Développement financier et croissance économique.( Télécharger le fichier original )par AGUEI ARISTIDE ACHIE AGUE UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY ABIDJAN - MASTER/DEA NPTCI 2013 |
SOMMAIREPARTIE I : DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE REVUE DE LITTERATURE 3 CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DU LIEN ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 3 CHAPITRE II- REVUE EMPIRIQUE SUR LE LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE 3 PARTIE II: VALIDATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE EN CÔTE D'IVOIRE 3 CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU SYSTEME FINANCIER IVOIRIEN: BILAN ET PERSPECTIVES 3 CHAPITRE IV : ANALYSE ECONOMETRIQUE DU LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE 3 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 3 INTRODUCTION GENERALELe lien entre le développement financier et la croissance économique a fait l'objet de plusieurs études depuis les travaux de Schumpeter (1912). Ainsi ce sujet est devenu un des plus intenses aussi bien dans la littérature que dans les débats entre les economistes. Mieux la finance est devenue un des éléments de stratégie de développement économique sous l'impulsion d'auteurs comme Gurley et Shaw (1967) ainsi que McKinnon (1973). Le développement financier est un processus long et complexe qui n'est pas statique. Il résulte de l'accumulation d'actifs financiers à un rythme plus rapide que l'augmentation d'actifs non financiers Shaw (1973). Pour Levine (1997),il y a développement financier lorsque les instruments financiers réduisent, sans toutefois éliminer les coûts d'obtention de l'information, les coûts d'exécution des contrats et les coûts de transactions. L'Agence Française de Développement dans son rapport d'Octobre 2007 définit le développement financier comme le processus par lequel le système financier gagne en profondeur, en accessibilité, en rentabilité, en stabilité, en efficacité, en ouverture internationale et en diversité. Toutes ces définitions montrent la dimension continue et dynamique de la finance de nature à avoir une influence positive sur la croissance économique. Ceci d'autant vrai, qu'un accès plus large à des services financiers de meilleure qualité et à des coûts moins élevés favoriserait le développement des capacités productives et, par conséquent, celui du secteur réel. En effet, la plupart des auteurs s'accordent, du moins sur le plan théorique, sur le fait qu'un bon fonctionnement du système financier exerce un effet favorable sur la croissance économique. Par ailleurs les différentes crises financières qu'a connues l'humanité, en l'occurrence celle des subprimes en 2008 aux Etats-Unis1(*), qui s'est transformée en crise financière internationale et qui a eu comme conséquence la contraction de la croissance mondiale, renforce ainsi la thèse d'un rôle prééminent du secteur financier et la nécessité d'organiser le mieux possible son fonctionnement. Théoriquement, l'effet positif du développement financier sur la croissance économique ne présente aucun doute selon les travaux présentés ci-dessus ; le débat subsiste au niveau des études empiriques réalisées depuis les travaux de Goldsmith (1969). A la suite de ce dernier plusieurs autres travaux empiriques ont été effectués dans le but d'établir le lien entre le secteur financier et la croissance économique. Ces travaux portent essentiellement sur le sens de causalité des deux variables. Une causalité expliquant la croissance économique par un secteur financier développé (Loayza, 2000 ; Calderon et Liu, 2002 ; Unalnis, 2002 ; Wadud, 2005 ...), un autre sens d'appréhension de la causalité est celui qui explique que la croissance conduit le développement financier (Kar et Pentecost, 2000 ; Ghirmay, 2004 ; Demirgut-Kunt et Levine, 2008 ....). S'inspirant des premières études et des thèses néo-libérales soutenues par les institutions de Brettons Woods, bon nombre de pays en développement vont mettre en oeuvre des politiques de libéralisation financière. Les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) particulièrement la Côte d'ivoire n'échappent pas à ce courant de libéralisation financière. Les crises économiques et bancaires des années 80 ont obligé ces pays à s'engager, dès 1989, dans la libéralisation de leurs systèmes financiers. Les réformes devaient permettre de relancer l'activité financière dans l'Union pour soutenir les stratégies de croissance économique et de réduction de la pauvreté (Kého, 2012). Les résultats mitigés voire décevant obtenus (Mahar et Williamson, 1998) n'ont pas abouti à un développement attendu du système financier dans l'union économique. Cependant les reformes apportées dans le cadre de la libéralisation financière notamment avec la restructuration des banques publiques, ont permis une nette amélioration de l'environnement macroéconomique et financier. Malgré le développement du système