Influence du port d'un poids sur la performance du sujet BPCO lors du TM6 dans le cadre de la réhabilitation à l'effort( Télécharger le fichier original )par Pierre Graf Université Joseph Fourier Grenoble I - Maitrise ingénieurie de la santé 2005 |
SOMMAIREIV.1. TYPOLOGIE DE L'ÉTUDE : 9 IV.4. RECUEIL DES DONNÉES : 14 V.1. STATISTIQUES DESCRIPTIVES : 17 V.2 STATISTIQUES INFÉRENTIELLES : 27
I. INTRODUCTIONLa broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie s'installant progressivement après 45 ans et se traduisant par une limitation expiratoire permanente des débits aériens due à une obstruction, conséquente dans plus de 80% des cas au tabagisme. [2] Elle est un problème majeur de santé publique et représentera la 3e cause de décès dans le monde en 2020, d'après les estimations de l'Organisation Mondiale de la Santé, se situant pour l'instant derrière l'infarctus du myocarde, le cancer et l'accident vasculaire cérébral. En France, on pense que 2600000 personnes souffrent de BPCO (1999), avec une prévalence d'environ 100/100000 chez l'homme (1990). [3] Les symptômes respiratoires sont très vite corrélés à une atteinte systémique, avec perte de force et d'endurance globale des muscles périphériques [14][23], accompagnés de troubles végétatifs et de dénutrition . La suite clinique est le stade de l'insuffisance respiratoire, qui se caractérise essentiellement (en aiguë) par une hypoxémie artérielle sévère (PaO2 60mmHg) mettant en jeu le pronostic vital, et traduisant l'incapacité de l'appareil respiratoire à maintenir l'hématose. [4]
Les tâches de la vie quotidienne deviennent alors laborieuses voire intolérables. Tout effort devient problématique avec apparition chronique de la dyspnée, qui se caractérise par la perception pénible d'un désaccord entre la demande ventilatoire et les possibilités mécaniques du système thoraco-pulmonaire [4], et de la sensation de fatigue musculaire respiratoire et périphérique. [16] [5] Lors de l'effort le sujet BPCO augmente sa demande ventilatoire par rapport au sujet sain.
Le volume courant (Vt) n'augmente pas ou peu : il y a augmentation du volume de fin d'expiration à l'effort (EELV: end expiratory lung volume) et diminution du volume de réserve inspiratoire et de la capacité inspiratoire. Les conséquences sont une hyperinflation dynamique et par conséquent une augmentation du coût énergétique de la ventilation majorant la dyspnée. [15] Les indices spirométriques représentent de pauvres indicateurs de la tolérance à l'effort [8], et également nous savons qu'à fonction ventilatoire identique, la tolérance à l'effort est augmentée si la force musculaire est conservée [7]. Handicap respiratoire chronique : Restriction de la participation -Handicap Qualité de vie - Morbidité - Mortalité On retrouve en général les signes de dysfonctionnement musculaires périphériques suivants : atrophie musculaire, faiblesse musculaire, diminution de la proportion des fibres de type I par rapport à celles de types II, diminution de la capillarisation, altération de la capacité métabolique (diminution des concentrations d'ATP, augmentation des lactates musculaires, diminution de l'activité mitochondriale). [13] L'importance de la déperdition musculaire périphérique devient alors aussi important voire plus que l'incapacité respiratoire. C'est cet aspect que l'on vise alors à améliorer en réhabilitation à l'effort : «La Réhabilitation Respiratoire est un continuum de services multimodaux, dédiés aux patients atteints de maladies respiratoires et à leurs familles, proposés par une équipe multidisciplinaire, dans le but d'une autonomie individuelle maximale au sein de la communauté» [17]. Les composants d'un programme de réhabilitation sont la nutrition, le réentraînement, la kinésithérapie respiratoire, l'accompagnement psycho social, l'optimisation du traitement médical, l'enseignement thérapeutique et l'éducation. On propose par conséquent de l'oxygène liquide portable à ces patients, qui rehausserait le seuil de tolérance à l'effort. [12] Le test de marche de six minutes (TM6), est retenue par l'American College of Chest Physician [18] comme étant plus susceptible de faire tendre le sujet BPCO vers la désaturation par rapport au test d'effort maximal classique. Il reste cliniquement l'un des meilleurs moyens diagnostiques de la performance du sujet BPCO en terme de coût, de reproductibilité et de sensibilité. Entre le début et la fin d'un séjour en réhabilitation respiratoire, on estime en moyenne qu'une augmentation de 54 mètres de la distance de marche lors du TM6 est cliniquement significative des progrès du sujet. Une différence en dessous de ce pallier n'est pas pertinente en théorie, c'est-à-dire que dans ses conditions elle serait trop exposée aux fluctuations aléatoires environnementales et intra individuelles. [22] Une étude très récente [20] a cherché à analyser les effets de l'utilisation d'un rollator sur la distance de marche en un temps donné. Elle se donne pour objectif de montrer l'effort que peut demander l'un des nombreux moyens facilitant le port du conteneur d'oxygène face à un port plus classique. En 1977, Legget et Flenley ont fait publié une étude sur l'oxygène portable et la tolérance à l'effort chez des sujets hypoxémiques. [12] En sachant donc que l'inconvénient majeur de l'oxygénothérapie de déambulation reste son port actif, susceptible de solliciter encore plus un niveau d'activité déjà très diminué, les connaissances actuelles de la littérature nous ont amenés à nous demander si le port du conteneur d'oxygène peut entraver les performances pour une activité aussi vitale que la marche, et s'interroger sur le coût systémique chez des sujets plus ou moins désadaptés à l'effort. |
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