de mal tomber. Ce qu'on cherche avant tout c'est d'être
inclus dans l'équipe. » Puisque justement ce statut
d'étudiant rend éphémère leur passage dans un
service, il s'avère que certains professionnels n'effectuent
peut-être pas toujours l'effort d'inviter ces infirmiers en devenir
à entrer dans « leur maison », ce qui pourtant peut
se faire simplement comme dans la situation que nous décrit
Laurie :
« Le premier jour, elle m'a donc accueillie,
elle m'a présenté le service à l'aide d'un livret
d'accueil individuel sur lequel je pouvais écrire mes acquis et les
soins à acquérir en fonction de mes objectifs personnels. Ensuite
elle m'a fait un rappel théorique dans un bureau, elle m'a montré
le fonctionnement du service avec l'outil de travail qui était
l'ordinateur et m'a expliqué l'organisation en fonction des
horaires.
A la fin de cette première journée je savais
où j'allais. »
Cependant, cette première porte ouverte ne suffit pas
forcément pour que l'étudiant se sente dans un environnement
qu'il ressent comme satisfaisant pour lui permettre d'apprendre, de se former
et de progresser au sein d'un stage.
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