financier dans l'UEMOA il reste obstrué par une transparence insuffisante et les asymétries d'information, un climat des affaires peu propice, et un faible cadre juridique et judiciaire, des régimes fiscaux peu propices aux opérations financières et des problèmes de règlementation et de surveillance (Rapport FMI, 2013). En Côte d'Ivoire tout comme dans les autres pays de la zone, le secteur financier contribue peu au financement de l'économie, et l'accès au service financier demeure restreint pour l'ensemble des acteurs économiques même si le taux de bancarisation connait un rebond. Elle est passée de 4% en 2009 à environ 15% aujourd'hui, et reste cependant limitée pour répondre aux objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté2(*). La divergence des résultats obtenus de l'étude du lien entre le développement financier et la croissance économique peut s'expliquer par une mauvaise spécification des modèles. En effet, l'hypothèse de linéarité telle qu'étudiée dans la plupart des études visant à établir le lien entre le développement financier et la croissance économique révèle fondamentalement des limites dans la mesure la finance n'affecte pas de la même manière ou aucunement la croissance lorsque les pays sont repartis en catégorie selon le niveau de revenu Eggoh (2009). Il existerait une relation non linéaire entre les deux variables telle qu'expliquer par Berthélemy et Varoudakis (1995) pour qui il existe un effet de seuil à travers des équilibres multiples qui maintient l'économie dans la trappe à pauvreté. Au regard de toutes ces appréhensions qu'en est-il de la question fondamentale « Qu'elle est l'influence du développement financier sur la croissance économique ? » Dans ce contexte de mutations financières internationales, l'étude portant sur l'importance du système financier en Côte d'Ivoire est d'un enjeu important dans cette perspective de relance économique avec un taux de croissance moyen de 9% depuis 2012. En effet le système financier ivoirien mérite une attention particulière à cause de son faible niveau et sa capacité à financer sa croissance économique. A ce titre une analyse nous permettra d'appréhender comment une large accessibilité, une stabilité et une efficacité du système financier peut contribuer à soutenir la croissance de façon durable. Sur le plan académique cette étude vient compléter la liste des travaux de recherche dans le cas de l'UEMOA et tient par sa particularité de mettre en exergue la relation entre la finance et la croissance, conditionnée par le niveau du développement financier dans le cas spécifique de la Côte d'Ivoire. L'objectif général de cette étude est d'analyser l'effet entre le secteur financier et l'évolution de l'activité économique. De façon spécifique il s'agira de : § Vérifier si la croissance économique n'est pas conditionnée par le niveau du développement financier § Vérifier si l'influence des variables financières sur la croissance influence favorablement la croissance § Voir si la relation entre les indicateurs financiers et la croissance économique sur une dynamique de long terme Il s'agira dans notre étude de vérifier ces hypothèses suivantes : H1 : la croissance économique est influencée positivement par le niveau de développement financier H2 : La relation entre la croissance et les indicateurs financiers est non linéaire La démarche méthodologique de notre étude consistera d'abord à faire un tour d'horizon de la littérature existante, ayant établir un lien entre le développement financier et la croissance économique, avant de vérifier empiriquement nos hypothèses. A cet effet, nous utiliserons une approche économétrique avec une spécification non linéaire utilisant une forme quadratique et mettant en relation d'un côté la variable expliquée et de l'autre côté variables explicatives d'intérêt et des variables de contrôle. Les variables d'intérêt sont les indicateurs du développement financier et les variables de contrôle sont l'investissement, les dépenses gouvernementales et l'ouverture commerciale. La variable expliquée est représentée par le PIB par habitant. La suite du travail se subdivise en deux grandes parties. La première partie est intitulée « le développement financier et la croissance : un revue de littérature », et la seconde partie traite de la « Validation empirique du lien entre développement financier sur la croissance économie dans le contexte ivoirien ». * 1Il s'agit des prêts hypothécaires (ou subprime) c'est-à-dire les prêts accordés aux ménages à faibles revenus et qui présentent des risques de non-remboursement plus élevés q. Autrement dit, ce sont des prêts accordés à des ménages qui n'ont pas toutes les garanties de paiement en vue d'acquérir un logement. Par conséquent, ces prêts ne sont pas conformes aux critères des prêts immobiliers de qualité dits prime (Kiff et Mills, 2007). * 2Selon les résultats d'ENV 2008. |
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