Les échanges transfrontaliers entre la ville de Rosso Sénégal et la Mauritanie: Organisation et impacts( Télécharger le fichier original )par M. Souleymane DIALLO Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - DEA de Géographie 2004 |
SOMMAIRELISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 3 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET ETUDE DES FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES TRANSFRONTALIERS 21 CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE REGIONAL ET LOCAL 24 CHAPITRE II: HISTORIQUE DES RELATIONS SENEGALO-MAURITANIENNES 38 CHAPITRE III: LES FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES TRANSFRONTALIERS 52 DEUXIEME PARTIE : L'ORGANISATION DU SYSTEME DES ECHANGES TRANSFRONTALIERS 69 CHAPITRE I: LES ACTEURS INTERVENANTS DANS LES ECHANGES TRANSFRONTALIERS 70 CHAPITRE II : UNE ECONOMIE URBAINE SOUTENDUE PAR LES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL 87 CHAPITRE III : LA RENTE FRONTALIERE COMME SOURCE DE REVENU POUR LA MUNICIPALITE 97 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONSAOF:Afrique occidentale française ARD : Agence Régional de Développement CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest CESTI : Centre des Etudes des Sciences et Techniques de l'Information CFA : Communauté Financière Africaine CIE: Comité Inter Etat CSS: Compagnie Sucrière Sénégalaise FLAM: Front de Libération des Africains de Mauritanie OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique OERS: Organisation des Etats Riverains du Sénégal OMVS : Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal OUA : Organisation de l'Unité Africaine PAD: Port Autonome de Dakar PASA: Programme d'Ajustement Structurel du secteur Agricole PIB: Produit Intérieur Brut PLB : Produit Local Brut RGPH: Recensement Général de la Population et de L'Habitat SAED: Société d'Aménagement et d'exploitation des terres du Delta SOCAS: Société de Conserveries Alimentaires du Sénégal UA : Union Africaine UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar UEMOA: Union économique et Monétaire Ouest Africaine UGB : Université Gaston Berger de Saint-Louis UM : Uguya mauritanien INTRODUCTION GENERALEL'évolution des réseaux urbains en Afrique de l'Ouest renferme une double transition : transition morphographique des armatures urbaines qui s'étoffent, transition fonctionnelle des systèmes urbains qui d' embryonnaires et entretenus deviennent, dans le contexte de crise des économies rentières, de véritables réseaux liés à l' économie marchande endogène. L'étude des systèmes urbains montre le rôle fondamental de l'économie régionale dans la mise en place et l'évolution des armatures urbaines. On assiste de plus en plus à une génération de petites villes. Elles sont issues, le plus souvent, du semi des marchés ruraux. Leur sélection au sein de ce semi s'opère en fonction des avantages de position étant donné que la promotion administrative et industrielle n'apparaissent plus comme les moteurs premiers de l'urbanisation de base. Pour le cas de Rosso Sénégal la communalisation semble découler tout d'abord du processus général de la décentralisation en cours au Sénégal ensuite et plus du constat des dynamiques économiques locales qui fondent la volonté des pouvoirs politiques de promouvoir la ville. Un peu partout en Afrique de l'Ouest, on observe un renouvellement du semi des villes petites et moyennes. Ce processus correspond à la diffusion de nouveaux modes de production et d'échanges, autrement dit, à une mutation dans la diffusion du travail. Une observation attentive des dynamismes urbains laisse apparaître le poids de la localisation relative aux grandes artères routières, et cela, aux différents niveaux de l'armature urbaine. Les positions privilégiées restent donc celles d'étape sur une grande artère, ou celle d'intermédiaire et de contact (contact de milieux écologiques, de régions agricoles, périphéries de grandes agglomérations, frontières politiques etc.). La fin des années quatre vingt a été profondément marquée par une série de mutations qui ont fortement affecté les organisations sociales, politiques, économiques et administratives de la sous région ouest africaine. Les petites villes ont bien évolué dans ce contexte et se retrouvent à exercer de nouveaux rôles. Dans le cadre des politiques de décentralisation, avec un désengagement de plus en plus accentué des Etats, elles accueillent les instances des nouvelles collectivités territoriales souvent plus autonomes et moins dotées en moyens que leurs aînées. On remarque que la promotion administrative n'est plus forcément génératrice d'urbanité. Cette dernière viendrait plutôt, comme une consécration, de la dynamique endogène consécutive d'une position éminente. De plus en plus, le développement à la base est entrepris en attribuant une place de choix au gouvernement local et à ses capacités de mobiliser les ressources propres du milieu. Les petites villes sont devenues un enjeu politique pour les pays en développement. Elles ne laissent pas aussi indifférente la communauté scientifique mondiale. Elles font l'actualité dans le domaine de la recherche sur les établissements humains. On perçoit de mieux en mieux l'intérêt qu'elles suscitent auprès des chercheurs et des politiques. Cette attention portée en elles trouve bien une explication dans ces contextes majeurs : - l'échec de nombreux projets de développement et d'aménagement, - un désengagement des Etats aux prises avec une grande pénurie de ressources, - la descente du pouvoir au gouvernement local, - une approche du développement local impliquant d'avantage les populations à la base, - le développement de la coopération décentralisée1(*). L'autre explication est à chercher dans le fait que c'est ici l'émergence de novelles formes d'urbanité qui ne sont pas les fruits de l'héritage colonial. Le contexte colonial a été aussi celui de l'émergence des frontières nationales, de la constitution de grandes métropoles et du développement du trafic routier, autant d'éléments géographiques qui offrent des opportunités à certains établissements humains selon leur position relative. Les petites et moyennes villes peuvent profiter de l'existence de routes mais rares sont celles qui peuvent réclamer une position de ville carrefour. Le Sénégal s'est fortement encré dans la poursuite des politiques de décentralisation. La région, les communes et les communautés rurales voient ainsi leurs prérogatives plus importantes. Cette orientation poussée vers la décentralisation offre à la commune de Rosso Sénégal des perspectives nouvelles.
La ville de Rosso fait partie de la dernière génération des communes instituées au Sénégal. Cette communalisation peut être vue comme une consécration administrative. Elle témoigne d'un d'intérêt affiché par l'Etat central pour une collectivité périphérique. Rosso se singularise par le dynamisme des activités transfrontalières qui sont le ferment d'une économie locale potentiellement forte. La décision de faire de Rosso une commune de plein exercice n'est il pas une façon pour l'Etat de marquer sa présence tout en confiant la gestion de la localité à un « gouvernement local » qui a la charge de son développement ? La rente frontalière est elle suffisamment conséquente pour impulser un développement local urbain ? Tout au long de ce travail il sera question de replacer la commune dans le contexte géographique et géopolitique qui est le sien. Aussi allons nous voir qui sont les parties prenantes dans la gestion de l'espace frontalier avant de nous intéresser aux effets de la dynamique frontalière dans le développement économique et social de la collectivité. * 1 Frédéric GIRAUT, 1997 : Les petites et moyennes villes d'Afrique noire in Les petites et moyennes villes d'Afrique noire, Paris, Karthala, pp. 17 à 37. |
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